C h a p i t r e 1 3

J'ai accéléré le pas jusqu'à ma salle commune. J'étais pressée de m'isoler. J'allais prononcer le mot de passe pour entrer quand quelqu'un m'a interpellé. Il s'agissait de Ron. Je me suis retournée en soupirant. Que me voulait-il? Je commençais à avoir mal au crâne et je n'avais pas envie de les entendre jacasser de trucs inutiles. Et en voyant son expression sur son visage, je savais que cette discussion allait m'exaspérer.

— Malefoy a saboté notre potion!, a vociféré Ron.

J'ai levé les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre?

— Et tu vas même me dire qu'il est responsable de la tempête de neige dehors un coup parti?

— Depuis quand le défends-tu?, m'a-t-il demandé les yeux ronds comme des billes.

— Je ne le défends pas, je dis simplement qu'il n'est pas responsable de tous vos problèmes. Si vous avez raté votre potion, c'est que vous êtes tout simplement mauvais. Prenez-en qu'à vous-même. On ne se le cachera pas, vous n'avez jamais été réellement doués.

Ses yeux se sont écarquillés devant mes mots. Même moi j'étais aussi surprise de lui balancer ça. Était-ce vraiment moi ou c'était Malefoy qui parlait? À cet instant précis, je ne saurais dire mais ça eu l'effet escompté.

— Sale garce, a jeté Ron méchamment. Tu es devenue comme toutes ses filles? Comment ça se passe? Vous couchez ensemble ou bien tu as décidé d'en faire ta nouvelle cause? Après la défense des elfes, tu vas te porter à la défense des mangemorts déchus? Tu es tombée amoureuse c'est ça? Mais quel cliché, t'es perdue ma pauvre!

Sans crier gare, ma main s'est écrasée contre sa joue dans un claquement sonore. Sous la force de l'impact, sa tête a tourné et il est devenu rouge de colère. Cette fois-ci, je n'allais certainement pas le laisser parler de la sorte. Il tournait mes principes au ridicule et ça, je ne pouvais l'accepter.

Il serrait les poings et s'est avancé vers moi d'un air menaçant. Je n'avais pas peur de lui et j'ai soutenu son regard. Il n'était plus qu'à quelques centimètres de moi. Il m'a craché à la figure et m'a dit :

— T'es pathétique! Tu as bien choisi ton camp! Tu préfères les mangemorts à tes meilleurs amis, on en prend bien note! Tu n'as pas fini avec moi. Surveille bien tes arrières, Sang-de-bourbe, m'a-t-il menacé avant de tourner les talons.

Mes yeux se sont écarquillés de stupeur. Il avait osé reprendre cette insulte et me la balancer au visage. Raide comme un piquet, j'ai essuyé ma joue avec la manche de ma robe. Comment en était-on arrivé là déjà? J'ai prononcé le mot de passe et je suis entrée dans la salle commune. Je me suis couchée sur le sofa le coeur serré.

En l'espace de quelques jours, j'avais perdu ma famille et mes meilleurs amis. J'étais très certainement maudite. Il n'y avait aucune autre explication à tout ça. J'avais envie de pleurer mais je l'avais déjà trop fait. Les larmes ne coulaient pas.

« — Tout va bien?, m'a demandé Malefoy.

Un simple accrochage avec Ron. »

J'ai minimisé la situation. Si je lui disais que le roux m'avait craché au visage avant de me menacer, que ferait-il? Il ne ferait peut-être pas grand-chose, après tout je n'étais qu'une Sang de bourbe. Son inquiétude s'est vite transformée en colère. Je devrais vraiment apprendre à dissimuler mes pensées.

« — Ce n'est pas vrai! Je vais m'occuper de son cas!

Non ne fais rien! Je... je ne veux pas que tu aies d'ennui. Tu risquerais l'expulsion et... je n'ai pas envie que... On s'en occupera ensemble... »

Il ne répondait plus. Je l'ai senti réfléchir à mes propos. Il a fini par acquiescer en soupirant.

« — J'arrive. Son ton était devenu froid et sec. »

J'ai enfoncé ma tête dans un coussin pour faire disparaitre le sentiment de gâcher ma vie. La boule dans la gorge, je me suis mise à hurler de rage. J'en avais tellement marre. Qu'est-ce que je donnerais pour que tout s'arrête maintenant. Une main s'est posée sur mon épaule. J'ai sursauté tellement fort, je suis tombée en bas du sofa. J'ai levé les yeux vers la personne ayant osé me déranger. Ce n'était que Drago. Il m'a regardé d'un air moqueur.

— Toujours aussi élégante! Nous devons parler.

Il faisait référence à l'incident pendant le cours. Il avait pris un air grave. J'ai hoché la tête et je me suis assise. Je lui ai demandé de me parler de ce qu'il avait ressenti.

— Ce que j'ai ressenti... J'avais l'étrange sensation d'être prisonnier de mon propre corps. Je ne pouvais pas contrôler mes gestes. Comme tu étais aux commandes. J'étais spectateur de tes gestes dans mon corps. Au début, j'étais totalement paniqué mais pour je ne sais quelle raison, je me suis calmé tout d'un coup. Comme si t'avoir en moi était... normal.

Je réfléchissais à ses explications. Il faudrait faire des recherches à ce sujet. C'était normal mais jusqu'à quel point? Quel était l'étendu de nos pouvoirs quand nous partageons le même corps? Cela nous serait-il néfaste à long terme? Je lui fais part de mes questionnements et nous avons convenu d'aller faire un tour à la bibliothèque dans quelques jours.

— À propos du cours de potions..., ai-je commencé. Je suis désolée.

Il m'a regardé silencieusement. Il savait de quoi je voulais parler Je ressentais le besoin de m'excuser.

— Si j'avais répondu dès le départ à Rogue, nous n'en serions pas rendus là.

— J'étais en colère contre toi au début, m'a-t-il avoué finalement. Quand j'ai senti les effets de l'impérium, je savais que je n'étais pas assez fort pour le combattre et que je nous grillerais. Mais on ne connait pas l'étendu du sort encore. Désormais, nous savons que si l'un est touché par un sort, l'autre est automatiquement touché.

J'ai hoché la tête. Je me suis mordillé la lèvre. Ce sort allait devenir un réel problème si on ne savait pas comment s'en servir.

— Nous devons apprendre à nous dissocier l'un de l'autre quand la situation empirera ou lorsque nous combattrons l'ennemi. Sinon cela va nous désavantager. Et pour l'impérium il faudra s'entrainer à le combattre. Ce qui est arrivé aujourd'hui ne devra plus jamais se produire.

— Avec qui? Tu ne peux pas me jeter de sort, c'est comme si j'étais toi et que tu étais moi, ai-je dit soudainement.

— Blaise et Théodore nous aideront, a-t-il affirmé.

Je me suis redressée pour lui faire face. J'ai croisé les bras en signe de désaccord. Ça ne m'enchantait pas du tout. Je ne trouvais pas que c'était une bonne idée de les mêler à tout ça.

— Tu as une meilleure idée?, m'a-t-il questionné en haussant un sourcil.

J'ai soutenu son regard. Non je n'avais pas de meilleures solutions. Mais mêler quelqu'un de l'extérieur à nos affaires. Je ne pensais pas que s'en était une non plus. Tout avait l'air réfléchir et si clair pour lui. 

À ce moment précis, j'aurais voulu le frapper. L'envie ne me manquait pas. Lui et son éternel sourire en coin. Ce garçon était définitivement agaçant. Comment faisait-il pour obtenir tout ce qu'il voulait ? J'avais beau retourner la situation de tous les côtés, il n'y avait malheureusement pas 36 solutions. Et il le savait. J'ai soupiré en secouant la tête. Je me suis enfoncée sur le canapé.

— Que te voulait Rogue au fait?, lui ai-je demandé curieusement.

— Il voulait s'assurer que j'allais bien.

— Pourquoi?

J'étais abasourdie depuis quand se souciait-il de ses élèves?

— Parce qu'il est mon parrain.

J'ai ouvert la bouche de stupéfaction et je l'ai refermé immédiatement. Je m'attendais à tout sauf ça. Même s'il m'était difficile que le professeur puisse ne serait que se préoccuper d'autre chose que de lui-même. Il avait tellement l'air à détester les humains en général.

— Bien sûr, il a un certain handicap au niveau des émotions... Ma mère lui a demandé de garder un œil sur moi... Et comme nous avons été vachement discret, il a voulu savoir ce qu'il se tramait entre nous. Je n'ai rien dit, m'a-t-il assuré. Mais il n'est pas dupe. Et puis, il a voulu me mettre en garde... Bellatrix me... enfin... nous cherche.

J'ai cru manquer d'air. Mon pire cauchemar était en train de prendre forme. Elle était à nos trousses. Elle nous cherchait tous les deux. Elle nous voulait du mal à tous les deux. Un haut le cœur m'a pris. Mais il fut vite balayé par une vague de chaleur. Malefoy essayait de me rassurer en me transmettant de nouvelles émotions. J'ai levé les yeux vers lui. Il s'est approché de moi. Il a mis une main sur mon épaule.

— Nous la vaincrons Hermione. Ensemble.

— Ensemble.

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