Mon Maître et moi
Je m'appelle Roby et je suis un chien. Mon Maître, François, était le meilleur des humains, depuis que je suis un chiot il s'est occupé de moi et se débrouillait pour toujours me faire plaisir. Avec lui je voyageais beaucoup. Un jour nous sommes allés à Paris. C'était magnifique, toutes ces maisons, ces odeurs différentes les unes des autres et tous ces êtres sur deux pattes.
Dans chaque ville que nous avons visitée mon Maître et moi avions un jeu. D'abord on choisissait une maison qui avait des murs transparents avec derrière plein de petits objets brillants. Ensuite je me faufilais à l'intérieur (pourquoi les portes en sont-t-elles toujours ouvertes?) J'aboyais, sautais partout et faisais tomber tous les objets à porter de pattes. Après je m'enfuyais poursuivi par le propriétaire de la maison et pendant que je l'emmenais faire un tour en ville mon Maître rentrait dans le bâtiment aux murs invisibles.
Puis discrètement il prenait le plus d'objets possible et les mettait dans un grand sac. Pendant ce temps moi je semais mon poursuivant et rejoignais mon maître dans un lieu qu'il m'indiquait avant de jouer. Enfin , pour une raison qui m'échappait mon Maître échangeait les objets qu'on avait pris contre des pièces rondes et jaunes.
Mais à Paris tout n'a pas fonctionné comme prévu car cette fois le titulaire de l'étrange maison n'était pas seul et pendant que l'un me courait après un autre prenait mon Maître la main dans le sac. Heureusement il a réussi à s'échapper mais nous avons dû fuir Paris et après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres,nous nous sommes réfugiés à Ornans, un village dans l'est de la France.
Les habitants d'Ornans étaient très accueillants et sympathiques. Mon Maître avait un ami à Ornans, un petit homme maigre, un gringalet. Si Gringalet n'était pas très impressionnant sa maison l'était c'était, je crois, une auberge, apparemment c'était un endroit où tout le monde venait et où on distribuait à manger et des salles pour dormir. Nous sommes restés à Ornans pendant 90 levers de soleil. Mon maître avait trouvé quelques travaux par-ci par-là mais nous n'avons jamais rejoué. François disait qu'il fallait un peu se faire oublier.
Un soir on a rejoint le gringalet dans sa grande maison. Mon Maître m'offrait un os et une gamelle d'eau. Quand soudain la lourde porte de l'entrée a grincé sur ses gonds et un homme est entré. Il était de taille moyenne, portait un long manteau noir et en haut à gauche de son torse, sur son vêtement un étrange symbole était cousu.
Mon Maître m'a aussitôt attrapé par mon collier et m'a porté jusqu'à la cave. Nous en sommes ressortis seulement une fois que l'homme en noir était parti. Je ne comprenais pas pourquoi nous nous étions cachés ni qui était cet homme qui semblait faire peur à mon maître, mais j'avais deviné que ce n'était pas un ami.
Le reste de la soirée nous sommes restés avec Gringalet à l'étage dans une petite pièce . Les deux hommes parlaient précipitamment en chuchotant et régulièrement jetaient à la porte un regard inquiet comme s'ils avaient peur que cette dernière pouvait entendre leur conversation. Je n'ai pas compris grand-chose à leurs discours mis à part que François et moi étions recherchés pour un vol dans une grande boutique de Paris ( c'est quoi un vol?) que cet homme, qui s'appelait Policier, était là pour nous arrêter ( je n'ai pas trop compris ce mot non plus ) et que nous devions nous cacher.
Le lendemain nous sommes restés dans cette pièce à tourner en rond, Gringalet nous apportait régulièrement à boire, à manger et des nouvelles: Policier avait loué une chambre dans la maison de Gringalet et a décidé de rester à Ornans pendant une semaine pour son enquête. Vers le milieu de l'après-midi alors que mon Maître faisait une sieste la porte s'est ouverte brusquement réveillant mon Maître dans un sursaut. Sur le pas de la porte se tenait Policier, automatiquement un grognement a jailli de ma gorge.
- Roby, va-t-en! A crié mon Maître et j'ai foncé entre les pattes de Policier et j'ai détalé dehors. Une fois dans la rue je me suis retourné vers la fenêtre donnant sur la salle à l'étage où des cris jaillissaient puis un coup de feu a retenti. Autour de moi plusieurs personnes qui passaient par là se sont retournés. Sans réfléchir je suis remonté dans la chambre mais avant d'avoir pu mettre mon museau à l'intérieur une main a surgi de nulle part et m'a attrapé par le col. C'était Gringalet:
- Retourne en bas ne reste pas là! M'a-t-il ordonné avant de me mettre dehors et de me fermer la porte à la truffe.
Je suis resté devant l'entrée pendant des heures à regarder les gens passer. Quatre personnes portant une grande caisse en bois sont entrés puis sont ressortis trente minutes plus tard mais la caisse semblait plus lourde. J'attendais avec impatience le retour de mon Maître mais seul Gringalet est venu l'air désemparé, il m'a fait entrer s'est laissé tomber sur une chaise. Quelque chose clochait, j'avais un très mauvais pressentiment et où était mon Maître?
Le soir est venu puis la nuit et toujours aucune nouvelle de mon maître. J'ai passé la nuit à l'attendre sur le palier de la porte fermée de notre chambre. À l'aube Gringalet est entré pour je ne sais quelle raison. Une odeur m'a intrigué, une odeur métallique, une odeur de sang et de mort. L'évidence m'a alors frappé, mon Maître était mort, voilà pourquoi je ne l'ai pas vu depuis hier et pourquoi la caisse que les quatre hommes portaient, semblait plus lourde quand ils sont ressortis: mon maître était à l'intérieur.
Je me suis précité à l'église. Au centre de celle-ci reposait la caisse, je me suis assis à côté et j'ai hurlé ma douleur et mon chagrin, mon Maître, le seul être humain qui s'occupait de moi était parti, sans lui qu'est-ce que j'allais devenir ?
L'enterrement a eu lieu la fin d'après-midi. Un long cortège défilait jusqu'à la tombe fraîchement creusée. Quatre hommes en noir avec une écharpe blanche portaient le cercueil recouvert d'un drap blanc. Un homme lui aussi blanc portait une croix. Deux hommes d'église étaient habillés en rouge. Gringalet était le seul qui n'était pas habillé en noir mais en vert avec des bas-de-chausses bleus. Le reste du cortège était une foule habillée et peuplée de visages tristes et sombres.
Une odeur semblait se distinguer du parfum de la terre humide et du cortège. Une odeur qui m'était familière. Elle venait de l'arrière de la foule, d'un homme encapuchonné sous un long manteau noir il avait une grande capuche qui cachait son visage. Et cet homme avait le parfum de mon Maître. À ce moment l'homme d'église qui faisait son discours, a dit:
-...que ce policier qui ne faisait que son devoir repose en paix.
Avec un jappement joyeux j'ai sauté dans les bras de l'homme encapuchonné, mon Maître.
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Salut la compagnie !!!
Avant tous désolé de n'avoir rien n'écris pendant plus d'un mois mais j'avais une très très grave maladie: la flemme
Dans cette nouvelle si le mot Maître est répété plusieurs fois c'est normal (c'est surtout car je ne savais pas par quoi le remplacer )
je l'ai écrite de la même manière que "Pour Lucie " mais cette fois a partir de "un enterrement à Ornans
j'espère quelle vous plaira et n'hésitez pas a me signaler toutes les fautes possibles.
A bientôt
Lyra
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