Pour Lucie!



Pierrot parcourait les rues de Paris en évitant les zones de combats à seulement trois rues d'ici.

On était le 27 juillet 1830 le peuple parisien s'était soulevé contre le roi Charles X et affrontait les forces armées commandées par le maréchal Marmont, protestant contre le coup d'état constitutionnel de Charles X. Il y a quelques minutes à peine, les premiers morts étaient tombés lors d'une manifestation qui avait mal tournée, rue de Richelieu. Maintenant un capitaine du nom de Flandin, à la tête de 200 citoyens, dont seulement une vingtaine étaient armés, attaquait la caserne de la Nouvelle-France, rue du Faubourg-Poissonnière, défendue par 140 jeunes soldats.

Alors qu'il rentrait chez lui, Pierrot aperçut Batiste, son meilleur ami. Il avait les cheveux bruns et son regard, malicieux, se tourna vers un homme d'une trentaine d'années qui le poursuivait. Il avait dû encore voler quelqu'un au marché. Batiste aussi avait vu son ami, il lui fit un signe discret de la main et tourna brusquement dans une petite ruelle, toujours suivi par l'homme qui semblait épuisé. Cinq minutes plus tard, Batiste le rejoignit en croquant fièrement dans une pomme.

-Salut Pierrot qu'est-ce  que tu fais là?

-Je suis allé voir Lucie, répondit-il en rougissant, Lucie était la fille du boulanger du quartier et depuis quelque temps ils se voyaient en cachette, le père de cette dernière n'aurait jamais accepté que sa fille traîne avec lui, seul Batiste était au courant.

-Ho! je vois ... Elle va bien ? Demanda Batiste

-Bien sûr ! Mais elle est inquiète pour son grand frère, Gustave a participé aux manifestations et il n'est toujours pas rentré.

-Je suis sûr qu'il va bien il a dû faire un tour avant de rentrer, affirma-t-il d'un ton qui disait le contraire.

-Peut-être, répondit Pierrot sans trop y croire.

Ils avançaient parmi les rue de Paris passant devant des boutiques de petits marchands, toutes étaient fermées. D'habitude des bambins couraient en criant, gênant les passants, sous les réprimandes de leur mère et des commerçants vantaient leurs produits, aujourd'hui un silence inquiétant régnait. Les seuls personnes que les deux amis croisaient semblaient pressés et rasaient les murs, leur regard fixés devant eux.

Ils se séparèrent devant chez Pierrot. C'était une vielle maison encastrée entre deux autres. La porte, en chêne, était fissurée et n'avait, en guise de serrure, qu'un simple loquet.

À l'intérieur sa mère filait près de la cheminé éteinte. Comme son père était ouvrier sur un chantier dans une autre ville, Pierrot ne savait plus laquelle, il ne rentrera pas avant plusieurs mois. Même si ce dernier leur envoyait quelque fois de l'argent sa mère et lui devaient se débrouiller seul, alors Pierrot aidait sa mère qui lors des marchés vendait quelques bricoles.

Le lendemain alors que le jeune garçon et sa génitrice préparaient le petit déjeuner, on frappa à la porte. C'était Batiste qui semblait très agité.

-Pierrot il faut tu viennes ! Vite !

-Calme-toi ! Qu'est-ce qui se passe?

-C'est Lucie ! Elle a disparue! Vite dépêche! Faut la retrouver !

-Quoi ?! Comment ça ? Qu'est-ce qui c'est passé ?

-Pas le temps viens ! Je t'expliquerai en chemin.

-Je te suis !

Et Pierrot partit avec son ami le ventre vide juste après avoir embrassé sa mère, lui avoir assuré qu'il ne ferait pas de bêtise et avoir pris sa sacoche bleu, un héritage de famille, ainsi que son inséparable bérêt .

-Ce matin, comme tous les autres, je suis allé chez le boulanger pour l'aider à faire le pain. Mais le moulin était désert. Du coup Je suis allé voir à la boulangerie mais elle était aussi fermée. Du coup j'ai jeté un coup d'œil dans l'arrière boutique. Le boulanger était là avec sa femme mais elle pleurait et si j'ai bien compris comme Gustave n'est pas rentré hier Lucie était très inquiète du coup ce matin elle est partie très tôt le chercher, expliqua rapidement Batiste tout en marchant.

-Le chercher ? Quand même pas sur les zones de combats ?!

-Apparemment si.

-Mais elle va se faire tuer ! Il faut la retrouver, paniqua Pierrot, et il partit en courant vers la caserne de la Nouvelle-France, sans vérifier si son compagnon le suivait toujours.

La rue du Faubourg-Poissonnière était envahie par les cadavres de l'armée et des révolutionnaires. Les fenêtres des maisons de la rue n'existaient plus, le sol était couvert de planches, de pierres, des pavés étaient retournés et des rats circulaient entre les corps. Des personnes avançaient parmi les morts cherchant un proche ou une connaissance.

Malgré l'odeur infecte et les nausées qui lui montaient à la tête, Pierrot s'avança. Avec Batiste ils cherchèrent pendant des heures et, alors que Pierrot espérait de plus en plus de ne pas la trouver au milieu des cadavres, quelque chose, dans une petite ruelle adjacente attira son regard. Une petite fille était allongée. Pierrot se précipita priant pour se tromper. Mais hélas le visage de la fillette étendue par terre n'était autre que celui de sa petite amie. Pierrot tomba à genou et, la tête entre les mains, laissa son chagrin éclater.

Lucie avait un visage tendu et apeuré, ses mains étaient crispées sur son ventre cachant sa blessure. Son sang tâchait sa robe bleu. La fleur, qu'elle cueillait chaque matin pour la mettre dans ses cheveux, était froissée et fanée.

Batiste avait lui aussi remarqué Lucie mais par respect il restait un peu en retrait. Il découvrit un bonnet de policer et, sans gène, s'en coiffa aussitôt. Il remarqua aussi un sabre de l'armée le ramassa et fit quelques moulinets.

Pendant ce temps Pierrot s'était relevé. Sur son visage, un air déterminé.

-C'est à cause d'eux si elle est morte, dit-il en montrant les corps des soldats morts.

-Je sais, répondit Batiste, inquiet pour son ami qui n'était pas dans son état normal.

-Ils doivent payer, déclara Pierrot en ramassant deux revolvers qui avaient été abandonnés par terre.

-T'es pas sérieux ! S'exclama Batiste comprenant l'intention de celui-ci, tu sais qu'on risque de se faire tuer!

-Je t'ai pas demandé de venir avec moi.

-Si tu crois que tu vas te débarrasser de moi si facilement alors là tu te fourres le doigt dans l'œil. Si je te laisse y aller tout seul tu vas te faire massacrer en deux secondes ! Se moqua Batiste.

Pierrot répondit par un faible sourire et ils se mirent en marche vers l'est de la capital, guidés par les bruits de coups de feu et de combats.

Arrivés sur place les deux amis découvrirent un spectacle qui les clouèrent sur place.

Des barricades en pierre et en bois s'étaient effondrées sous les affronts que subissaient les soldats, ces derniers semblaient affamés et fatigués, en face les révolutionnaires étaient déterminés même si certain n'avaient pour arme que de simple bouts de bois ou de pavé. Par terre gisaient des corps soldats ou citoyens mélangés et entre les cadavres, les vivants combattaient férocement.

Pierrot prit un profonde inspiration et poussant un cri, il plongea dans la mêlée, tirant des coups de feu de tous les cotés et dans tous les sens. Quelques dixièmes de secondes plus tard Batiste le rejoignit.

C'est ainsi que quelques minutes plus tard lors de la dernière charge du peuple parisien, Pierrot et son amis se retrouvèrent en première ligne et combattirent .

Pour le peuple !

Pour la liberté !

Pour Lucie !





Salut la compagnie!

J'espère que cette histoire vous plaira moi en tout cas j'ai adoré l'écrire.

L'histoire raconte, en fait, l'aventure du petit garçon à droite de la femme sur le tableau « la liberté guidant le peuple »de Delacroix ( voir média). Et comme on a travaillé dessus en cours  je me suis demandée comment il était arrivé là, du coup j'ai inventé une histoire . Voila ! vous savez tout ! :-)

Désolé si certain mots ne sont pas séparés  mais j'ai eu un petit problème

N'hésitez pas à commenter!

À bientôt

Lyra

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