Chapitre 23 : Décision et désir
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Zack est conduit au sous-sol de la maison par Reece et Vahé qui sont rapidement rejoins par Tayden, Aiden, Memphis et Ross.
Je m'apprête à rejoindre les autres membres du gang dans le sous-sol. L'excitation monte en moi, mais quelque chose me frappe dès que j'aperçois Owen. Son absence et son attitude étrange me font froncer les sourcils.
Je m'approche de lui, cherchant des réponses dans ses yeux. Les autres membres du gang semblent trop absorbés dans leurs conversations pour remarquer quoi que ce soit. Mais moi, je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Son regard vitreux et dénué d'émotion ne me trompe pas.
– Owen, tu viens pas ?
Je demande, l'inquiétude se lisant dans ma voix.
Je m'interroge. Owen ne raterai un moment entre confrères pour rien au monde d'ordinaire.
– Je vous rejoins rapidement, commence à lui expliquer notre règlement, à ce Zack.
Il détourne le regard, sa voix teintée d'une étrangeté calme.
Mais je le connais trop bien pour savoir que ce n'est pas vrai. Son attitude distante, ses yeux qui semblent dissimuler une tempête d'émotions, tout cela me met putain de mal à l'aise.
– Owen, qu'est-ce qui se passe ?
Un silence pesant s'installe, chargé de tension. Finalement, Owen pose les yeux sur moi, révélant une vulnérabilité insoupçonnée.
– Alec, il y a des choses dont je ne peux pas te parler. Des choses trop douloureuses.
Murmure-t-il, sa voix à peine audible.
– Nous sommes une famille, tu peux tout me dire. Je t'ai confié ma faute envers le gang, tu ne m'as pas sanctionné comme tu aurait dû le faire. Laisse-moi te rendre la pareille en étant une oreille attentive.
Il soupire de soulagement et pose une main sur mon épaule, une lueur de gratitude dans les yeux.
– Petit frère, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Merci.
Il s'adosse au mur et je prends place à ses côtés, disposé à l'écouter.
– Owen Lightwood, je t'écoute.
Il plonge les mains dans ses poches, et reste silencieux quelques secondes avant de se décider à commencer son explication.
– Je n'ai pas interdit les relations au sein du gang pour les raisons que je vous ai toujours données... Enfin, pas totalement.
– Bah, pourquoi, alors ?
– Quand j'ai fondé ce gang, j'avais une fiancée. Je l'aimais comme un fou... Elle était tout pour moi, ma lumière dans les ténèbres. Sa mort a déchiré mon âme et a plongé mon cœur dans une profonde obscurité. Chaque jour depuis ce terrible moment, je porte le fardeau de sa perte, un fardeau qui me consume de l'intérieur, me laissant me demander si un jour je pourrai retrouver ne serait-ce qu'une lueur d'espoir dans ce monde sans elle.
Il semble terriblement tourmenté, et comme je le comprends. Ce qu'il me raconte est d'une horreur sans nom, la peine qu'il garde au fond de lui depuis tout ce temps doit être un pénible fardeau.
– Pourquoi tu ne nous en as jamais parlé... Comment ça a pu arriver ?
– C'est un autre gang qui a pris la vie de celle que j'aimais. Ils ont détruit tout ce que nous avions construit, tout notre bonheur fut anéanti en une seule nuit maudite.
– Et tu avais peur qu'il nous arrive la même chose ?
– Oui, j'avais peur que les pertes et les déceptions amoureuses ne vous fragilisent, comme ce fut le cas pour moi.
Notre conversation est interrompue par Sabie qui accours vers moi et se jette dans mes bras telle une enfant.
Elle a troquée sa robe de mariée pour un t-shirt ample qui camoufle ses courbes. Même comme ça, elle est magnifique.
Comme à chaque fois qu'elle est près de moi, mon cœur vacille entre deux eaux. Quand elle lève son regard vers moi, c'est mon corps entier qui vibre comme si j'avais une chaîne stéréo dans le cœur.
Owen nous scrute du coin de l'œil et ne peut s'empêcher de sourire, d'un air attendri.
– Je veillerai sur elle...
Je chuchote à Owen cette simple phrase qui lui arrache une larme qui menaçait de couler depuis déjà un moment. Il nous laisse seuls et rejoint les autres au sous-sol.
Sabie, visiblement satisfaite de se retrouver seule avec moi, presse un peu plus son corps contre le mien.
Je ne sais pas si c'est mon imagination, mais je crois sentir son étreinte se resserrer autour de moi. Ce n'est pas pour me déplaire, cela dit.
Je sourit comme un con rien que de sentir cette proximité entre elle et moi. J'ai l'impression d'être un putain d'adolescent.
– Dit, beau brun ?
– Quoi, princesse ?
Elle pince ses lèvres et se tortille sur place, elle a l'air d'hésiter grandement avant de parler, mais d'être excitée en même temps.
– J'ai une requête à te faire... J'aimerais faire partie du gang.
PDV Sabie :
Je vois le visage d'Alec qui se décompose, partagé entre la surprise et l'inquiétude. Je sais que ce n'est pas le genre de chose qui sort de ma bouche habituellement, mais je ne pensais pas non plus l'abasourdir de cette manière.
– Toi ?
Dit-il, en haussant un sourcil.
– Pourquoi pas moi ? Par ce que je suis une fille et que je suis fragile, c'est ça ?
– Arrête, c'est pas... C'est pas ça.
– C'est quoi alors ? Alec, je veux être à tes côtés, je sais à quel point ce gang est important pour toi et je me dis que si j'en fais partie, alors peut-être que notre relation sera plus acceptable... Je sais que ça sera dur de convaincre ton chef de laisser une fille se joindre à vous, mais je peux me montrer très persuasive !
Il se recule de moi, mais prend délicatement mes mains dans les siennes.
– Sabie, c'est tout l'opposé de tes valeurs, de ce que tu as toujours fait. Tu te vois te battre ? Tirer avec des armes à feux et abattre tes ennemis sans battre d'un cil ? Participer à des braquages ?
– Pourquoi pas ? Tu pourrais m'apprendre !
– Ta robe était trop serrée ? Non, parce que j'ai l'impression que ton cerveau n'est plus très bien irrigué là.
– Je commençais à me demander si ton séduisant sarcasme avait disparu.
Aiden, l'un des Black cobras, laisse entrevoir sa tête qui apparaît de derrière la porte et nous coupe dans notre petite querelle.
– Frérot, tu viens, on attend plus que toi !
Déclare Aiden, impatient qu'Alec se joigne à eux.
– J'arrive, laisse moi j-
– Je veux rejoindre votre gang !
Je révèle ma folle idée sans me douter des conséquences que cela pourrait avoir.
Je fixe mes yeux sur eux, essayant de paraître confiante.
– Aiden, s'il te plaît, résonne ma meuf.
– Je promets de me tenir à vos côtés, quoi qu'il arrive. Je sais que je peux être un atout précieux pour vous, car j'apprends vite.
Aiden croise les bras et lance un regard à Alec.
– Ça se tente, mais faut convaincre notre brun ténébreux préféré d'abord.
- J'arrive pas à savoir si tu parles de moi ou d'Owen, actuellement.
– Les deux, mon Alec, les deux.
Alec a le visage complètement crispé, peut-être n'était-ce pas le bon moment pour lui demander de rejoindre le gang...
– C'est une mauvaise idée. L'idée la plus pourrie du siècle même.
- T'a peur pour elle, je le conçois, mais de toute façon, elle ne renoncera pas. On fera attention à elle comme la prunelle de nos yeux à tous, il ne lui arrivera rien.
– Pour ça, il faudra déjà qu'Owen accepte. Mais pour moi, c'est non.
23h03
Zack a réussi avec brio les premiers tests pour intégrer les Black cobras, ce qui me rend des plus envieuses.
Je suis assise en tailleur sur le lit de la chambre qui nous a été attribué à moi et à Alec.
– Pfff... Je ne suis pas une petite fille, il devrait me laisser rejoindre ce gang si j'en ai envie...
Je m'allonge de tout mon long sur le lit, je me sens insatisfaite de la manière dont ma décision a été prise, ou plutôt, du manque de sérieux avec lequel elle a été considérée. Mon regard se perd dans le plafond alors que je repense à ma conversation avec Alec. Une profonde amertume m'envahit alors que je réalise qu'il ne me croit pas capable de réaliser les mêmes prouesses qu'un homme. Ou peut-être est-il simplement protecteur envers moi ?
Et comme si le simple fait de penser à lui l'avait invoqué, il entre dans la chambre, se dirigeant vers moi et s'installant à ma droite dans le lit. Cette proximité soudaine enflamme mes pensées, me laissant encore plus perplexe sur les véritables intentions d'Alec. Son regard intense fait naître en moi un mélange de désir et de frustration, créant une tension palpable dans l'air.
Je m'interroge sur les raisons de son comportement contradictoire. Est-ce sa vision archaïque des compétences qu'une femme peut avoir ? Ou bien est-ce sa nature protectrice qui le pousse à me garder près de lui, à l'abri de tout danger ? Mes pensées se bousculent dans ma tête, cherchant désespérément une réponse à cette énigme qu'est Alec.
Le silence dans la chambre devient presque assourdissant, seulement interrompu par le son de nos respirations entremêlées. Je sens son regard brûlant sur moi, scrutant chaque parcelle de mon être. Dans cet instant, je suis à la fois vulnérable et puissante, perdue dans un mélange d'émotions contradictoires.
– Je dois te parler...
Enfin, il brise le silence d'une voix douce et empreinte de tendresse. Ses mots flottent dans l'air, caressant mes oreilles et apaisant mon esprit tourmenté. Mais même dans cet instant de douceur, je ne peux m'empêcher de me demander si ces paroles sont sincères ou s'il s'agit simplement d'une autre facette de sa complexité.
La tension entre nous est palpable, comme un fil tendu prêt à se rompre à tout moment. Je me demande si nous pourrons jamais trouver une harmonie entre nos différences. Mais pour l'instant, je me contente de profiter de sa présence à mes côtés, de la chaleur de son corps contre le mien, en me laissant bercer par les mystères et les contradictions qui entourent Alec, l'homme qui hante mes pensées et mon cœur.
– Alec... Qu'est-ce qui te fait si peur ? Si peur que tu refuses que je fasse partie de votre gang...
– Je t'aime, et de ce fait, j'ai peur pour toi. Si jamais il t'arrivait malheur à cause des activités du gang, j'en crèverai.
La profondeur et l'honnêteté de ces mots me bouleversent. Jamais il ne m'avait exprimé son amour avec autant de clarté.
Ses paroles me font réaliser à quel point il tient à moi, plus que ce que je n'avais imaginée. Le désir qui régnait déjà entre nous se fait plus intense, si intense qu'un frisson parcours le creux de mes hanches tel un courant d'air.
– Sabie ?
Il est si proche que je peux sentir son corps appelé le mien. Un véritable chant de sirène qui me susurre de laisser notre querelle de côté et de profiter d'un moment romantique.
– Et si nous arrêtions de parler de ça pour l'instant... ?
– Tu as changée d'avis ?
Je secoue la tête et réduit le peu d'écart qui nous sépare en me hissant sur son torse.
– Je sais que tu aimerais, mais non... J'ai juste envie de rattraper cette année loin de toi et de profiter de tes bras... Et peut-être...
– Peut-être ?
– Peut-être pas seulement de tes bras...
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