Chapitre 30 : Alerte bébé ?

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Quelques minutes plus tard...


- CETTE CONNASSE EST EN CLOQUE ?!

Depuis les quelques minutes où j'ai révélé au Gang mon appel téléphonique mouvementé avec Abelle, Reece ne parvient pas à décolérer. Et comme je le comprends.

– Doucement, Reece. Nous sommes tous en colère contre elle, mais essayons de garder notre calme.

Ross souffle en appuyant son bassin contre la fenêtre, cigarette au bout des lèvres.

— Garder notre calme, tu dis ? Je dois vraiment te rappeler que la folle dingue qui a tué Owen vient d'annoncer qu'entre deux tentatives de meurtre, elle a trouvé le temps de se faire sauter pour se faire faire un marmot ? Pendant que nous, nous sommes en deuil.

Répond Tayden. Il lève les yeux au ciel, exhalant un souffle bruyant.

Je peux sentir les nerfs des autres Black cobras qui bouillonnent, chacun d'entre eux, sans aucune exception.

– Je comprends votre point de vue. C'est injuste, je sais.

Je ressent cette injustice dans mes os, comme si chaque cellule de mon être était imprégnée de la douleur que l'on ressent tous les huit. Cette douleur d'avoir perdu notre meilleur ami, notre pilier, et de savoir que nous sommes les seules personnes sur Terre à pleurer sa perte.

Chaque fois que je lève les yeux pour contempler le ciel, je me demande si même les étoiles sont témoins de l'injustice qui ronge notre monde. Mais je refuse de me laisser abattre. Je protègerai mon gang, ainsi que Sabie, avec chaque once d'énergie qui coule dans mes veines.

– Écoutez. Nous devons garder une chose en tête : Abelle ne s'arrêtera pas là. Enceinte ou pas, elle continuera de nous faire chier.

– Alec a raison. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?

Me demande Ross, la lueur rougeoyante de sa cigarette éclairant son visage et révélant une expression mélancolique.

– Ma priorité, c'est Sabie.

– Pitié, ne me dis pas qu'il va encore falloir jouer les baby-sitter pour ta nana.

Grogne Vahé, avec son air de râleur insupportable, mais que l'on apprécie au fond, enfin, je crois.

– Arrête de râler, Vava.

— OK, OK, c'est toi l'boss.

Un hoquet de surprise se fait entendre de l'autre côté de la pièce, ce qui me fait instinctivement tourner la tête.

– Tu... tu as pris la tête du gang... Et tu n'as même pas daigné m'en souffler un mot ?

Sabie me dévisage lentement de haut en bas, son regard à la fois soucieux et étonné.

PDV Sabie :

Je ne parviens pas à détacher mon regard d'Alec, sidérée par ce que je viens d'apprendre.
Le grand brun me fixe de ses yeux perçants qui semblent sonder mon âme. Il demeure immobile en détaillant mon visage empreint d'une expression faciale exprimant mon inquiétude.

Cette révélation me laisse un goût amer, je peux sentir mes mains trembler de rage contenue. Je suis à la fois déçue et en colère de ne pas avoir été mise au courant plus tôt.

– Écoute, Sabie. Owen m'a demandé de prendre la tête du gang, c'était sa dernière volonté.

La colère gronde en mon âme, un feu ardent qui consume tout sur son passage. Comment a-t-il pu omettre un détail aussi important ? Pourquoi suis-je la dernière au courant d'une information aussi importante que cela ?

— Tu ne trouves pas que tu as déjà eu assez de problèmes comme ça ?!

– Je gère, ne te fais pas de bille pour moi.

– Tu gère ? Tu es toujours recherché, je te ferai remarquer. Ce n'est peut-être pas le moment pour faire mumuse en braquant des banques ou je ne sais quoi.

– Je n'fais pas mumuse, putain. J'ai pas le choix, tu comprends ça ?

Son expression sérieuse et déterminée ne fait qu'amplifier mes craintes. Je déteste lorsqu'il affiche un regard pareil, comme si le danger était inexistant pour lui.

– On a toujours le choix ! Tu ne pourras pas faire ça éternellement, ça a failli te coûter ta vie, et ce, plus d'une fois...

– De quoi elle se mêle, la bourgeoise ? Occupe-toi de ton cul, ce ne sont pas tes oignons.

Me répond Tayden, de manière virulente. Ce dernier me toise du regard avec un air agacé. Mais subitement, son expression arrogante change drastiquement lorsqu'il s'aperçoit du regard noir qu'Alec est en train de lui adresser. Cela serait mentir si je disais que cette scène ne me ravissait pas au plus haut point !

– Fais gaffe au ton que tu emploies avec elle si tu tiens à garder ta langue en un seul morceau.

Affirme Alec, les poings bien serrés. Si serrés, que ces veines ressortent.

- ... Mais c'est elle le problème, chef ! Elle croit qu'avec de belles paroles, elle peut-

– Plus tu parles et plus j'ai envie de transformer ta tête en purée mousline.

Alec interrompt Tayden, le coupant dans son élan. Le jeune Black cobra ravale sa fierté et se range aux côtés de ses confrères. Lui qui a visiblement l'habitude de jouer le coq au milieu de sa basse cour, avoir Alec pour chef devrait contribuer à lui remettre un peu les pieds sur terre.

– Maintenant, cassez-vous tous de cette pièce, je dois parler avec Sabie. Seuls.

Les regards frustrés des membres de Black cobras se posent sur moi alors qu'ils se lèvent et quittent silencieusement la pièce. Je me retrouve seule avec Alec, face à face et, je sens mon cœur battre la chamade.
Je le regarde droit dans les yeux, cherchant dans son regard un peu de compréhension.

Mes pensées s'entremêlent et les mots peinent à sortir de la bouche. C'est comme si toute ma vie, mes attentes et mes craintes étaient suspendues dans l'air.
Alec s'approche doucement, prenant délicatement ma main dans la sienne. Voir un homme aussi musclé et sûr de lui faire preuve d'autant de douceur à mon égard est toujours surprenant, mais jamais désagréable.

– Excuse-moi, princesse, j'aurais pas dû te gueuler dessus.

J'hoche la tête et prends une profonde inspiration. La lumière flamboyante de la lampe du salon éclaire le visage d'Alec, me laissant apercevoir toute la sincérité de son regard.

– Tu as à peine haussé le ton, ce n'est rien... En revanche, merci de m'avoir défendu face à ton ami...

– C'est normal...

Il me serre la main plus fort, me faisant bien sentir qu'il est là, pour moi.

- ... J'ai peur pour toi, Alec, tout le temps. J'ai eu peur quand tu t'es fait arrêter, j'ai eu peur pendant que tu étais en prison, j'ai eu peur que tu m'aies oubliée... Et maintenant, j'ai peur que tu recommences les mêmes bêtises qu'avant.

PDV Alec :

– Je sais, maintenant je sais...

– Tu n'es plus tout seul dans l'histoire, je suis là maintenant... Tu as quelqu'un pour qui rester, quelqu'un d'autre que ceux qui t'ont entraîné dans tout cela...

J'adorerais qu'elle ait tort. Mais elle a raison.

J'ai tendance à l'oublier, mais mes activités avec le gang ne concernent plus que moi. Elle est impliquée dedans maintenant.

– Je croyais que ce que je faisais ne te dérangeait pas, que tu voulais même rejoindre le gang ?

Je demande, en arquant un sourcil.

– Je le voulais uniquement pour pouvoir rester auprès de toi. Mais les derniers événements m'ont prouvée que c'est beaucoup plus sérieux que ce que je pensais... Tu nous vois, élever nos futurs enfants cachés aux yeux de tous, entourés d'armes, de drogues et de violence ? J'ai maintenant dix-huit ans et accès à mon argent. Tu n'as plus besoin de braquer des banques pour arriver à t'en sortir.

Mon corps se raidi par les souvenirs fraîchement ravivés, sensation dont je me serait bien passé.

– Déjà, sache que les enfants et moi ne sommes pas des créatures compatibles. Il va falloir beaucoup de temps pour me convaincre.

– Ne change pas de sujet !

Sabie fronce les sourcils comme rarement auparavant. C'est fou, même énervée, elle a une tête de hamster trop mignon.

— C'est toi qui me parle de gosses ! On parlait de Black cobras à la base.

– Je ne te dis pas de les abandonner du jour au lendemain, je sais qu'ils sont comme une famille pour toi... Mais je t'en conjure, ne commets pas d'imprudence... Si tu ne le fais pas pour moi, fait-le pour toi...

Chuchote Sabie, en se collant contre moi.

Je l'écoute avec autant d'attention que je le peux, m'apercevant qu'elle est réellement mortifiée par l'idée qu'il puisse m'arriver quoi que ce soit, ou que notre futur ensemble soit bien trop impacté par le gang. Et pourtant, ce gang est toute ma vie. De la même façon que Sabie est toute ma vie aussi.

— Je ferai gaffe, j'te jure.

Je réponds en gardant précieusement sa main dans le creux de la mienne.

– Je suis sérieuse. Je veux que si un jour nous avons un enfant, il ne grandisse pas avec un père en prison et des oncles recherchés dans tout le pays.

– Dans ce cas, je vais te faire une promesse, et crois-moi que je n'en fais jamais d'habitude.

— Mh, j'écoute, Monsieur le grand brun ?

– S'il s'avère qu'un jour, peut-être, et je dis bien PEUT-ÊTRE, on décide d'avoir un enfant, j'arrêterai. Je laisserai tomber le gang, définitivement.

Mais est-ce que j'en suis vraiment capable ?

Et puis merde, je suis censé détester les enfants, alors pourquoi j'ai dit ça ?

Sabie croise mon regard, j'aperçois une lueur d'espoir dans ses yeux.
Je l'entoure de mes bras et elle se serre contre moi, laissant la chaleur de nos corps se rencontrer. Je n'arrive pas à oublier ses paroles au sujet d'enfants. J'ignorais qu'elle en voulait avec moi, cette idée me provoque une sensation bizarre dans le cœur et l'estomac. Chaque seconde qui passe amène son lot de questions, toutes ses pensées provoquent un vacarme incessant dans mon crâne.

Moi, Père ?

Quelle sombre idée de merde.

PDV Sabie :

                 6 semaines plus tard...

Voilà maintenant 6 semaines qu'Alec m'a promis d'accorder davantage d'attention à sa sécurité et moins aux activités du gang. Et je dois dire qu'il tient parole. Ma demande a cependant provoqué quelques désagréments, notamment avec les autres membres du gang, qui me méprisent au plus haut point. Ça ne change pas vraiment de d'habitude, seuls Aiden et Ross semblent m'apprécier ou me respecter, tout du moins.

En ce qui concerne les derniers événements, l'enterrement d'Owen a eu lieu il y a maintenant quelques semaines. Depuis ce jour-là, Alec n'en a plus parlé. Je pense qu'il s'agit là de sa manière de faire son deuil.

Je décide de cesser de ruminer toutes ces pensées et je me dirige vers la salle de bain, où je m'enferme afin de ne pas être dérangée. En y réfléchissant, à cette heure ci je risque plutôt de voir Suzar venir me performer ses plus belles vocalises, que de voir un des garçons réveillé.

– Une bonne douche, un excellent moyen de commencer cette journée !

Je me tiens devant le miroir de la salle de bain, prête à me préparer pour ce moment de détente. Je commence à déshabiller, mais c'est alors que je ressens une étrange sensation dans mon corps. Des nausées soudaines m'envahissent, suivies d'une fatigue accablante.

– Mince... Je couve sûrement quelque chose, un rhume peut-être... Ou alors...

Mon cœur se serre alors que je me rends compte de ce que ces symptômes pourraient signifier.

Est-ce que je suis... enceinte ?

Mon esprit se bouscule d'incertitude et d'inquiétude. J'ai maintenant le souvenir qu'Alec et moi ne nous étions pas protégés lors de notre première fois, il y a six semaines.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à tous les bouleversements que cela pourrait entraîner dans ma vie. Les questions défilent : suis-je prête à devenir mère ? Suis-je trop jeune ? Comment Alec réagira-t-il ? Suis-je capable d'élever un enfant ?

Je me laisse submergée par mes émotions, mon souffle se coupe et mes jambes tremblent.
Je m'effondre sur le bord de la baignoire, dans un profond état de choc. Les battements violents de mon cœur résonnent dans mes oreilles et je ne peux pas m'empêcher de penser à Alec, loin de se douter que sa vie s'apprête à se transformer en tout ce qu'il voulait éviter.

– Un test... Pas de panique ! Reste calme, Sabie, il faut d'abord faire un test !

Je me sens perdue, dépassée par les événements qui me frappent de plein fouet. Un test devra le confirmer, mais la petite voix dans ma tête en est certaine.

Je suis enceinte.

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