Chapitre 46 : Fissures

Une semaine s'était écoulée depuis que Philae avait rejoint sa cadette dans sa lutte contre l'inquisition. Durant ce laps de temps, la vampire avait scruté avec minutie la vie de ce groupe hétéroclite, plongeant dans les eaux tumultueuses de sa dynamique claudicante.

Ses sens exacerbés s'abreuvaient avidement de chaque détail, capturant le moindre frémissement perceptible au sein de ce collectif aux multiples visages. Les murmures feutrés, les silences pesants, les échanges de regards fugaces, tout cela formait une symphonie sensorielle envoûtante pour Philae. Les subtiles variations des émotions, des tensions sous-jacentes et des enjeux dissimulés se déployaient devant elle, tissant une toile complexe de relations.

Elle se délectait de ces nuances insaisissable pour le commun des mortels, déchiffrant les frictions, les non-dits et les enjeux entremêlés au sein de ce microcosme à l'équilibre précaire. Chaque interaction était comme une pièce d'un casse tête, une clé pour comprendre la dynamique en constante évolution de cette communauté disparate. Ainsi, chaque fissure dans la cohésion de celle-ci capturait son attention implacable. Elle discernait les faiblesses enfouies sous les apparences, percevant les fragilités individuelles qui influençaient l'ensemble. Son esprit analytique disséquait méticuleusement le fonctionnement de cette entité, comme si elle résolvait un puzzle aux contours changeants et à l'harmonie dissonante.

Avant de conduire son aînée à l'entrepôt qui était devenu leur foyer, Lorelaï avait dicté quelques conditions immuables à la noctambule. D'abord et avant tout, il était impératif pour la vampire de s'abstenir de se nourrir dans la ville d'Hollow Creek et ses alentours. La sorcière ne pouvait peut-être pas imposer le régime alimentaire de sa sœur, mais elle cherchait à garantir la sécurité des habitants de sa commune en faisant de cet interdit une règle absolue.

La seconde exigence de sa cadette revêtait un caractère plus intime, plus personnel. Elle avait catégoriquement interdit à Philae, sous aucun prétexte, de rentrer en contact avec leur famille, et ce pour plusieurs raisons. La première étant qu'ils ignoraient tout de la survie de la jeune femme et de sa nature vampirique. Mais avant tout cette interdiction impérieuse était surtout motivée par la nécessité de protéger leurs proches. Lorelaï elle-même avait cessé toutes interactions avec eux pour cette même raison. 

Bien qu'agacée par le fait qu'on lui dicta sa conduite et de surcroît que celle qui le fit soit sa cadette, Philae avait accédé à ces demandes, non sans houspiller à leurs propos. Elle n'avait cependant pas chercher à négocier les termes des contraintes imposées par la sorcière et avait simplement déclaré qu'à l'avenir elle se soumettrait à celles-ci.

Cette semaine, rythmée par les diverses entraînements des membres du groupe et les quelques commentaires acerbes de Philae, avait été somme toute plutôt calme. Keiko et l'inquisition étaient resté à l'écart préparant sans aucune équivoque la prochaine manœuvre à leur encontre. Ce retrait stratégique, cette absence calculée, exacerbait l'inquiétude de Lorelaï qui percevait cette réserve comme un présage funeste. La sorcière n'était pas sereine face à cet effacement qu'elle considérait à juste titre inquiétant. En effet Keiko n'était pas de ceux qui attaquait frontalement ses ennemis, non elle avait montrer une préférence pour les affrontements plus insidieux. 

Son approche était bien plus subtile, une maîtrise des jeux de manipulations et une utilisation experte de stratagèmes dissimulées. C'était une confrontation déguisée, une partie d'échecs invisible où chaque mouvement semblait préparer le terrain pour une attaque vicieuse. Chaque décision, le moindre silence, vibrait comme un prélude sinistre à un combat d'une nature différente, plus déloyale, plus sournoise. La tension était palpable, une épée de Damoclès suspendue en permanence au-dessus de leur tête.

Lorelaï ressentait le poids oppressant de l'anticipation, une angoisse diffuse qui prenait racine dans les méandres de son être. Son instinct hurlait un avertissement lugubre, lui soufflant que quelque chose de grave était sur le point de se produire. C'était comme sentir l'approche d'une tempête dévastatrice, un sentiment d'imminence qui enveloppait l'entrepôt, imprégnant l'air d'une aura d'appréhension. La paranoïa, tel un spectre invisible, enserrait le cœur de Lorelaï, serrant ses entrailles dans un étau glacial qui lui dévorait l'âme. Chaque instant semblait être une épreuve, chaque ombre pouvait cacher une menace, et chaque bruit était un signal d'alarme strident dans son esprit torturé. Les pulsations de son cœur semblaient résonner comme un tambour battant la mesure de sa détresse.

L'agitation les étreignant, autrefois un voile subtil devenue dense, presque palpable, enveloppait l'atmosphère du lieu d'une aura étouffante. Toutes pensées, toutes actions venant surcharger les épaules déjà accablées de la jeune femme, et l'incertitude de l'avenir amplifiait le supplice qui la rongeait de l'intérieur. Elle se retrouvait prisonnière de ses propres peurs, piégée dans un labyrinthe de préoccupations et de doutes, cherchant en vain une issue à ce tumulte lancinant qui s'ancrait plus profondément à mesure que le temps s'écoulait.

Alors que le groupe faisait une énième réunion en vue d'élaborer la stratégie à adopter contre leurs ennemis, semblant chaque jour plus nombreux, une nouvelle querelle éclata quant à la marche à suivre. Lorelaï senti les prémices d'une migraine s'insinuer lentement dans son crâne. La lumière artificielle au plafond, autrefois neutre, devint soudainement agressive, créant des éclats lumineux qui dansaient devant ses yeux fatigués. Elle pouvait presque sentir les pulsations douloureuses, les battement erratiques de son cœur semblant résonner dans sa tête. Les voix de ses compagnons devinrent un bourdonnement incessant, amplifiant la douleur qui s'intensifiait inexorablement. 

Les paroles de Liam et Castiel, fervents partisans de l'attaque, devenaient des notes stridentes, percutant l'air ambiant. Chacun d'eux étaient animé par le désir semblable de protéger celle-la même pour qui leurs cœurs brulaient à l'unisson. Lorelaï, la femme qui avait été la source de tous leurs conflits jusqu'à présent, devenait en cet instant le lien qui fédérait ces deux hommes que tout opposait. Leurs regards, croisés avec une intensité égale, semblaient échanger des promesses silencieuses, transcendant les différences qui les séparaient d'ordinaire. Une agitation diffuse planait dans l'air, une préoccupation commune qui enveloppait les deux hommes. Le spectre de l'inquiétude se lisait dans la noirceur de leurs yeux, la crispation de leurs muscles et dans la raideur de leurs gestes. Tout chez eux témoignait de la crainte partagée que l'inaction ne scelle finalement le sombre destin de Lorelaï, un destin qu'elle avait déjà frôlé de trop près à maintes reprises.

À contrario, pour Samuel et Amadeo, l'approche défensive était bien plus qu'une simple stratégie tactique ; c'était un choix mûrement réfléchi, motivé par la nécessité de préserver l'équilibre et d'éviter les conséquences fatales que pourrait entraîner une offensive précipitée. Leurs expressions, empreintes de gravité, témoignaient d'une conviction profonde quant à la voie qu'ils défendaient, où la pondération était synonyme de protection et de préservation. Les arguments prudents résonnaient comme des murmures lugubres, ajoutant une couche supplémentaire à l'ambiance anxiogène. Lorelaï ne percevait plus les mots prononcés, elle ne faisait plus qu'entendre la cacophonie, un bruit indistinct qui enveloppait son esprit tourmenté.

Elle scella ses paupières avec force, érigeant des remparts imaginaires dans sa tête en une vaine tentative de s'isoler de la réalité. Elle essayait vainement de se soustraire à l'hostilité intrusive qui la persécutait. Cherchant refuge dans l'obscurité, elle s'immergea dans un monde silencieux, accueillant et apaisant. Les ténèbres l'engloutirent, un univers où les contours s'effaçaient, où les sensations perdaient leur substance. C'était là, dans ce royaume sans repères, où plus rien n'avait de consistance, où plus rien n'avait d'importance. C'était là, dans cet état d'effacement, qu'elle échappait à son existence, voulant se perdre dans les limbes de l'oubli.

Le répit fut de courte duré, le réel reprenant ses droits sur elle lorsque celle-ci dû se résoudre à respirer. L'air, porteur de la réalité tangible, envahit ses poumons brisant le voile fragile de son refuge éphémère. Son calvaire reprit, plus redoutable que jamais. 

« Alors, si j'ai bien saisi, votre stratégie consiste à rester là, bien sagement, en attendant d'être décimés un par un ? » Vociféra Castiel avec hargne, déplaçant son regard vers le coin où il avait découvert le corps de Lorelaï agonisante il y a à peine quelques semaines. 

Là, les teintes cuivrées du sang semblaient encore imprégner l'espace. Les résidus visuels du liquide écarlate persistaient, formant une toile sombre sur les surfaces environnantes. Il parvenait toujours à visualiser le teint sépulcral de la jeune femme, comme si son image était gravée dans l'air ambiant, à percevoir les échos auditifs des battements de son cœur ralentir progressivement jusqu'au fatidique silence. Il pouvait ressentir sous ses doigts la froideur de sa peau, comme si le souvenir de cette sensation persistait dans le temps. Les réminiscences de l'incident étaient si vives que Castiel revivait avec une précision saisissante cette macabre découverte qui le hantait aujourd'hui encore. Chaque nuance et chaque sensation semblaient figées dans sa mémoire, un tableau morbide qui persistait dans son esprit, renforçant son indignation face à la perspective d'une passivité funeste.

Il secoua vivement la tête pour en chasser les ombres résiduelles de cet incident traumatique qui le tourmentait inlassablement depuis lors.

« Non, ce n'est absolument pas ce que nous avons dit ! » Répliqua Samuel avec plus de tempérance que le lycan. « Il me semble simplement prématuré de passer à l'offensive alors que nous ne sommes toujours pas remit de la dernière attaque de l'inquisition. » Sa voix, douce et mesurée, glissait dans la pièce comme une mélodie apaisante.

À ces mots Castiel le fusilla des yeux. Le regard des deux hommes se croisa, chacun d'eux exprimant des positions irréconciliables. Les pupilles dilatées de Castiel révélaient l'intensité émotionnelle qui l'habitait, la volonté furieuse de ne plus subir et de rendre coup pour coup. Les prunelles calmes de Samuel, quant à elles, semblaient refléter une sagesse pondérée.

« Et que suggères-tu, petit frère ? Veux-tu qu'on les convie à boire le thé avec nous en vue d'une discussion pacifique et, somme toute, courtoise ? » Demanda Liam à son cadet, la voix pleine de sarcasme. « Il va falloir vous mettre dans le crâne que leurs but est de nous tuer ! Pas de nous blesser, mais bel et bien de nous massacrer et ce jusqu'au dernier ! » Le ton incisif de Liam vibrait dans l'air, ajoutant une couche d'urgence à la situation d'ors et déjà critique.

« Tu penses qu'on ignore leurs intentions ? » Le questionna sèchement Amadeo. « On en a parfaitement conscience, tu peux me croire ! Mais "foncer dans le tas et advienne que pourra" n'est pas une solution viable non plus ! »

« Bien sûr tu dis ça en toute objectivité, n'est-ce pas Amadeo ? Il ne faudrait surtout pas que ta chérie soit blessée dans la manœuvre ! » Ironisa Liam avec verve.

« Tu n'es pas exactement bien placé pour dire cela ! Je te rappelle que moi aussi j'ai accès à tes pensées, et que de ce fait, je connais tes véritables motivations... » Rétorqua Amadeo à la provocation de son congénère. 

« Calmez-vous ! Nous devons impérativement rester unis ! » Supplia Samuel, voyant la situation dégénérée à chaque seconde qui s'écoulait. 

« Cette conversation démontre clairement que ce n'est pas le cas. Si nous sommes incapables de tenir une simple discussion les uns avec les autres, comment pourrions nous, nous battre comme un seul homme ? » Répondit Amadeo, une lueur de tristesse voilant ses prunelles lasses face à ce triste constat.

Tandis que les poings s'apprêtaient à remplacer les mots, un rire sinistre s'éleva dans cet atmosphère emplit de frustration et ressentiments. Tous se tournèrent de concert vers la source de cet éclat sonore et inattendue. Tous, exception faite de Lorelaï, qui reprenait à peine pied dans la réalité.

« Alors, voilà donc notre ultime rempart face à la terrible et impitoyable inquisition ? Une poignée d'adolescents à peine sortie du giron maternel et une bande de créatures surnaturelles incapables de s'entendre ! » Déclara Philae en essuyant du dos de sa main les larmes provoquées par son hilarité. Un sourire narquois étira ses lèvres. « C'est comme assister aux derniers instant du Titanic avant qu'il ne percute l'iceberg de plein fouet ! C'est captivant et pitoyable en même temps. Une véritable tragédie. »

Eden, jusqu'alors en retrait, choisit ce moment pour intervenir.

« Et si tu rendais service à tout le monde en gardant tes réflexions désobligeantes pour toi  ! Observe "le naufrage" si cela t'amuse tant. Néanmoins sois gentille et fais le en silence ! » Proposa-t-elle d'une voix calme mais ferme, un regard déterminé fixé sur Philae.

« Il est vrai que je pourrais le faire mais où serait le plaisir dans tout cela ? » Répliqua la vampire avec malice.

« Être atteint de diarrhée verbale c'est pathologique chez les vampires en fait ? » Demanda rhétoriquement Castiel irrité par le comportement désinvolte et provocateur de Philae.

Le regard courroucé de Liam transperça le lycan, ses yeux reflétant la colère indicible qui bouillonnait en son sein. Les muscles de ses poings se contractèrent sous le poids de la férocité qui grondait en lui. Ses narines se dilatèrent, sa respiration se fit lourde. Malgré leur passif, Liam avait mis de côté ses bravades systématiques à l'encontre de Castiel depuis que Lorelaï avait failli perdre la vie. Une trêve fragile, forgée dans la compréhension et la retenue, avait émergé entre eux après cet incident traumatisant. Pourtant, dans cet instant tendu, Liam venait d'être la cible d'une provocation gratuite, une balle perdue empreinte d'injustice menaçant de raviver les flammes de la discorde entre eux. Un silence épais imprégnait l'air, chargé d'électricité, annonçant un orage imminent dans cet océan déjà tumultueux de relations tempétueuse.

Bien que d'ordinaire, il ne reculait jamais devant une joute verbale, Liam ferma les yeux et inspira profondément, sentant l'air emplir ses poumons comme une bouffée salvatrice. Il lutta contre ses plus bas instincts, ressentant chaque fibre de son être se tendre puis se relâcher progressivement, libérant toute animosité à mesure que l'air était expulsé de son corps. Chaque inspiration semblait être une tentative d'apaiser son esprit, comme s'il inhalait le calme et exhalait la colère. Les battements de son cœur, intensifiés par le conflit intérieur, résonnaient dans sa poitrine.  

Il ne tomberait pas dans le piège grossier de Philae. Il en ignorait la raison, mais il avait la certitude viscérale que le but de celle-ci était de mettre le feu à la poudrière qu'était devenue leur groupe. Une étincelle semblait suffire pour tout faire voler en éclats, transformant la moindre divergence en une explosion potentiellement dévastatrice.

« Oh mais c'est qu'il est grognon le louveteau ! Va japper ailleurs petit loup et laisse les grands gérer la crise ! » Renchérit Philae, hilare.

« Si ta manière de "gérer la crise" est si peu constructive, on se passera de ton aide Philae ! »  Rétorqua Eden, le regard sévère et les sourcils froncés.

« Oh Oh ! Maman est en colère. » Lui répondit la vampire en faisant une moue boudeuse pour se moquer de son interlocutrice. « Tu veux du constructif ? Je vais t'en donner. » Ajouta-t-elle, une lueur de malice brillant dans ses prunelles. « Vous voulez savoir pourquoi vous ne gagnerez pas ? Pourquoi l'inquisition vous met déculotté sur déculotté ? Cela fait quoi ? Une semaine que je suis parmi vous et il ne m'a fallu que quelques heures pour constater que ces deux-là... » Dit-elle en montrant Liam et Castiel de la main. « S'entretueraient sans hésiter une seconde pour être l'unique objet de l'affection de ma chère sœur. Ou encore que l'autre Roméo, là... » Elle désigna Amadeo cette fois. « Se languit d'amour pour votre ennemi. » 

La vampire fit une pause durant laquelle elle dévisagea avec intensité les individus présents à tour de rôle.

« Chacun de vous, sans exception, a pour faiblesse quelqu'un dans cette pièce ou est un handicap pour le groupe. Votre petite bande dysfonctionnelle est non seulement tout sauf soudée mais pire encore vous laissez vos émotions dicter vos choix et vos actes ! Vos sentiments devenant des faiblesses du fait de votre manque d'unicité ! L'inquisition, elle, a dans ses rangs des adeptes pragmatiques, rationnels, stratégiques et qui ne s'embarrassent certainement pas des maux des autres membres la composant ! Leur idéal commun prévaut sur les divergences de caractères et ils ne souffrent pas de guerres intestines ! Ils sont animés par la foi inébranlable que ce qu'ils font est juste ! Ils sont un poing, un tout, là où vous n'êtes que des individus obligés de se tolérer ! VOILÀ pourquoi vous allez perdre ! »

La promesse d'échec annoncé par Philae résonna dans l'esprit de tous. Cette sombre prophétie, énoncée par la vampire avec une assurance glaçante, enveloppait à cet instant chacune des personnes qui l'avaient entendue. Celle qui souffrait le plus de la tourmente causée par cet avertissement était Lorelaï, les mots de son aînée faisant écho avec une justesse implacable avec ses propres craintes. Derrière ses paupières closes, elle voyait la mort semblant inéluctable de tous ceux qui composaient sa famille d'infortune. Un à un, ils tombaient sous les coups impitoyable de Keiko, Timothy ou un quelconque soldat des Hantā. Sa gorge se noua, un frisson lui parcourut l'échine sous le poids de l'angoisse qui lui retournait les entrailles. La tornade qui ravageait son âme se répercutait dorénavant dans son corps, provocant une réaction physique et viscérale à la sinistre prémonition qui pesait sur eux. La détresse s'emparait de chaque parcelle de son être, transformant la simple écoute en une expérience sensorielle poignante de désarroi.

Alors qu'une vague tonitruante d'opposition finit par s'élever dans les airs, la sorcière plongeait de plus en plus dans ses ténèbres intérieures. Elle mit ses deux mains sur son crâne endolori, enfonçant férocement ses ongles dans son cuir chevelu. Tout espoir avait disparu, laissant place à une obscurité oppressante qui semblait dévorer chaque parcelle de lumière qui l'avait un jour constituée. La douleur physique, était le reflet de l'agonie intérieure qui la submergeait en cet instant. 

« Elle a raison... » Murmura Lorelaï, ses paroles à peine plus audibles que le frémissement d'une feuille sous les assauts du vent.

Ces quelques syllabes soufflés du bout des lèvres réussirent à installer un silence pesant dans la pièce. Trois petits mots prononcés sans conviction et ce dans un instant de profonds doutes et de grande vulnérabilité, furent plus tranchants que n'importe qu'elle lame affutée. À peine échappés, aussitôt regrettés ; mais il était trop tard, le mal été fait. Ce chuchotement presque imperceptible mais à l'onde choc destructrice, allait sonner le glas de leur groupe.


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