Chapitre 21 : L'année du changement

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                         1 an plus tard

Pdv Sabie :

Une année.

Une année que je ne suis pas sortie du Manoir.

Une année que mes parents planifient mon mariage arrangé, que je désapprouve.

Une année à savoir Alec derrière les barreaux.

Je me tiens devant mon miroir, habillée de ma robe de mariée, car aujourd'hui est le jour fatidique où le peu de liberté qu'il me restait s'apprête à s'envoler.

J'ai maintenant 18 ans et je m'apprête à épouser l'homme le plus perfide et mauvais que je connaisse.

Je presse violemment du bout des doigts la peau de mon bras, voulant la déchirer pour enfin m'échapper. Je veux sortir de ce corps, je veux être libre.
Mais maintenant, je suis captive de circonstances qui me semblent inévitables, et chaque tentative de m'évader semble être infructueuse.
Malgré cela, j'ai toujours un petit espoir qu'Alec vienne me secourir, c'est peut-être idiot... Mais je n'ai plus rien à perdre, je veux y croire dur comme fer. Jusqu'au bout.

Ma mère pousse la porte de ma chambre, endimanchée pour l'occasion.
Ses longs cheveux roux cuivrés et ondulés descendent dans son dos, une véritable cascade de boucles.
Ses yeux verts sont mis en valeur par un léger mascara brun, accentuant sa naturelle beauté.
Elle porte une robe verte assortie à ses yeux, avec un châle en dentelle qui couvre élégamment ses épaules.

– Sabie, il est temps de se rendre à la cérémonie. Tout le monde attend.

Affirme-t-elle.

– Je ne veux pas...

Je murmure ces mots à peine audibles et baisse la tête.

– Cela fait maintenant une année complète, ma fille... Tu dois oublier ton amour passé et penser un peu à ce qui est bon pour toi.

– Ce qui est bon pour vous, plutôt. En aucun cas, épouser Connor n'est quelque chose de bon pour moi ! Vous attendez de moi que je sacrifie mon bonheur pour le bien de la famille, pour que vous puissiez conserver votre petite réputation minable !

– Avec le temps, tu pourras l'aimer...

Ma mère tente de prendre ma main dans un geste réconfortant, mais je me recule.

– L'amour ne se force pas, ça ne se décide pas.

– Ton père et moi avons appris à nous aimer, au fil du temps.

Plus j'écoute ma mère, et plus je me sens incomprise.
C'est comme naviguer à travers un océan de solitude, où les mots que l'on prononce semblent se perdre dans le vide, sans jamais atteindre leur destination.

– Maman, on ne vit plus dans le vieux temps ! À notre époque, les gens se marient par amour !

– Je suis désolée, mais dans notre famille, il en est ainsi... Viens...

Je tourne la tête, sentant les larmes qui montent et menacent de couler.
Par la fenêtre, je peux apercevoir la limousine blanche, décorée de fleurs et de rubans qui m'attend, un si beau véhicule, pour une si horrible situation.

Ma mère soupire en me voyant réagir ainsi. Elle prend ma main puis m'entraîne de force jusqu'à la voiture.

PDV Alec :

Assis sur les marches de la cour de la prison, je fume ma cigarette habituelle, toujours en compagnie de Zack.
Au fil des mois, c'est devenu un ami proche, mon pilier dans ce lieu.
Je compte sur lui, il compte sur moi. Ensemble, nous nous sommes promis de tenir le coup l'un pour l'autre, et pour nos copines respectives qui nous manquent atrocement.

– Hé, mon pote.

Zack recrache la fumée de sa cigarette et semble vouloir me parler. Je lui réponds donc.

– Ouais, Zack ?

– Tu crois vraiment qu'ils vont venir nous chercher, tes potes de gang ?

Et à ce moment-là, un grand bruit se fait entendre, le bruit du portail de la prison qui s'ouvre.
Une Mercedes Vito 9 places s'engouffre rapidement dans la cour, et sept hommes masqués à l'aide de cagoules en sortent, armes en main.
Il ne m'en faut pas plus pour comprendre de qui il s'agit, et un sourire soulagé apparaît sur mon visage.
J'ai toujours eu confiance en mes frères, en leur détermination et en leur ingéniosité.

Les gardiens, prêts à tout pour maintenir l'ordre et empêcher toute tentative d'évasion, s'arment de pistolets et de bombes lacrymogènes avant de se ruer dans la direction de mon gang.
Mon cœur bat la chamade alors que je marche furtivement pour me rendre auprès d'eux.
Six des membres du gang se ruent à leur tour sur les gardiens, tandis que l'un de mes confrères se précipite vers moi. Je reconnais immédiatement la carrure de Ross.

– Bah alors, mon frère, tu pensais qu'on ne viendrait pas, hein ?

Je peux l'apercevoir me faire un clin d'œil grâce à l'ouverture de sa cagoule.

– Tu peux pas savoir à quel point je suis heureux de te revoir, ma putain de tête à claque préférée !

– On aurait aimé venir avant, mais il fallait un plan en béton. Il est avec toi, le p'tit blond ?

Je hoche la tête et fait signe à Zack de s'approcher.

– Ouais, c'est Zack.

– Ok, en voiture tout le monde dans ce cas !

Les cris et les bruits de coups résonnent dans la cour de la prison, créant une atmosphère chaotique et intense.
Moi et Zack nous dépêchons de monter à l'intérieur de la Mercedes alors que Ross fait signe aux autres de partir.
Les membres du gang se regroupent, se protégeant les uns les autres, et réussissent à prendre le dessus sur les gardiens.
Dans un dernier effort, ils nous rejoignent à l'intérieur de la voiture.

– Owen, faut démarrer, on doit pas traîner !

Ah, la douce voix de Memphis. Il m'a bien manqué celui-là !

La voiture démarre en trombe et je retiens ma respiration en voyant le portail qui commence à se refermer.
La sueur coule le long de mon front, le moteur ronronne d'excitation alors que nous nous préparons à notre évasion audacieuse de la prison. Le portail de la prison se referme lentement devant nous, comme une mâchoire d'acier prête à nous dévorer si nous n'agissons pas rapidement.
Je regarde droit devant et l'adrénaline pulse dans mes veines. Je jette un coup d'œil à mes complices, leur détermination se lit dans leurs yeux. Ils ont la rage, la rage de m'extirper de cette prison dans laquelle je croupis depuis un an, dans laquelle j'ai souffert.

– Ça va pas passer, Owen !

S'écrie Aiden.

– Si, ça passe.

Rétorque Owen, sûr de lui.

Il appuie sur l'accélérateur, la vitesse du véhicule nous scotche littéralement à nos sièges. Les regards de mes confrères et moi se croisent, aucun de nous ne semble sûr de l'issue de tout ça.

Le suspense persiste jusqu'au dernier moment, mais finalement, la voiture parvient à quitter les lieux avant que le portail ne se referme, bondissant hors de la cour et manquant de se faire coincer entre les barreaux en acier, ressemblant à des dents.
Je laisse un cri de joie franchir la barrière de mes lèvres alors que mes frères me checkent chacun à leur tour.

Alors que la voiture s'éloigne, de plus en plus loin de la prison, je regarde en arrière une dernière fois.
Pendant que nous roulons, je remarque que la circulation est chaotique, énormément de bouchons bloquent la route.

– C'est quoi, cette circulation de merde ? Ça bloque de partout, on dirait Reece quand il va au chiotte après un couscous de sa mère.

Reece retient un rire et me fixe après que j'ai terminé ma phrase.

— Hé, comment tu parles du couscous de Maman, toi !

– C'est pas ma faute si elle est aussi douée en cuisine que moi je suis honnête.

Je ricane alors que Reece lève les yeux au ciel, un léger rictus au coin des lèvres.

Owen semble concentré sur la route, mais nous répond tout de même.

– C'est à cause du mariage de la fille des Davis, encore une cérémonie hors de prix, remplie de faux culs.

Mon sang ne fait qu'un tour et l'espace d'un instant, ma respiration se coupe.

Sabie... Va se marier ? Mais d'où ça sort cette connerie ?!

– Owen ! Emmène-moi à ce mariage, je sais que ça paraît complètement insensé et je promets de tout vous raconter un jour, mais il faut que j'y aille !

– Say less. Direction l'église, les enfants.

PDV Sabie :

Connor et sa famille semblent absolument ravis de cette union. Ça en est à vomir...
Devoir dire oui à cet homme que je méprise du plus profond de mon être fut certainement la chose la plus horrible de ma vie, après ma déchirante séparation avec Alec.

Je pleure toutes les larmes de mon corps, mais ce ne sont pas des larmes de joie.
Ma poitrine me fait si mal que j'ai l'impression d'imploser, et mon corps entier a la tremblote.
Mon regard lance des appels à l'aide à tous les gens présents dans l'église, et pourtant, tout le monde décide de jouer la carte de l'aveugle.
Mes yeux embués par les larmes se posent à nouveau sur le prêtre, il s'apprête à seller notre union, et je ne peux plus rien y faire.

– Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais.

Mes parents ainsi que leur entourage sont si vieux jeu, je pensais que cette phrase n'existait plus. Si seulement quelqu'un pouvait avoir la présence d'esprit d'empêcher ce désastre grâce à cette phrase. Pitié, Seigneur, aidez-moi...

La porte de l'église s'ouvre violemment, créant une bourrasque qui vient me retirer mon voile.
Je sursaute et tourne rapidement la tête vers l'entrée de l'église et reste sans voix.

– Je m'y oppose.

Cette voix... Ce visage... C'est...

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