Chapitre 7

—Des tests ? répéta Hugo, incrédule.

—Le genre de ceux qu'on nous fait passer au lycée ? renchérit Éric avec espoir.

—Ah non ! intervint Franck. Si c'est ça, comptez pas sur moi !

—Ce n'est pas à ce genre de tests que je fais allusion, dit la Voix. Laissez-moi vous donner un petit avant-goût.

A peine la Voix eut-elle fini de parler que Hugo ressentit une sensation bizarre. Cela semblait provenir de ses chaînes. On aurait dit de...

Tout à coup, il se mit à trembler violemment. Des cris fusèrent dans la salle entière, des cris qui ne provenaient pas seulement de lui mais également de ses compagnons d'infortune. Il avait l'impression qu'on lui enfonçait plusieurs lames de couteau dans le corps au même moment.

—Ça suffit, dit la Voix au bout d'un moment et la douleur s'estompa aussi vite qu'elle était venue.

Hugo resta là, gisant sur le sol, le corps parcourut d'une vague de tremblements.

Quelqu'un se mit à tousser. En évaluant la distance, Hugo se dit qu'il devait s'agir d'Eric. Lui-même fut pris d'une envie de vomir, mais il parvînt, au prix d'un grand effort, à se retenir.

C'était la première fois de sa vie qu'il se faisait électrocuter. La sensation était déplaisante, harassante. De la bave coulait de ses lèvres. Il se sentait humilié, infantilisé.

Il en arrivait presqu'à envier le « Hugo » d'il y a quelques temps. Celui qui s'était réveillé sans trop savoir ce qu'il se passait — comme lui en ce moment — mais dont la souffrance était seulement limitée à son psychique. Maintenant, elle était aussi physique.

Il avait l'impression qu'il s'était écoulé toute une éternité entre le temps où il avait mangé cette omelette et...

—Beuargh !

Ce fut plus fort que lui. En repensant à ce qu'il avait mangé, il se mit à vomir. Fort heureusement, il ne le fit pas sur le sol mais sur le plateau où s'était trouvée la nourriture quelques temps plus tôt.

Des bruits similaires lui parvinrent à sa gauche. Eric et Teresa avaient dû vomir eux aussi. Cela devait être encore plus difficile pour eux, vu qu'ils n'avaient pas pu manger depuis leur arrivée dans ce lieu. En fait, ils ne devaient même pas savoir qu'ils le pouvaient puisque personne ne le leur avait dit. Hugo se promit mentalement de le faire plus tard, s'il en avait le temps...

Il se tourna vers Franck. De son côté, il n'entendait rien. Ce dernier ne semblait pas avoir recraché ce qu'il avait ingurgité.

—F-franck..., dit Hugo. Il fut surpris de constater à quel point sa voix était devenue faible. Ça...va ?

Franck ne lui répondit pas. Ce n'était pas vraiment surprenant, si on considérait la situation dans laquelle ils se trouvaient, mais c'était quand même déstabilisant. En temps normal, Franck avait toujours quelque chose à dire.

Hugo s'apprêtait à l'appeler à nouveau, mais la Voix l'interrompit :

—Ne vous inquiétez pas, Atypique numéro 2. Votre ami va bien. Il est juste un peu secoué, comme vous tous j'imagine, ajouta-t-elle en ricanant.

—Pour...pourquoi vous faites ça ? demanda Hugo, les larmes aux yeux.

—Parce-qu'il n'y a pas d'autres choix, répondit la Voix, implacable. C'est le seul moyen pour avoir une chance contre ce qu'il y a dehors.

—Ce qu'il y a dehors... ? répéta Hugo.

—Je vous suggère de bien vous reposer aujourd'hui, reprit la Voix, ignorant l'interrogation d'Hugo. Demain, les choses sérieuses commencent.

—Qu'est-ce qu'il y a dehors ? dit Hugo avec un peu plus de force. Répondez !

Mais il n'obtint rien d'autre que le silence. Un silence impitoyable.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top