Chapitre 11
Pendant que Eric mangeait, Hugo se mit une fois de plus à penser à leur situation. Loin de s'être améliorée, elle semblait même avoir empiré. Dans peu de temps, on allait leur faire passer des tests qui ne présageaient rien de bon.
Mais dans ce couloir sombre, une lueur venait peut être de surgir.
—Dis, Teresa, quel genre de tests tu crois qu'ils vont nous faire subir ?
Sa question demeura sans réponse. Pourtant, il attendit patiemment. Plusieurs secondes plus tard, voyant qu'elle ne répondait toujours pas, il s'apprêtait à l'appeler encore une fois quand finalement elle lui parla en pensée :
—Difficile à dire, mais ce qui est sûr c'est que ce ne sera pas une partie de plaisir.
Hugo hocha la tête, à part lui.
—Tu as peur ?
Oui, Hugo avait peur, même s'il se refusait de le lui avouer. Avant même de s'en rendre compte, il avait endossé le rôle de chef de leur groupe. Lorsqu'il parlait, les autres l'écoutaient et lui obéissaient, la plupart du temps, en tout cas. Il devait donc se montrer fort. Pour eux.
—Mais tu peux être fort et en même temps avoir peur, tu sais.
Hugo sursauta. Il avait complètement oublié que Teresa pouvait entendre chacune de ses pensées. C'était vraiment bizarre comme sensation. Cela voulait donc dire qu'il n'aurait plus jamais d'intimité, désormais. Plus vraiment.
—Bien sûr que si. Tout ce que tu as à faire c'est éteindre l'interrupteur.
—L'interrupteur ?
—Hm hm. Je ne parle pas d'un vrai interrupteur mais de celui qui se trouve dans ton esprit. C'est un peu comme fermer les yeux. Personne ne nous apprend vraiment à le faire. On le fait instinctivement dès notre plus jeune âge. C'est pareil pour ce don ou ce pouvoir, peu importe ce que c'est. Je l'ai fait tout à l'heure.
—Tout à l'heure ?
—Oui, quand tu m'as demandé si j'avais une idée par rapport aux tests qu'ils nous feront passer. Je t'ai fermé l'accès à mes pensées avant de te répondre. C'est la raison pour laquelle tu ne m'entendais plus.
—Et toi ? Tu m'entendais ?
—Non. Ça va dans les deux sens. Bon, maintenant je vais continuer de parler et toi essaie de me bloquer.
Sitôt dit, elle s'exécuta. Au tout début, elle se mit à dire un peu n'importe quoi, répétant des mots en boucle. Puis, au bout d'un moment elle se mit à chanter.
C'était l'histoire d'une sirène qui était tombée amoureuse d'un humain. Ce dernier lui demandait d'abandonner sa vie dans l'océan pour venir vivre avec lui. Sans hésiter, la sirène acceptait. Cependant, dès le moment où elle touchait la terre ferme, l'homme la capturait et la mettait en cage pour aller l'exposer aux yeux de ses semblables. Malgré cela, la sirène continuait de l'aimer.
Le refrain disait :
Peu m'importe que tu sois vil, que tu sois fou
Tant que je serai en vie, je t'aimerai toujours
Hugo était totalement hypnotisé. La chanson était envoûtante, mais la voix de Teresa l'était encore plus.
Avant qu'il ne put les stopper, des larmes perlaient à ses yeux.
—Où as-tu appris cette chanson ?
—Comment tu l'as trouvée ?
—Magnifique...
—Merci...
Hugo sentit une douce chaleur se répandre dans tout son être. Et quelque chose lui disait que Teresa la ressentait aussi.
—As-tu réussi à me bloquer ?
—Non. Mais j'avoue n'avoir pas vraiment essayé. J'étais beaucoup trop captivé par ta chanson.
—Haha. C'est pas grave. On réessaiera plus tard. Bon, je crois que je vais te laisser maintenant. Je vais essayer de dormir un peu.
—Je comprends. Mais avant je-
—Ah..., dit soudain Eric
, interrompant ainsi Hugo sans le savoir. Je me sens beaucoup mieux maintenant.
Eric et Franck lui étaient totalement sortis de la tête.
—Alors ? Verdict ?
—Eh ben, disons que ce n'était pas aussi dégoûtant que ce à quoi je m'attendais, dit Éric, ce qui fit ricaner Franck.
—Tant mieux, dit Hugo en affichant un petit sourire que personne ne voyait. Vous devriez essayer de vous reposer tous les deux.
—Oui, chef, dit Eric avec ironie.
—Maintenant que sa majesté a fini de manger, je crois que je vais pouvoir enfin dormir, dit Franck en émettant un bâillement. C'était quasiment impossible tout à l'heure avec tout le tapage qu'il faisait.
Eric émit un grognement en signe de réponse, puis le silence se fit.
—Teresa ?
Mais Hugo eut beau l'appeler plusieurs fois dans son esprit, il n'obtint aucune réponse.
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