Partie 15~ Une lumière dans le noir
Je suis dans le vide. La gâchette me crie de lui appuyer dessus, mais je sens mon bras ployer sous le poids de l'arme. Ses yeux d'un marron glacé me fixe sans la moindre expression de peur jusqu'à ce que je me rende compte que le plus effrayé de nous deux, c'est moi. Je déglutit bruyamment, il croise les bras sur son torse, où est donc passé mon courage ?
Erwin a l'air de remarquer mon manque de stoïcisme, ou il agit par pur instinct, parce qu'il se cale entre le revolver et le blond.
"Pas si mignonne que ça, n'est-ce pas ? Crois moi, elle a vaincu bien plus costaud que toi. Enfin, on n'est pas venu ici pour parler chiffon, mais plutôt pour ma sœur."
Je range le flingue dans ma poche arrière, les mains presque tremblantes. Je ne me sens pas à l'aise ici. Et en y réfléchissant, je n'est jamais été à ma place dans le moindre endroit... Jenny, c'est pas du tout le moment de broyer du noir !
-Comment-ça vous êtes venus pour Cora ? Elle est censée être en congé.
-Figure toi, crétin, qu'elle s'est faite kidnappée par je ne sais qui à cause de vos magouilles tout aussi troubles !
Les deux hommes continus de discuter, où plutôt se crier dessus, en essayant de résoudre leur conflit. Je ne l'avais pas remarqué, mais mes poings sont tellement serrés que les jointures de mes doigts sont devenues blanches. Je me sens fiévreuse, c'est comme si mon cœur voulait sortir de ma poitrine. Mes jambes flageolent, ma tête est lourde. Je tente de lancer un petit "Erwin" à travers leurs échos de voix. Il ne le remarque même pas. Mes pensées sont brouillés de souvenirs, les larmes me montent aux yeux, mon nez picote.
Une deuxième fois j'hasarde une autre tentative pour qu'il se retourne. D'autres personnes se sont regroupées autour du duo, devenu beaucoup plus virulent. Certains essayent de les séparer, d'autres se contentent d'observer. Ma respiration devient sifflante, une boule d'anxiété s'est formée au creux de mon estomac.
Ça n'a rien à voir avec une vision. Au contraire, c'est comme si toute mon énergie s'évaporait dans les airs. Je dois ressembler à une gamine capricieuse en manque d'attention, mais ça me dévore de l'intérieur.
Mon corps s'effondre au sol, des perles de cristal s'écoulent sur mes joues. Je ne comprend pas. Tout allait plutôt bien alors pourquoi je craque ? Mon compagnon, cette fois-ci alerté, s'accroupit immédiatement à mes côtés tout en me prenant par les épaules. Je cache mon visage entre mes mains tandis qu'il m'aide à me relever. Trey lui adresse un signe de tête, les autres se dispersent et nous entamons une marche en direction d'une porte métallique que j'aperçois entre deux sanglots. Je crois bien que je n'ai jamais autant pleuré, je dois être horrible.
L'intérieur est étroit, les murs sont tapissés de dossiers jaunâtres tamponnés d'un "Affaire classée". Erwin claque le porte derrière nous, la lampe hasardeuse clignote. Plongés dans une semi-obscurité, rapprochés par le petit d'espace, il m'attire vers lui alors que je tremble comme une feuille.
Je sens son menton posé sur mon crâne, son odeur est enivrante. Il pousse un soupir, je n'ose même pas relever la tête.
"Qu'est-ce qui va pas Jen' ?"
Ce qui ne va pas ? C'est très simple ! Je n'ai jamais eu la moindre attention de la part de quiconque, les seuls personnes qui me faisaient sourire ne sont plus là, j'ai peur. Tout le temps. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir... Peur de te décevoir. Vous êtes ma seule famille. Et pourtant je me sens si loin de vous...
Je pourrais encore trouver mille réponses à sa question, mais je n'en fis rien.
Les larmes ont cessé de couler.
-Je...Je ne sais pas...Chuchotais-je d'une voix presque inaudible.
-Si tu ne me dit rien je ne pourrai pas t'aider.
Mais je n'ai pas besoin d'aide ! C'est Cora qui doit être sauvée ! Mes sauts d'humeur peuvent bien attendre, du moins je crois...
Je recule lentement en redressant le regard. Ses yeux brillent dans la pénombre.
Il tend lentement une main vers ma joue, la passe délicatement sous mon menton. Mon cœur palpite, on se croirait dans une de ces comédies à l'eau de rose complètement idiote. J'esquisse un mouvement de recul, il fronce les sourcils l'air vaguement contrarié.
Hors de question que je ne devienne une héroïne nian-nian !
Et pourtant, il ne se laisse pas décourager.
Cette fois-ci, il avance tellement que je sens les feuilles de papier chatouiller le creux de mon dos.
Je suis lascive. Encore plus bouillante que d'aventures.
Sans attendre le moindre geste de ma part, il fond sur moi, tel un aigle ayant trouvé sa proie.
Il n'hésite plus et colle ses lèvres frénétiquement contre les miennes. Mes yeux grands ouverts, ses mains sur mes hanches, la lumière vacillante.
Il est aussi ardent que je ne le suis, si ce n'est plus.
Des millions des piqûres électriques me traversent la bouche.
Plus rien n'existe, plus rien n'a d'importance.
Comme si cette témérité ne suffisait pas, il me plaque entièrement contre l'étagère métallique, presque halletant.
L'odeur âcre de l'adrénaline se mêle à son parfum, je succombe.
Jusqu'à maintenant, il n'y avait qu'un loup pouvant me faire ressentir autant d'émotions.
Un courant d'air me parcourt, la porte vient d'être ouverte.
Une jeune femme aux traits tirés nous fixe, l'aspect étonné.
Je dois être aussi écarlate que son chemisier.
Erwin, toujours à une proximité déroutante, lui lance un coup d'œil noir. Elle referme lentement la porte, les sourcils élevés.
On reste un petit moment dans cette position de flottement. Il est complètement recroquevillé sur moi, son front contre mon cou, comme s'il craignait que je m'enfuis. Il faut dire que l'idée de partir est tentante, j'ai l'impression de fondre.
J'essaye de balbutier quelques mots sans grands résultats. Il ne répond pas, mais se contente de de glisser lentement ses mains sous mon débardeur.
Ma peau se raidit, il le sent.
C'est une sensation absolument délectable.
Ma tête bascule en arrière lentement, un étrange soupir s'échappe de mes lèvres.
Si bien, que je n'entends que la fin de sa phrase.
"Depuis le début Jen'. Depuis la première fois."
Ais-je mal compris, ou est-ce mon inconscient qui supprime ses mots.
Mon corps entier s'étire, je tressaille.
Erwin se relève enfin, j'ai l'impression d'être libérée d'un poids. La bouche ouverte, je ne sais plus quoi dire.
Il actionne la poignée sans me quitter des yeux, nous tombons nez à nez avec Trey.
"Finis de pleurnicher ? On a des nouvelles de Cora. "
Comment est-il possible de passer de l'extase à l'inquiétude en moins de trente secondes ?
------------------------------------------------------
...
J'en connais déjà qui vont faire leur fangirls ! X)
Alors, alors !
Comment avez vous trouvé cet épisode "torride" ? (C'était hyper chiant et gênant à écrire donc j'espère que vous en avez eu pour votre argent !)
Et encore, ce n'était qu'un simple bisou hé hé ...
Faut que j'arrête, je deviens comme Loup_dreams !
Sur ce on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre !
Des bisous sur votre genoux gauche !
Et bonne année au passage :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top