Chapitre 5 /

PDV Julia

J'entends Vic crier de joie à l'entente des premières notes de la musique que j'ai choisie, et je rigole, avant de monter le son au maximum pour qu'on puisse l'entendre partout dans l'appartement. Je me dirige vers la cuisine où je l'aperçois adossée au plan de travail, deux tasses de thé fumantes en main. Les joues encore légèrement rouges du froid de dehors, je la rejoins.

— J'ai fait deux tasses de thé avec ce que j'ai pu, m'apprend-elle en m'en tendant une. Pour toi poulette.

— Merci.

J'enlève ma veste de tailleur et la pose sur le plan de travail. Je prends quelques gorgées de ma boisson, et ce faisant, je me brûle légèrement les lèvres. Étrangement, cela ne me fait pas plus d'effet que ça, car mes lèvres sont encore bien brûlantes du baiser torride que j'ai échangé avec mon mystérieux inconnu dans l'ascenseur de l'entreprise. Je rougis soudainement, et me secoue la tête au rappel de tout ce qui vient de se passer. Sérieux, je ne sais réellement pas ce qui m'a pris, et c'est limite si je n'arrive pas à me rendre compte de tout ce qui s'est passé. Tout cela me semble si irréel... Généralement, je suis plus la fille discrète, avec l'esprit ailleurs... Pas la chaudasse qui embrasse un putain d'inconnu dans un putain d'ascenseur en panne, et dans le noir ! C'est juste insensé !

Je finis par soupirer longuement. C'est bon, je ne vais pas commencer à me maudire à n'en plus finir ; tout ce qui est fait est fait. Ce n'était qu'un petit moment de... dérapage ! Oui, c'est exactement ça, que ce soit cet homme ou moi, nous avons seulement dérapé dans cet ascenseur. Nous avons seulement dérapé sous le fulgurant et subit désir qui nous a pris, et qui nous a entraînés dans cette torride étreinte.

Un instant, je m'imagine qui serait réellement la personne que j'ai embrassée... Il m'a semblé être un homme assez jeune, car sa voix et ses mains que j'avais pu observer me l'ont indiquées. Il me semblait également grand, musclé... Et il avait une odeur si subtile, si spéciale... Si unique et enivrante. C'est bien l'une des choses qui m'a fait déraper...

Alors que sans même comprendre pourquoi je me mets à me dire qu'il s'agit peut-être d'un vieux moche qui m'a galoché, et que c'est seulement mon cerveau qui dérape dans l'imagination d'un jeune et bel homme, j'entends d'une oreille Vic me demander :

— Oh Julia, enfaite c'est quoi ton Instagram ? Je suis une fan incontestée de ce réseau social, et il me faudrait bien le tien !

Non c'est impossible... Il ne peut pas être vieux et moche ! Même si je ne l'ai pas vu, je n'ai pas non plus rêvé en ce qui concerne sa musculature, ou sa jeune voix ! J'ai clairement bien senti sous la paume de mes mains un corps ferme, musclé et bombé lorsque je le caressais ?

— Eh Juliaaaa ! me demande subitement Vic sous mon nez.

Je sursaute soudainement, et renverse la moitié de ma boisson sur le sol. Je rougis comme jamais, et m'empresse d'aller chercher un chiffon pour nettoyer le bazar que j'ai engendré. Je dois sérieusement cesser de penser à tout ça, car comme je l'ai déjà dit, nous avons seulement dérapé ! Donc je vais maintenant m'amuser comme une folle à la soirée de ce soir, et vais arrêter de culpabiliser pour tout ce qui s'est passé... Et puis, tout le monde fait ça, non ?

— Du coup, ton Instagram ? me demande Vic une fois que je finis de nettoyer le sol.

— Mon compte c'est "julia_jones10J", lui dis-je en buvant les maigres restes de ma boisson.

Une fois finie, je range ma tasse dans le lave-vaisselle, et m dirige vers la sortie de la cuisine afin d'aller me préparer, car si nous ne le faisons pas maintenant, nous risquerons sérieusement de finir en retard ! Mais lorsque j'entends soudainement Vic s'écrier derrière moi, je me fige.

— Oh, c'est-... Attends, c'est toi ?! me demande-t-elle dans mon dos.

Je me retourne, et l'aperçois avec les yeux rivés sur l'écran de son téléphone. Je me dirige alors vers elle afin de voir de quoi elle veut bien parler, et en voyant la photo de mon ex et moi faisant du piano affiché sur son compte, je rougis.

— Euh, oui... Étant plus jeune.

Avant que la blonde ne me bombarde de questions, je m'empresse de lui expliquer la photo. Qui était qui, ce que nous faisions, etc.

— Je ne savais pas que tu faisais du piano. Tu en fais encore ? me demande-t-elle.

— Oui, et je chante un peu aussi.

— Il faudra que tu me montres ça !

— Ah non c'est mort ! dis-je en m'empourprant.

Vic éclate de rire, et fixe un peu plus la photo, zoomant même ma tête. J'avais les yeux fermés, et mon visage était presque enfoui dans l'épaule de mon premier amour.

— Tu sembles tellement différente... Et tu avais les cheveux blonds, comme moi !

— C'était une coloration.

— Oh, je vois... Et tu avais quel âge ?

— J'étais à l'université, j'avais 19 ans, presque 20, lui expliquai-je. Je n'étais effectivement pas vraiment la même avant. J'étais beaucoup plus folle et... Naïve.

— Et pourquoi ne l'es-tu plus ? me demande-t-elle en posant ses coudes sur la table, tout en prenant une gorgée de son thé.

— Eh bien...

Je lui explique en grandes lignes le pourquoi du comment. Passant de ma période d'amour idyllique avec Jamie, aux drames qui ont suivi, comme la mort de mes parents, et qui expliquent mon soudain exil.

— Oh ma poulette ! s'exclame Vic en me prenant dans ses bras. Mais tu n'as jamais rien dis à ton ex ? Tu ne lui as plus jamais parlé ? Ni à tes amis ?

— Non. Depuis, j'ai voulu couper contact avec cette ville, donc lui aussi. Je l'ai quitté quelques jours avant mon départ... Ce fut assez dur, mais je m'en suis... remise, depuis.

Enfin, j'ai coupé contact avec presque tout le monde à part mon frère, certes, mais il y a encore une personne avec qui j'ai gardé contact. Lydia Amara. Ma meilleure amie, l'équivalant de ma sœur, si on oublie les liens du sang. Nous nous connaissons depuis toujours, et lorsque j'ai quitté le Montana, je ne lui ai rien dit à elle aussi, et je m'en veux un peu maintenant. J'ai fini par reprendre contact avec elle, mais nous ne communiquons que par téléphone, puisqu'elle habite aux États-Unis, mais assez loin de New York. Elle s'est lancée il y a peu dans le domaine de l'esthétique, et depuis, nous ne nous parlons que très rarement, ce qui est fort dommage. Notre situation m'attriste énormément, mais nous n'avons pas vraiment le choix... C'est ça le risque des relations à distances.

Soudainement, je vois Vic du coin de l'œil zoomer cette fois-ci la photo sur la tête de mon ex, ce qui me fait froncer les sourcils.

— ... Mais j'y pense. Ton Jamie... Son visage me paraît familier... Et ses cheveux aussi, il me semble les avoir vus quelque part... Attends !

Je m'apprête à répliquer qu'il ne s'agit pas de mon Jamie, mais elle va sur la barre de recherche afin de chercher je ne sais quoi.

— C'est comment son nom de famille ? me demande-t-elle.

— Jamie Evans. Pourquoi ?

Elle écrit encore, quand soudain, elle émet un cri de joie.

— Bingo ! J'ai trouvé ! Regarde, j'en étais sûre sachant que je l'avais vu dans une publicité ! C'est rare de voir un homme avec des cheveux noirs tirant sur le bleu foncé ! C'est juste magnifique, je comprends que tu sois tombée amoureuse de lui ! Ton Jamie est mannequin ! Et il est juste beau gosse maintenant ! Regarde !

Elle me tend le téléphone qui affiche sur son écran un compte Instagram du nom de "jamie_evans.off", et aux multitudes de posts. Mais au contraire de ce qu'elle pensait, je ne le prends pas et détourne la tête, ne voulant rien voir. En remarquant mon refus, elle comprend immédiatement et stoppe son geste.

— Oh désolé...

— Pas de soucis ! De plus, je te rappelle qu'il ne s'agit pas de mon Jamie !

— Bah vous sortiez ensemble donc je suppose que si... Mais c'est un truc de dingue, il est hyper connu maintenant !

Je fronce légèrement les sourcils. C'est donc vrai ? Jamie est donc devenu mannequin ? Après, son métier, je n'en ai rien à foutre, donc pourquoi je m'en préoccupe ? Je secoue ma tête.

— Mais tu l'aimes toujours ? me demande mon amie.

— Quoi ?! Non ! Je ne l'aime plus bien évidemment... Maintenant, je ne ressens plus rien...

— Donc tu m'autorises à le draguer ?

— Bah écoutes, comme tu veux...

— Et Alvarez ?

Je me fige et sens mes joues prendre une teinte cramoisie.

— Je... Euh... C'est quoi cette question ?! m'écriai-je, rouge de gêne.

— C'est bien ce que je pensais !

— Mais non ! Qu'est-ce que tu insinues ! Drague-le si tu veux bon sang ! Je m'en fiche moi !

Je rougis et baisse la tête tandis que Vic éclate de rire.

— Mais il est comment Alvarez pour qu'il te fasse autant d'effets ?

— Non mais qui t'a dit qu'il me faisait de l'effet sérieux !

Elle hausse les sourcils et croise ses bras sur sa poitrine.

— Julia... Tu ne vas pas me faire gober un truc pareil, non ? Sérieux, tu rougis comme jamais lorsqu'on parle de lui, et à en voir avec ce que dit la presse sur son corps de rêve et sur son "putain de sex-appeal" je cite, j'ose bien imaginer qu'il soit plutôt...

— Mais pour ton entretien d'embauche... Tu ne l'as pas fait avec lui ? lui demandai-je soudainement.

— Non... Il n'était pas disponible, donc je me suis tapée un vieux... m'explique-t-elle en faisant une moue boudeuse. Mais j'aurais adoré sérieux !

— Hum bah alors... Bah, il est super... Ouais il est super...

— Beau ?

Et encore, c'est un bien faible mot... Je hoche la tête en rougissant. Je détourne ensuite la tête et fixe un point invisible devant moi.

— Ouais... Beau et... Ténébreux, et aussi vraiment viril... Il dégage une sorte de puissance complètement troublante et-

Je me fige et me coupe lorsque je me rends compte que je pars beaucoup trop loin. Vic me fixe avec amusement et rigole devant ma face toute rouge de honte. Elle ressort ensuite son téléphone, et tape quelque chose. Soudain elle ouvre grand la bouche.

— Mais il est juste canon le Big Boss ! s'écrit-elle. Je ne pensais pas qu'il était comme ça !

— Sérieux, tu es encore plus idiote que moi à ne pas te renseigner sur ton salarier jusqu'à ne pas savoir à quoi il ressemble !

Elle éclate de rire. Je jette ensuite un coup d'œil à la photo affichée sur son téléphone. Ok, elle n'a pas tort, sur la photo, il est carrément sexy. Elle a été prise lorsqu'il entrait dans l'entreprise, les mains dans les poches. Son regard sûr de lui est rivé tout droit dans son chemin, et sa mâchoire est si serrée, si carrée que leurs bords y semblent tranchants. Son trois-pièces gris se mari avec un peu trop de perfection d'avec ses yeux pétillants, et ses vêtements laissent assez entrevoir son torse bombé pour laisser droit aux esprits de toutes un peu d'imaginations... Je crois que je suis en train de rougir, et je me secoue alors la tête comme une cinglée. Vic se tourne dans ma direction, et aperçoit ma tête, le regard amusé. Seigneur, faites qu'elle change de sujet, c'est diablement gênant !

— Bon... On en reparlera Julia, mais là, il faut se préparer pour ta fête !

Oh oui un nouveau sujet ! Je relève ma tête, et joins mes mains ensemble.

— Oui ! On a du boulot maintenant ! Maquillages, tenues, chaussures, vestes, coiffures, tout ! Donc on commence ! La fête est... dis-je en regardant ma montre. Il est vingt heures, et la fête est à vingt-et-une heures. Dans une heure !

— Parfait ! On a juste le temps qu'il faut. J'ai tout préparé dans ta chambre ! Go !

Nous rigolons telles deux adolescentes excitées, et je ramène avec nous l'enceinte jouant toujours de la musique. En arrivant dans la chambre, je suis à la fois surprise et contente de constater que mon maquillage ainsi que celui de Vic sont posés sur mon bureau, parfaitement bien rangés.

C'est sûr qu'elle a eu le temps de faire tout ça tandis que tu te la coulais douce avec un inconnu dans un ascenseur en panne...

Je secoue ma tête pour chasser mes étranges pensées, et reporte mon regard sur le lit où une magnifique tenue est posée. À ses pieds, jonchent des talons, ainsi qu'un sac. Je complimente gracieusement Vic pour son choix de tenue, et elle me remercie avant que nous ne commencions à nous maquiller. Niveau maquillage, je ne pars pas dans l'excès car ce que je déteste par-dessus tout, ce sont les maquillages chargés. Je me contente donc de faire quelque chose à la fois sophistiqué et simple.

Vic fait tout l'inverse de moi. Elle fait un, je cite "smocky eyes" juste magnifique, et applique du gloss rouge pétant. Cette nana est sublime, que ce soit au naturel ou maquillée. À la fin, je décide finalement de boucler très légèrement mes cheveux et de les laisser tomber négligemment sur mes épaules. Vic ne fait rien de spéciale elle aussi, et se contente de les brosser et de les laisser simplement lâchés, comme moi. Pour finir elle enfile sa tenue, se composant d'un débardeur accompagné d'une jupe, lui allant un peu au-dessus du genou.

— Alors ? me demande-t-elle en tournant sur elle-même pour me montrer le résultat.

— C'est juste... Elle te va parfaitement bien Vic ! Tu es sublime !

Elle rougit légèrement et me remercie. Pour finir, je pars dans la salle de bain pour enfiler ma tenue, suivie de mes talons et autres. Je finis par sortir, et Vic retient un cri de surprise. (multimédia)

J'ai enfilé un haut argenté doté d'un décolleté assez plongé. Je l'ai accompagné d'une jupe en cuir, ainsi qu'avec des escarpins. Je trouve cet assortiment plutôt pas mal, ainsi que Vic aussi, je pense.

— Julia ! Tu es juste... Waouh !

Je rougis légèrement et me tortille les doigts entre eux.

— Merci...

— Maintenant, c'est sûr ! Ton regard de braise fondra en te voyant habillée comme cela !

Je fais les gros yeux.

— Vic ! m'offusquai-je. Qu'est-ce que tu racontes ?! Et puis, il ne viendra même pas !

— Oh ! Ne fais pas semblant ! Je sais très bien qu'il te fait de l'effet !

— Oui, bah comme à des millions de femmes !... Dont toi ! Dois-je te rappeler comment il t'a fait de l'effet quand tu l'as vu sur ton téléphone !

— Mais toi, dès que je commence à parler de lui, tu deviens rouge comme une tomate, et tu perds tous tes moyens ! Ça se voit que cet homme te fait un peu plus que de l'effet, ça c'est mon instinct d'inspecteur love qui te le dit !

Elle me lance un regard de vainqueur. Bon là, elle mérite un point... J'essaye de trouver des répliques sanglantes, mais rien. À la place, et comme elle l'avait prédit, je perds mes moyens et rougis.

— J'aimerais remettre les choses en place, finis-je par souffler. Ce que "j'éprouve" comme tu le dis, ce n'est que de "l'attirance physique", car je ne vais pas me voiler la face, ce mec est une bombe. Mais je ne le connais même pas ! On n'a échangé que deux phrases ! Alors comment commencer à éprouver des "sentiments" franchement ?

Vic rigole devant ma repartie, et nous nous regardons une dernière fois devant le miroir, avant de sortir, direction le Millenium, où tous les autres nous attendent pour la fête de mon nouvel -enfin "nouvel" est un grand mot, emploi !

2678 mots / Relu et Corrigé

* * *

Heyyyy !

Alors ?! Qu'en pensez-vous ?

Petite question, est-ce que ça vous plaît lorsque je mets des photos avec les tenues en multimédia ? Pour ce qui l'ont remarqué, Julia est représentée par la mannequin Barbara Palvin (multimédia et GIF) et Vic par Lili Reinhart (multimédia) ! ^^

Voilà bref ! Ciaooo ! ❤️🐙

N'OUBLIEZ PAS DE ME SUIVRE SUR INSTAGRAM JE SUIS PLUS ACTIVE QU'ICI !! (@hamida.swan)

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