Chapitre 9 : Tentation
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La grand-mère de Sabie soupire de soulagement et pose une main sur son cœur.
- Je l'emmènerai discrètement à ta chambre demain matin...
- Comme vous voulez.
Je hausse les épaules de manière indifférente,mais savoir que je vais partager un week-end avec Sabie me procure un sentiment étrange, que je ne sais pas décrire.
- Merci infiniment,jeune homme...
- C'est pas pour vous que je le fait, ça aurait été n'importe qui d'autre je vous aurait dit d'aller vous faire foutre.
- Tu l'aime, n'est ce pas ?
- Non, disons que je la supporte.
- C'est tout ?
- Ouais. Je crois.
- Tu crois,ou tu est en est sûr ?
- C'est pas important et puis ça me regarde.
- Je suis d'accord sur le fait que ça te regarde, en revanche, je pense que tu-
- Foutez moi la paix avec ça, bordel.
J'ignore ses propos et la contourne pour rejoindre ma chambre, elle ne tente pas de me retenir et me regarde partir avant d'à son tour, tourner les talons.
Je pousse la porte de l'accueil et pénètre dans l'hôtel,si silencieux a cette heure.
Je me dirige vers les chambres, dans ce long couloir qui mènes à elles, aucuns bruits.
Juste l'obscurité, le silence,les magazines parfaitement rangés, le calme olympien.
Ça fait du bien de ne pas entendre de musique classique et de rire qui sonne faux, pour une fois.
J'arrive devant la porte de ma chambre, plonge la main dans ma poche et en sort ma clé.
J'ouvre la chambre et m'apprête à passer ma dernière nuit tranquille avant la fin du week-end, après tout je vais devoir cohabiter avec Sabie dès demain.
Une fois la porte ouverte, je franchis l'entrée et entre dans ma chambre d'hôtel, toujours un peu éméché.
Je suis persuadé que la grand-mère de Sabie a sentit l'odeur d'alcool sur moi mais qu'elle s'est contentée de ne pas en parler, et tant mieux.
Odeur d'alcool oblige, je laisse tomber mes fringues sur le sol et me faufile rapidement sous la douche.
Une fois sous l'eau, je ressasse l'entièreté de la journée,les bons comme les mauvais instants.
La réception,le baiser avec Sabie, la raclée que j'ai mise à Connor,mes retrouvailles avec The Black Cobras,mes sentiments un peu confus.
Sabie,elle ne me laisse pas de marbre, du moins pas complètement.
Mais l'amour,je m'y refuse. Les sentiments, je les refoulent tant que je le peux.
Cette attraction doit cesser.
D'un geste brutal de la main, je change la température de l'eau pour la rendre glaciale, comme pour me forcer a revenir à la réalité.
Je sens mon rythme cardiaque qui s'accélère à cause de la froideur de cette eau. Mon corps entier y réagit. Chaque goutte qui coule sur ma peau est un peu plus froide que la précédente.
Je ferme les yeux quelques instants et pose ma tête contre la paroi de la douche, mes pensées sont confuses et le froid qui transperce mon corps comme des centaines de lames qui vous traversent d'un seul coup, n'arrange pas les choses.
Mais ne plus penser à Sabie me permettra peut être de bien dormir, enfin j'espère.
Je coupe l'eau et me dépêche de sortir de la douche, j'enfile un t-shirt et pantalon de pyjama pris au hasard dans ma valise que je n'ai toujours pas défaite, et me laisse tomber sur le lit.
Je m'engouffre sous la couette,trop frigorifié pour dormir sans.
Je lève les yeux vers le plafond et le fixe silencieusement, longuement.
La température de mon corps remonte petit à petit,et enfin je sombre dans le sommeil.
8h44,Hôtel Davis.
La sonnerie insupportable de mon téléphone me réveille,ma nuit de sommeil fut courte et surtout remplie de rêves concernant Sabie, ce qui me met d'humeur massacrante.
Moi qui essaye de refouler mes sentiments naissants pour elle, voilà que mon inconscient me complique la tâche.
Pour couronner le tout, j'ai un mal de crâne venant d'un autre monde tellement il est fort, merci la tequila.
Je sort mon bras du lit et coupe la sonnerie de mon téléphone.
Je regarde vite fait l'heure, 8h44.
- Putain, déjà ?
Je fronce les sourcils et grogne d'insatisfaction avant de me retirer de la couette qui enveloppe mon corps.
Je sort du lit, attrape des vêtements propres et me rend immédiatement à la salle de bain que je ferme une fois a l'intérieur.
Je retire mon pyjama et enfile un pantalon large beige, un t-shirt blanc avec un pull brun.
Tous des vêtements qu'Owen m'as offerts quand j'ai rejoins les Black cobras, car je n'avais pratiquement rien.
PDV Sabie :
Mamie Andrée est venue ce matin me récupérer chez moi, mon père est resté silencieux avec une expression sévère et ma mère ne daigna même pas me parler.
Actuellement, je suis dans la voiture avec ma grand-mère.
Avant de partir j'ai pris trois valises,et mon oiseau. J'ai eu peur que papa profite de mon absence pour s'en débarrasser ,je l'ai donc emmener.
Suzar, mon cacatoès rosalbin.
Un bel oiseau de tout juste 4 ans, plumes d'un rose intense,une grande intelligence, très bavard et surtout, un grand fan des musiques de Michael Jackson.
Alors que j'admire mon cacatoès et lui fais la conversation, ma grand-mère se gare près de l'hôtel de mon père,mais pas sur le parking, comme si elle voulait être cachée.
- Mamie, on ne va pas chez toi comme prévu ?
- Non ma puce, j'ai menti à ton père.
- Toi, mentir à ton fils chéri ? Et bien, me voila surprise !
- C'est moi qui suis surprise de t'entendre, tu n'as plus décrochée un mot depuis ta sortie de l'hôpital, hier soir...
- Juste la fatigue...
- La fatigue, ou ton père ?
- Père... ?
Je me braque complètement et tourne légèrement le dos à ma grand-mère en serrant la cage de transport de mon oiseau contre moi.
- Ce petit week-end restera entre nous. Ça te fera du bien de te retrouver loin de tes parents.
- Pourquoi tu as menti ?
- Si j'avais dit à ton père que je t'emmène passer le week-end avec Alec dans sa chambre d'hôtel en secret,je ne suis pas sure qu'il-
- QUOI ?
Mon regard s'illumine et je pousse un cri de surprise, telle une enfant à qui on fait un cadeau.
- Ça reste entre nous ! Ton père crois encore que je t'emmène chez moi pour t'apprendre à te "comporter en vraie femme de la haute société".
- Merci mille fois ! Mais je suis très surprise qu'Alec ait accepté !
- Je pense que même s'il refuse de l'admettre, tu ne le laisse pas complètement insensible.
Ma bouche reste entrouverte, et juste après,un sourire franc et amoureux se dessine sur mon visage.
Je secoue la tête et tente de reprendre mes esprits, mais l'expression niaise sur mon visage veut tout dire. Je suis surexcitée et en oublie presque les événements fâcheux de la veille.
Ma grand-mère sort de la voiture, visiblement satisfaite de m'avoir arrachée un sourire.
Elle prend deux de mes valises en mains, je prends la troisième ainsi que la cage de mon oiseau dans l'autre main.
Elle se faufile discrètement entre les arbres pour ne pas être vue et je fait de même, évitant de marcher dans les petits cailloux ou tout ce qui pourrait faire du bruit.
Mon père n'est pas dans les environs, je vais pouvoir me rendre tranquillement et sans embûches jusqu'à la chambre d'Alec.
Je jette un rapide coup d'œil dans la cour de l'hôtel, personne n'y est a part un couple de trentenaires qui semblent rejoindre une limousine sur le parking.
Je me précipite a l'accueil, suivie de ma grand-mère,et toutes deux partons en direction de la chambre 8 via un long couloir.
Ce couloir que j'ai parcouru des centaines de fois me semble interminable de par mon excitation d'en arriver au bout.
- Mamie, je vois sa porte !
Je pose ma valise au sol et me jette littéralement sur la poignée de la chambre 8 mais prend l'initiative de toquer avant.
PDV Alec :
Je râle un peu mais me dirige vers la porte pour l'ouvrir,je pose ma main sur la poignée et pousse la porte pour retrouver juste derrière, Sabie,avec un grand sourire.
Je remarque un oiseau dans une cage de transport juste à côté des valises, génial, va en plus falloir que je supporte le poulet rose.
- Salut.
- Coucou Alec !
Elle semble aux anges. Est ce que ça aurait un rapport avec moi ? Ou je suis juste trop obsédé par elle ?
- Attend j'te prends.
Je fait un pas en avant et remarque qu'elle est rouge comme une tomate. Je ne comprend pas mais après réflexion,me rend compte que je n'ai pas fini ma phrase.
- Tes...Valises. J'te prends tes valises.
Ce putain de lapsus révélateur.
- Ah ! Oui bien sûr !
Je m'abaisse et déplace les valises jusqu'à mon lit,puis retourne devant Sabie.
Sa grand-mère l'embrasse tendrement sur le front et recoiffe ses cheveux d'un doux geste de la main avant de commencer à reculer.
- Soyez sages, les enfants.
- Ça va, on a pas 12 ans.
- A tantôt, mamie !
Elle nous adresse un sourire et s'éclipse,nous laissant seuls sur le pas de la porte.
- Bah reste pas là, entre.
Je me décale pour laisser Sabie entrer avec son oiseau,elle dépose la cage dans un coin ensoleillé et l'ouvre délicatement.
- Il ne fait jamais de bêtises, je te promets qu'il ne t'ennuiera pas !
- Du moment qu'il pose pas sa pêche sur mon lit.
- Promis !
- Bref, t'a déjà pris ton p'tit dej ?
- Heu,non... Je meurt de faim...
- Écoute je vais appeler le room service, il te faut quoi ?
- Pancakes au matcha et à la fraise, avec un petit smoothie carotte,avocat et cannelle ! S'il te plaît !
- Ça a l'air ignoblement dégeulasse, mais d'accord.
- Et toi, tu prends quoi le matin ?
- Café noir avec une clope.
- Une cigarette ? Ah, le biscuit cigarette !
- Non non, une cigarette.
Sur ces mots je me détourne d'elle et compose le numéro du room service grâce au téléphone présent dans la chambre.
Je précise spécifiquement vouloir des pancakes au matcha et à la fraise accompagnés d'un smoothie carotte, avocat,cannelle.
Sous le regard ravi de Sabie, je raccroche.
- Merci beaucoup.
- Tu parle.
- Sérieusement,à part mamie Andrée personne ne m'as jamais demandée ce que je MOI je voulais manger, ni ce que je voulais faire, d'ailleurs.Tu est le premier à m'avoir fait découvrir des choses nouvelles, tu as veillé sur moi à l'hôpital, tu me commande à manger et en plus de tout cela tu accepte de partager ta chambre d'hôtel avec moi pour le week-end...
- N'importe qui aurait fait ça.
- Mais tu n'est pas n'importe qui pour moi...
- Tu déconne, Sabie.
- C'est la vérité... On se connaît à peine mais je suis prête à attendre le temps qu'il faudra...
- Les relations c'est pas un truc pour moi.
- Embrasse moi encore une fois...
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