« ...Joyeux anniversaiiiiiiire, ma Jenny ! »

Une, deux, trois... Quatorze bougies. Je prends une grande inspiration et les éteins en une seule fois. Wolf applaudis, et me tend un petit paquet. Je lui sourit tendrement.

6 ans. Cela fait 6 ans que j'habite avec lui. Nous avons grandis ensembles, on a rit, pleuré, appris, fait des bêtises, on a tout fait ensembles. Chaque fois que je suis avec lui, une vague de joie me parcourt. J'ai des frissons et des bouffées de chaleur quand il me touche, quand il me parle, quand il caresse mes cheveux. Mon cœur bat la chamade quand ses lèvres frôlent les miennes. Il n'arrête pas de m'embêter avec ça... Il fait exprès de me plaquer gentiment contre un mur, de s'approcher de moi, ses mains sur mes hanches. Son nez touche le mien et sa respiration balaye mon visage. Puis, d'un coup, il s'écarte en riant aux éclats. Il s'amuse avec moi, je suis son pantin avant d'être sa meilleure amie...

Ah... Le temps des gamineries est partit... Certes, on a fait mille et une bêtises, mais nous avons changés. Autant mentalement que physiquement...

Il n'arrête pas de me de me dire que je suis jolie, et il caresse mes cheveux. Tout le temps, il entortille une mèche de ma chevelure corbeau, et il me parle.

J'attrape le paquet avec vivacité et déchire l'emballage. Une plume. Argentée et recouverte de splendides détails, elle pendouille au bout d'une chaîne. Elle paraît presque tribale. On dirait une vraie.

-Bon... Murmure-t-il en passant une main dans ses cheveux. C'est pas grand-chose, mais quand je l'ai vu, j'ai tout de suite pensé à toi...

-Elle est magnifique, Wolf !

Sans détacher mon regard du collier, j'attire Wolf vers moi et le serre dans mes bras. Nous restons comme ça pendant un bout de temps, puis il se détache de moi et me demande en souriant :

-Amis pour la vie, petit aigle ?

Amis pour la vie ! ... Lui répondis-je lentement. Mais je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! Sinon, tu vas te prendre ma main dans ta tête de linotte et je vais de nouveau te surnommer «Loulou» !

Il fait la moue en tirant la langue. On s'est donné des surnoms de gamins et ça nous à toujours fait rire.

Nous pouffons tous les deux en silence. Puis, il saisit le pendentif et me fait signe d'avancer. Je m'exécute. Avec douceur, il écarte mes cheveux et attache le collier.

« Il te va bien, petit aigle... »

Je me retourne, exaspérée. Il est sur ses genoux, et son habituel sourire canaille se dessine sur ses lèvres. Il est devenu mignon... Je m'apprêtais à lui mettre une petite claque, mais je ne fis rien. Alors nous restons, face à face, sans rien dire. Soudain, la voix de sa mère retentit dans la grange, brisant notre moment de complicité. Le regard de Wolf devient triste, puis il se lève avant de me tendre sa main. Je l'attrape et l'accompagne.

L'ambiance à la maison est glaciale. Ça l'a toujours été : les parents de mon ami ne m'aime pas du tout et n'ont jamais accepté la décision de leur fils quand il m'a emmené avec lui.

Je fais profil bas et monte immédiatement dans ma « chambre ». Je dis « chambre » parce qu'on pourrait plutôt qualifier la pièce comme... Penderie... Parfois, j'ai l'impression de ressembler à « Harry Potter »...

Alors que je m'apprête à enfiler un pyjama, j'entends les parents de Wolf qui commence à le réprimander. E colle mon oreille à la porte.

-... Tu vas rendre ta mère folle ! Déjà que nous l'hébergeons ! Pourquoi tu lui offre des cadeaux !? Des cadeaux que tu lui payes avec NOTRE argent ! ... Crie son père.

- Parce que c'est mon amie ! Je fais ce que je veux ! Et puis t'inquiète pas ! Je te les rendrais TES sous, puisqu'il n'y a que ça qui compte pour toi ! Répond Wolf sur le même ton.

Je me sens mal... Chaque jours c'est la même chanson et j'ai l'impression que c'est de ma faute. Je m'écarte lentement et finis de m'habiller. Mes gestes sont hésitants et maladroits. C'est comme si on m'avait enfoncé un pic dans la poitrine. La culpabilité alourdie mon dos, comme un coup de massue.

Je remonte mes cheveux en queue de cheval, et file me coucher. Malgré les courants d'airs et les portes qui claquent, je parviens à m'endormir relativement vite.

Dans mon sommeil, je repense à Nolwenn. La manière dont je l'ai «abandonnée». Depuis que je suis parti, je me suis entraînée dès que j'avais du temps libre. Toujours en frappant plus fort, en courant plus rapidement, etc. Peut-être que Nolwenn avait raison finalement... Bon nombre de fois, je me suis blessée. Parfois, juste des égratignures, d'autres des blessures plus graves. Et Wolf a toujours été là pour me soigner, me réconforter. Je lui ai raconté mais envies de parcourir le monde, de découvrir de nouveaux territoires. Évidemment, il a rit. Mais il a finit par me prendre au sérieux et m'assurer qu'il ferait tout pour que je puisse devenir une chasseresse. Je me souviens d'une phrase amusante qu'il m'a dite...

« Si tu ne deviens pas la meilleure de tous et que ne leur montre pas que c'est toi la plus forte, je viendrais moi-même te donner une bonne leçon ! »

Soudain, j'entends des pas venir dans ma direction. Je fais mine de dormir lorsque que je sens une présence s'asseoir près de moi. Cette odeur... Un mélange de citron et de terre... Je la reconnaîtrais entre milles... C'est lui.

Il passe lentement sa main sur mon front et chuchote mon prénom. Je fais semblant de me réveiller et je tombe sur ses deux perles bleus qui luisent dans le noir. Il reste un petit moment à m'observer pendant que je baille en me frottant les yeux.

« Wolf... Qu'est ce que tu fais là ? Laisse moi dormir !... »

Son regard est grave et il ne cesse de caresser mon front. Je me redresse en écartant sa main. Il tremble. Je ne comprends pas vraiment pourquoi. Alors je me concentre sur son aura. Bleu. Il est triste et il a peur !?

« Jenny, tu te souviens... Je t'avais promis de te faire quitter le village pour que tu accomplissent ton destin...Et bien, je pense que c'est le moment »

J'ai peur de comprendre... Je me prends le coup en pleine tête. Je ne sais même plus si je dois me réjouir ou non. Il me demande de me lever et de préparer mes affaires, sans me donner d'explications. Je reste un moment tétanisée, les yeux perdus dans le vide. Puis je me lève, me dirige vers les vieilles étagères où sont posés mes vêtements, et commence à tout rassembler. Ça ne dure pas très longtemps puisque je n'ai pas une énorme quantité d'affaires. Je ne pense plus à rien. J'ai peur de m'effondrer. Je devrai exploser de joie ! J'ai la chance de pouvoir accomplir mon rêve !

Mais j'ai mal. J'ai une boule qui s'est crée dans ma gorge et qui refuse de partir. J'ai beau ravaler mes larmes, je ne me sens pas bien.

Quand à Wolf, il a le sourire aux lèvres. Je le comprends, il est content pour moi et sans doutes fier de son coup. Sans un mot, je me déambule dans la maison. L'horloge affiche minuit, couvre-feu réglementaire.

L'air frais du dehors me fais frissonner. La lune est belle, elle ne l'a jamais autant été. Je prends quelques minutes pour l'admirer avant d'être rejoint par mon ami.

Les rues sont vides, ce qui nous permet de traverser le village rapidement, en silence.

Je tremble. Pas de froid, mais de peur.

Aigle bientôt libre.

L'excitation ainsi que l'angoisse me donnait de petits spasme discret. Je regardais devant moi, on pouvait lire le stress dans mes yeux. Wolf a dû ressentir toute cette anxiété puisqu'il s'est approché de moi, m'a pris lentement la main avant de la serrer. Je ne dis rien, ne daignant même pas lui jeter un petit regard.

J'avais la trouille. S'il avais vu mon visage, il m'aurait gardé avec lui. J'étais plus pâle que la neige et mes yeux émeraudes reflétaient la tristesse que j'éprouvais. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi plus que nécessaire.

Enfin, les arbres. Le vent balayant les branches, l'horizon plongé dans les ténèbres de la nuit.

Il passa une main dans mes cheveux afin de ramener des mèches derrière mes oreilles.

Rien. Pas un mot, pas un soupir.

Alors qu'il s'apprêtait à me dire quelque chose, des voix retentirent au loin accompagnées d'un halo de lumière.

Je vis une vague de panique traverser les yeux de mon ami : si on était grillé, c'était finit.

Les bruits, les rires, se rapprochaient. Ça devait être les anciens qui faisaient leur ronde.

Dans quelques instants, ils nous verraient.

« Embrasse moi ! Me sort-il d'un seul coup »

Je murmure un « Pardon ! » et écarquille les yeux. Mais les pas se rapprochent de plus en plus vite. Wolf m'attire in extremis vers lui avant de poser délicatement ses lèvres sur les miennes. Nos bouches s'étaient attirées comme des aimants. Mes yeux se fermèrent d'eux mêmes tandis que mes mains se placèrent sur son torse. Il sentait bon le citron mélangé à de la sueur. Je lâchas un petit soupir de satisfaction. Il passa ses bras autour de mes hanches puis pressa un peu plus ses fines lèvres contre les miennes.

La lumière nous recouvrit.

« Ah la la...La jeunesse ! »

Après quelques secondes qui me parurent être une éternité, Les anciens partirent enfin.

Mon ami se décolla lentement de moi mais laissa son front contre le mien, en souriant.

« T'embrasse plutôt bien ! Ricane-t-il en silence »

Pourquoi a-t-il parlé !? Il vient de gâcher ce petit moment magique qu'il y avait entre nous ! Mais non ! Il faut qu'il sorte une petite réflexion, comme toujours !

En soupirant, je m'écarte de lui. Il me sourit et je sens, de nouveau, une boule dans ma gorge.

« Bon... Mon petit aigle... C'est le moment de prendre ton envol... Je ferais tout mon possible pour te rejoindre. Ou au moins te revoir. Tu vas me manquer... Montre leur à tous qui tu es. »

Je n'ai jamais été douée pour les adieux. Les larmes me montent aux yeux. Je déglutit bruyamment avant de lui répondre d'une voix tremblante :

« Merci...Merci, pour tout... Tu as été la lumière de mon ombre... Toi aussi tu vas me manquer... »

Nous nous serrons une dernière fois, puis je prends le chemin de la forêt. Je ne dois pas me retourner.

Alors j'avance. Je finis par courir.

Mes larmes dévalent mes joues.

Larmes de tristesse. Larmes de joie. Larmes d'amour.

Je slalome entre les arbres, le vent sifflant dans mes oreilles. J'ai envie de crier ; de faire demi-tour. Mais je ne peux pas.

Il m'a offert ma chance, et je dois pas la gâcher. Pour notre bien à tous les deux, je dois suivre le chemin qui s'offre à moi. Je pleure ma souffrance en silence. Pourquoi c'est si dur ?

Je cours tout le reste dans la nuit, malgré la fatigue et le froid. J'ai enfin retrouvé ma forêt ! Celle qui m'avait tant manqué ! Mais j'ai perdu un ami...

Alors courir me permet de tout oublier.

Lorsque je n'avais plus de force, je me suis arrêtée. J'ai lancé mon baluchon à quelques mètres de moi et me suis blottit dans le creux d'un arbre. J'aurai aimé dormir...

Le lendemain, à la première heure, les yeux rougis par les pleurs et le froid. Les oiseaux piaillent, je n'arrive pas à voir le ciel. Trop d'arbres.

Je me relève avec peine suite aux courbatures de ma course de la veille. Je récupère ensuite mes affaires qui gisent au sol.

Je m'apprêtais à repartir quand j'entendis des pas. Plus précisément, les pas de deux personnes.

Je tendis l'oreille en m'étirant légèrement. J'en conclu que ce devait être de petits animaux. Je me mis à bailler en frottant mes yeux.

Ces mèches brunes. Ces yeux ébènes. Cette jolie bouche pâle accompagnée de ces pommettes rosée. Ces longs cils ondulants en-dessous d'un paire de sourcils parfaite. Une taille de guêpe et ces membres musclés.

Je les reconnaîtrais entre milles.

Mais...Comment est-ce possible !?

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Hey!

Aujourd'hui, chapitre assez long!^^

Alors? Qu'avez vous pensé de la séparation de Wolf et de Jenny? Et qui est la personne de la fin?

N'hésitez pas à commenter, voter, critiquer, c'est très important pour moi ;-)

Bye!^^

Petite pub:

Je donne un petit coup de pouce à une amie qui a débuté sur Wattpad il y a peu^^ Brise-os !!!

Elle écrit très bien^^ Je vous conseille ses textes^^

(Perso, j'adore ces histoires "Oui!" et "Le portrait de mon ancêtre" mais faut pas lui dire, sinon elle va prendre la grosse tête^^)

Autre:

J'aimerais beaucoup avoir votre avis sincère sur mes textes... Des critiques constructives qui pourront m'aider à m'améliorer. J'écris par pur plaisir et je souhaite que ce plaisir soit partagé. Mais pour cela, il faut que j'évolue. Et seule, je n'y arriverai pas. Si je me suis inscrite sur Wattpad, c'était pour avoir des critiques qui me permettrais de devenir meilleure (et aussi par curiosité^^). Les commentaires de mes proches me faisaient extrêmement plaisir, mais je voulais avoir des avis divergents, de personnes que je ne connais pas. De cette manière, je pouvais élargir mon panel de critiques et ainsi progresser. Je ne veux pas devenir célèbre, comme le désir certains. Je veux continuer d'écrire en vibrant comme c'est le cas. Mais pour cela, j'ai besoin de conseils... Je manque cruellement de confiance en moi... Alors, quand je vois les autres, qui progressent, qui obtiennent beaucoup d'abonnés alors que moi je stagne, je me prends le coup en pleine face (comme Jenny XD). Quand je vois ça, je me dis que ce que j'écris ne plait pas au gens, que c'est nul, et j'ai envie de tout arrêter...

C'est pour ça que j'ai besoin de vous...

PS: Vous avez le droit de me trouver bête, mais j'avais besoin d'en parler^^

A bientôt!