Chapitre 9

A son réveil, alors qu'il avait encore les yeux fermés, Hugo entendit une voix. Au début, il eut dû mal à distinguer ce qu'elle disait. Puis au fur et à mesure, elle devint plus claire.

—... et est-ce que je dois leur parler de ce que je ressens ? Non, je ne pense pas qu'ils me croiront, même si je leur disais. Sauf Hugo, peut-être. De toute façon, ils le verront bien assez tôt...

Hugo ouvrit les yeux. Il s'étira légèrement et se mit en position assise. Dormir à même le sol était de plus en plus pénible.

—Salut, dit-il. Qui parlait à l'instant ?

—Salut Hug'. Comment ça « qui parlait » ? A ma connaissance, personne n'a rien dit depuis un bon moment.

—Vraiment ? Je viens pourtant d'entendre quelqu'un...

—T'as dû rêver. De toute façon, qu'est ce qu'on aurait pu se dire ? On vient juste de se faire électrocuter et d'après ce que cette voix a dit, ce n'est rien comparé à ce qui nous attend demain.

—Est-ce qu'on ne pourrait pas changer de sujet ? intervint Eric.

—La perspective de te faire électrocuter une deuxième fois ne te plaît pas ? ricana Franck.

—Non, tu vois, ça ne me plaît pas du tout. Une fois m'a suffi. D'ailleurs, il n'a jamais dit qu'ils recommenceraient. Si ça se trouve, ils nous feront subir autre chose.

—Ouais, dit Franck. Quelque chose de bien pire.

—Tu veux bien la fer—

—Ça suffit, coupa Hugo. Peu importe ce qu'ils comptent nous faire, on le saura bien assez tôt. Donc, pas vraiment besoin d'en parler, vous n'croyez pas ?

Ils ne répondirent pas. Tout comme lui, ils devaient sûrement imaginer les pires scénarios dans leurs têtes.

—Pour revenir à ce que je disais, j'ai bel et bien entendu quelqu'un. Ce n'était pas un rê-

Ne dis rien, Hugo.

Et soudain, Hugo sut enfin à qui appartenait la voix qu'il avait entendu. C'était celle de Teresa. Elle n'avait pas beaucoup parlé depuis son arrivée ici, d'où la raison pour laquelle il ne l'avait pas reconnue plus tôt. De plus, sa voix, à ce moment-là, lui avait paru un peu rauque. Comme celle d'un garçon.

—Un problème Hug' ?

Fais moi confiance, Hugo. Ne dis rien s'il te plaît.

—Euh... non. Il n'y a rien.

—Tu es sûr ? renchérit Éric.

Le fait que Éric et Franck ne faisaient aucune mention de la voix qu'il entendait était la preuve qu'il était apparemment le seul à l'entendre. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-il entendre Teresa dans sa tête ? Ce n'était pas normal.

Je sais, Hugo. Mais le mot « normal » ne s'appliquera plus jamais à nous.

Hugo déglutit. Puis il se rappela que Éric attendait toujours sa réponse.

—Oui, dit-il finalement. J'en suis sûr.

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