3 est 1 , 1 est 3
David :
Qu'est-ce que j'ai comme devoirs ? Des maths, du français et de la géo... Est-ce vraiment pressé ? Pour demain ? Ah, oui, ça l'est. On le fera plus tard alors...
Ma chambre, le soir, vers 22h. Et si je continuais ma programmation ? Pas vraiment envie... Travailler ? Non plus... Dormir ? Trop fatigant... Un petit Passage ? Non plus. Mon plafond s'ouvre en un Portail de téléportation. Un Passage alors ? Après tout, ça faisait longtemps... Je me sens attiré vers le haut, vers la Chambre de la boxeuse récidiviste, vers un autre monde.
- Attend !
Depuis quand Hong est-il dans ma chambre ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Comment est-il entré ? Trop tard pour y réfléchir, il voyagera avec moi. Nous sommes aspirés la seconde suivante, pour nous retrouver dans la fameuse pièce à coucher. Mon camarade atterrit moins bien que moi, il en sortira avec quelques bleus. Je relève la tête et tique sur un détail qui a son importance : où est passé la fille ? Le lit est vide et personne n'est au bureau. Elle se serait évadée, finalement ?
- Où est-ce qu'on est ?
Là, c'est l'invité surprise qui a parlé, il faut qu'on ait une petite discussion, lui et moi. Pour l'instant, c'est la disparition de la « prisonnière » qui m'intéresse. Tiens, la porte condamnée est entrouverte. Elle serait passée par là ? Je la pousse doucement pour recevoir un poing en pleine face. Je m'évanouis sur le coup.
- Voyeur ! Pervers ! Goujat !
Hong :
Je suis resté quelques heures à New York puis à Las Vegas, j'ai profité quoi ! Ce n'est pas souvent qu'une occasion pareille se présente ! Ce n'est qu'à 22h que je me suis dit « Il n'y avait pas quelqu'un que je devais aller voir ? ». Je me suis alors posé le problème que, d'où j'étais, je ne pourrais jamais rejoindre le Passeur. Le moment d'après, j'étais dans sa chambre, puis dans une autre. Je crois que je me suis pris une deuxième téléportation. Ca remue la cervelle. Pas encore remis, je lui ai demandé :
- Où est-ce qu'on est ?
Il m'a jeté un regard étrange avant de se diriger, sans me répondre, vers la porte entrouverte. A l'instant où il l'a poussé, un poing a surgi, le faisant voler à travers la pièce. La cogneuse, car c'était une fille, cria :
- Voyeur ! Pervers ! Goujat !
Elle se retourna vers moi et me demanda, plutôt fâchée :
- D'où tu sors, toi ?
Moi :
Quel bonheur ! Une bonne douche bien chaude ! Je me régale ! Cela faisait longtemps ! L'eau chaude coule lentement sur ma peau nue. Je me sens revivre ! Je laisse durer le plaisir une grosse heure avant de couper la divine pluie. Une serviette moelleuse m'attend. Elle s'humidifie assez vite. Tant pis, je sècherai toute seule ! Je la noue autour de ma poitrine quand résonne un son dans la chambre. Il est déjà là ? Bah, il attendra. Il pousse la porte ! Mais quel... Mon poing part tout seul. Il vole, j'ai cueilli un drôle d'oiseau. Un conseil : frappez sur les gens, vous ne savez pas à quel point ça défoule ! Je lui crie au passage :
- Voyeur ! Pervers ! Goujat !
Une autre personne se trouve dans ma chambre. Je n'y crois pas ! Il se permet de ramener ses copains ! Quelle enflure ! Je jette au nouveau :
- D'où tu sors toi ?
- Hong, se présente-t-il, et vous, vous devez être l'amnésique dont il m'a parlé.
Là, ça devient intéressant, je vais pouvoir savoir ce que le Voyageur a raconté sur moi, il va prendre cher quand il se réveillera.
- Oui, je suis l'amnésique dont il parle. Que t'as-t-il dit d'autre ?
Ma main, prête pour un deuxième round, lui délie la langue.
- Eh bien, que vous voyagiez à travers les mondes ensemble, que vous le frappez à tout bout de champ...
Ok, ça, c'est vrai.
- Que vous changez d'humeur toutes les trois secondes, vous êtes tyrannique, vous lui criez toujours dessus, vous prenez toujours l'initiative, au mépris des dangers, un vrai électron libre épuisant à suivre.
J'hésite. Je frappe cet empaffé maintenant, ou j'attends qu'il se réveille ?
- J'ai répondu à votre question, mademoiselle. Puis-je en poser une, à mon tour ?
- Je n'y vois pas d'inconvénient.
- Êtes-vous vraiment amnésique ? N'est-ce pas un rôle que vous jouez ?
- Tu as de la chance que je n'ai pas bien entendu. Tu voulais me poser une question ?
Il se moque de qui ? Et puis, à quoi cela me servirait de faire semblant de ne rien me souvenir ?
Hong :
- Tu voulais me poser une question ?
Elle ne veut pas me répondre ? Peut-être est-elle vraiment amnésique après tout ? Tentons autre chose :
- Savez-vous que vous êtes ici car vous avez commis un crime ?
Ah, ça l'a fait réagir. Elle se tourne vers moi. Fait un « 2 » avec ses doigts. Retourne dans l'autre pièce. Fait un truc : je l'entends s'agiter. Ressort, habillée en soldat. Se campe sur ses pieds et bondit sur moi, son pied droit rencontre ma poitrine. J'ai le souffle coupé. Debout sur mon corps au sol, elle me hurle :
- T'es au courant de quelque chose ?
Elle est malade ! Et dangereuse !
- Pourquoi as-tu fait ça ?
- Quoi ? Te foncer dessus ? C'était pour m'assurer que ma possible source d'informations ne disparaisse pas.
- Ca fait mal !
- Tant pis. Que sais-tu ?
- Si tu crois que je vais tout dire à une folle violente !
David :
Je suis réveillé par le bruit d'un choc qui se produit à ma gauche. J'ouvre les yeux et voit la boxeuse debout sur Hong. Que s'est-il passé ? Ils se crient dessus. Ca sent mauvais. Calmons le jeu :
- Est-ce que vous pourriez, doucement, m'expliquer ce qu'il s'est passé ?
- Elle m'a sauté dessus ! Tu avais raison ! Elle est dérangée !
- Pourquoi c'est moi la méchante ? Il a insinué que j'avais inventé mon amnésie !
- Bon, toi, tu descends du corps de mon ami, qu'il m'explique comment il est arrivé dans ma chambre, puis dans la tienne.
- Pourquoi devrais-je t'obéir ?
- Parce que, sans moi, tu es coincée ici !
- Qu'elle y reste ! La Protectrice avait raison ! Tu es une criminelle !
- Tu as rencontré un Protecteur ?! réagit-elle en un quart de tour.
- Elle avoue ! Elle se souvient !
- Idiot ! C'est dans le bagage mémoriel de base, les Protecteurs. Tout le monde sait qui ils sont !
- Pas nous ! Ta défense ne tient pas !
- Vous êtes des terriens ! Vous ne savez rien !
- Répète si tu l'oses !
- Tu as très bien entendu !
Il faut que j'intervienne. Ils vont en venir aux poings. Quelle bande de gamins ! Je croyais Hong moins colérique.
- Tu le manipules pour t'évader !
- C'est ce que t'a raconté la Protectrice, hein ? C'est elle, ou sa magnifique paire de...
- Suffit !! Vous disputer comme des gosses à la maternelle n'avancera à rien !
Et c'est moi qui dis ça ! En tout cas, ça les a coupé net.
- Pour commencer, depuis quand tu as ouvert cette porte ?
- Juste après ton dernier voyage, quand tu as répondu à cette énigme pour moi, c'était si gentil...
Elle me fait les yeux doux. Essaie toujours, je ne me laisserai pas amadouer.
- Qui te posais les énigmes ?
- Une voix qui m'était inconnue.
- Passons. Excuse-toi auprès de Hong.
- Mais...
- Moi, je peux encaisser tes coups, pas lui, excuse toi !
- Désolée...
- Bien ! Hong ! Qui est cette Protectrice ?
- Une jeune femme qui m'a tout expliqué.
- Que t'a-t-elle dit exactement ?
- Eh bien, qu'il existait une multitude de dimensions, que tu étais un Chieur qui n'en faisait qu'à sa tête, et qu'il fallait que tu arrêtes de rendre visite à la pseudo-amnésique qui purgeait sa peine. On a fait un marché : je te convaincs d'arrêter de voyager et j'ai le pouvoir de résoudre n'importe quelle situation.
- Mouais, c'est louche. En plus, je ne maîtrise pas mes voyages, tu lui as dit ?
- Euh...
- Tu n'es pas censé être le meilleur de notre classe ?
- Si...
- Mais tu as quand même conclu un pacte que tu ne pourrais remplir, donnant ainsi une bonne raison au camp adverse pour te traquer !
- J'en étais sûre ! Il n'est pas net ton copain.
- Toi, trouve toi un nom et après tu pourras parler !
Non mais ! C'est moi qui dirige l'échange ! C'est alors que l'on entend :
- Un nom, elle en a un. C'est « Babouche »!
- Qui a parlé ?
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