Partie 5~ La rencontre étrange

« Bonjour Mère-Grand.

Accepterez vous, vous, vous, mon petit panier ?

Dedans se cache une belle ga-ga-ga-galette.

Avec un peu, peu, peu de beurre, ça serait chouette !

Mais attention, le loup rôde !

Cachons nous dans la fo-fo-forêt.

Le chasseur est tout, tout, tout près.

Parole de chaperon : le loup ne dérobera pas notre gueuleton ! »

Je me demande bien pourquoi je chante cette chanson idiote... Surtout qu'il n'est que 5 heures du matin et que tout le monde dort... Mais je dois m'occuper. Parce que je suis punie dans la buanderie à cause de mon retard d'hier. En parlant de ça, la proposition de ... Nolwenn... m'a fait beaucoup réfléchir et m'a empêché de fermer l'œil de la nuit. Après mûrs réflexions, j'ai décidé, par curiosité, de la rejoindre au point de rendez-vous qu'elle m'a annoncé. Cette fille me fait peur... Le ton de sa voix, la façon dont elle m'agrippait le bras... Même en y repensant, j'en ai la chair de poule.

Ce qui m'a fait changer d'avis sur cette personne, c'est la lueur qui a brillé dans ses yeux quand elle m'a dit que je deviendrais une excellente chasseresse : après tout... pourquoi pas tenter ma chance !

Le vrombissement de la machine à laver commence à me taper sur les nerfs... J'enroule un peu plus autour de mes épaules, le drap blanc que j'ai piqué pour me faire une sorte de cape. Et puis j'attends. J'attends que le jour se lève lentement, assise dans un coin de ma prison. Par moment, je baille et frotte mes yeux qui fatiguent.

Il pleut dehors... J'adore la pluie... Je sais pas pourquoi, mais j'adore. Je me mets à compter les gouttelettes d'eau qui viennent s'écraser sur le carrelage froid de la pièce. Une...Deux...Trois... Ça devient vite lassant... Alors je regarde le plafond, et je baille encore.

Un bruit régulier attire mon attention au niveau de la fenêtre. Quelqu'un toque sur celle-ci. A quatre-pattes, je m'avance prudemment, en rabattant le linge sur ma tête. J'approche mon visage du carreau et tombe nez à nez avec...lui...

Les dieux sont contre moi, c'est pas possible !

De l'eau ruisselle sur son visage rond et ses cheveux sont trempés. Les deux billes qui lui servent d'yeux, brillent dans la pénombre tels des cristaux. On se fixe pendant un instant puis il se remet à taper contre la fenêtre, l'air pressé. Alors je pousse le loquet et le fais entrer. Il passe à l'intérieur avec difficulté, dégoulinant de pluie.

« Ça fait au moins cinq minutes que j'attends ! Gronde-t-il en s'asseyant face de moi. »

D'instinct, je m'éloigne. Lui, ne fais pas attention à moi et secoue brutalement sa tête, pour sécher ses cheveux. D'une main frêle, je lui tends le drap qui reposait sur mes épaules pour lui faciliter sa tâche. Il me fixe avec des yeux ronds et attrape vivement mon « présent ». Maintenant, c'est moi qui ai froid... Wolf affiche une moue intriguée, puis il me reluque de haut en bas avant de soupirer bruyamment.

« Qu'est...Qu'est ce que tu fais là ?.... Bégayais-je »

Il semble hésiter. Je n'arrive pas à lire ses sentiments et je n'en ai pas vraiment envie... C'est dingue à quel point ses yeux bleus sont magnifiques. Je sens son regard pénétrer mon âme, et m'épier de l'intérieur. A cette idée, je frissonne. J'ai envie qu'il me fasse un câlin...Ça peut paraître idiot, mais ses bras ont un côté rassurant. Non, son être tout entier à un côté rassurant. Mais cette facette de sa personnalité est cachée par la haine et le dégoût qu'il éprouve à mon égard...

« C'est plutôt à moi de te poser cette question ! S'exclame-t-il en remuant ses lèvres pâles. Je suis sûr que la vieille t'a punie ! Moi, je venais pour récupérer mon linge, enfin celui de ma grand-mère. Mais comme la porte d'entrée était fermée, j'ai fait le tour, et je t'ai vu ! »

Sa voix est plutôt calme. J'ai la vague impression qu'il ne me déteste pas autant que je le croyais. Ses paroles fusent dans la salle, mais je ne les écoutes qu'à moitié. Je préfère me concentrer sur lui. Il sent le chien mouillé et le citron... Je sens aussi un parfum assez féminin... Un parfum de petite fille... Comme ceux de la marque bon marché, style Hello Cathy ou Babouche l'explorateur... Je ne pense pas que se soit son genre de parfum...

« Moi ? Oui, c'est madame Macney qui m'a punie parce que je suis arrivée en retard au dîner...Dis moi, Wolf, c'est ça ? Pourquoi tu portes du parfum de fillette ? »

Je suis moi-même étonnée de l'assurance de ma voix. Je me rends compte, trop tard, de l'idiotie de ma question. Il penche légèrement la tête sur le côté. Soudain, il avance rapidement vers moi à quatre-pattes. La distance qui nous sépare à présent est réduite à moins de 10 centimètres. Je sens sa respiration balayer mon visage, alors, mes oreilles rougissent.

« Arriver en retard ! Tu joues avec le feu toi ! Fit-il avec un demi sourire. Le parfum ! C'est celui de ma petite sœur, Héloïse. Et puis, je trouve ça injuste que toi tu saches qui je suis, alors que moi, je ne sais pas qui tu es ? »

Il s'approche encore et je sens qu'une vague de panique me submerge. C'est un loup. Du bout des lèvres, je parviens à lui sortir un petit « Jenny » mais j'ai l'impression qu'il n'est pas satisfait de cette réponse. Il tend une main vers moi, et pose son index sur le bout de mon nez avant de sortir à voix-basse :

« Tu sais, au début je ne t'aimais pas du tout ! Mais ma petite sœur m'a dit que tu me serais utile à l'avenir et qu'elle t'appréciais. C'est un privilège ! »

Le contact qui vient de se produire entre nous vient de me donner la chair de poule. Je frissonne et je sens que mes paupières se ferment. J'ai beaucoup trop chaud. Je crois que j'ai de la fièvre et mon cerveau tambourine sur les parois de mon crâne. Alors que je plonge peu à peu dans mon malaise, je vois que ses yeux deviennent inquiets. Sa bouche s'ouvre et se ferme mais je n'entends plus rien. Mes oreilles sifflent, c'est horrible. Il parle. Il crie. Mais je tombe raide dans ses bras ; ceux que je voulais absolument serrer il y moins de dix minutes.

Soudain, il n'est plus là. Et je me retrouve en forêt. Je sais pertinemment que c'est une illusion puisque je ne sens pas la délicate odeur des pins et de la terre battue. A ma droite, une souche. Dessus trône un verre rempli d'un liquide bleuté où est collé une étiquette : « Dans le regard de Satrya ». Je n'y fais pas plus attention que ça. Pieds nus, j'avance dans cette dite forêt. Au sol, des morceaux de tissus rouges et des capsules de balles. Un peut plus loin, une sorte d'avion galactique avec écrit : « Stars Wars ». Alors que je continu ma balade, je trébuche sur un objet en bois. Je réussi à le sortir de terre avant de le tourner dans tous les sens. C'est un totem de loup tout noir. En lettres blanches, j'arrive à déchiffrer le mot « Trahison ». je le relâche sans m'en préoccuper plus que ça.

Et là, je le vois. Il doit avoir dans les 17 ans. Il à l'air heureux et triste à la fois. Ce qu'il est beau ! Je vois qu'il serre la main d'un autre garçon de son âge. On pourrait presque croire que c'est amical, mais quand je m'y attarde plus, je perçois la colère et la rage de cette poignée de main.

Le garçon à les cheveux bouclés, et il a de magnifiques yeux gris. Lui aussi est plutôt mignon. Il à un côté tout doux et câlin ! Je suis persuadée que c'est un mouton !

Au centre, je vois deux jeunes filles. L'une habillée de couleurs flashy, respire la joie et la bonne humeur. Cette personne à l'air charmante. Mais quand je découvre que son aura n'est pas si rose que ça, je me raidis. Elle cache bien son jeu ! Je suis sûre que tout le monde la croit mignonne et adorable, mais en réalité elle doit être une fouineuse et quelqu'un qui se cache derrière les apparences...

L'autre, je ne vois pas son visage distinctement. Il est caché par une cape bordeaux qui encadre à la perfection sa tête. Des mèches de cheveux blanches retombent en cascade sur son thorax. Elle affiche un sourire rayonnant. Mais je perçois autre chose...De la tristesse et une pointe de solitude.

Alors que je m'apprête à avancer, la tête de Wolf pivote vers moi et commence à m'appeler. D'abord faiblement, mais ses paroles deviennent cris et résonnent dans mon crâne.

Nouveau flash de lumière. Je reconnaîtrais entre milles l'humidité de la buanderie.

« Jenny ! Réveille-toi bon sang ! S'écrit-il alors que l'air me revient. »

Il a peur. Je le sens. Les douleurs qui me torturaient se dissipent au fur et à mesure. Je reste dans ses bras, les larmes aux yeux pendant qu'il passe sans arrêt sa main sur mon petit front. Brusquement, je me relève et recule comme une bête maltraitée qui retrouve enfin sa liberté. Il me fixe. Il s'est inquiété pour moi et ma réaction le déçoit énormément. Je m'en veux. Mais ce n'est pas la question qui me trotte à l'esprit...

-P...Pourquoi tu es resté avec moi ? Dis-je d'une voix assez rauque. Tu aurais pu partir et me laisser crever !

-C'est vrai... Souffle-t-il en revenant vers moi. Mais tu m'as fait penser à ma sœur... J'avais peur pour toi...Et puis, je crois que je t'aime bien...

Ça, c'est la meilleure ! Je recule encore mais le mur froid stoppe ma fuite. Il me colle et s'arrête pile en face de moi avant de sortir :

« Je suis pour la paix, quasi-totale, des loups et des autres gens alors... Que dirais-tu de devenir mon amie ? »

La pointe de son nez rougit. Je pense qu'il me fait une grosse blague, mais moi, je tombe dedans la tête la première. J'ai envie de rire, de pleurer et de m'énerver contre lui. J'ai envie de mieux le connaître et de mieux connaître sa petite sœur. J'ai envie qu'il reste avec moi comme ce qu'il vient de faire. J'ai envie qu'on se dispute avant de se réconcilier. J'ai envie de savoir son histoire, qu'il sache la mienne, et que nous écrivions tous les deux sa suite. J'ai envie qu'il m'appartienne.

Ça peut paraître très égoïste à certains, mais j'ai su dès le premier jour que nous allions devoir nous parler. J'ai su dès la première fois que j'allais l'apprécier. Et je sais que c'est réciproque.

« D'accord. Annonçais-je avec un sourire qui, moi-même, me surprit. Devenons amis ! »

Sur ces mots, nous nous regardons dans le blanc des yeux ; sans faire attention au lever du soleil, chassant la pluie.

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Hey!!!

Alors! Voici dans ce chapitre une nouvelle facette de notre héroïne! Quelle était cette mystérieuse vision?

Et finalement, Wolf est doté de sentiments! Qui l'aurait cru...

En tout cas, je suis moins satisfaite de ce chapitre...Je trouve qu'il est bâclé et moi bien "écrit" que les autres...?

Bref! On se retrouve bientôt pour la suite qui devrait être...intensive!^^

Moment de pub:

Vous DEVEZ allez lire les textes de lilasleaa ! Elle écrit merveilleusement bien et manie l'art du glauque à la perfection! J'adore son recueil: "Héroïnes déchus", qui montre nos jolies princesses sous un angle...différent^^

C'est tout pour moi!^^

Bye!


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