Chapitre 20 : Entraide
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Effrayée, je marche à reculons tandis que mes parents n'ont aucune réaction face aux menaces de Connor.
Je suis submergée par une vague de stress et de peur, et je ne sais pas comment y faire face.
Les obstacles de la vie deviennent maintenant des montagnes infranchissables. Sans Alec à mes côtés, comment vais-je faire pour faire cesser tout cela ? Pour annuler ce mariage arrangé
Je ressens à nouveau cette boule dans l'estomac. Elle grandit de plus en plus, me rappelant que ça ne va pas.
Les pensées négatives s'insinuent dans mon esprit, je me sens seule, trahie, incomprise, prisonnière.
Connor s'arrête juste devant moi, le regard inondé de haine et les poings tremblants.
– Ton chien de garde n'est plus là pour te défendre, à présent.
Affirme Connor, d'un ton condescendant et méchant.
– Il reviendra auprès de moi, je le sais, il sortira de prison.
– Ah ! J'aimerais bien voir ça !
– Il est fort, persévérant et bien plus malin que vous tous réunis. Vous n'êtes pas au bout de vos peines avec lui.
Connor se sent piqué à vif par mes propos et m'attrape violemment le poignet.
– J'en ai assez de ton insolence ! Je suis ton fiancé, tu me dois respect et soumission !
Je me dégage de sa poigne en retirant violemment mon bras et lui crache au visage.
– Sabie ! Excuse-toi, immédiatement !
Me hurle mon père.
– Plutôt mourir.
Connor laisse échapper un rire en m'écoutant, il ne semble pas me prendre au sérieux.
– Laissez, M. Davis. Elle finira par montrer respect à son fiancé, j'y veillerai.
Ma mère m'escorte jusqu'à la table et nous nous asseyons tous ensemble, sans un mot.
La table est somptueusement dressée, éclairée par des chandelles.
Connor s'assoit à une extrémité de la table et me fixe sans arrêt, ce qui me met extrêmement mal à l'aise.
Mes yeux sont baissés et mes mains tremblantes.
– Chérie, tu es resplendissante ce soir.
S'exclame Connor avec un sourire satisfait.
– Merci, ta gentillesse me submerge.
Je dis bien évidemment cela sur un ton ironique.
Connor lève un sourcil, amusé par l'ironie dans ma voix.
– Tu ne te laisses pas flatter facilement.
– Le seul de qui j'accepte les compliments n'est pas à table avec nous ce soir. À mon grand regret.
– Ne pense plus à lui, je suis celui qu'il te faut.
– Non, Connor. Tu n'es pas celui que j'aime, tu n'es qu'un manipulateur, un enfant pourri gâté qui ne supporte pas qu'on lui dise non. Mais laisse-moi te dire une chose : jamais, au grand jamais, mon affection ne t'appartiendra. Tu peux prendre ma liberté, tu peux prendre ma joie, tu peux me donner ton nom, mais tu n'auras jamais mon cœur.
Plus personne, pas même mon père, n'ose parler après ma déclaration.
PDV Alec :
Il est maintenant l'heure du repas de midi, encore un repas immonde, je présume.
Je m'avance avec Zack dans la cafétéria de la prison, où les autres détenus, tous vêtus de l'uniforme orange, s'échangent leurs meilleures blagues et anecdotes personnelles.
Les murs de la cafétéria sont blancs et uniformes, les tables sont semblables à celles des cantines de lycée, c'est-à-dire moches.
Le sol est taché de nourriture et de crasse, une odeur de bouillie flotte dans l'air venant me piquer désagréablement les narines.
Je prends ma place dans la file d'attente et regarde de loin le plateau repas du jour.
En entrée, une salade de concombre, en plat principal, une bouillie assez étrange, elle semble contenir diverses choses, notamment de la viande hachée, des pommes de terre en dés et des oignons. Et pour finir, le dessert, un flan industriel.
C'est bien, au moins je ne risque pas de grossir avec cette merde.
Vient enfin mon tour de pendre mon plateau-repas, je prends également un verre d'eau et m'engouffre dans un coin de la cafétéria avec Zack, qui décide visiblement de manger en ma compagnie.
Qu'est ce que j'donnerai pas pour partager ce repas avec Sabie, je me sens tellement vide, j'ai l'impression qu'il me manque une partie de moi. J'essaye de garder la face, mais elle occupe toutes mes pensées.
Je m'assois et à peine Zack prend le temps de poser son plateau, qu'un homme imposant s'avance devant lui, d'un air intimidant.
– Donne ton plateau ou bat-toi.
Zack l'écoute et soupire.
– J'ai promis à ma copine de ne plus me battre avec toi. Elle en a marre de me voir recouvert de bleus.
Zack est assez musclé comme gars, mais l'individu qui se tient devant lui semble avoir plus d'expérience dans le domaine du combat.
Il s'écarte pour laisser l'autre détenu prendre son plateau, mais je ne l'entends pas de cette oreille.
Je me lève et le défie du regard.
- Tu crois pas que t'a passer l'âge de raquette tes camarades ?
J'insiste du regard sur lui. L'individu fronce les sourcils.
– Tu te prends pour qui, le nouveau ? Ici, tu n'es encore personne.
– Par ce que tu penses être quelqu'un, toi ? Tu crois me faire peur ?
– Alec, t'inquiète, mon gars, laisse tomber.
Ajoute Zack.
– Tu ferais mieux d'écouter le p'tit blondinet, clochard.
Mon cœur se met à battre plus rapidement, mes muscles se tendent et un sentiment destructeur et dévastateur m'envahit : la colère.
– Tu sais ce qu'il te dit le clochard ?
Une vague d'adrénaline traverse mon corps en fixant mon adversaire.
Je le regarde avec une intensité féroce, les sourcils froncés. Je peux maintenant sentir la tension électrique qui règne entre nous. Les autres détenus nous fixent et commencent à faire leurs paris sur le vainqueur.
Le premier coup est donné. Un uppercut rapide et précis, esquivé de justesse. Je riposte instantanément avec un direct du gauche, qui frappe violemment son épaule. Il grimace et son visage se déforme de douleur, mais il ne se laisse pas démonter. Il contre-attaque avec une série de crochets rapides, que je réussis à parer avec agilité.
Nos poings s'entrechoquent avec force et brutalité, j'arrive parfois à esquiver, parfois la douleur physique s'empare de moi et m'avertit que je viens de me faire cogner.
Mais je me refuse le droit de laisser tomber.
Je suis complètement absorbé dans ce combat et même les cris de surprise de Zack ne parviennent pas à me déconcentrer.
Je suis à bout de souffle, mais réussi à placer un crochet du droit dévastateur. Mon poing percute violemment la mâchoire de mon adversaire, et il s'effondre sur le carrelage de la cafétéria. Le silence envahit la cafétéria, les autres détenus me regardent avec un mélange de peur et d'admiration.
— Qu'est-ce que c'est tout ce raffut ?!
La voix d'un des gardiens résonne dans la pièce, alors que j'observe le détenu se lamenter par terre pendant qu'il saigne.
– Ils ne savent même pas se tenir ! Je vous ai dit de les surveiller, bande de feignants ! Et qui va devoir expliquer ça au patron ? Bah, c'est ce brave Larry, qui passe son temps à réparer vos conneries !
Ajoute un autre gardien qui m'éloigne du lieu de combat.
– Il m'a cherché.
Je mets mes mains dans les poches et m'adosse au mur blanc.
– J'en ai rien à foutre, recommence une seule fois et c'est l'isolement qui t'attend.
– L'isolement, une prison dans la prison, en gros.
– C'est ce qu'on te réserve si tu continues à jouer les caïds.
Rétorque le gardien.
– Si vous croyez que c'est ça qui va me dissuader de botter le cul de ceux qui m'emmerdent, vous ne me connaissez pas encore assez.
Je refuse de me laisser marcher dessus.
Je refuse d'abandonner.
Je refuse de craquer avant que les gars ne soient venus me chercher.
Le gardien finit par partir et, avec l'aide de son collègue, il conduit le détenu blessé dans sa cellule, afin qu'il se remette sur pied.
Zack s'approche de moi, encore abasourdi.
– Alec, je ne sais pas comment te remercier.
– Je ne pouvais pas te laisser te faire maltraiter comme ça, on est dans le même bateau après tout.
Je lui adresse un rictus qui vient incurver un coin de mes lèvres.
– Quand il s'est approché de moi, j'ai vraiment cru que j'allais me faire déglinguer la tronche.
C'est incroyable comment un gars aussi musclé que Zack flippe de cette façon face à un neuneu pareil.
– Tant que je serais là, personne ne te déglinguera, mon pote.
– La prison est la plupart du temps un endroit difficile, mais avec un ami comme toi, ça rend les choses un peu plus supportables.
– On se sortira de cette situation ensemble.
– Ah, oui, ton fameux plan secret !
J'acquiesce et fait quelques pas dans la direction de mon nouvel ami.
– Huh hun, crois-moi, on s'en sortira.
– Avant toute chose, je veux que tu m'apprennes à me défendre comme ça !
Je ricane et lui donne une tape sur l'épaule.
— Aller, au boulot !
C'est fou ce que Zack me rappelle Aiden, peut-être est-ce pour ça que j'ai autant envie de l'aider.
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