[13]

Tu m'as fait tellement de mal, mais je n'ai pas la force de te détester.


Nous avions passé notre examen et nous attendions les résultats. Tout semblait avoir repris sa place, tout semblait aller bien.

Doux Jésus si seulement tout allait bien.

Amandine et ses filles devaient partir dans une semaine, et je me sentais vraiment triste de perdre une grande sœur si aimable et prévenante à mon égard. Mais ce n'était pas le problème, non, pas du tout. Le vrai cataclysme avait eu lieux quand Mighiama Mayela et moi avions entendu la conversation de nos mères.

   Depuis mes douze ans, je m'étais toujours demandée comment étions nous passés d'une famille à problème à une famille parfaite. Je me suis toujours demandée pourquoi je vivais dans un flou incroyable. Un flou dont j'ignorais l'intensité.
Dans mon petit esprit je n'avais aucune idée du fond du problème, et encore moins de sa gravité où plutôt de sa stupidité. Finalement je n'avais rien à envier à Mighiama question malchance. La vie m'avait gâté.

  Mon annniversaire tombait trois jours après les épreuves finales, à cette occasion j'avais invité Thomas et Vicky.  C'était la première fois que je fêtais mon anniversaire depuis mes quatre ans. La première fois depuis longtemps que mon cœur se permettait d'éprouver de la joie et de la paix. Peut-être un peu factices, mais reconfortantes.
À jamais je me souviendrai de cette soirée. Elle a marqué le début de ma véritable descente aux enfers. Elle a marqué la limite du  gouffre.
Après avoir festoyer, vers les 23h environ Mighiama Mayela et moi sommes allées nous coucher. Thomas étant parti à 19h avec Vicky, je ne voyais plus l'intérêt de m'amuser. Je voulais aller me reposer, j'étais fatiguée d'être sociale avec les visages hypocrites de ma famille. J'aurais dû, oui j'aurais dû. Mais pour les beaux yeux de Mighiama qui était tellement heureuse j'avais continué la soirée.
 

   À minuit passé, nous étions descendues de la chambre comme des souris pour aller voler le reste du gâteau. La lumière de la cuisine était allumée, alors nous commençâmes à rebroucher chemin quand les mots de la  conversation de nos mères vinrent faire la cours à notre curiosité.

_ Amandine tout ce malheur ne devait pas  t'arriver. J'aurais du vivre ça à ta place, je le mérite.

_ mais qu'est-ce que tu dis encore là? Tu es une bonne femme, autrefois dans mon pays tu m'as aidé sans te soucier du reste et encore moins de toi même.

_ j'ai trompé mon mari. Avait-elle soufflé comme pour se libérer d'un poids.

_ pardon? Répondit-elle interloquée.

_ tu sais là bas, quand nous avons rencontré nos maris respectifs, j'avais déjà une relation avec un autre homme. Il n'y avait aucun signe de regret dans sa voix, rien.

_ mais tu m'avais dit..... Voulue  continuer Amandine.

_ en vrai, dans ton pays c'est toi qui m'a sauvé. J'avais tout perdu et tu m'as recueillis, alors j'ai protéger ta fille parce que j'étais reconnaissante et que je t'aimais.
Elle s'arrêta un moment, elle semblait rassembler de la force pour continuer.
Je ne suis qu'une profiteuse, et opportuniste.

_ ne me dis pas que tu l'as suivis pour son argent?! Avait presque criée Amandine. Horrifiée.

_ si et je l'ai même volé pour entretenir mon amant, je lui ai tellement fait de mal.... Elle semblait pour une fois depuis son récit peinée.

_ à quoi pensais tu?!

_ s'il te plaît, je peux bien imaginer le degré de ta déception, mais.... J'ai besoin de parler, te parler. L'alcool sûrement. Bailla t'elle.

_ alors parle, libére toi de tes démons. Cracha t'elle avec mépris.

_ je.... eh bien pendant huit ans avant la naissance D'Esméralda je profitais de lui. Jouissant de son bien, j'ai eu mes diplômes universitaires et j'ai même fini par l'épouser par cupidité. Après notre mariage Esméralda est vite née, et j'ai continué le jeu pendant quatre ans. Seulement... les traits de son visage s'étaient durcis, on aurait dit qu'elle faisait vingt ans de plus. Seulement j'ai découvert que Patrick me trompait, elle eut un rire amer, qui  tue par l'épée périt par l'épée hein? J'étais dévastée et je l'ai appelé pour régler nos comptes.

_ tu as eu ce que tu méritais !

_ et bien plus encore! Souffla t-elle. Raoul nous a vu ce soir, Patrick m'avait embrassé pour me calmer et... Il a fait des recherches sur Patrick et a tout découvert !

_ je parie que quand il vous a coincé tu as mentis pour te sauver?

_ oui j'ai nié le connaitre et que c'était juste un prétendent trop entreprenant ! J'ai juré sur la tête d'Esméralda!

_ garce. Rétorqua Amandine froidement.

_ je sais, le pire est que pendant un mois je continuais à parler à Patrick en cachette alors que Raoul faisait des recherches sur lui. Et quand il a fait faire un test de paternité à Esméralda à mon insus, tout partis en couille.

Mon cœur s'était littéralement arrêté. Si depuis la jolie petite histoire de ma mère j'avais gardé mon calme, face à cette révélation je m'étais emportée. Et si Mighiama et Mayela ne m'avaient pas retenu j'aurais commis un meurtre.
La colère.
La colère.
La colère.
La colère.
C'était la chose qui m'animait à cette instant précis. Oui la seule.

Je me débattais avec tellement de rage! Je voulais crié mais les mains sur ma bouche m'en empêchaient! Je voulais pleurer! Mais les larmes qui ruisselaient sur mes joues n'étaient pas suffisantes. Mon cerveau venait tout juste de recevoir correctement l'information.

_ mimi, calme toi s'il te plait. C'est sans doute la seule chance que tu as de savoir la vérité. M'avait murmuré Mighiama avec amour. Elle me serrait avec tendresse. Alors je me suis calmée, je voulais savoir, il le fallait.

_ Esméralda n'est pas sa fille. Comment peux tu être si cruelle ?! Il t'aimait si profondément ! Il a affronté aussi les sorciers de chez moi pour toi!

_ Doux Jésus ! Qui n'a jamais fait d'erreurs? Lança t-elle agacée.
Oui la mienne était grande mais après toutes ces années de tortures j'ai payé le prix.

_ et il a accepté de te garder à ses côtés ?? Siffla Amandine choquée.

_ non, il m'a chassé mais je ne pouvais pas retourner d'où je venais! Surtout que j'avais appris que Patrick été finalement marié depuis des années et se jouait de moi!

_ ma pauvre. Fit-elle avec sarcasme.

_ j'ai supplié, et il m'a avertis. Il allait me punir, me frapper, déverser sa rage sur moi. Mais je ne l'ai pas cru. J'ai joué avec le feu et je me suis brûlée. Un soir il m'a amener au restaurant et en revenant, il m'a sauvagement tabassé sous prétexte que j'avais été trop belle. Il a même failli me noyer. Esméralda était dévastée...

_ pardon? Elle vous a vu!!

_ oui elle avait seulement quatre ans à l'époque. C'était facile de la berner, elle m'a toujours vouer un amour naïf et aveugle. Ah les gamins.

Le sol s'était ouvert sous mes pieds.
Quelque chose en moi s'était cassée.
Ma vie n'avait plus de sens.
Mes rêves n'avaient plus de but. J'étais tellement perdue que je n'avais pas remarqué qu'Amandine l'avait giflé.

_ c'est ta fille! Sais tu combien elle a souffert?

_ et moi alors! Durant huit ans j'ai payé ! Et très cher! Mais maintenant elle ne souffre plus,et moi non plus. Alors tout va bien.

_ tu es la femme la plus odieuse que j'ai rencontré. Ta fille est rongé par la haine, elle se meurt. Tu ne fais rien pour elle, tu abuses de son amour... C'est infecte. Je te remercie sincèrement pour ce que tu as fait pour mes filles et moi, vraiment. Mais tu devrais t'occuper d'Esméralda. Elle souffre.

_ je peux essayer, mais jamais je ne lui dirais la vérité. Cette gamine peut-être très dangereuse. Et je tiens à mon foyer.

C'était la réplique de trop.
J'étais là, hébétée, dévastée statufiée. Les fille m'ont ramené à la chambre, elles avaient compris que je n'avais pas la force d'en écouter plus.

    Au sol dans les bras de mes deux nouvelles sœurs, je pleurais. Plutôt, les larmes s'échappaient sans que je ne puisse rien contrôler. Ma vie avait été battis sur un mensonge. Et quel mensonge ! Cette femme je me serais suicidée pour elle! J'aurais nagé nue dans la mer glaciale du Nord pour qu'elle sourit! J'aurais vendu mon âme mon corps tout tout tout tout tout tout!!
Mais elle m'avait caché l'essence même de ma vie, elle avait préféré le luxe au détriment de ma vie et ma stabilité mentale. Elle m'avait tout pris tout tout tout tout tout tout !!!
Elle m'avait tout pris. Je l'aimais à la folie, à la folie ! C'était elle et moi contre le monde, doux Jésus qu'est ce qui allait encore m'arriver ? Un problème n'arrive jamais seule.  J'étais folle, folle folle.
   Comme pour me punir de ma naïveté et ma stupidité, le sommeil ne venait pas. Je réfléchissais. Si seulement j'avais demandé à mon père qui n'est pas mon père ses raisons..... Oh si j'avais vu plus loin que le bout de mon nez.... Comme une idiote, on me montrait la lune et moi je regardais son reflet. Cet homme m'avait accepté, nourrit logé alors que je n'étais rien pour lui. Je devais sûrement lui rappeler l'infidélité de ma génitrice, mais il m'a offert un toit.
Je l'ai insulté  maudit ai voulu sa mort! Bon Dieu dans quoi je me retrouvais encore. Je ne savais pas faire semblant, comment allais-je affronter le visage de cette femme encore une fois? Comment haïr une seconde de plus cet homme?
Je sombrais dans une folie silencieuse en repensant à toutes les fois où elle m'a bercé, me disant qu'il allait changer. Elle m'a vu me faire battre à cause d'elle et n'a rien fait pour que tout s'arrête. Elle aurait du partir, au moins me ramener chez mon père, mon vrai père. Encore aurait-il fallu qu'il veuille de moi. Oui c'est ça. J'étais un enfant bâtard dont personne ne voulais, mais qu'on gardait par pitié. Un enfant bâtard.
  Mais non, une personne m'aimait. Ma María, elle m'aimait inconditionnellement ! Et je me devais de la protéger. Elle devait vivre heureuse toute sa vie, ne jamais avoir mal, pouvoir compter sur moi en toutes circonstances. Il le fallait.
Je ne pouvais pas faire celle qui n'avait rien entendu, mais j'allais régler les choses à l'amiable. Exploser détruirai la famille de María, et elle ne devait pas vivre dans un foyer détruit. Après tout il ne me restait que trois ans dans cette maison, et il me fallait encore cinq ans au minimun pour pouvoir m'occuper d'elle sans personne. Oui juste cinq ans, tant pis si je devais écourter mes études.

    Le lendemain matin, j'étais sortie de la chambre avec une mine affreuse. Je n'avais pas dormis. En plus, dès mon arrivée au salon j'avais croisé mon père. Il buvait tranquillement sa tasse de café et lisait son journal.

_ papa, j'aimerais te parler si tu veux bien.

_ mimi? Qu'est ce qui c'est passé ? Regarde toi on dirait que tu n'as pas dormi depuis dix nuits!! Me gronda t-il.

_ sans doute le poids des problèmes. Dis-je avec un rire amer.

_ si c'est à cause de Mighiama, tu sais bien qu'elle ne peut pas rester éternellement ici. Elles doivent poursuivre leur vie. Soupira t-il froidement.

_ non. Ce n'est pas pour elle que je veux te parler. Je m'étais assise en face de lui et avais mis ma tête entre mes mains. Elle était trop lourdes de soucis, je pleurais pour libérer mon cœur lourd de remords. Je m'excuse.

_ pardon? Il avait failli s'étouffer avec son café.

_ je m'excuse de t'avoir mal jugé. Bien que tes méthodes soient étranges, je comprends. Je te comprends. Merci d'avoir pris soin de moi. Je sais ce que je représente pour toi, et je te promets de partir très loin. Mais je reviendrais prendre María.

_ comment as tu su? Elle te l'a dit? Me demanda t-il incrédule.

_ ça n'a pas vraiment d'importance. Je veux juste m'excuser et te dire que je vais m'occuper de María plus tard. Vous êtes trop instables pour lui donner un avenir sûr.
Il avait ris à s'en péter la gorge, et j'avais rassembler le semblant de dignité qu'il me restait pour essuyer mes larmes à tout jamais.

_ toi un enfant née d'une mère comme la tienne et d'un chien tu veux prendre María ? Tu n'as pas l'étoffe d'une mère.

_ et toi pas celui d'un homme. Je ne veux pas me disputer avec toi. Mais tu aurais du chassé Lolita quand tu en avais l'occasion.

_ tu ne peux pas comprendre.

_ je ne cherche même pas à le faire.

_ bien.
Sur ces dernières paroles, ma mère fit son apparition dans le salon tout sourire.

_ je vous dérange ? Puis elle me vu et accoura vers moi. Oh mimi, regarde toi, qu'est-ce qui t'arrive? Elle me pris dans ses bras avec tellement de douceur que j'avais voulu pleurer. Mais je ne l'ai pas fait. Je l'ai repoussé tranquillement et me suis dirigé vers la porte de sortie.

_ mimi ?! S'écria t-elle entre l'inquiétude et la stupéfaction.

_ tu m'as fait tellement de mal, mais je n'ai pas la force de te détester.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top