Chapitre 7 : Le témoin
Lorelaï baissa lentement la main qu'elle avait levée à l'appel de son nom. La vue de l'homme avec lequel elle avait partagé la nuit précédente l'horrifia. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur, ses pupilles se dilatèrent. Sous la réalisation de l'identité de son professeur, elle sentit les palpitations de son cœur s'emballer à un rythme effréné. Les battements étaient si forts que Lorelaï était persuadée que toute sa classe pouvait en entendre le martèlement implacable qui résonnait avec force dans tout son être. Décidément chacune des décisions prises ces deux derniers jours par Lorelaï se révélait plus désastreuse que la précédente. L'expectative des conséquences terribles de celle-ci fut tel que la jeune femme eut le souffle coupé.
Heureusement pour eux, Chris reprit rapidement ses esprits, se parant du masque pondéré et sérieux de professeur. Non pas qu'il ne fût pas tout autant affecté que son élève par la situation des plus précaire dans laquelle ils se trouvaient ; mais tout simplement car occulter cette inconcevable réalité était la seule solution pour ne pas être découvert en cet instant. La réactivité de l'enseignant fut si prompte que personne n'avait remarqué le malaise qui s'était installé à peine quelques secondes plus tôt. Enfin presque personne... C'était sans compter sur Castiel, qui, il y a quelques secondes à peine ignorait ouvertement sa voisine ; la toisait dorénavant du regard avec une insistance dérangeante.
Au grand soulagement de Lorelaï, il ne dit rien, se contentant de l'observer intensément. Elle passa le reste du cours à se faire la plus petite possible, s'affaissant sur son siège, agitée. Quant à Chris, il avait fait de son mieux pour éviter le regard de la jeune femme.
Quand la cloche salvatrice retentit, la jeune femme se précipita hors de la salle, ne laissant de cette manière aucune chance à Chris, ni même à Castiel de l'intercepter pour lui parler. Cela lui semblait être au-dessus de ses forces pour l'heure. Il fallait qu'elle mette le plus de distance entre elle et eux ; fuyant autant les deux hommes que la conjoncture dans laquelle elle se trouvait.
Elle détala à toute allure. Son esprit préoccupé tournant à plein régime la rendant inconsciente du monde qui l'entourait. Ses réflexions tourmentées l'accaparaient, à tel point qu'elle finit par heurter douloureusement quelqu'un de plein fouet. Cette personne avec qui elle était entrée en collision était nul autre qu'Ethan.
Le choc fut tel que la jeune fille se retrouva par terre, le souffle coupé et le corps endolorie. Se sentant frustrée par ce mauvais coup du sort, Lorelaï ferma les yeux et prit une grande inspiration pour se redonner une certaine consistance. Ethan qui s'était montré très dur la veille ne semblait pas avoir encore digéré le comportement précédent de Lorelaï, la toisait d'un regard réprobateur et dur.
« Tu pourrais regarder où tu vas quand même ! » Lui lança-t-il froidement.
Ethan connaissant très bien Lorelaï, comprit instantanément à l'expression affolée sur son visage ainsi qu'au regard qu'elle lui lançait, que quelque chose n'allait pas. Il était évident pour lui qu'elle avait un problème. Il était partagé entre son envie quasi-irrépressible de lui porter secours et une velléité tout aussi impérieuse de l'abandonner à son triste sort. Quand sa lutte intérieure prit fin, il aida Lorelaï à se relever. Il regarda autours d'eux et finit par apercevoir Castiel arriver du même côté que l'avait fait Lorelaï à peine une minute plus tôt. Ethan attrapa donc la main de cette dernière instinctivement et l'entraîna dans une salle vide qui se situait non-loin de là. Lorelaï ne comprenait pas ce qui se passait, son visage avait changé d'expression quand leurs regards s'étaient croisés, qu'est-ce qu'il cherchait donc à faire ? Et surtout pourquoi ? Elle n'en croyait pas ses yeux, quand il s'était retourné vers elle, après avoir vérifié que personne ne les suivait, il arborait un air triomphant.
« Pourquoi m'as-tu emmenée ici ? » Demanda Lorelaï, interloquée et perdue face au comportement changeant du jeune homme face à elle.
« Ce que je t'ai dit hier a due te faire réfléchir. Tu m'en vois ravi ! » Dit-il en éludant la question son interlocutrice sans jamais se départir de son sourire.
Cette déclaration déconcerta plus encore Lorelaï, cette dernière n'arrivant pas à suivre le cheminement de pensée d'Ethan.
« Mais de quoi parles-tu bon sang ? » Insista-t-elle.
« Je parles du fait que tu évites clairement Castiel... Je l'ai aperçu au bout du couloir juste après que tu m'ais percuté. Il regardait dans toutes les directions, j'en ai déduit qu'il te cherchait et que de ce fait toi tu le fuyais... J'ai raison non ? »
Il la regarda, une lueur pleine d'espoir empreint de nostalgie scintillante dans les yeux. Si Lorelaï tentait d'esquiver Castiel c'était le signe que celle-ci avait compris qu'une fréquentation telle que ce dernier ne pouvait lui être que néfaste. C'était la preuve irréfutable qu'elle avait décidé de se reprendre en main et de redevenir la Lorelaï d'autre fois. Celle qu'il avait connue et chérissait encore. La jeune femme fronça les sourcils, ayant finalement comprit ce qu'il venait de se passer et surtout ce qu'Ethan avait déduit de la scène à laquelle il avait assisté. Elle lui lança un regard gêné, presque abattu avant de réduire à néant l'espoir fugace dansant encore dans les prunelles bienveillantes du jeune homme.
« Oh Ethan... » Commença Lorelaï en soupirant tristement. « Je le fuyais effectivement, mais pas pour les raisons que tu sembles croire ! »
À ces mots destructeurs, les lèvres du jeune homme s'affaissèrent et l'éclat porteur de promesses dans ses yeux vacilla, s'évanouissant sous le poids de la compréhension.
« Mais alors pourquoi, si ce n'était pour redevenir ma ... » La voix du jeune homme mourut. Sans réfléchir il avait presque dévoilé un fait dont il admettait lui-même à peine l'existence. Il s'éclaircit la gorge et reprit. « La Lorelaï que j'ai connu il y a 3 ans ? »
Lorelaï contrite, avait l'impression de l'avoir déçu une seconde fois en à peine deux jours. Cependant avant qu'elle ait eu la moindre chance de lui expliquer, une autre voix s'éleva du fond de la salle.
« C'est une réponse que j'aimerais également connaître ! »
Castiel, le regard sévère, les lèvres pincées, se tenait appuyé contre le pan de la porte les bras croisés. Ni Lorelaï, ni Ethan ne l'avaient vu ou entendu arriver ; L'un comme l'autre bien trop accaparé par leurs échanges. Elle n'eut une fois de plus pas le temps de répondre qu'Ethan avait déjà repris la parole.
« Tu es tombé si bas que tu te mets à espionner les conversations des autres maintenant ? » Pesta Ethan, mécontent de l'interruption inopinée de son ennemi.
La réponse de Castiel ne se fit pas attendre.
« Et toi comme à ton habitude, tu te mêles de ce qui ne te regarde pas ! Mais je suppose que tu ne pouvais tout simplement pas résister au fait de faire ton preux chevalier en armure. Sous prétexte de votre amourette passée de rien du tout, tu te crois tout permis ! »
Lorelaï avait la désagréable impression d'avoir déjà vécu cette scène. Elle devait faire quelque chose avant que la situation ne s'envenime davantage. Mais quoi ? Quoi qu'elle fasse cela allait blesser l'un ou l'autre, voire les deux. Il fallait qu'elle agisse rapidement. Elle coupa donc leur échauffourée sans plus de cérémonie.
« Bon cette fois ça suffit ! » Déclara Lorelaï avec autorité. Ils se turent. « Vous allez m'écouter attentivement tous les deux, je suis lasse de votre petite guéguerre... Et puisque vous ne semblez pas pouvoir supporter la présence l'un de l'autre dans la même pièce plus d'un quart de seconde, je vais devoir vous parler séparément pour m'expliquer. Cela vous convient-il à tous les deux ? »
Ethan acquiesça d'un unique signe de tête et Castiel quant à lui ne dit rien.
« Bien ! Castiel, viens avec moi s'il te plait ! »
Voyant qu'Ethan allait protester de voir qu'elle privilégiait la conversation avec Castiel plutôt qu'avec lui, elle reprit la parole, le coupant dans son élan et dit :
« J'ai beaucoup de chose à t'expliquer et cela risque de prendre beaucoup de temps, bien plus que celui avant le prochain cours nous le permet. C'est pourquoi je préfère commencer par Castiel voilà tout. »
Il acquiesça mais ce fut au tour de Castiel de se plaindre.
« Ah parce qu'avec moi pas besoin de beaucoup de temps, c'est ça ? »
La déclaration de Castiel provoqua un soupirement d'exaspération de la part de Lorelaï qui leva les yeux au ciel.
« Que Dieu me vienne en aide, vous allez me rendre dingue tous les deux ! Allez suis-moi s'il te plait... » Déclara la jeune femme d'un ton sec et tranchant.
C'est toujours grognon que Castiel finit par céder et partir à la suite de la jeune femme. Une fois qu'ils furent tous deux à l'écart, elle s'apprêta à parler mais encore une fois il ne lui en laissa pas le temps.
« Il ne reste que deux minutes avant que les cours ne reprennent, mais vu que ce n'est que moi cela devrait amplement suffire... » Avait-il déclaré avec sarcasme et acrimonie.
« Le rôle de la victime ne te sied guère mon cher Castiel ! »
L'air offusqué qu'arborait Castiel suite à la déclaration de la jeune femme, provoqua un éclat de rire sincère et libérateur chez cette dernière. Voyant que la bougonnerie persistait sur le visage de son interlocuteur, Lorelaï leva les yeux au ciel avant de reprendre la parole.
« L'intercours n'aurait pas suffit car je vois mal Ethan sécher ou se mettre en retard pour un cours... Toi comme moi par contre c'est une tout autre histoire et commençant à te connaître tu ne m'aurais pas lâchée avant qu'on ait parlé tous le deux. De plus je suppose que la patience n'est pas vraiment ton point fort, je me trompe ? »
Bien qu'il fût toujours énervé, il ne put s'empêcher de lui sourire. Il devait admettre qu'elle avait raison dans ses suppositions le concernant. Il était cependant hors de question d'admettre cela à haute voix, il se contenta donc de hausser les épaules. Lorelaï comprenant que son interlocuteur n'avait aucunement l'intention de lancer cette conversation qu'elle redoutait demanda :
« Bon plus sérieusement, pourquoi diable me suivais-tu ? »
Elle se dit que de cette manière peut-être parviendrait-elle à éluder la question de Chris, après tout cela n'avait peut-être rien à voir. Cependant Castiel n'entendait pas lui faciliter la tâche.
« Et toi pourquoi me fuyais-tu ? » Demanda-t-il en la regardant fixement.
« Cela risque d'être bien plus long que je ne le pensais si tu réponds à une question par une autre... J'aurais peut-être dû commencer par Ethan finalement... » Déclara la jeune femme en soupirant.
« Encore plus long si tu te dérobe au lieu de répondre... »
Lorelaï était de plus en plus tendue. Elle ne savait plus comment gérer ce dialogue avec Castiel. Ce dernier l'acculant progressivement au pied d'un mur infranchissable, empêchant toute pirouette de la part de la jeune femme. Il l'avait entendu admettre que c'était bien dans le but de l'éviter qu'elle avait déguerpi de la salle de classe donc elle ne pouvait absolument pas réfuter cet état de fait. Elle ne pouvait pas non plus lui avouer la véritable raison de son évitement cela reviendrait à les mettre, Chris et elle dans une mauvaise posture.
« Peut-être parce que je n'avais pas la patience de subir tes humeurs changeantes de si bon matin ! »
C'était la seule réponse cohérente qu'elle avait trouvée pour expliquer son attitude, après tout il était passé d'une totale indifférence à son égard à des regards insistants envers sur sa personne en quelques secondes.
« Tu penses vraiment que je vais avaler ça ? » Avait-il répondu simplement.
Castiel avait bien des défauts, malheureusement pour la jeune femme il était loin d'être stupide... Elle allait devoir jouer son prochain coup avec finesse et se montrer convaincante, si elle voulait pouvoir berner son adversaire. Lorelaï le toisa avec défi, ne se soustrayant pas à son regard insistant. Castiel comprenant qu'elle ne cèderait pas se décida à avançait sa prochaine pièce.
« Donc ça n'avait rien à voir avec monsieur Mulrey ? » Demanda-t-il goguenard, à l'affût du moindre changement dans l'attitude ou la posture de son interlocutrice.
Les craintes de Lorelaï étaient fondées. Castiel avait bien remarqué leur déconvenue à Chris et elle. Elle fit cependant de son mieux pour ne rien laisser transparaître de son malaise actuel et le regarda avec assurance avec un soupçon d'inintelligibilité comme pour essayer de comprendre le sens de ses mots.
« Pardon ? » Demanda-t-elle simplement.
Bien qu'elle parût sereine en surface, en réalité intérieurement elle était des plus agitée.
« On aurait dit que vous vous connaissiez... » Affirma-t-il avec assurance.
Maintenant une seule chose comptait pour Lorelaï : réparer son erreur. Il lui fallait à tout prix convaincre Castiel qu'il avait mal interprété la situation, après tout, c'était la carrière et la vie d'un homme qui était en jeu... Elle savait que les meilleurs mensonges étaient ceux qui prenaient leurs fondements dans la vérité. Elle décida de jouer le tout pour le tout dans le but de l'inciter à revoir sa version de cette histoire. Elle lança donc sur un ton sarcastique et de manière volontairement exagéré :
« Oh oui, on se connaît même très bien monsieur Mulrey et moi, nous sommes amants. Tout a commencé cet été à la plage. Puis une chose en entraînant une autre nous nous sommes vus secrètement... Mais j'ai déménagé et monsieur Mulrey ne voulant pas mettre un terme à notre histoire s'est fait transférer dans mon nouveau lycée. En plus maintenant s'ajoute l'excitation d'une relation professeur, élève que seul l'interdit procure. Voilà tu nous as démasqués ! »
Le subterfuge de Lorelaï avait fonctionné au-delà de ses espérances car l'air renfrogné de Castiel suffisait à lui seul à confirmer que le manque de cohérence de son histoire avait eu raison de ses doutes.
« Super crédible... Tu as vraiment une imagination débordante. » Maugréa-t-il, insatisfait de la tournure que prenait les évènements.
Lorelaï, dont le soulagement inespéré était salutaire, explosa d'un rire franc.
« Excuse-moi, c'était beaucoup trop tentant ! T'aurai vu ta tête ! » Déclara la jeune femme, le regard pétillant de malice.
Lorelaï se sentait libérée d'un poids, son stratagème avait parfaitement marché. Castiel, interprétant les taquineries de son interlocutrice comme une attaque, se referma encore d'avantage. Il foudroyait des yeux la jeune femme, des éclairs de colère crépitant dans ses iris assombrit par son humeur.
« Oh arrête de faire la tête ! Encore une fois c'est toi qui tends le bâton pour te faire battre... »
« Si tu le dis... » Affirma Castiel le ton boudeur, les sourcils froncés de contrariété.
Refusant catégoriquement de laisser Lorelaï gagner cette joute psychologique sans merci qu'ils se livraient, Castiel ferma les yeux quelque instant. Il lui restait une dernière carte à jouer et il n'allait certainement pas laisser son caractère lunaire lui faire perdre ainsi la face. Il avait certes perdu une bataille mais il était hors de question de perdre la guerre. Fort d'une volonté nouvelle et inébranlable, Castiel fixa Lorelaï avec détermination. Dans le but d'inverser la situation et prendre celle qui lui faisait face par surprise, celui-ci reprit la parole.
« Au fait, ta soirée d'hier s'est bien terminée ? » Demanda le jeune homme, le ton calme et un demi-sourire aux lèvres.
La question de l'homme lui faisant face provoqua chez Lorelaï un hoquet de surprise. Elle avait arrêté de rire. Castiel quant à lui souriait à pleine dent, on ne peut plus ravi d'avoir ainsi réussi à désarçonner la jeune femme.
« Comment ça ? » Dit la jeune femme la voix légèrement chevrotante de peur de la réponse qui allait franchir les lèvres de son interlocuteur.
« Tu sais, après le tango... »
À ces mots elle se crispa. Elle le regardait bouche bée, les yeux écarquillés. Il avait assisté à la danse avec Chris, ça ne faisait plus aucun doute. Elle ressentit malgré tout le besoin de dire à voix haute l'évidence.
« Tu étais là... » Murmura Lorelaï dans un souffle.
« Oui, j'étais à L'Eden avec des amis. J'avais beau être assez loin de la piste, je t'ai reconnu quand tu dansais. » Castiel s'arrêta de parler, se souvenant parfaitement de l'effet hypnotique des mouvements envoutants de Lorelaï sur lui. Revoyant chacune des ondulations voluptueuses du corps de la jeune femme dans son esprit. « En même temps on ne peut pas dire que tu passais inaperçu... » Commenta-t-il, perdu dans les sensations enivrantes de la veille, le regard voilé perdu dans les méandres de sa mémoire. « Je n'ai pas vraiment fait gaffe à quoi ton partenaire ressemblait mais du peu que j'ai vu il n'avait pas l'air terrible. Décidemment tu as l'air d'avoir des goûts désastreux en ce qui concerne les hommes. »
Le jeune homme ne mentait pas, il n'avait absolument pas fait attention à quoi pouvait bien ressemblait celui à la place de qui il aurait aimé être. Il n'était dans sa tête qu'une masse flou et informe qu'il abhorrait de tout son être. La dernière phrase avait été prononcé avec un goût amer, ne supportant toujours pas l'idée qu'Ethan et la jeune femme face à lui ait pu être ensemble. En quelques secondes, Lorelaï quant à elle, avait vécu un vrai ascenseur émotionnel. Passant de la peur que Castiel ait finalement vu Chris au cours de leurs danses, au soulagement qu'il ne lui ait pas prêté plus d'attention ; ainsi qu'une légère satisfaction du fait que Castiel eut été affecté par ce moment partagé avec Chris. Sinon pourquoi aurait-il été aussi froid ce matin à son égard ? Sans le savoir Castiel lui avait fourni toutes les armes dont elle avait besoin pour sortir victorieuse de leur échange belliqueux.
« Je ne te connaîtrais pas, je dirais que tu es jaloux... » Lui lança-t-elle un sourire narquois pendu aux lèvres.
« Moi, Jaloux ? Tu m'as bien regardé ? Et sans vouloir t'offenser tu ne me connais pas. »
« Si tu le dis. »
« Oui, je le dis ! » Vociféra-t-il, le ton plein de hargne.
Elle se rapprocha de lui pour le provoquer encore d'avantage, planta son regard dans le sien en prenant un air mutin.
« Hier non plus tu n'étais en aucun cas jaloux d'apprendre que j'étais sortie avec Ethan ? »
Le corps de Castiel se tendit, sa mâchoire se crispa à la déclaration fourbe de la jeune femme, ainsi qu'à la proximité de celle-ci. Il détestait ce qu'il ressentait en cet instant. Les mots aussi bien que celle qui les avaient prononcés provoquèrent un ouragan émotionnel chez le jeune homme. Il voulait la repousser autant qu'il voulait être près d'elle. Il sentait tous les muscles de son corps se tendre, les battements accablant de son cœur divisé résonner jusqu'au tréfond de son être.
« Non ! » Se défendit-il avec férocité.
« Donc cela ne te ferait rien, si tu apprenais que je ressortais avec lui ? » Demanda-t-elle sournoisement poussant Castiel dans ses derniers retranchements.
Les poings du jeune homme se fermèrent et il lança à Lorelaï un regard mauvais. Il haïssait cette possibilité avec une égale impétuosité qu'il abhorrait la sensation de faiblesse que ces propos avaient déclenchés en lui.
« Rien du tout ! » Vociféra-t-il, ses bras tremblant légèrement le long de son corps.
Seul quelques centimètres les séparaient à présent, ils se toisaient intensément l'un l'autre se défiant du regard.
« J'ai dû me tromper alors ! » Déclara-t-elle nonchalamment avec un petit haussement d'épaule en signe de bravade moqueuse. « On a fini ? » Conclu Lorelaï.
« Oui ! » Grogna-t-il sauvagement, la voix déformée par l'intensité des sentiments qui tourbillonnaient en lui.
« Dans ce cas... » Répondit simplement la jeune femme en se retournant dans une ultime provocation avec un simple signe de main en guise d'aurevoir.
Alors que la jeune femme avait commencé à s'éloigner de lui, Castiel, sans réfléchir lui saisit le poignet, la ramena avec force contre lui.
« Mais qu'est-ce que... » Commença à dire la jeune femme.
La voix de Lorelaï mourut quand son regard croisa celui du jeune homme. Il émanait de ses yeux une implacable bestialité. Elle frissonna des pieds à la tête devant l'ampleur de toute la frustration, de tout le désir qui émanaient du corps pressé contre le sien. Elle sentait chaque frémissement, chaque contour de celui-ci. Tout en la tenant fermement derrière la nuque, il la plaqua contre le mur avec une ferme douceur. C'est alors qu'au grand étonnement de Lorelaï, il l'embrassa avec hargne.
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