Chapitre 12

L'instant d'après —c'est en tout cas l'impression qu'il eut — Hugo fut réveillé par un grand bruit. Il ouvrit les yeux, lesquels furent aussitôt assaillis par un torrent de lumière.

Des hommes en combinaison blanche se tenaient à l'entrée.

C'est l'heure.

Hugo regarda à sa gauche. Teresa était debout, ses longs cheveux vert ondulant sagement sur ses épaules.

Ses yeux, de la même couleur que ses cheveux, étaient fixés sur lui et elle lui souriait. Son aura vive et son visage souriant et brillant éblouirent Hugo. Elle avait une beauté particulière, à la fois innocente et sauvage, un peu comme la nature.

Ne me dis pas que tu es déjà en train de tomber amoureux de moi ?

Se souvenant qu'elle pouvait entendre chacune de ses pensées, Hugo fut aussitôt embarrassé. Il ferma les yeux, espérant par ce geste lui en bloquer l'accès.

Je ne crois pas que ce soit aussi sim-

Elle n'avait pas fini sa phrase que sa voix se coupa, un peu comme si quelqu'un avait soudainement baissé le volume au maximum. Hugo pouvait maintenant voir ou plutôt sentir cet interrupteur dont elle lui avait parlé.

Il rouvrit les yeux.

Elle le fixait toujours. Son sourire s'était agrandi. Elle mima des applaudissements avec ses mains comme pour le féliciter. Hugo lui rendit son sourire.

Leur échange mental fut coupé court par leurs nouveaux assaillants qui se précipitèrent vers eux en les obligeant à se mettre debout.

—C'est bon, c'est bon, je me lève ! dit Franck avec mauvaise humeur.

Hugo se tourna vers lui. Il était loin d'avoir l'apparence à laquelle Hugo s'était attendu. Il avait un visage juvénile et il était plutôt bel homme. Mais le plus surprenant était qu'il avait les cheveux rouges, mais d'un rouge qui tirait sur l'orange, un peu comme s'il avait une énorme flamme sur la tête. La plupart des gens auraient été ridicules avec une telle coiffure, mais Hugo devait reconnaître qu'elle lui allait plutôt bien.

—Salut part'naire, dit-il avec un sourire que Hugo lui rendit aussitôt.

—Est-ce qu'on pourrait au moins prendre une douche avant ? intervint Eric.

Eric, contrairement à Franck, était exactement comme Hugo se l'était représenté dans son esprit. En dehors de ses cheveux blancs, il avait un visage très pâle, comme s'il sortait d'une très longue maladie. Tel le vent, on aurait dit qu'il pouvait disparaître à n'importe quel moment.

Il était le plus grand des trois et semblait être athlétique. Il avait des sourcils noirs broussailleux et —Hugo dut regarder à deux fois pour être sûr — des yeux blancs ! Tout l'œil n'était pas blanc, cependant. Juste l'iris. La pupille, quant à elle, était de couleur noir.

Ce dernier détail emmena Hugo à se tourner de nouveau vers Franck. Ses yeux, quant à lui, étaient rouges. Pupille noire et iris rouge.

Les questions se bousculaient dans la tête du jeune homme. D'après Franck, ses cheveux étaient bleus. Si on suivait cette logique qui voulait que leurs yeux eussent la même couleur que leurs cheveux, alors les siens devaient être bleu aussi. Ce qui était totalement fou, car il était persuadé d'avoir été brun avec des yeux noirs.

La douche, ce sera après, dit une voix, interrompant ainsi sa rêverie. Maintenant sortez tous, en fil indienne, en commençant par toi, ajouta-t-il en pointant Franck du doigt.

—Je veux bien, répondit ce dernier avec une once d'ironie dans la voix, mais je suis attaché.

Détachez-les, dit l'un des hommes aux trois autres qui se trouvaient avec lui. Et n'essayez pas de tenter quoi que ce soit de stupide, sinon..

Il montra l'arme qu'il avait avec lui.

—Est-ce que c'est vraiment nécessaire ? dit Hugo, surpris. On ne sait même pas où on est ni comment sortir d'ici.

L'homme ne lui répondit pas. Il sortit une clé de sa poche et la balança à Hugo pour qu'il se libère lui-même.

En attrapant la clé au vol, Hugo se demanda si un jour il vivrait à nouveau dans un monde où il se sentirait vraiment libre.

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