Chapitre 35 : Un homme nouveau

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PDV Alec :

Abelle est partie, aussi vite qu'elle est venue.
Sa petite visite imprévue aura quand même eu un point positif.

Maintenant, je sais que je ne suis plus recherché.

Je n'ai aucune putain d'idée du pourquoi du comment, mais il n'est plus nécessaire pour moi de me planquer comme un renard dans son terrier.
Je tiens quand même à vérifier cette information, je n'exclu pas l'éventualité qu'Abelle essaye de me rouler dans la farine. Qui sait ce qu'elle serait prête à faire.

Quand on tue quelqu'un, on est capable de tout.

PDV Sabie :

Avant lui, je ne savais pas.

Je ne savais pas ce que cela fait quand on attend le retour de quelqu'un qui est parti risquer sa vie pour protéger la vôtre.

– Pourquoi cette fille nous en veut tant...

– Abelle en a après tout ceux qui font obstacle à son bonheur et à son confort personnel. La mère d'Owen et Owen lui-même en ont fait les frais.

S'exclame calmement Ross, tout en bloquant son regard sur la porte de la cave. Nous semblons tous avoir la respiration suspendue en attendant le retour d'Alec.

– Mais nous, quel rapport avons-nous avec tout ça ?

– Nous, aucun. Mais toi, toi, tu es un obstacle pour Abelle.

Continue Ross.

– Pourquoi ? Par ce que l'homme pour lequel elle craque m'aime moi, plutôt qu'elle ? C'est... insensé...

— Pas tant que ça, Sabie.

Ajoute Aiden, en se rapprochant de moi d'un pas lent.

– Lors d'une de nos sorties en boîte de nuit, il y a plus d'un an, nous avons tous vu la façon dont Abelle regardait Alec. Elle l'a fait envoyer en prison, non pas pour se débarrasser de lui, mais pour l'éloigner de toi. Je jurerai sur la tête de ma mère qu'elle comptait le faire sortir elle-même de prison un jour ou l'autre, pour se donner le bon rôle et le faire tomber dans ses bras.

Les paroles d'Aiden me font sens.

Et s'il avait raison ?

Abelle voudrait donc se débarrasser de moi pour me prendre Alec ? Tout est plus clair...

– Après, j'veux pas dire, mais ta mère est déjà morte, donc techniquement, ça ne sert à rien de jurer sur sa t-

– Vahé. Y'a des pensées qui sont faites pour rester dans ta tête, tu sais ça ?

Aiden étouffe un rire face à la plaisanterie de son ami, mais je perçois clairement une étincelle de nostalgie dans ses pupilles.
Je ne sais jamais trop quoi faire dans ces moments-là, ni quoi dire.

La conversation reprend entre les membres du gang, mais je n'y fais guère attention et y participe encore moins.
Mon cœur s'exprime à ma place, ses battements révélant mon inquiétude.
J'ai beau retourner dans ma tête les mots rassurants des Black Cobras, je ne suis toujours pas apaisée.
La peur parcours mes veines, de la même manière que le courant d'air glacial de la cave frôle ma peau.
Je jette un coup d'œil à la vieille horloge accrochée au mur décrépit de la cave. Les aiguilles semblent se moquer de moi, tournant lentement, comme si elles prenaient un malin plaisir à prolonger mon angoisse. Je déteste cette sensation, ce mélange de sentiment de manque et d'impuissance qui me ronge.

Mes yeux s'embuent. Cette cave est déjà si sombre et ma vision troublée par les larmes ne m'aide pas à y voir plus clair.


Le son de ses pas...

Je l'entends, c'est Alec !


Mon cœur manque de s'arrêter alors que le bois du parquet craque sous les pieds d'Alec. Je reconnai sa façon de marcher, je la reconnaîtrai entre mille.

Ma gorge se serre brusquement.

– Alec ? Alec, c'est toi ?

Je crie presque, le corps tendu comme une corde prête à céder sous la pression.

Toutes les têtes sont tournées vers la porte, nous semblons tous suspendus en dehors du temps, plongés dans un silence qui me paraît durer des décennies.

La porte s'ouvre, me laissant le voir, voir sa silhouette familière qui se dessine devant moi.
Lorsque je le vois, je sens mes jambes faiblir. Il me regarde, et dans ses yeux, je vois une tempête se calmer.

– Gars, ça va ?

Demande l'entièreté des membres du gang, en cœur.

Il est là. Il va bien.

Je cours vers la porte, mon cœur bat à tout rompre. Sa présence me rassure, m'enveloppe dans un cocon de chaleur.

– Alec...

– Sabie...

Il commence, mais je ne laisse pas le temps aux mots de sortir. Je me jette dans ses bras, le serrant contre moi comme si je voulais m'assurer qu'il est vraiment là, qu'il ne va pas disparaître de nouveau.

Là, avec moi...

PDV Alec :

– Dis-moi que tu vas bien...

La voix de Sabie est si faible, si cassée.

Ils me regardent tous comme si je revenais d'entre les morts et qu'Hadès était à mon bras. C'est si surprenant que ça, que j'ai réussi à canaliser ma rage face à Abelle ? Que personne ne soit blessé ?

Merde, oui, ça l'est.

- Me dis pas que t'avais peur pour moi ?

— D'accord, je ne te le dirai pas...

– Je ne suis pas expert, mais il me semble que le stress est mauvais quand on attend un bébé.

– Je... je n'étais pas si stressée que ça...

– Menteuse.

J'émets un petit rire cynique et marmonne.

– Tu as gagné... J'avais peur, j'étais terrifiée...

Sabie colle son corps frigorifié contre le mien, alors que mes doigts glissent doucement dans ses cheveux bruns méchés de blonds.
Je glisse ma langue dans sa bouche, aspirant son souffle comme si j'en étais addict, comme si même la nicotine de mes cigarettes ne pouvais pas rivaliser face à ses lèvres.

– Ne me laisse plus... Plus jamais.

La voix haletante de Sabie s'étouffe contre mes lèvres. Putain, j'veux plus jamais être loin d'elle.

Tayden mime le dégoût en nous regardant. Il faisait toujours en sorte de mettre rapidement un terme au moindre moment de complicité entre Sabie et moi, à croire qu'il refuse que je sois heureux avec quelqu'un d'autre que les membres du gang. Il a bien de la chance que j'ai une annonce à faire, sinon, j'aurais volontiers prolongé ce baiser pour le faire chier.

– Il faut que je vous dise quelque chose. Ça me concerne et, indirectement, vous tous aussi.

Je commence, ma voix un peu hésitante, comme si je marchais sur un fil tendu au-dessus du vide.

– Alec, qu'est-ce qui se passe ?

Memphis lève un sourcil, septique. Sa voix est calme, mais il y a une fermeté sous-jacente.
Même Sabie est suspendue à mes lèvres, reculant sa tête pour mieux analyser les expressions de mon visage.

– Vous savez tout ce qui s'est passé ces dernières semaines. Je suis devenu un fugitif, un type traqué par la police. Mais... d'après Abelle, ce n'est plus le cas.

– Tu veux dire que...

Sabie entre ouvre la bouche, abasourdi.

– Que si elle dit la vérité, je ne suis plus recherché. Et qu'apparemment, ça serait grâce à ta famille, les Davis ont soudoyé la police.

– On est sûr de la fiabilité de l'info ? Tu connais Abelle...

Questionne Ross.

- Maintenant que tu le dit, j'ai entendu une conversation à ce sujet, en ville... je ne savait pas si c'était vrai. Les avis de recherches semblent également avoir disparu, et il n'y a plus rien aux infos.

Ajoute Reece, avant de pousser un soupir de soulagement.

Vahé éclate de rire.

– Donc, tu veux dire que tu es un homme libre ?

Il se penche en avant, le sourire large, et je peux presque lire la pensée qui traverse son esprit : une raison de célébrer.

– Exactement. Je peux sortir sans regarder par dessus mon épaule, je suis... Je suis libre, putain.

Sabie me prend la main, ses doigts s'enroulant autour des miens comme une promesse silencieuse.

– Si tu savais... Oh, si seulement tu savais à quel point je suis soulagée !

Son regard est plein de tendresse, pour un instant, je me sens invincible.

– Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant, les gars ?

Demande Memphis, de son enthousiasme contagieux. Je vois déjà des idées fuser dans son esprit ; sorties nocturnes, de nouvelles aventures à vivre.

Essayons de rester dans la légalité, cette fois.

Même si cela risque de tout faire basculer.

– On célèbre, bien sûr !

Je souris, un éclat de bonheur illuminant mon visage.

La vie reprend son cours, avec un nouveau chapitre, une page qui se tourne.

– Sab', tu peux rallumer ton téléphone, on ne risque plus de se faire tracer maintenant.

– Enfin, je vais pouvoir appeler ma grand-mère et lui annoncer ma grossesse, ainsi que tout le reste !

PDV Sabie :

Une heure plus tard...

Mon téléphone, oublié dans ma poche de veste depuis des semaines.
Je l'allume en restant blotti contre Alec, l'écran s'illumine, révélant une myriade de notifications. Mes yeux s'écarquillent alors que je vois la liste d'appels manqués. Vingt, trente, je n'arrive même pas à les compter tous. Mon cœur rate un battement. Qui pouvait bien vouloir me parler tant ?

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