Hugo resta un moment allongé sur le sol sans rien dire.

C'était bien pire que ce qu'ils avaient pensé. Jusqu'à présent, la menace n'avait été qu'imaginaire, invisible ; mais avec ce qui venait de se produire, elle était bel et bien réelle.

Qu'avait dit la Voix encore ?

C'est le seul moyen pour avoir une chance contre ce qu'il y a dehors...

Qu'est-ce qu'il y avait dehors ? Encore un autre mystère.

Savoir pourquoi vous vous en êtes sortis indemnes quand d'autres plus importants et plus méritants que vous ont péri...

Il y avait donc eu des morts, c'était certain. Mais la voix n'avait pas dit que tout le monde était mort. Cela signifiait qu'il devait y avoir des survivants, non ?

Et si survivants il y avait, peut-être que sa famille en faisait partie ?

S'accrochant à cette idée comme à une bouée de sauvetage, Hugo, lentement, se mit sur son séant. Il se tourna d'abord vers sa droite.

—Franck ? Ça va ?

Ce dernier ne lui répondit toujours pas.

—Franck, si tu m'entends, réponds- moi s'il te-

—Je vais bien, Hug', t'inquiète pas. Juste besoin de temps pour... rassembler mes idées.

Hugo comprenait parfaitement. Il ne le dérangea pas davantage et se tourna vers les deux autres.

—Eric ? Teresa ?

Aucun des deux ne répondit. Hugo se dit que tout comme Franck, ils n'avaient sûrement pas très envie de parler. Avant de les laisser tranquille, il y avait quand même une chose qu'il se devait de leur dire.

—Juste pour que vous sachiez : il y a un plateau avec de la nourriture et de l'eau juste à côté de vous. Il doit être à votre gauche ou à votre droite. Vous devriez manger, histoire de... reprendre des forces. Je...

... suis désolé était ce qu'il s'apprêtait à dire, mais il se dit que ce ne serait sûrement pas approprié. Ce n'était pas comme s'il était responsable de ce qu'il leur arrivait. Ses paroles auraient donc sonné creux.

—...crois que je vais dormir un peu, dit-il finalement.

Ne sachant pas quoi à ajouter d'autres, il s'allongea et se roula sur son côté gauche.

Les yeux fermés, il essaya de se rappeler ce qu'avait été sa vie avant. Puis, il entreprit d'imaginer ce que serait son futur.

Dans les deux cas, il ne vit rien d'autre que le néant.

Peu après, il s'endormit.