Chapitre 71
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C'est en ce jour de pluie, que toutes les personnes ayant comptées pour elle piétinent ce si célèbre et funeste jardin des morts. Habillés de noir, un mouchoir en main ainsi qu'un bouquet de fleur de l'autre, tous se placèrent devant le cercueil où reposait sereinement son corps. Leurs sanglots étouffés par la pluie battante, c'est là qu'un vieil homme s'avance vers la grande boîte, avant de faire face au public en larmes.
- Nous voici tous réuni, commence-t-il d'une voix rauque, pour rendre hommage à mademoiselle Julia Marie Hailey Jones. Face à la mort humaine, la nôtre et celle de nos proches, chacun de nous se tient d'un cœur bouleversé. Toutes les personnes réunis ici ont connu cette belle jeune femme, à la fois dynamique et adorable, du nom de Julia. Et le fait de voir ce recueillement pour elle nous prouve à quel point elle était d'une humanité et gentillesse hors normes. Nous avons tous fait un bout de voyage à ses côtés, et maintenant, c'est à nous de l'accompagner vers son dernier voyage. Cette jeune femme nous a donné tellement de bonheur, qu'il en est presque impossible de le décrire. Elle nous laisse peut-être avec quelques larmes, mais nous n'oublierons jamais tout ce qu'elle nous a appris, car on ne meurt jamais sans avoir été quelqu'un, quelque part. Une vie perdue blesse des gens, les rendant plus fort pour donner naissance à d'autre. Et même si des personnes ici perdent une sœur, une amie, une camarade, une collègue, une compagne, nous savons tous qu'elle est maintenant encore plus présente qu'auparavant... Je vous invite maintenant à observer une minute de silence pour cette jeune femme, partie trop tôt.
Une minute de silence débute, seulement entrecoupées par de nombreux sanglots et reniflements. Le vieil homme lance un appel à toutes les personnes présentent voulant rendre un dernier hommage à Julia. C'est là qu'un jeune homme se trouvant être Théo, le grand frère de Julia, vient rejoindre l'homme. Se plantant devant le corps de sa soeur, il ne peux empêcher des larmes de couler. Il sort tant bien que mal un petit papier de sa poche, et balaye ses nombreuses larmes d'un revers de la main avant de s'exprimer :
- Je suis Théo, le frère de Julia. Ma petite sœur a toujours été du plus grand soin avec ses proches, avec moi. Elle était même prête à se négliger elle-même pour les personnes qu'elle aimait. Donc... J'aimerais tout d'abord m'excuser envers toi Julia. M'excuser de ne pas t'avoir assez protégé alors que tu en avais besoin, plus que personne en ce monde. Mais sache au moins une chose, je ne t'oublierais jamais, toi et tout l'amour que j'ai pour toi. L'amour ne meurt jamais, quel qui soit. Même si le temps passe, emportant des choses avec soit, le souvenir reste. Et même si le temps adoucit notre douleur, jamais il ne nous efface le souvenir, car le rappel de nos jours heureux est le meilleur des remèdes. Parler de toi, c'est te refaire exister, te refaire vivre. Mais ne rien dire serait t'oublier à jamais. Chaque jour qui passe tisse le fil invisible qu'est nos souvenirs, et te connaissant, je sais que tu apportais pour les souvenirs une importance hors normes. On a perdu nos parents, et maintenant, c'est toi qui nous quitte, qui me quitte. Alors j'ai envie de dire, si la vie n'est qu'un passage, c'est notre souvenir qui gardera ton image. Je t'aime Julia, jamais je ne t'oublierais.
C'est sur ces mots qu'il éclate en sanglots. Sa petite copine, ainsi que meilleure amie de cette âme perdue, le prend dans ses bras, avant de passer à son tour devant tout le monde pour rendre un dernier hommage à son amie depuis toujours.
Les hommages se succèdent, lorsque soudain, un jeune homme aux yeux gris lâche brutalement son bouquet de fleurs au sol, avant de partir en trombe de la cérémonie, bien trop amoureux de cette femme avec qui il allait faire sa vie pour supporter sa perte...
***
C'est ainsi que tout aurait du se terminer. Ainsi que j'aurais imaginé mon enterrement, puisque je ne voyais que ça...
Mais à la place, j'ai juste horriblement mal. Partout sur mon corps. Je ne vois rien, tout est noir. La seule chose que j'entends, ce sont des voix.
- Quand va-t-elle se réveiller ? demande une voix d'homme que je reconnaîtrais entre mille.
- Nous ne savons pas exactement quand Monsieur Alvarez, mais son pouls bat beaucoup plus rapidement. Elle reprend des couleurs, et n'a même plus besoin d'appareil respiratoire. Ne vous inquiétez pas, elle va s'en sortir.
Je ne comprends pas grand chose, mais la seule chose que j'entends, c'est le soupir de Ryan résonner.
- Bon, je vais vous laissez.
J'entends des pas, suivis d'une porte qui s'ouvre avant de se refermer. D'autre pas résonnent, se rapprochant de moi, et je sens soudainement une main prendre la mienne. Ryan. Il dépose ses lèvres avec une délicatesse impressionnante sur mon front.
- Je suis tellement désolé Julia...
J'ai envie d'ouvrir les yeux, de le rassurer que tout va bien, pourtant, aucun muscle ne semble me répondre. Je n'arrive pas à bouger, pas à ouvrir les yeux, pas à parler. La seule chose que j'arrive à faire, c'est sombrer dans un profond sommeil...
***
Tout est blanc. Ça change du noir, tient. Une lumière beaucoup trop lumineuse à mon goût brille devant moi, et l'étrange sagesse de cette lumière m'attire horriblement. Je n'hésite pas plus pour courir vers elle...
Bip...
Je m'engouffre de plus en plus vers cette lumière, et j'ai l'impression de discerner un lampadaire de plafond.
Bip... Bip...
Un bruit de cardiomètre semble résonner, et je commence à discerner de plus en plus d'éléments...
Bip... Bip... Bip...
Mes yeux semblent subitement s'ouvrir, et la lumière aveuglante disparaît. Elle est remplacée par une couleur verdâtre... Un mur... C'est une chambre d'hôpital ?
Mes yeux d'adaptent petit à petit à la luminosité, et mes troubles semblent se confirmer puisque je me trouve bien dans une chambre d'hôpital.
Je sens un poids me peser sur le ventre, et en regardant, je vois une touffe de cheveux bruns... Hein ? Je tourne la tête partout, essayant de voir je ne sais quoi pour que je puisse comprendre ce qui se passe, mais en faisant ça, des maux de tête me prennent.
Un bruit de verre fracassé me fait subitement sursauter. Je tourne la tête vers la source du bruit pour voir mon frère, Théo, entrer dans la chambre, figé devant moi, et des restes de verres à ses pieds. Ses yeux semblent s'humidifier, alors qu'il accourt vers moi pour me prendre dans ses bras. Je ne comprends pas grand chose, mais le voir si heureux et émotif me suffit pour me faire légèrement pleurer.
- Putain Julia ! T'es enfin réveillée ! J'arrive pas à le croire ! Je-je...
Il s'emmêle avec ses propres mots, mais finit par sangloter dans mes bras, et j'en fais de même. Je suis trop émotive. Je lui tapote le dos alors qu'il semble se calmer. Il se redresse en se séparant de mon étreinte, et observe d'un œil moqueur la touffe de cheveux sur mon ventre.
- Il est vraiment trop con. C'était le premier à rester ici jour et nuit pour te voir réveiller, et lorsque tu décides enfin de le faire, il dort...
Il lâche ensuite un rire, et c'est seulement maintenant que je constate que cette touffe ne s'agit seulement que des cheveux de Ryan. Sa tête quoi. Il c'est endormi sur mon ventre. Je me charge de le réveiller doucement, mais grognant de mécontentement, il ne semble pas du même avis. Théo soupire, et attrape un verre d'eau sur la table de chevet à ma droite avant de jeter son contenu sur le visage de Ryan. Ce dernier sursaute subitement, et se redresse de moi, le visage trempé.
- Putain Théo ! T'es vraiment trop con to-
Il s'arrête soudainement alors que ses yeux se posent sur moi. Il les écarquille, et reste figé un moment.
- Attend... C'est moi ou Julia est réveillée ? Putain mais je rêve...
Je lâche un rire, alors qu'il semble être perdu.
- Tu veux peut-être un autre verre d'eau sur le visage ? rigolai-je. Même si je pense que ça ne sera pas nécessaire puisque je suis bel et bien réveillée, comme vous le dites-
Il me coupe en me prenant subitement dans ses bras. J'en suis un instant étouffée, mais le prends quand même dans mes bras, sanglotant sur son sweat blanc.
- Bon... lâche mon frère, apparemment gêné. Je vais vous laisser hein. Je suppose que vous avez pleins de choses à vous dire.
C'est sur ces mots qu'il quitte la pièce. Ryan finit après quelques secondes par se détacher de moi, et lorsqu'il plante ses yeux dans les miens, ces derniers son rouges et embués. Mon dieu, il est au bord des larmes.
- Tu es réveillée... roucoule-t-il en caressant délicatement mon visage. Tu es réveillée putain, j'arrive pas à y croire...
Je rigole légèrement en prenant son autre main dans la mienne.
- Je suis bien au courant, mais pourquoi autant de... Surprise ? lui demandai-je, légèrement troublée par leurs comportements.
- Tu as dormi pendant presque 3 semaines Julia.
Je m'étouffe avec ma propre salive. Trois semaines ?!
- Quoi ?! m'exclamai-je.
- Oui c'est vrai. Tu...
Sa voix se brise alors qu'il baisse la tête.
- Tu étais vraiment entre la vie et la mort.
Mon sourire se fane, alors que je l'observe, déconcertée.
- Quoi ?... Mais je-
C'est alors que tout me revient en pleine face. Tout. Nos problèmes avec Ryan, le kidnapping, Jamie, ces deux horribles jours, et... Le pistolet. Jamie m'a tiré dessus, et d'après Ryan, j'étais entre la vie et la mort. Oh mon dieu...
Au rappel de ces horribles deux journées en compagnie de mon ex, je sens mon ventre se tordre douloureusement de peur. Il n'est plus là, je suis avec Ryan... Tout est fini...
Ryan lève la tête vers moi, et je vois qu'il a compris que je viens de me rappeler de tout.
- Tu t'en souviens ?
- O-oui...
Il rebaisse les yeux.
- Je suis tellement, tellement désolé Julia. De ne pas avoir été là alors que l'autre t'avait kidnappé. De ne pas avoir été là alors que tu vivais le martyr avec lui pendant deux jours. De ne pas avoir été là pour te protéger alors qu'il t'a tiré dessus.
Ses yeux s'embuent davantage, et je prends son visage entre mes mains.
- Non Ryan. Tu n'es en aucun cas fautif dans cette histoire. C'est moi. J'aurais du, dès le début, tout te raconter. Mais je ne sais pas dans quel délire j'étais plongée, et c'est maintenant que je constate que si je t'aurais tout raconté depuis le début, on aurait pu éviter tout ça.
Tout comme lui, mes yeux s'embuent, mais je pleure beaucoup plus.
- Hé... murmure-t-il en prenant à son tour mon visage entre ses mains. Tout ça est fini okay ? Je sais tout maintenant, et tout est réglé. Tout.
J'hoche faiblement la tête, en me mordant l'intérieur des joues pour empêcher d'autres larmes de couler.
- Et lui... Il est...
Je n'arrive à faire sortir aucun mots de ma bouche lorsque c'est pour parler de... Lui. Ryan semble comprendre là où je veux en venir, et il serre la mâchoire.
- J'en sais foutrement rien, et je n'ai même pas envie de savoir. Je suis juste au courant qu'il c'est tiré une balle dans la tête après t'avoir tiré dessus. Après, je sais rien. J'espère juste que ça lui a été fatal, et qu'il brûle en enfer.
Sa haine pour lui est si énorme que j'ai un instant l'impression que ses iris habituellement gris prennent une couleur noire. Moi, je me contente de me taire en baissant la tête. Comme il l'a dit, tout est fini. Chacun d'entre nous sait maintenant tout. C'est fini.
Je finis par lever ma tête vers lui, et on cœur se brise en mille morceau en le voyant. Il se mord la lèvre inférieure, se battant contre ses larmes, j'en suis sûr. Ses yeux sont tellement embués qu'ils brillent.
- Hé Ryan... murmurai-je en posant ma main sur sa joue lisse.
- Je t'ai vu mourir Julia. Du moins, je ne sentais plus ton pouls. Enfin, ton cœur battait, mais c'était tellement faible que je ne sentais rien du tout. Et ton visage était... Sans vie. Je t'ai vu te faire réanimer au moins trois fois Julia. Tu étais entre la vie et la mort, au sens propre. Jamais...
Ue larme coule le long de sa joue, et mon cœur se déchire.
- Je ne veux plus jamais voir ça de ma vie. J'ai faillis te perdre, et pour toujours. Mais je ne suis rien sans toi putain...
Il fronce ses sourcils en grimaçant alors que d'autres larmes suivent la première. Mon cœur se déchire encore plus.
- Je t'aime Julia, à l'infini et pour toujours, tu te souviens ?
J'hoche la tête alors que mes larmes semblent recopier les siennes.
- Alors, ne me quitte pas. Plus jamais-
Il est soudainement coupé par un sanglot. Il ne se retient plus, et craque, pleure comme je ne l'ai jamais vu pleurer. C'est bon, vous m'avez perdu. Il pleure, ravageant son visage de larmes, et je n'hésite pas plus pour le prendre dans mes bras. Il sanglote contre moi, et j'en fais de même, émue par ses paroles comme par ses pleurs. Il finit par se calmer, et se détache de moi. Je fixe son visage.
J'ai déjà vu Ryan pleurer, une seule fois. Enfin, "pleurer" est un grand mot puisqu'il n'avait versé qu'une seule larme qu'il a de suite essuyé. Mais là, c'est complètement différent. Son visage est baigné de larmes. Bizarrement ça me fait plaisir comme mal. Mal parce que le voir dans cet état me tue, mais plaisir car ça me montre qu'il s'ouvre pour de bon à moi. Je me rappelle des paroles de son père, comme quoi, après la mort de sa mère, Ryan ne c'est plus jamais montré "faiblement". Et voir que c'est moi qui ai fini par casser cette barrière me fait étrangement plaisir.
- Je suis là Ryan...
- Tout ce sang Julia... Ce sang lorsqu'il t'a tiré dessus, et ce sang avant...
"Avant" ? Je le dévisage alors qu'il se retient pour ne pas craquer une seconde fois.
- Comment ça avant ? lui demandai-je, surprise.
Là, c'est à son tour de me dévisager. Il essuie d'un revers de la main ses larmes.
- Eh bien... Tu ne t'en rappelles pas ? me demande-t-il.
Je secoue la tête.
- Bah, lorsque je suis arrivé, je t'ai vu sur un canapé. Tu étais dans un piteux état, et je ne savais même pas si tu étais endormie ou non... Et... Il y avait du sang, beaucoup.
Je me creuse la tête en fixant un point invisible devant moi. Je ne m'en rappelle... Pas. Je me souviens clairement de ce qu'il c'est passé lors de ces deux jours. Passant entre les bipolarités de Jamie, et me faisant frapper à chaque occasion, c'est-à-dire : Tout le temps. Mais je dois avouer que j'ai une sorte de trou de mémoire à un moment. Ça expliquerait le fait que je ne me rappelle pas de ce que me raconte Ryan, mais pourquoi parle-t-il de beaucoup de sang ?
- Je... Je ne m'en rappelle pas, avouai-je.
Il fronce les sourcils, et prend ma main dans la sienne.
- Si c'est lui qui t'a fait ça...
- Non Ryan. Je... Je ne pense pas. Je me rappelle de ce qu'il m'a fait, mais rien n'aurais pu expliquer ce que tu as vu.
- Mais alors qu-
Ryan est coupé par la porte de la chambre qui s'ouvre. Un docteur en blouse blanche pénètre dans la chambre.
- Bonjour, nous salue-t-il gentiment.
Ryan lui adresse un simple mouvement de tête, alors que le médecin se place à côté de moi.
- Bonjour Mademoiselle Jones. Je vois déjà que ça va mieux. Votre hanche ne vous fait plus mal ? Ou d'autres calmants feront l'affaire ?
C'est seulement à ce moment là que je sens une légère douleur à ma hanche, et en regardant, je suis surprise d'y voir un gros bandage. Ah oui, c'est là qu'a tiré Jamie.
- Non non... Ça va aller, merci.
Il me sourit légèrement, et attrape ses fiches avant de prendre une inspiration.
- Hum... Bon, il faut que je vous annonce quelque chose Monsieur comme Mademoiselle.
Ryan et moi fronçons les sourcils.
- Comme vous le savez peut-être, vous avez perdu beaucoup de sang, et je parle d'avant de vous faire tirer dessus.
- Je suis au courant, l'interrompt Ryan. Mais est-ce que c'est à cause de-
- Non, ce n'est pas à cause de Jamie Evans. Enfin, il en a contribué, lui répond le médecin.
- Je ne comprends pas... murmurai-je.
Le docteur se fige soudainement, en me fixant longuement.
- Attendez... Vous n'étiez pas au courant ? me demande-t-il, incrédule.
- Au courant de quoi ? lui demandai-je à mon tour, perdue.
- Mais vous étiez enceinte Mademoiselle Jones. De presqu'un mois.
Je me fige. Quoi ?...
Je me tourne vers Ryan qui a pâlit. J'étais... Enceinte. Automatiquement, ma main se pose sur mon ventre. Et là, tout se lie. Bien sûr que j'étais enceinte, ça explique alors mes nausées, mes douleurs aux seins, mes crampes aux jambes, mon appétit énorme... J'étais enceinte mais je n'étais en aucun cas au courant. Bordel.
C'est soudainement que les paroles du docteur me font tilter. Il a bien dit "vous étiez" ?
- Vous avez dit que j'étais enceinte ?
Il soupire en relisant ses fiches. Il relève ensuite la tête vers moi, un air... Désolé sur le visage.
- Je voulais justement en venir... Hum, je suis désolé Mademoiselle Jones mais, vous avez perdu le bébé.
Ma bouche s'ouvre de choque.
- Je l'ai perdu ? répétai-je, sous le choque.
- Oui. Avec des examens, nous avons pu constaté que étiez enceinte, mais que le bébé n'était pas en grande forme, ce qui a contribué au fait qu'il n'ait pas survécu. Vous avez du être, stressée, ou autre lors de votre grossesse. De plus, vous avez subit de nombreuses blessures, dont beaucoup au niveau du ventre, ce qui a aggravé votre état mental comme physique. Le placenta a du se décrocher, et vous avez fait une fausse couche. C'est aussi pourquoi il y avait autant... De sang.
Sans que je ne le contrôle, une larme se met à couler le long de ma joue.
- Mais... Je ne me rappelle de rien, sur ce qui concerne la fausse couche.
- Oui, il se peut bien que votre cerveau ce soit "déconnecté" un moment. Avec le stress, la peur, et la douleur de la fausse couche qui est similaire à celui d'un vrai accouchement, vous avez perdu la mémoire.
Ces révélations me font l'effet d'un coup de poignard... Dans le ventre. Apprendre qu'on était enceinte, et qu'on a perdu le bébé avant même de connaître son existence, c'est beaucoup. Pas que j'en voulais absolument un à ce moment, mais ça reste beaucoup.
- Je suis désolé, continue le médecin avant de se lever de la chaise sur laquelle il était assis. Je vais vous laissez vous reposer, bon rétablissement.
Je lui adresse un fin sourire, alors que Ryan reste figé. Le médecin s'en va, et mon compagnon se décide enfin à tourner la tête vers moi.
- Tu... Tu étais enceinte ? me demande-t-il, toujours sous le choque.
- Je n'étais pas au courante... Tout ces évènements, ça m'a fait oublier tellement de chose, jusqu'à le fait que je portais un bébé.
Et là, je n'arrive plus à contrôler mes larmes. Ryan semble sortir de sa transe, et il me prend dans ses bras.
- Pleure pas bébé... On a tout le temps pour s'occuper de ça...
- Mais je portais un être Ryan, un tout petit être à qui je n'ai même pas su donner de l'affection. Je n'ai pas su le protéger ! J'étais enceinte d'un mois, et je n'ai rien vu venir...
- Tu étais trop perturbée pour t'en rendre compte Julia. Il nous a peut-être quitté, mais on pourra toujours y repenser, plus tard.
Il plante son regard dans le miens, et j'y discerne une grande bienveillance. J'essaye de calmer les spasmes qui secouent mon corps, et pose ma main sur sa joue.
- Si nous ne l'aurions pas perdu, commençai-je. S'il n'y aurais pas eu... Tout ça. Tu aurais accepté l'idée d'avoir un bébé avec moi ?
Devant ma question, il pince les lèvres.
- Et bien, si tu m'aurais posé cette question avant... Tout les évènement, j'avoue que j'aurais été indécis dans ma réponse, car, franchement, être en couple n'était pas vraiment mon truc, fiancé encore moi, mais père n'en parlons même pas. Mais... Maintenant, avec tout ce qu'il c'est passé, je me rends compte que la vie de chacun de tient qu'à un fil. Et qu'au moindre dérapage, tout peut se briser. Alors j'ai envie de te répondre que, si tout ces problèmes auraient été évités, j'aurais bien voulu avoir ce bébé avec toi. Il faut profiter au maximum de la vie, et si c'est avec toi que je la partage, je serais le plus heureux des hommes.
Sa mini déclaration me suffit pour avoir les larmes aux yeux. Un sourire sincère étend mes lèvres.
- Merci Ryan.
Il me sourit à son tour, et s'approche de moi pour m'embrasser. Je m'avance à mon tour, pressée de retrouver la sensation de ses lèvres sur les miennes. J'ai l'impression que ça fait une éternité que nous ne nous sommes pas embrassés-
Des coups retentissent soudainement à la porte, et Ryan et moi nous figeons. Nous nous séparons l'un de l'autre, frustrés de ne pas nous être embrassés alors qu'une femme pénètre dans la chambre. Elle est en blouse blanche, comme le médecin de tout à l'heure, et sa peau est légèrement halée. C'est la tournée des médecins ou quoi ?!
- Bonjour, nous salue-t-elle avec un sourire bienveillant.
Nous la saluons faiblement à notre tour, alors qu'elle s'avance vers nous avant de s'assoir à la même place que le médecin tout à l'heure.
- Je suis de docteur et psychologue Alison Melson. Je suis désolé de vous déranger, mais je viens en urgence.
Je fronce les sourcils alors qu'elle pose les yeux sur moi.
- Je sais que vous êtes perturbée, mais j'ai besoin de vous poser quelques questions-
- Pourquoi ? la coupe assez sèchement Ryan.
Je lui pince le bras, mécontente du ton de sa voix.
- Je sais aussi que les raisons de ma venue ne vous plairont pas...
- Crachez le morceau, continu Ryan.
Désespérant ce mec...
- Je suis celle qui s'occupe du patient Jamie Evans.
Je me fige, et Ryan serre plus fort ma main dans la sienne.
- Il est pas mort celui là ? crache Ryan.
Je lui tape le bras.
- Ryan !
- Quoi ? me répond-t-il. Tu veux que je te rappelle comment ce connard t'a frappé et tiré dessus ?
Un point pour lui. Par contre, je trouve que ce n'est pas pour autant une raison pour parler ainsi à cette dame. Elle me sourit gentiment.
- Je suis désolé de vous l'annoncer, mais non, il n'est pas mort. La balle avec quoi il c'est tiré dessus n'a pas touché une partie mortelle de son cerveau. Il est gravement blessé et troublé, mais il peut s'en sortir.
Ryan marmonne un "comme si on voulait que ce soit le cas..." et je lui refrappe discrètement le bras. Le docteur me resourit, comme si elle m'assurait que des patients comme lui, elle en a vu des milliers. Elle a l'air gentille.
- Enfin bref, je suis venue ici pour vous poser des questions.
- Pourquoi donc ? lui demandai-je gentiment.
- J'ai longuement examiné Monsieur Evans, et lui ai posé quelques questions à lui aussi. Avec tout ce que j'ai réunis, je pense avoir fait une grande découverte sur lui, qui changera peut-être votre point de vue envers lui.
- Jamais notre point de vue ne changera ! la coupe Ryan, rouge de colère.
Je le refrappe encore.
- Ne la coupe pas Ryan, veux-tu ?! m'énervai-je.
- Il a raison de se mettre dans de pareils états, mais j'ai quand même besoin de ces réponses. Ainsi, si tout ce confirme...
- Mais qu'avez-vous découvert ? lui demandai-je.
- Hum... Tout n'est pas encore sûr, mais je préfèrerais d'abord que vous répondiez à mes questions avant de vous le dire. Je veux que tout soit concrets.
J'hoche lentement la tête, alors que Ryan fulmine dans son coin.
- Bien alors, allons-y, commençai-je.
- Ok... Donc, déjà, j'ai longuement discuté avec mon patient. C'est un jeune homme très... Compliqué. Je n'ai jamais vu rien de tel. Je lui ai posé quelques questions, et même si ses réponses étaient très imprécises, j'ai pu créer un petit plan dans ma tête. Il m'a apprit qu'il s'énervait très vite, et trop de fois. Qu'il devenait une autre personne... Enfin bref, je n'ai rien apprit d'autres, mais il a seulement précisez que tout a empiré après votre rupture. Qu'il a "fait la chose qu'il regrette le plus au monde", je cite. Mais il n'a rien précisé dessus. Encore une fois, j'ai une petite idée sur tout ça, mais il a été très vague... Donc-
- Vous comptiez sur moi pour vous raconter ce qu'il a fait pour que j'en arrive à le quitter, terminai-je.
Ryan se défige brusquement, et me fixe, incrédule, comme s'il ne me pensait pas capable de le faire.
- Exactement, affirme le docteur Melson. Je comptais sur vous pour me le raconter. Ainsi je saurais ce qu'il c'est passé, et aussi comment il était avant, puisque ses explications étaient très vagues. Je ne veux pas piétiner votre intimité, loin de là. Je veux juste l'aider, lui et vous. Après, si vous ne voulez rien dire, je comprendrai, mais sachez que si tout se confirme, ce que je vous annoncerai risquerait de tout changer en vous.
Je respire longuement. Ça va faire beaucoup de révélations en une journée, mais je dois avouer que ce qu'elle me dit attise bien ma curiosité.
- Vous ne voyez pas qu'elle est troublée ? Et vous, vous venez avec vos révélations bizarres, et vos questions ?!
- Ryan, arrête. Je... Je veux bien me confier. J'ai trop de choses en moi, et il faut que ça sorte. J'en ai marre de tous ces secrets, et j'avoue que j'ai bien envie de savoir ce que vous pensez. De plus, tu sauras toi aussi la vérité.
Il paraît se calmer... Enfin, "paraît". Je me tourne vers le docteur qui me fixe gentiment.
- Je suis toute ouïe, ajoute-t-elle.
Je prends une inspiration.
- Bien... Tout a commencé à partir du moment où cela faisait un an que Jamie me frappait, fréquemment. Tout était... Monotone, enfin, je veux dire que ma routine était toujours la même avec mon copain violent. Mais la chose qui a empiré... Tout. C'était lui, ce garçon de l'université : Yann Boham...
4708 mots / Non corrigé
***
HAHAHAHAHAHAHAHA ! 😂😂 J'imaginais déjà vos têtes dépitées avec le dernier chapitre où Julia était "morte". Donc non, même avec cette première scène d'enterrement, Julia n'est PAS morte !
Alors ! Comme d'habitude, je vais vous demander ce que vous en pensez !
- À votre avis, que c'est-il passé auparavant, avec ce Yann ?
- Vous vous y attendiez pour sa grossesse ? Et pour la fausse couche ?
- C'était émouvant nan ?
Bon, je vais un peu casser l'ambiance, mais gare aux mouchoirs ! Il reste 3 chapitres avant l'épilogue finale ! Je vais pleurer ! 😭😭
Enfin bref ! Bye bye ! Je pose demain ! 😘
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