Chapitre 2 - Jessie
Le feu brûle devant nous. Les lueurs rouges et oranges illuminent plusieurs mètres. Les grillons chantent dans la nuit noire. Je me délecte de cette douce vision, assis sur un rondin aux côtés de ma femme et de mes amis. Les flammes dansent. Je suis hypnotisé.
Le temps passe tellement vite. Cette petite soirée est agréable. Presque hors du temps. Nous sommes loin de tout, dans cette forêt.
Claire, Noémie, Nicolas et Arthur sont présents. Beaucoup de choses ont changé depuis la naissance de Michelle. À commencer par le physique. Nous avons tous vieilli. À deux mois de mes cinquante ans, j'ai vu le temps déformer mes traits et marquer mes souvenirs. Quelques mèches grisent sont apparues. Ma peau se détend un peu et des rides me perturbent.
Hélène a aussi changé. Si elle a osé quelques folies capillaires, désormais elle laisse ses cheveux naturels pousser. Ils lui arrivent aux fesses, ce qui me plaît. Enfin, je m'en moque. Que ce soit des cheveux noirs, bleu nuit ou rouges, elle n'a jamais changé à mes yeux. Elle est toujours mon petit rayon de soleil. Elle égaye mes journées. Et malgré les problèmes que nous avons vécus, nous sommes encore soudés.
Discuter. J'en avais tiré une belle leçon, au début de notre relation. Cela n'avait visiblement pas suffi. Durant de longs mois, notre relation s'écroulait. Si nous sommes aujourd'hui de nouveau liés, c'est grâce à notre amour et à Michelle.
Tout s'est écroulé au décès de la mère d'Hélène, Bénédicte, il y a onze ans. Si nous étions tous soudés, ce choc a abattu ma femme. Durant cette période, nous tentions d'avoir un bébé. Perdre Bénédicte était déjà affreux... L'impact fut que cet enfant tant désiré depuis des années n'est jamais arrivé.
Plus ou moins. Hélène est tombée enceinte, il y a six ans. J'étais déjà effrayé de la perdre comme j'avais perdu Charlotte. Alors, je l'ai couvé comme une maman poule. Et malheureusement, le destin s'en est mêlé. Une fausse couche a balayé tous nos espoirs. Depuis, le désir d'avoir un enfant s'est envolé. La vie d'Hélène est plus importante à mes yeux. Je ne supporterais pas de la perdre. Pas elle.
***
— Michelle est raide dingue d'un jeunot !
Je manque de m'étouffer. Je tousse en la toisant. Ce genre de blague m'agace. Michelle a le temps. Qu'on m'angoisse pour rien en est énervant. Je stresse depuis toujours. J'ai peur de chaque étape de sa vie. Et celle-ci, l'amour, est la plus flippante !
Qui sait sur qui elle tombera ? Et si ce n'est pas une bonne personne ? Et... bordel. L'heure est à la rigolade. Je me ferai du souci plus tard !
— Hélène, ça ne me fait pas rire.
Outrée, Hélène retrousse son petit nez et fronce des sourcils. Ses bras sont croisés sous sa poitrine, elle prend un air hautain.
— Quand il s'est penché pour lui murmurer un truc, ses joues étaient aussi rouges qu'une tomate !
Nicolas écoute attentivement ma femme. Il étire ensuite ses bras, enroulant celui de gauche sur les épaules de sa femme, Claire. Son regard est fuyant. J'en conclus qu'il était présent et qu'Hélène ne me joue aucun mauvais tour !
— Quel jeune ?
— Un ado qui est passé après les cours avec ses potes, répond-elle en cherchant des yeux notre ami.
Les iris pâles de Nicolas tombent sur moi. Ne sachant plus où se mettre, il grimace en remuant la tête.
— Ouais, confirme-t-il gêné, le genre beau-gosse qui fait tourner toutes les têtes. Michelle semblait à la fois mal à l'aise de lui parler et...
— Subjuguée ! termine Hélène en riant. Je ne l'ai jamais vue ainsi, Jessie. Par contre, si elle était mal à l'aise, c'est parce que son parrain préféré s'est incrusté dans la conversation, n'est-ce pas ?!
Nicolas sourit de toutes ses dents. Fier, il reconnaît avoir mis en garde les jeunes. Je le remercie. Je n'en attendais pas moins de sa part.
La soirée reprend au calme devant le feu. Tous les sujets sont abordés. Dan, Michelle, le poste espéré de Nicolas, et même les futures vacances d'hiver. Arthur et Noémie souhaiteraient partir à Courchevel pendant une semaine. Claire et Nicolas, eux, aimeraient fêter Noël avec leur famille.
Hélène et moi sommes les seuls à ne rien avoir prévu. Avec le bar, nous ne voyons pas les jours passer. Nous bossons comme des malades et nous occupons de notre fille.
Enfin, s'occuper est un bien grand mot. Michelle est adolescente. Et cela rime avec rebelle. Bien qu'elle soit gentille, polie et intelligente, il arrive qu'elle se renferme sur elle-même. Quand c'est le cas, il est impossible de la faire parler. Elle est têtue comme sa mère !
Mais je suis confiant. Cela passera avec le temps. Nous avons déjà la chance qu'elle ne fugue pas, ne sèche pas les cours et ne soit pas vulgaire !
— Je cherche un peu quoi, bredouille Nicolas en berçant Claire dans ses bras. Malheureusement, je ne trouve rien. Et lundi, j'ai rendez-vous avec le banquier pour voir si je peux avoir un prêt. S'il refuse, malgré mon dossier, bah... tant pis. J'aurai au moins tenté.
Nicolas aimerait tenir un bar. Il m'en parle depuis des mois entiers. Jusqu'à présent, il a eu peur de se lancer. Il souhaite mettre sa famille à l'abri. Quitter son job pourrait les mettre dans le pétrin. Mais son désir est plus fort que tout.
Nicolas est mon meilleur ami. Si je peux l'aider, je le ferai sans hésiter. De plus, j'ai aussi un petit but qui pourrait se réaliser l'année prochaine. J'ai confiance en lui, je sais qu'il peut gérer un bar sans souci.
— Et si... le poste de patron d'une succursale se présentait à toi, tu accepterais ?
Ne voyant pas où je veux en venir, Nicolas lève une épaule nonchalamment. Claire, elle, enclave ses pupilles dans celles de ma femme. Elles échangent un long regard qui arrache un sourire à l'infirmière.
— Je n'ai pas vu de telle offre dans les annonces, soupire-t-il.
— Normal, nous ne l'avons pas encore postée !
Ahuri, il écarquille les paupières. Claire nous dévisage, tout aussi ahurie que son époux. Elle porte ses mains à sa bouche pour retenir un cri de joie.
— T'es sérieux ?
Hélène rigole face à la réaction de notre amie. La bouche entrouverte, Nicolas se lève d'un bond. Claire s'écarte instinctivement.
— Très sérieux ! répond ma femme. Depuis le temps que Jessie souhaite ouvrir une succursale, c'est une occasion en or !
Nicolas ne réfléchit pas une seule seconde. Il accepte en me déboîtant littéralement l'épaule pour serrer ma main.
— Je suis ton homme ! Enfin, façon de parler, hein.
***
Je ferme la porte à clé. Hélène retire déjà son manteau et ses chaussures. L'excitation nous habite depuis notre départ de la forêt. Je revois en boucle des images de nous, corps liés.
Avant de passer à l'acte, j'inspecte l'appartement. Tout est éteint. Aucun son, ni rire des adolescents. La cuisine est rangée. Ils ont fait des cordons-bleus et des pâtes. Dans le salon, je trouve le cahier de correspondance de Michelle ouvert sur la table en bois. Je m'installe devant et lis les papiers à signer.
Au loin, j'entends Hélène se servir dans la cuisine. Elle me rejoint, yaourt au chocolat en main et se met derrière moi. Son menton se pose sur mon épaule droite. J'inspire profondément. Son doux parfum s'insinue dans mes narines.
— Je t'attends dans la chambre, bébé.
Son souffle chaud caresse mon oreille. Elle susurre ses mots en glissant sa main le long de mon torse.
— File !
Elle rigole et s'éloigne sans plus attendre. Je replonge dans la lecture et signe tous les documents donnés par le lycée. Une fois terminé, je me rends dans le couloir. La porte de Michelle est fermée. Je l'ouvre et m'assure qu'ils dorment grâce à la faible lumière.
Michelle est allongée dans son lit, enroulée dans sa couverture bleue. Dan, lui, dort sur un matelas mis spécialement à sa disposition à côté de Michelle. L'adolescent ronfle un peu. Ils ne feignent pas.
Je suis content d'eux. Ils auraient pu en profiter, retourner l'appartement. Au lieu de faire la fête, ils sont restés sérieux. Nous pouvons compter sur eux. Ils viennent de le prouver.
Il est désormais temps de combler nos désirs.
Dans la chambre parentale, je trouve Hélène debout. Elle m'attend, toujours vêtue de sa petite robe noire qui lui sied à merveille. Elle moule son corps, que mes mains sont impatientes de caresser.
— T'as regardé s'ils dorment ?
Je hoche la tête en retirant ma chemise grise. Nous nous défions du regard. Le tissu atteint le sol. J'attaque la ceinture de mon pantalon. Débouclée, elle tombe dans un bruit sourd.
— J'avais tellement hâte qu'on se retrouve seuls, avoue-t-elle en remuant sa main. La prochaine fois qu'on va au bois, on pourrait s'y rendre que tous les deux. Toi, moi, le feu et un drap sur l'herbe.
Elle fait de l'air à sa poitrine, attisant mon envie. Elle mordille sa lèvre inférieure en me scrutant de haut en bas.
— J'ai tellement chaud, tu ne sais pas à quel point.
Je dégrafe ma braguette, les doigts tremblant d'envie. Lorsque mon pantalon est à terre, je fonce sur elle. Mes lèvres atteignent sa gorge. Elle renverse sa tête en arrière en passant ses mains sur mon crâne.
Nos respirations sont saccadées, nos corps en feu. Le désir est à son apogée et nous consume tout entier.
Ma main passe sous sa robe et remonte dans une lenteur calculée sous le tissu. Elle parcourt sa peau brûlante. Je saisis les bords de sa culotte et la baisse d'un coup. Hélène tressaille à cette brusque action. Mes doigts trouvent sa féminité humide.
Lèvres contre lèvres, son souffle chaud se mêle au mien. Nos dents s'entrechoquent alors que ma langue s'engouffre dans sa bouche. Notre baiser est puissant. Il témoigne tout l'amour que nous nous portons.
Dans une piètre lenteur, je retire sa robe dévoilant son soutien-gorge noir en dentelles. Je suis prêt à lui donner du plaisir. Alors, je plaque ma bouche ouverte contre son intimité et caresse son clitoris bandé.
Elle se tord sous mes coups de langue. Je suis contraint de saisir sa taille pour l'immobiliser un maximum. Le plaisir que je lui procure est indéniable. Ses gémissements résonnent dans la chambre. Ils m'excitent de plus belle.
Au fil des années, nous avons expérimenté pas mal de choses. J'ai appris ce qu'elle aime et comment lui donner du plaisir. Et inversement. Je connais désormais son corps sur le bout de la langue !
Nous changeons de position. Debout, je baisse mon boxer. Elle descend le tissu le long de mes jambes et l'envoie à l'autre bout de la pièce. Son regard tombe sur mon membre qu'elle prend aussitôt en bouche. Elle m'engloutit sans cinéma.
Je geins de plaisir, m'abandonne à elle corps et âme. Je suis en feu. Mes muscles sont contractés, mon cœur palpite. Hélène se joue de moi. Elle me suce, me caresse et me lèche d'une façon indescriptible. Je perds la tête. Mes mains sont glissées dans ses cheveux, retenant son visage vers moi.
— T'es incroyable, grogné-je entre mes dents.
— Je sais, je sais, rigole-t-elle en se relevant.
Je l'aide à se redresser par la taille et la renverse sur le lit. Mon corps la suit sans hésiter. Je la désire. Là, tout de suite.
Elle écarte ses cuisses et mon bassin s'y faufile.
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