Chapitre 72

NDA : Je vous conseille de lire le chapitre avec la musique !

***

PDV Julia

/!\ Ce chapitre risque d'être très violent et choquant. Âmes sensibles s'abstenir. Je tiens à vous prévenir. /!\

Flashback université...

Voilà un an que je vis... Non pas un rêve éveillé, mais un cauchemar éveillé. Un cauchemar éveillé, et gardé en secret au fond de moi.

Je veux vous demander quelque chose... Après que Jamie, mon petit copain et premier amour, m'ai frappé, qu'aurai-je du faire ?

Le quitter, oui c'est sûr, mais maintenant, je vais vous dire, qu'est-ce que moi j'ai fais ? Je suis resté avec lui, avec en mon cœur, l'espérance que tout ceci n'était qu'un coup de colère, et que j'avais tout mérité. Que tout ceci n'allait plus recommencer enfaite.

J'étais, et suis encore naïve.

Cet espoir en moi, ne m'a toujours pas quitté, même après une autre année avec lui. Sûrement la pire.

Jamie, après ce jour, n'a plus jamais cessé de me violenter et insulter. Au début, c'était moins grave que le poing et la claque qu'il m'avait donné la première fois. C'était plus... Des bousculades, des insultes, ou des ongles dans la peau, et tout ça, juste lorsqu'il était énervé. En soit, rien de fou par rapport à maintenant.

Maintenant, c'est cent fois pire. Ses crises de colère ne sont même pas fréquentes, elles sont quotidiennes. Chaque jour, habituellement en fin de journée, nous nous retrouvons dans la cabane, même si ça ne change pas vraiment d'avant puisque même lorsqu'il n'était pas violent, nous faisions ça. Nous nous retrouvons, généralement pour que ça finisse avec une blessure sur moi. J'ai l'impression que notre relation n'est même plus basée sur les sentiments, mais plus par ce stupide lien que j'essaye de maintenir depuis un an.

Mais cet espoir, certes très infime -mais suffisant pour ne pas le quitter, est la plupart du temps nourri par les câlins, les bisous et les excuses qu'il me fait après m'avoir violenté. J'ai toujours l'impression, qu'après ses marques d'attention, tout finira, mais bien sûr, ça ne cesse jamais... En tout cas, je serais toujours là avec lui, car je sais pertinemment que tout cessera à un moment, et que nous retrouverons notre habituelle et magnifique relation...

Enfin, tout ça c'est ce que je croyais avant que tout ne dérape.

***

Je rentre de l'université, et comme d'habitude, je ne rentre pas chez moi, mais vais plutôt vers la cabane. Je sais très bien dans quel état se mettra Jamie si je ne le rejoins pas là-bas.

Je passe la passerelle, et entre dans la cabane. Cet endroit... Je ne le trouve plus aussi paisible qu'au début. C'est normal aussi, c'est toujours ici, et presque jamais autre part que Jamie se défoule sur moi.

Je marche doucement, par peur que Jamie soit là. Enfin non, il ne faut pas que j'ai peur de lui hein, c'est stupide. Lorsque je constate qu'il n'est pas là, je me pose sur un petit pouf en retirant ma veste et mon sac. Je laisse mes pensées s'évader lorsque mes yeux se posent sur la guitare de Jamie. Je l'attrape, et mes yeux retombent sur la petite gravure dessus : J + J.

C'est vrai que dans l'université, notre couple est appelé le couple JJ. En parlant de l'université, je n'ai presque plus d'amis... Lydia et moi nous sommes éloignés. Elle a bien vu que quelque chose n'allait pas, et lorsqu'elle a constaté que je ne lui dirais rien, notre liens si précieux c'est fissuré. Après, avec Théo, il est souvent au travail, ou au sport. Je ne le vois que très rarement puisque moi aussi je passe mes journée à l'université et avec Jamie. Et heureusement, parce que je trouve ça pratique lorsque j'ai des bleus ou autre sur le visage : Il ne les voit pas.

La porte de la cabane s'ouvre soudainement dans un fracas. C'est Jamie.

Je sursaute et lève la tête vers lui. Bon, je sais déjà comment va se finir la soirée. Il s'avance rapidement vers moi, en colère. Il m'attrape violement le bras, et me tire pour que je me lève. Il resserre sa poigne sur mon bras en me fusillant du regard.

- C'est quoi ces rumeurs hein ?! crie-t-il.

Je fronce les sourcils.

- Qu-quoi ?

- Y'a des amis-... Ou plutôt des garçons qui racontent que "la petite copine d'Evans traîne beaucoup avec un certain Yann Boham" ! Déjà que j'ai une réputation de merde, tu rajoutes de l'huile sur le feu ?! Et là, ce n'est même pas ça le problème, depuis quand t'ai-je autorisé à traîner avec un autre que moi ?! Tu me trompes avec lui, c'est ça ?!

Il lève la main vers moi, et je m'empresse de me justifier.

- Non ! Je ne te trompe pas ! C'est juste un de mes camarades en anglais approfondi !

- Un camarade ? Ouais mon cul surtout !

Enfaite, je dois avouer qu'il est un peu plus qu'un camarade. Il est extrêmement gentil, et lui aussi, a perdu ses deux parents, un peu comme moi. On discute beaucoup, et c'est vrai qu'il arrive à me faire oublier mes problèmes avec Jamie le temps d'un instant. Mais bien, sûr, je ne lui rien de tout ça si je ne veux pas me prendre sa main dans la face.

- Les gars ont dit qu'il leur avait avoué qu'il ressentait un truc pour toi ! Tu vas pas me dire que tu n'étais pas au courant ?!

Oh. Quoi ?! Yann, ressentir un truc pour moi ?! C'est de la folie !

- Mais non ! Il ne ressent rien pour moi, je le saurais sinon !

- Bah tu sais quoi, on va se dire un truc pour être quitte : Tu ne t'approche plus de lui, ok ?! Jamais !

Mon cœur se tord. Et voilà que je perds mon dernier et seul ami.

- Mais quoi ?! Il ne se passe rien entre nous Jamie t'es bête-

Je me coupe. Et merde...

Comme je m'y attendais, sa main s'écrase sur ma joue. Je l'ai bien mérité. Je tombe au sol, et alors qu'il souhaite m'en refoutre une, je crie :

- D-désolé ! Tu n'es pas bête, c'est moi qui le suis ! Je ne traînerais plus jamais avec Yann, je te le jure !

Je lève la tête vers lui, et vois qu'il semble peser le pour et le contre. Il finit par laisser tomber sa deuxième claque, et baisse sa main.

- T'as de la chance Jones. Je te revois encore une fois avec lui, et tu le regretteras amèrement. Je suis le seul dans ta vie Julia, moi et personne d'autre. Dis-le.

- T-tu es le seul dans ma vie, toi et personne d'autre...

Un sourire prend place sur son visage, et il se baisse à ma hauteur pour me prendre dans ses bras.

- C'est bien, je t'aime, roucoule-t-il.

- M-moi aussi...

***

Je sors de mon amphithéâtre. Voilà une semaine que j'ai coupé les ponts avec Yann, je ne l'ai même pas prévenu... J'ai de la peine pour lui, lui qui n'a jamais rien demandé. Avec Jamie, ça va déjà mieux, même si notre "routine" n'a pas changé.

J'ai enfin finis les cours pour aujourd'hui, et il est 17h00. Je sors de l'université, seule puisque je n'ai plus Lydia, ni Yann. Lorsque je piétine le sol, dehors, une pluie battante me tombe dessus. Gé-nial.

Je sors mon téléphone afin d'appeler Jamie pour qu'il vienne me chercher, parce que je ne me vois pas vraiment marcher dans la pluie puisque je n'ai pas le permis.

- Hey... Euh, besoin d'aide ?

Je me retourne soudainement. Merde... Yann se trouve devant moi, légèrement gêné. Ça fait une semaine que j'ai arrêté de lui parler, le pauvre ne doit rien comprendre.

- Ah euh...

Maintenant qu'il se trouve devant moi, je ne sais pas trop si je dois me montrer froide ou non. Je n'aime pas être méchante avec les autres, surtout s'ils ne m'ont rien fait. De plus, même si Jamie m'a déconseillé fermement de le voir -ce que je trouve stupide puisque nous ne sommes qu'amis, je suppose qu'il mérite au moins de bonnes explications. Je l'aime vraiment -en ami, et ça me fait de la peine de le voir ainsi. Et en plus, il pleut, et je pense qu'il pourrait me ramener en voiture, chez moi et pas devant la cabane, parce que si Jamie me voit avec lui, ça va barder.

- Euh, je n'ai pas vraiment de voiture, et il-

- Je peux te ramener, me propose-t-il avec un sourire

Je lui rends son sourire, et il ouvre son parapluie dans lequel je me couvre avant d'aller vers sa voiture. J'essaye néanmoins de rester assez distante, physiquement comme mentalement de lui, parce que n'oublions pas que j'enfreins les règles.

***

Nous arrivons devant chez moi. Je sors de la voiture, et il en fait de même. Je me retrouve dans la pluie, mais heureusement, Yann et son fidèle parapluie viennent à ma rescousse. Il se place un peu trop... Près de moi, et j'essaye de reculer, mais le parapluie ne me le permet pas.

- Hum Yann...

- Oui Jul' ?

- Il faut... Enfin... Mon copain n'aime pas vraiment la relation que nous entretenons, et il veut que je... M'éloigne de toi... Alors, je pense qu'on va en arrêter là...

Je baisse les yeux alors qu'il lâche un petit ricanement. Il passe son doigt sous mon menton, et me fait relever la tête vers lui. Il plante ses yeux dans les miens, et un instant, j'ai l'impression d'y revoir le regard amoureux de Jamie. Oh non, ne me dit pas...

- Et bien, moi je vais te répondre que ton copain n'a pas à te dicter ce que tu dois faire. Moi je... Je t'aime bien tu vois, et ce n'est pas ton copain qui va m'empêcher de rester avec toi.

Ses révélations me déconcerte. J'essaye de reculer, mais il passe son bras autour de ma taille pour me rapprocher de lui.

- Et au pire... Tout ce qu'on fait pourra rester... Secret, tu vois ?

Quoi quoi quoi quoi ?! Non ce n'est pas possible. Ne me dit pas que Jamie avait raison sur les réels sentiments qu'avait Yann envers moi. Oh putain je suis dans la merde...

- Non Yann... Y'aura rien entre nous-

Il pose un doigt sur ma bouche.

- Laisse-toi aller, et tu comprendras rapidement ce qu'est vraiment d'embrasser un gars.

- Embrasser qu-

Il me coupe en plaquant ses lèvres sur les miennes. Oh. Mon. Dieu. J'essaye de le repousser, mais ses bras autour de moi m'en empêchent. Il essaye de passer sa langue entre mes lèvres, lorsque soudainement, j'ai l'impression de voir une silhouette derrière Yann. Une silhouette d'homme. D'homme aux cheveux noirs.

Je me pétrifie de peur. Je repousse cette fois-ci brutalement Yann, qui paraît déconcerté lorsqu'il se détache de moi. Je regarde derrière lui, mais il n'est plus là.

Ne me dis pas que c'était Jamie... Non j'en suis sûre, c'était lui. Je ne suis pas dans la merde, je suis juste morte. Des larmes me montent aux yeux, alors que Yann s'approche rapidement de moi, apparemment affolé.

- J-Julia ?! Je suis vraiment désolé, je pensais que tu le voulais toi auss-

- Mais comment as-tu osé ?! hurlai-je, plus pour moi que pour lui. Je vais faire comment maintenant moi... Je suis morte.

- Mais non Julia, ton copain saura rien. Si tu ne veux rien de plus, bah tan-

- Dégage d'ici ! Maintenant !

Il fronce les sourcils en écarquillant les yeux.

- Quoi mais-

- Dégage ! Tout est de ta faute !

Il ne demande pas plus son reste, et s'en va rapidement vers sa voiture, me laissant seule dans la pluie. Je grelotte, et mon corps est secoué de spasmes de peur alors que je m'imagine ce que Jamie me réservera lorsque nous nous reverrons. Il a vu Yann m'embrasser, je suis morte.

Je pars ensuite vers l'appart, mais en chemin et sous la pluie, je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je le sors et lis le message que je viens de recevoir :

Viens de suite à la cabane. Maintenant
Jamie

Un frisson d'effroi parcourt mon corps. C'est alors d'un pas robotique que je me dirige vers le quartier de Jamie. Vous allez sûrement penser que mon comportement est stupide, que je ne fais que me jeter dans la gueule du loup, mais je sais pertinemment par expérience que si je ne vais pas le rejoindre, la fois où on se reverra, les conséquences seront pires.

Lorsque je passe la passerelle, mon cœur bat à mille à l'heure. Je pénètre dans la cabane, et je me fige lorsque ce que je vois en premier, c'est Jamie, dos à moi. Je croise les doigts dans mon dos, en espérant qu'il ne me donnera qu'une claque, voire un coup de poing, ou même un coup de ceinture, comme d'habitude.

Je referme la porte derrière moi, et il se tourne lentement, tellement lentement que c'en devient terrifiant, vers moi. Il s'avance ensuite vers moi, le regard de marbre et glacial. Je recule mais me retrouve plaqué à la porte. Sans un mot, il me fout son poing dans la figure. Ça va, je m'attendais à pire.

Je tombe à terre, des larmes de douleurs coulant sur mes joues, et il m'attrape par les cheveux pour me relever, le regard noir de colère.

- Je t'avais prévenu Julia ! Je t'avais prévenu de ne pas l'approcher ! Et toi, comme la grosse pute que tu es, tu te jettes dans ses bras et le bécote ! T'es qu'une pute ! Une fille facile !

Par les cheveux, il me projette en plein milieu de la pièce. Je crie de douleur, et tombe au sol. Sans que je ne m'y attende, je le vois monter sur moi. Il m'attrape les poignets dans une de ses mains avant de les remonter au-dessus de ma tête. Il rapproche ensuite son visage rouge de colère au miens.

- Tu es à moi Julia ! Juste à MOI ! Mais tu ne sembles pas le comprendre, alors j'ai une petite idée...

Brusquement, il retire son t-shirt, ainsi que le miens. Quoi ?...

- Te frapper ne te suffit pas ? Alors je vais te montrer d'une autre manière que tu es seulement à moi.

Il retire ensuite nos deux pantalons, et je pâlis. Non il ne va pas oser faire ça quand même...

Il attrape de force ma main pour la fourrer dans son boxeur. Il fait en sorte que j'attrape son membre pour le branler. Je me débats de toutes mes forces, ne voulant pas que ça en finisse par ça... Devant ma mini rébellion, il me gifle assez fort pour me calmer. Ses mains font bouger ma main autour de son membre, et il soupire de plaisir alors que je suis prise de nausées. Jamais, au grand jamais, Jamie n'en était arrivé jusque là... C'est juste un cauchemar... C'est impossible...

Lorsqu'il se lasse de ma main, il la retire de son boxeur avant d'enlever nos derniers sous-vêtements. Ça arrive.

- Arrête ça Jamie ! Maintenant !

- Tu es à moi, juste à moi... marmonne-t-il.

Il attrape une capote qu'il enfile, et je me débats encore, de toutes mes dernières forces. Il finit par en arriver par la force, et me fout cette fois-ci son poing dans la figure. Il plaque ensuite sa main sur ma bouche et me pénètre, brutalement.

C'est. Horrible.

Des larmes coulent abondamment le long de mes joues, alors qu'il commence d'horribles mouvements en moi, tout en plongeant sa tête dans mon cou. Ses genoux tiennent en place mes jambes, alors que je crie désespérément sous sa main.

Ça ne me fait aucun bien, c'est complètement l'inverse. C'est douloureux, mentalement comme physiquement. Ses coups de reins s'accélèrent, et j'en viens même à arrêter de me débattre, à supporter cette horrible sensation. Ça va bientôt finir, c'est bientôt fini Julia... Respire...

Il finit par se vider dans le préservatif, et s'écroule sur moi. Si nous avons arrêté de coucher ensemble, c'est bien parce que je ne le souhaitais plus, et Jamie c'est toujours montré compréhensif sur ça, alors pourquoi ?

Je pleure silencieusement alors qu'il retire sa main de ma bouche, tout comme son membre de moi. Il se relève, sans même s'excuser comme il en a si bien l'habitude. Non, à la place, il part remettre son pantalon avant de disparaître derrière le mur. Je n'arrive pas à comprendre ce qui vient de se passer. Il m'a vraiment...

C'en est trop. Beaucoup trop. Je me relève ensuite, et rapidement j'enfile seulement mon sweat. Il est assez grand pour couvrir mes parties. Sans prendre la peine de remettre mes chaussures, je pars en courant et pleurant de la cabane.

Je cours désespérément vers l'appart, pleurant et criant à plein poumons. Jamais Jamie n'en était venu jusque là, et ce qu'il vient de faire, sans même pas un seul câlin ou autre, c'est cent fois pire que tout ce qu'il m'a fait durant toute une année.

En courant pieds nus et dans la pluie, je me rends compte à l'évidence : Jamie ne m'aime plus. Il ne faisait que se servir de moi durant plus d'un an en tant que défouler, et jouet sexuel maintenant. Et moi, beaucoup trop conne pour me rendre à l'évidence, je me suis accrochée à cette chose si futile. Je suis trop naïve !

En arrivant devant la porte de l'appartement, j'ouvre et entre en trombe dedans. Je ne prends pas la peine de partir rapidement dans ma chambre en feignant être trop fatiguée pour que Théo ne remarque pas mes blessures, comme j'en ai si bien l'habitude. À la place, je pars de suite vers la cuisine pour aller voir mon frère. Il cuisine, en sifflotant joyeusement.

- Bah t'es enfin rentrée toi ! T'en as pris du temp-

Il se fige soudainement en se retournant et en me voyant. Sans plus hésiter, je fonce dans ses bras, et pleure comme je n'ai jamais pleuré. Je m'accroche à sa chemise, alors qu'il me caresse le dos d'un geste hésitant... Je repense soudainement aux mains de Jamie sur moi, et repousse brutalement Théo qui paraît déconcerté.

- Juli-

Il fixe ensuite avec insistance mon visage. Il s'approche brusquement de moi, et prend mon visage entre ses doigts, l'examinant.

- C'est quoi ces bleus ?! Et cette plaie ?! Comment tu t'es faite ça ?!

Je n'arrive pas à lui répondre alors que je suis prise d'un sanglot.

- Et pourquoi tu es habillée comme ça ?! Tu t'es faite agressée ?! Parle-moi Julia, je t'en supplie !

- C'est J-J-Jamie...

Un silence prend place entre nous, seulement entrecoupé par mes sanglots.

- Jamie ? répète-t-il, apparemment incrédule.

- O-oui...

Je replonge dans ses bras.

- Il t'a frappé ?! hurle-t-il en me repoussant pour me regarder dans les yeux.

Je n'ose pas répondre, et alors qu'il prend mon silence pour un oui, il balance le saladier dans lequel il cuisinait dans le mur.

- Comment ça ?! Il t'a frappé ?! Comment ?! C'est la première fois ?! Il t'a fait quoi exactement ?!

Ses questions me brusquent, mais j'essaye d'y faire un tri pour pouvoir lui répondre.

- Ou-oui il m'a frappé, parce qu'il a vu un autre garçon que lui m'embrasser. Il m'a donné une claque, un coup de poing, et m'a tiré les cheveux.

Ses yeux s'écarquillent, et toute lueur dedans est remplacée par de la haine, pure. Il attrape d'autre chose qu'il détruit. C'est le désastre.

- Putain de putain de merde ! hurle-t-il, hors de lui. Il t'a frappé putain ! Il a levé la main sur toi bordel de merde ! Et c'était la première fois ?!

Encore une fois, je reste silencieuse en baissant la tête.

- Julia... Réponds-moi sincèrement bordel, c'était la première fois ?

Je pleure. Encore.

- Hmphnon... marmonnai-je.

Lorsque je lève la tête vers lui, je vois qu'il perd la tête.

- Ce n'était pas la première fois ? me demande-t-il d'une voix trop aiguë.

- Oui...

- Et la première, c'était quand ? continu-t-il doucement, mais hors de lui.

Je n'arrive pas à répondre. Je n'arrive pas à lui avouer que ça fait plus d'un an que Jamie me violente sans que personne ne la sache, mon frère y compris. Mais il faut bien qu'il le sache.

- Il y a un an.

Il serre les dents, et expire longuement.

- L'année dernière, et il s'y est soudainement remis aujourd'hui ? me demande-t-il ironiquement.

- Non... Non... Il n'a jamais arrêté.

C'est bon, j'ai lâché une bombe.

- Quoi ?! Tu veux dire que ça fait une putain d'année qu'il te frappe ?!

Je n'arrive plus à arrêter mes larmes de couler alors que Théo quitte la pièce pour aller dans le salon où il dévaste tout.

- Théo...

- Ça fait un an qu'il te frappe Julia ! Et tu n'as pas pensé que m'en parler aurait été judicieux ?!

Il balance une lampe dans le mur. Il faut que je me rende à l'évidence, j'ai été diablement stupide, donc je comprends vraiment sa réaction.

- Je suis tellement désolé Théo...

- Je vais le tuer, ajoute-t-il soudainement en partant vers l'entrée.

L'idée soudaine de rester seule à la maison me rentre en pleine face et je cours vers lui pour l'en empêcher, en pleurant, comme toujours.

- Non Théo ! Reste ici ! Ne me laisse pas seule ! Il va revenir !

Je ne cesse de pleurer, et devant ma folie, Théo semble se calmer. Il me prend dans ses bras en lâchant la veste qu'il allait mettre.

- O-ok... Je reste.

Je soupire de soulagement. Il se sépare de moi, et examine une nouvelle fois mon visage.

- Où as-tu mal ? Faut te soigner.

Il dit ça en m'amenant vers le canapé sur lequel nous nous asseyons.

- J'ai mal à la joue, et à la mâchoire...

Et à mon intimité.

Il hoche lentement la tête, mais la baisse de sitôt.

- Il t'a fait quoi exactement ? Je sais qu'il t'a frappé pendant une putain d'année, mais j'ai l'impression qu'il c'est passé pire aujourd'hui, surtout pour que tu finisses par rentrer habillé ainsi et par enfin me le dire.

Je baisse la tête vers mes mains. De toute façon, je n'ai rien à perdre, non ? Alors qu'il attrape une bouteille d'alcool pour mes blessures, j'ouvre la bouche.

- Il m'a violé.

Théo lâche soudainement la bouteille qui s'écrase brusquement au sol.

***

Une semaine après mon viol, je n'ai pas mis un pied à l'université. Je peux clairement le dire, cet évènement m'a traumatisé. Et encore, c'est un faible mot pour décrire l'état dans lequel je suis.

En ce jour, j'ai enfin fini par sortir de mon lit. J'ai décidé qu'il était enfin temps que je mette fin à ce cauchemar, et le seul moyens d'y mettre fin, c'est de quitter Jamie, même si ce n'est pas déjà fait. En plus de ça, Théo a bien compris que cette ville ne nous apportait que du malheur, et nous avons décidé de déménager, enfin. Nous partons pour New-York, la ville natale de ma mère dans 1 semaine.

Et aujourd'hui, eh bien, comme je l'ai déjà dis, je mets fin à tout en ce qui concerne Jamie. Je ne me pense pas capable de le revoir, mais je sais bien qu'il faut que je le fasse, car c'est maintenant ou jamais.

Je pars en compagnie de mon frère pour l'université, puisque ce dernier ne voulait pas me laisser seule en compagnie de mon futur ex. Lorsque nous arrivons sur la parking, la première chose que je vois, c'est la fameuse Chevrolet de Jamie, ce dernier est justement appuyé sur cette dernière. Mon ventre se tord douloureusement. Théo se tourne vers la portière, mais je le retiens.

- Non, laisse-moi y aller seule. Tu pourras nous surveiller de loin, mais j'ai besoin de lui parler seule.

Il semble peser le pour et le contre, mais finit par accepter en soupirant. Je ne veux surtout pas qu'il vienne, si c'est pour le tuer en plus. Je sors ensuite de la voiture, et d'un pas apeuré et hésitant, me dirige vers lui. Une fois derrière lui, je me racle timidement la gorge. Il se retourne, et lorsque son regard croise le miens, une douloureuse sensation se propage dans mon corps. Bizarrement, son regard est joyeux.

- Salut mon cœur ! me salue-t-il.

Je déglutis lentement. J'avoue que l'entendre me parler comme au début de notre relation me fait bizarre. Il s'approche, et je me recule de suite.

- Reste où tu es, le prévins-je avec peur.

Il fronce les sourcils en me dévisageant.

- Quoi ? Mais pourquoi-

- C'est fini Jamie. Tout est fini.

Il ouvre la bouche, et il me semble que quelque chose se brise dans son regard. Ce n'est que du cinéma, Jamie ne m'aime pas.

- Comment ça "fini" ? répète-t-il, apparemment incrédule.

- Je te quitte, c'est simple non ? fini-je par avouer sèchement, les larmes aux yeux.

Revoir ses yeux glacials revenir ne font que remonter un océan de mauvais souvenir en moi, celui d'il y a une semaine plus particulièrement. Je baisse alors les yeux, incapable de supporter ce regard. Sans crier gare, je sens ses doigts passer sous mon menton pour me faire relever la tête. La sensation de ses doigts rugueux sur moi, de son corps près du miens, de sa respiration fouettant mon visage me font l'effet d'un coup de poignard, et je recule subitement en le poussant de toutes mes forces, les larmes aux yeux.

- Ne me touche pas ! Plus jamais ! hurlai-je, attirant autour de nous le regard de plusieurs autres étudiants.

Voilà aussi l'une des raisons pour laquelle je voulais faire ma rupture en public. Ici, je me sens un peu plus en sécurité, parce que je sais pertinemment que Jamie ne me fera rien devant une foule de personne.

Rapidement, je suis plaquée à un torse que je reconnais comme étant celui de mon frère. Il repousse Jamie qui a l'air au bout de sa vie, mais bien sûr, ce n'est que de la comédie, comme toujours.

- Retouche-la encore une fois, et je te tue. Je me fais gare pour ne pas le faire de suite, donc t'as de la chance que Julia m'ait prévenu de me retenir, sinon tu serais déjà entrain de te manger mon poing dans la figure. Je t'ai donné toute ma putain de confiance comme je ne pouvais plus m'occuper de Julia, et toi qu'est-ce que tu fais ? Tu la frappes pendant une année avant de la violer tel un gros chien en manque de sexe ?! T'es qu'un minable, un crevard !

Mon frère serre les poings. Je pose ma main dessus dans une vaine tentative de le calmer, les larmes aux yeux.

- Je ne l'ai pas violé... marmonne Jamie en se grattant fortement l'avant-bras.

- Tu veux peut-être que je te rappelle comment c'était ? le provoque Théo, rouge de colère. Comment tu l'as frappé, et obligé à ouvrir les jambes ?!

- Théo ! m'écriai-je.

Jamie se tire les cheveux en regardant le sol, comme fou.

- Ne me quitte pas Julia...

- Oh, mais elle se fera un plaisir de le faire, lui crache mon frère dessus. Allez vient Jul', on y va.

J'hoche faiblement la tête, et après un dernier regard vers Jamie, je tourne les talons avec mon frère. C'est soudainement que je le sens entourer mon poignet de ses mains.

- Ne pars pas Julia ! Je t'en supplie ! Je suis tellement désolé ! Tell-

Il se fait couper par le poing de mon frère dans la figure. Je lâche un cri de surprise. Théo se masse les phalanges, et reprend ma main avant de partir, laissant derrière nous, l'homme qui a détruit ma vie...

***

Dans la soirée, je me rappelle que j'ai oublié une grande partie de mes affaires dans la cabane. J'avoue que l'idée d'y retourner et de moins la dernière chose que je souhaite, mais il faut bien que je le fasse puisque je commence déjà à boucler mes affaires aujourd'hui.

Je préviens Théo que je compte y retourner rapidement, juste pour récupérer mes affaires. Il est assez réticent au début de me laisser seule, mais finit par accepter en glissant au passage un spray au poivre dans ma poche, pour "plus de sécurité", je cite. Heureusement qu'il ne sait pas que c'est en partie dans cette cabane que les crises de violence de Jamie se faisaient, ainsi que le viol.

Lorsque j'arrive devant cette fameuse cabane, brillant grâce aux nombreuses guirlandes qui s'allument lors de la nuit tombée. Je rassemble le plus de courage que j'ai en moi, et pars vers la passerelle pour y pénétrer. Lorsque j'entre dans le lieu du crime, je reste pétrifiée un moment. Je prends une grande bouffée d'air, et essaye de calmer mon cerveau qui ne cesse de me repasser en boucle cette fameuse scène. Je marche doucement, et d'un geste précipité, attrape et fourre toutes mes affaires dans le sac que j'ai pris.

C'est soudainement que j'entends la porte se fermer. Je me retourne aussi rapidement que mon corps me le permet, et en voyant l'homme qui se tient devant moi, et dans cette cabane fermée, mon cœur cesse de battre.

Jamie, les yeux dilatés et rouges, des cernes énormes sous ces derniers, et deux bouteilles de vodka dans les mains, se tient devant moi. Il paraît surpris de me voir, alors que je sens que tous mes moyens s'en vont.

- Ah ?... T'es là mon cœur ?

Sa voix est pâteuse et rauque. Il est bourré. Cette soudaine révélation me fait paniquer. Il marche vers moi, et je me ratatine sur moi-même. Il faut que je parte, et vite.

En marchant, il descend toute sa bouteille avant de tituber et tomber sol. J'en profite alors pour le contourner, et essayer de prendre la fuite. Malheureusement, je sens sa main empoigner fermement ma cheville. Oh mon dieu, je vais m'évanouir de peur.

- Ne me laisse pas Jul...ia, marmonne-t-il en tirant sur ma cheville pour m'inciter à venir vers lui. Je n'ai personne, je n'avais que toi. Tu ne peux pas me quitter...

Mon cœur bat à cent à l'heure alors que j'essaye de mon mieux de faire en sorte qu'il me lâche.

- Laisse-moi Jamie.

- Alors ne me laisse pas, négocie-t-il en empoignant plus fermement ma cheville.

Je suis dans la merde...

- Lâche-moi ! Maintenant !

- Ne me laisse pas !

Dans un élan de courage, je balance le pied qu'il me tient, dans sa figure, en plein milieu de son pif. Il me lâche alors en le prenant dans ses mains. Je profite de ce moment d'inattention pour prendre la fuite, mais lorsque je me retrouve devant la porte, une bouteille d'alcool est soudainement balancée, s'écrasant juste à côté de moi et me faisant sursauter. Alors que je pose ma main sur la poignée, je sens les mains de Jamie attraper mes épaules pour me retourner. Il me plaque à la porte. Lorsque mes yeux croisent les siens, je constate qu'il est revenu. Je suis prise de sueurs froides, et lâche un cri de terreur.

- T'es qu'une pute ! Tu vas rester avec moi, même si je dois te séquestrer !

Sa révélation me fait froid dans le dos, et c'est instinctivement que mon genou se retrouve sur ses parties. Il se plie sur lui même en lâchant des grognements rauques de douleurs. Je ne sais pas d'où me vient toute cette force et courage, mais je pense que c'est le fait d'avoir fait une croix sur lui qui me donne tout ça. Alors que je me retourne pour ouvrir la porte, et passe la porte, il m'attrape avec une force surhumaine les cheveux, et me tire brutalement vers le bas. Je tombe sur le dos, sensation me faisant atrocement mal. Lui-même est toujours couché au sol, à cause de mon coup. J'essaye tant bien que mal de me relever pour fuir, mais cette fois-ci, c'est son poing qui rentre dans mon champ de vision pour s'écraser sur ma mâchoire. Je retombe au sol lâchant un cri de douleur.

- Tu vas rester avec moi ! hurle-t-il.

Il se relève doucement, en me donnant un deuxième coup sur la joue. C'est alors que je vois sa bouteille de vodka juste à côté de moi. J'ai une idée. Je l'attrape, et l'éclate contre sa tête. La bouteille étant en verre s'éclate en mille morceaux, et il retombe au sol. Je me relève alors en lâchant le bout du goulot que je tenais, et essaye de m'enfuir après avoir attrapé mon sac.

Alors que je passe presque le porte, je sens soudainement une douleur horrible, comme je n'en ai jamais ressentit se propager au niveau de mon mollet. Je pousse un hurlement de douleur, et en me retournant, je constate que Jamie, toujours couché au sol, m'a planté un gros morceau de verre de vodka brisé dans le mollet. La douleur est indescriptible, et je tombe au sol, en me roulant et hurlant de douleur. Jamie reprend l'avantage, et lorsqu'il souhaite monter sur moi pour me ruer de coup, je me rappelle enfin de quelque chose.

J'ai un putain de spray au poivre dans la poche.

Je l'attrape alors sans hésiter, et dans un geste désespéré, asperge son visage du gaz. Il hurle en tombant, et alors que je pense que c'est bon, je m'enfuis aussi vite que mon corps me le permet de cette cabane de malheur.

Après avoir retiré le gros morceau de verre de mon mollet, je cours en boitant vers l'appartement...

5591 mots / Non corrigé

***

Et voilà ! Vous savez maintenant tout sur le passé de Julia ! Et ça explique aussi cette fameuse cicatrice au mollet !

J'espère ne pas vous avoir trop choqué, car moi-même je l'étais en écrivant !

Qu'en pensez vous ?!

Bon, je vais me coucher maintenant, je suis épuisée...

Bye mes bébés poulpes ! ❤️💕😘😍🐙

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