Point de vue Adrien

J'ai l'impression de vivre mon pire cauchemar.
J'ai du mal à me rendre compte que j'ai surpris cet enfoiré avec MA Marinette, la tenant par le bras, les cheveux ébouriffés, les vêtements froissés et le souffle saccadé.
Une larme roule sur ma joue.
J'aurais dû lui sauter au cou et lui foutre mon poing dans la gueule, mais mon cœur m'a fait tellement mal, que j'étais incapable de faire quoique ce soit d'autre que m'enfuir.
Sur le chemin jusqu'à chez moi, j'ai pleurer à chaude larmes. L'expression "avoir le cœur en mille morceaux" ressemble plus à un fait réel, qu'à une citation inventé par je ne sais pas qui.

Quelqu'un toque à ma fenêtre. En me retournant, je croise son regard et mon cœur se sert de douleur. Je dois avoir une bien triste mine et les yeux bouffis et rougis.
Après un instant, je me décide à lui ouvrir.
À peine ses pieds ont-ils touché le sol, qu'elle se détransforme.
La douleur dans ma poitrine se multiplie, puisque c'est sous cette forme là que je l'ai vu aux côtés de Lukas.

-"Adrien..."

Elle fait un pas en avant et commence à lever les bras pour me toucher. Je la repousse.

-"Qu'est ce qu'il y a cette fois ?"

QU'EST CE QU'IL Y A ?!?

-"T'es sérieuse ?"

-"Oui. Là je ne comprends pas"

Je sers les points.

-"Je... je ne sais pas quoi te dire Adrien"

-"Dans ce cas, tu peux t'en aller"

Mon ton est glacial.

-"Adrien, je ne sais pas ce que tu t'es encore imaginé... mais là c'est du mauvais timing... mauvais endroit au mauvais moment..."

-"Tu me prends vraiment pour un con..."

-"Quoi ??"

Je la fusille du regard.

-"Je... je ne comprends pas. Qu'est ce qui s'est passé..."

Je lui coupe la parole.

-"Il s'est passé qu'il semble que j'ai interrompu quelque chose en arrivant"

-"De quoi tu parles ?! Sois plus claire !"

-"Je vais être claire : lorsque je suis arrivé, vous étiez tous les deux ensemble, essoufflés, les vêtements dans tous les sens et les cheveux ébouriffés ! Tu crois que je ne vous ai pas vu ou quoi ?! Qu'est ce que je suis censé penser à ce moment là ?!"

Sa bouche s'ouvre et son regarde bleuté me fixe durant quelques secondes. Puis :

-"Rassures moi, tu n'es pas entrain de m'accuser d'avoir..."

-"D'AVOIR BAISER AVEC LUI ? ET BIEN SI FIGURE TOI !"

Elle hoquette de surprise et recule d'un pas. Je la vois mettre ses mains sur son cœur puis redresser la tête vers moi.

-"Adrien écoute, je... on a été attaqué par le super vilain de cet après midi. Il nous a enchaîné l'un à l'autre, d'où nos vêtements froissés et nos cheveux ébouriffés..."

Elle essaye de calmer sa respiration.

-"...Ensuite nous nous sommes sauvé en courant pour lui échapper, d'où notre souffle saccadé. C'est tout"

Je ne réponds rien. Ça se tient. Mais la douleur que je ressens est toujours présente.

-"Je te promets qu'il ne s'est rien passé d'autre... bon sang Adrien ! Tu sais très bien que je ne laisse que toi me toucher..."

-"Je ne sais plus rien"

Je me détourne d'elle, et m'assois sur mon lit.

-"Chaton... notre relation est censée être basée sur la confiance que nous avons l'un envers l'autre..."

-"Notre putain de relation n'est plus rien du tout"

-"Ne dis pas ça ! Tu parles sous l'effet de la colère !"

-"Tu es tellement gentille et innocente ! Tu... tu te laisse avoir par ce mec et..."

Elle s'approche de moi. Son regard s'adoucit et elle se rapproche un peu plus.

-"Nous avons eu une discussion lui et moi. Il a comprit. C'est bon. Il ne se mettra pas entre nous. Tu te mets dans un état pas possible pour trop peu..."

-"J'ai cru qu'il t'avait baisé"

Elle grimace face à mon langage cru.

-"Je ne fais l'amour qu'avec toi Chaton. Toi et seulement toi"

Elle pose sa main dans mes cheveux et je me sens soudain rassuré. Je dois admettre avoir été peut-être, un peu excessif. Mais j'ai attendu tellement longtemps avant d'avoir la fille de mes rêves à mes côtés, que l'idée de la perdre, de ne plus la posséder m'a rendu fou.
Maintenant que je ressasse tout ce que m'a dit Marinette, les morceaux du puzzle se complètent, et les morceaux de mon cœur se rassemblent.
Bien que je continue de penser que Lukas est attiré par ma Lady, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle l'est aussi, non ? Il faut que je me calme, et que j'apprenne à écouter les autres. Mon cœur me pince toujours à cause de l'ascenseur émotionnel que je viens de vivre.
La douce voix de Marinette me sort de mes réflexions :

-"J'aimerais rester avec toi ce soir... je... je peux dormir ici ?"

-"Ma Lady, est-ce que tu espères tout arranger par le sexe ?"

Mon ton arrogant la fait sourire.

-"T'es bête !"

Elle ris. Elle est adorable.
Mais ma question est censée. Nous arrangeons toujours tout en couchant ensemble. Peu importe les situations, cela fini toujours par une partie de jambes en l'air. Mais après tout, c'est simplement comme ça que nous fonctionnons... non ? ... Lorsque les mots ne suffisent plus.

Je vais jusqu'à mon armoire et lui tends l'un de mes tee-shirt. Elle se met nue devant moi, si bien que j'en ai le souffle coupé, enlevant le moindre morceau de tissus, et enfile mon tee-shirt.

-"Celui-ci est un peu plus court que celui de la dernière fois..."

-"Oh... tu... tu en veux un autre ?"

Après un léger silence, elle répond négativement.

Je retourne auprès de mon lit pendant qu'elle se détache les cheveux. Puis elle vient vers moi et s'assoit sur mes genoux à califourchon. Elle fait glisser ses mains sur mon torse puis les remonte jusqu'à mon cou, où elle passe ses bras.

-"Ça fait tellement longtemps que je ne t'ai pas touché...", murmure-t-elle.

Cela fait à peine une semaine. Mais il est vrai que ça a été assez long et difficile pour moi aussi. J'étais frustré et en colère, alors je ne l'ai ni rejoins chez elle, ni embrassé sur la bouche de toute la semaine. Et je suis encore vivant ?
Je me demande comment.

-"Regarde moi"

J'obéis et lève les yeux vers elle.

-"Je... je suis tellement désolée pour tout ! Si tu savais ! Mais je t'assure que tout est réglé maintenant, Lukas est, et restera simplement un ami...
Je t'aime, d'accord ?"

Je met mes mains dans son dos, et son contact me brûle, sa peau me brûle, elle, me brûle.

-"Je t'aime aussi"

Je fais abstraction de la partie concernant Lukas, je n'ai pas envie d'y répondre. En fait, il n'y a rien à répondre.
Elle souris et comble l'espace qui nous séparait. Sa bouche demande un accès à la mienne, et j'entrouve légèrement les lèvres pour laisser sa langue s'y glisser. Pour une fois, je la laisse mener la danse.

Elle tire légèrement sur mes cheveux et je lui mordille la lèvre inférieur. Elle gémis et approfondis notre baiser. Ses mains se baladent sur mon corps, mais ce soir, nous ne ferons pas l'amour.

Quelques minutes passèrent avant qu'elle ne se décolle de moi, à bout de souffle. Elle me regarde timidement et décoiffe un peu plus mes cheveux.

-"Je les préfère comme ça"

Après un dernier baiser, nous nous mettons dans mon lit, nous blottissant l'un à l'autre. Une discussion s'entame, et nous mettons les points sur les "i" en ce qui concerne Lukas et toutes ces conneries, avant de sombrer dans un sommeil profond.