30 Juin 2024.

ce soir, j'ai dansé.

tout ce qu'il m'a fallu, c'était ma playlist, mes baskets, et les étoiles.

il n'y avait pas de nuages. juste ces éclats de rêves au-dessus du monde.

au début je ne faisais que lever la tête. puis j'ai eu envie de tourner. alors j'ai tourné, et tourné, et tourné, et tourné, et les étoiles me suivaient, elles tournaient avec moi, si vite qu'on aurait dit que le ciel était barbouillé de rires argentés et dégoulinants de joie.

je me suis mise à rire aussi, puis je me suis demandé comment la Terre faisait pour ne pas tomber, après avoir tourné toutes ces années sans s'arrêter. je me suis demandé comment elle faisait pour être encore là alors que mes jambes à moi tanguaient au bout de quelques secondes seulement.

puis je me suis rappelé à quel point les humains n'étaient rien, face à toute cette immensité, et cela m'a paru absurde de s'inquiéter pour un avenir qui, dans tous les cas, continuera sa route sans nous attendre.

j'ai continué de tourner et j'ai tendu la main, pour cueillir ces fragments de beauté. je voulais en faire un bouquet à planter dans mes yeux, pour qu'en jaillissent des sourires éternels. je voulais tenir dans le creux de mes paumes un semblant de merveilleux, juste pour savoir ce que ça fait que de sentir le beau sur sa peau.

j'ai souri à l'idée qu'elles étaient à l'abri de ces idées farfelues. elles sont décidément trop fantastiques pour qu'on les touche. mais ce soir j'avais le sentiment qu'elles étaient là pour moi.

et je me suis mise à danser. à chanter. de savoir qu'elles seraient toujours là, ça m'a donné envie de sauter jusqu'à la fin des temps. j'avais l'impression que tout allait bien, finalement.

et c'était vrai. tout allait bien, en cet instant. rien d'autre ne comptait. j'étais bien. rien n'avait jamais eu autant de sens que ces sourires qui ne quittaient pas mes lèvres.

et alors que ces lignes germaient dans mon esprit, comme des fleurs arrosées à la lumière nocturne, je l'ai vue. l'étoile filante. l'une des plus belles de ma vie. elle s'est presque enflammée, comme d'autres qui s'étaient imprimées sur ma rétine. elle était si belle que j'ai arrêté de danser pendant quelques secondes.

puis j'ai fait un bisou au ciel, parce qu'il le mérite si bien. et j'ai repris ma danse.
j'ai revu trois autres étoiles filantes, par la suite. j'y ai vu un signe. je n'ai jamais douté du fait que le ciel et mon ange gardien ne m'avaient pas laissée tomber. mais ça fait toujours du bien de le constater.

je ne sais plus combien de temps j'ai dansé. longtemps, car mes jambes tremblaient, mes poumons étaient en feu et j'avais mal aux bras.

ensuite je me suis posée. pour caresser mon chat, écouter les criquets et le silence. sentir l'herbe et l'odeur de la pluie. et recevoir les câlins d'un million d'étoiles.

j'ai ressenti de la peine pour les malvoyants et les aveugles, qui ne peuvent témoigner de ce spectacle grandiose. je ne connais rien de plus beau que ça, et je leur souhaite d'au moins les voir en rêve.

ce soir j'ai dansé, et je souris, parce que je vais bien. mon cœur sera toujours libre, et mon esprit aussi ; ils ne me prendront jamais cela. tant que le ciel et les étoiles seront là, j'aurai toujours une raison de sourire. de rire. de chanter.
et de danser.