Chapitre 11 : Moment d'égarement ?
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Nous sommes arrivés à l'entrée du quartier Montfavet. À en juger par les immeubles en piteux état,les rues malpropres, et les nombreux tags sur les murs des habitations et magasins, ce gang a totalement pris possession des environs.
Owen pose sa main sur mon épaule et me fait signe de regarder droit devant, ce que je fais.
Je plisse un peu les yeux et regarde en direction de la sombre ruelle qui est là, juste devant nous.
Cet endroit me fait remonter quelques souvenirs de Londres, les quartiers malfamés dans lesquels j'ai traîné durant de longs mois.
Tout au bout de cette obscure ruelle, je distingue, non pas sans mal, six silhouettes qui se tiennent debout et nous fixent, immobiles dans l'ombre.
Des silhouettes d'hommes qui semblent avoir dans la vingtaine, mis à part leur chef qui se tient devant eux, lui semble avoir plus proche de la trentaine.
Les cinq membres se regardent à tour de rôle avant d'insister du regard sur leur chef, attendant probablement le signal pour passer à l'attaque.
Pour l'instant, le chef se contente de nous fusiller du regard, et j'ai bien peur que cette battle de regard ne mette Owen davantage de mauvais poil, lui qui déteste perdre son temps.
Il est difficile d'en être sûr, mais ils ont l'air de tenir des armes dans leurs mains, une arme à feu pour le chef ainsi que ce qui s'apparente à des matraques pour les cinq suiveurs.
Ces gars portent des sweat-shirts à capuche noirs,des pantalons de survêtements assez larges, et protègent leurs mains avec des gants gris anthracites.
J'examine mes confrères du coin de l'œil, ils ont tous l'air disposés à se battre, sauf Aiden, il est planté sur place et je peux sentir son angoisse rien qu'en regardant ses bras qui tremblent.
Il essaye de dissimuler ses tremblements en mettant ses mains dans ses poches mais il ne peut rien me cacher. Je sais qu'il a peur que le schéma de son frère se reproduise avec l'un d'entre nous.
Aiden a toujours eu un véritable don pour les braquages et l'intimidation, mais son traumatisme est trop puissant pour faire face à un règlement de compte aussi musclé, car oui, il est clair et limpide que ça ne sera pas beau à voir.
Je perds patience et m'adresse directement à nos adversaires.
- On va pas y passer la nuit, bougez votre cul qu'on vienne régler nos comptes.
Owen ricane.
- Doucement, mon frère, laisse les venir à nous.
Le chef du gang adverse se décide enfin à agir et nous hurle dessus avec irritation.
- Vous savez que vous êtes sur le territoire des Ravagers ? Nous n'aurons aucune pitié à vous éliminer.
Je me retiens de rire, mais croise le regard amusé de Reece, ce qui me fait donc craquer.
Cette situation où vous ne devez absolument pas rire,puis vous croisez le regard de ce fameux pote et c'est le début de la fin pour vous deux, et bien nous y sommes. Heureusement, je reprends mon sérieux en un claquement de doigt.
- Ce n'est pas la peine de jouer les colosses, d'ici peu ça sera à peine si cette ville se souviendra de votre nom.
Je lance cette pique qui rend le chef adverse particulièrement nerveux.
Tellement nerveux qu'il en perd visiblement sa repartie. À moins qu'il n'en ait jamais eu.
Il fait exactement la même tête qu'un enfant à qui je viendrai de voler sa sucette, comme c'est amusant et minable à la fois.
- Et ça veut dire, quoi ces menaces ?!
- Et bah,c'est pire que ce je que pensais... Ton cerveau est un peu comme les bureaux de la sécurité sociale... rarement ouvert.
Mes partenaires de crime émettent des rires étouffés suite à mon intervention, mais nous reprenons rapidement notre sérieux quand Owen charge son pistolet et le pointe dans la direction de l'autre gang.
Il n'en faut pas plus pour qu'ils passent à l'action et se ruent vers nous, et nous faisons de même.
Owen vise et tire dans la jambe de l'un d'entre eux,ce qui met leur chef dans une rage folle.
Ce dernier se précipite vers Aiden par derrière et pose son pistolet sur sa tempe.
Je contracte ma mâchoire et ne lâche pas du regard l'homme qui scrute chacun d'entre nous avec un sourire narquois.
La rage monte en nous sept alors que notre plus jeune recrue se fait littéralement prendre en otage sous nos yeux.
Aiden semble peu rassuré, mais garde tout de même son calme. Je peux sentir la peur qui s'immisce dans son corps et lui glace les veines.
Vahé et Memphis dégainent leurs pistolets et font quelques pas en avant, mais je les arrête et baisse leurs armes. Agir de cette façon conduirait inévitablement à la mort de notre ami.
- Pas de geste brusque, les mecs, faites moi confiance.
À contrecœur, ils m'obéissent et reculent en baissant leurs pistolets.
Alors que l'homme tient toujours Aiden en joue, Owen incline sa tête dans ma direction et me chuchote.
- Tel que je te connais, tu as un plan. Je me trompe ?
- Tu ne te trompes jamais.
Je me tourne lentement vers mes confrères et leurs chuchote mon plan.
- Reece, est ce que t'as une bouteille en verre sur toi ?
- Heu,ouais... ? Dans mon sac de sport où je garde les billets et les balles, j'y range toujours une bouteille d'alcool pour fêter les braquages réussis.
Me répond Reece, étonné de ma question dans un moment pareil.
- Alec,tu penses à quoi mon frérot ? Je jurerai que tu mijote un truc.
Me questionne Memphis.
- Tu crois pas si bien dire.
J'ouvre à peine la valise que j'avais déposée à mes pieds de sorte à ne pas me faire remarquer par le gang adverse, et en sort très discrètement une mèche en tissu que je montre à mes camarades.
Quand nous étions à Londres, pour nos anniversaires nous n'avions pas de bougies, cependant, les cocktails Molotov faisaient office de feux d'artifices. Alors nous gardions toujours des mèches en tissus sur nous.
- On va leur allumer la gueule à ces p'tits cons.
Un sourire digne d'un génie du mal apparaît sur mon visage.
- Mec tu es un putain de génie. Tu es complètement fou. Mais tu es un génie.
Affirme Vahé avec excitation.
- Passe moi ta bouteille Reece, faut qu'on sorte rapidement Aiden de cette position délicate.
Reece utilise sa veste pour cacher ce qu'il est en train de faire, saisit sa bouteille en verre et me la met dans la main.
J'équipe la bouteille avec la mèche en tissu et plonge mes doigts dans ma poche de pantalon pour attraper mon briquet, je crois dur comme fer en mon plan, mais je vois l'inquiétude sur le visage de Ross.
- Tu sais que si tu te loupe, c'est toi qui crame ?
- J'suis bien trop froid pour brûler.
Je me tourne avec la rapidité nécessaire pour que nos adversaires n'aient pas le temps de réagir.
Je leur adresse un regard noir alors que j'allume la mèche en tissu et jette rapidement la bouteille en pleine direction du chef.
Le feu commence à grandir sur cette mèche, les flammes dansent avec légèreté, ainsi que distinction, tandis que les premières étincelles s'en échappent.
Le chef du gang adverse ne s'attendait pas à cela et baisse son arme tandis que je me jette littéralement sur Aiden pour l'écarter de la trajectoire du cocktail Molotov.
J'entends des cris de détresse, ceux du chef rival qui s'enfuit, en criant diverses injures alors que son pantalon prend feu.
Rapidement, le reste de son gang prend la fuite vers un autre quartier ,humilié.
Aiden me regarde avec de gros yeux alors que nous sommes toujours au sol,il a les yeux complètement exorbités, serait t'il entrain de se réincarner en merlan ?
- Bah quoi ? Tu veux ma photo ?
- Tu m'as sauvé la vie, mon frère...
- J'aurais jamais laisser mon brother préféré se faire descendre.
Je l'aide à se relever, heureusement il n'a rien, même pas une seule égratignure.
Moi, en revanche, je ressens une vive douleur à la lèvre.
Je passe mon doigts dessus et un filet de sang rouge écarlate s'en dégage, je me suis fait une belle cicatrice.
PDV Sabie :
Je quitte le sommeil peu à peu, dommage, cette sieste fut divine.
Mon corps se réveille en douceur alors que je me relève, mes muscles sont complètement détendus et revigorés grâce à cette parenthèse de détente.
Je m'étire avec douceur, presque déçue d'avoir terminée de dormir, au moins cela m'as permis de ne pas penser au fait que je suis à pieds joints dans la situation d'un amour impossible.
- Alec, tu n'imagine même pas à quel point j'ai bien dor... Alec ?
Je toise la chambre d'hôtel,Alec n'est clairement pas à l'intérieur.
Je sais qu'il devait partir fumer une cigarette avec un ami, mais je ne sais pas exactement combien de temps j'ai dormi.
Je me frotte les yeux et vérifie l'heure sur l'horloge, il est presque 13h00.
- Il devrait être rentré depuis un long moment...
13h35
Je fais les 100 pas dans la chambre,morte d'inquiétude.
Pourvu qu'il aille bien, pourvu que mon père n'ait pas découvert la supercherie, pourvu qu'il n'ait pas profiter de mon sommeil pour partir ou quitter la ville...
Une véritable tornade de pensées et questions se forme dans ma tête, mon coeur bat si fort que ça en devient douloureux.
Et c'est à ce moment qu'il rentre,avec un visage complètement froid et une cicatrice le long de sa lèvre.
Je me précipite vers lui et claque la porte après qu'il soit entré.
- Alec ! Est ce que... Ça va ?
- Pourquoi ça n'irait pas ?
- Tu saigne...
- Oh. C'est rien ça, juste une coupure de rien du tout.
- Que s'est il passé ?
- Un truc tout con, un verre ébréché dans lequel j'ai bu.
- C'est moche, comme blessure...
- Je sens rien du tout, pis ça cicatrisera tout seul.
J'affiche une mine inquiète et examine de plus près cette plaie, c'est assez profond.
- Assis toi sur le lit, je vais désinfecter ça...
- C'est pas la peine j'te jure.
Je ne l'écoute pas et m'engage en direction de la salle de bain. J'entre dans cette dernière alors qu'Alec râle derrière moi pour m'empêcher d'y aller.
J'arrive au niveau du placard mural de la salle de bain et attrape un désinfectant avec une compresse stérile bien emballée dans un sachet que je viens déchirer.
Je me tourne et retrouve Alec derrière moi, ce dernier s'assoit sur le meuble près de l'évier et me reluque du coin de l'œil.
- J't'avais dit que c'était pas la peine.
Je m'approche de lui et secoue le spray désinfectant pour remuer le produit.
- Arrête de râler beau brun, t'es mieux quand tu sourit...
Un rictus apparaît sur son visage, ce qui me fait un peu plaisir je dois bien l'avouer.
- Bon vas y, fait moi ton truc qu'on en finisse avec l'instant Grey's anatomy.
- Ça risque de piquer un peu, pardon.
J'asperge sa blessure de produit mais étrangement, il ne grimace même pas.
Tout ce qu'il fait, c'est alterner entre regarder ma main puis mes yeux, sans bouger d'un millimètre.
- C'est fou quand même.
- Quoi donc, monsieur Haven ?
Ce sarcasme respectif entre nous deux est très plaisant et me donne un peu d'espoir pour la suite.
- Jusqu'à maintenant,j'avais encore jamais remarqué que tu retrousses ton nez quand t'es concentrée.
- A vrai dire, je suis rarement concentrée.
- Comme si ça me surprenait.
J'appuie légèrement la compresse sur sa plaie, il ne réagit toujours pas. La douleur semble être un mot inconnu à son vocabulaire.
- Je t'aime bien mieux quand tu est tout calme et doux comme ça..
Ces mots sortent tout seuls de manière naturelle, mais il est vrai que de le voir si docile est surprenant mais pas déplaisant.
- Et moi j't'aime bien mieux quand tu fermes ta gueule.
Il resserre ses jambes autour de ma taille et utilise cette pression pour me coller contre lui, avant de seller ses lèvres aux miennes pour se laisser aller à un baiser enflammé.
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