Chapitre 4 /

PDV Julia

Les portes de l'ascenseur se referment derrière moi. Je reste immobile quelques secondes, jusqu'à ce que je sente quelque chose vibrer dans ma poche. Je le sors alors et retiens un hoquet de surprise. C'est une grosse blague ?!

Je sors de ma poche l'objet qui se trouve être ni plus ni moins mon putain de téléphone portable.

Non mais sérieux, tout ça alors qu'il était juste dans la poche de ma veste de tailleur ? Putain !

Je grince des dents et me frappe rageusement le front. Un instant, je remarque qu'il lui manque sa coque de protection, et c'est comme si un flash venait de m'éclairer.

Mais oui ! La mémoire me revient enfin ! J'ai dû enlever ma coque pour une quelconque raison et ai ensuite mis mon téléphone, sans cette dernière, dans ma poche de tailleur, telle l'idiote que je suis. Du coup, c'est bien ma coque qui est dans le box... Mais j'ai quoi en ce moment ? À tout oublier ? Soudain mon esprit s'attarde avec un peu trop d'insistance sur le visage de mon patron... C'est quand je pense à lui que je commence à faire n'importe quoi... Franchement, cet homme va me rendre folle ! Bon, temps que j'y suis, je vais récupérer ma coque dans le box, et je rentrerais rejoindre Vic comme si de rien n'était. Pas besoin de lui faire part de ma stupidité.

Comme l'ascension jusqu'au 42ème étage est assez longue, je décide de jouer à un jeu en attendant. J'allume mon téléphone, et démarre un jeu, Subway Surfer pour être précise. La base quoi. Je meurs à plusieurs reprises, soupirant à chaque fois. Je continue mon jeu, totalement concentrée, lorsque l'ascenseur se stoppe. Je laisse mon œil traîner sur les boutons, et constate que ce n'est pas mon étage... Il y a encore des gens à cette heure ici ?

Bon... Il a intérêt à se dépêcher celui-là, parce qu'il y a Vic qui m'attend à la maison. Je ne quitte pas mon téléphone des yeux, bien trop concentrée dans mon jeu. La personne qui entre dans l'ascenseur, à en déduire avec sa carrure plutôt athlétique, doit être un homme, de ce je peux apercevoir avec mon champ de vision. Je peux également deviner qu'il porte un costume très élégant. Il dégage aussi une odeur subtile, à la fois mentholée et poivrée... Presque enivrante. Il a des mains de jeune homme. Je me cogne contre un coin afin de lui laisser de la place, sans un regard dans sa direction et sans un mot... J'ai conscience de faire légèrement malpolie à ne pas le saluer, mais je suis assez en rogne comme ça. Le jeu et l'ignorance sont mes seuls atouts pour ne pas péter un câble.

Alors que je suis en train de battre le record de ma vie, je me trouve plus concentrée que jamais. Ma tête s'avance de plus en plus de l'écran, mes yeux bougent avec affolement dans tous les sens, et mes doigts tapent mon écran à une vitesse fulgurante. J'ai bien conscience d'avoir l'air folle, mais c'est un truc de malade de comment on peut être aussi concentré avec ce jeu. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, même lorsque l'ascenseur se met soudainement à trembler, je n'y prête pas vraiment attentio-

L'ascenseur s'arrête brusquement dans un bruit sourd, et la lumière s'éteint dans la foulée. Il ne reste plus que la lumière de mon téléphone qui ne fait qu'éclairer faiblement mon visage. Comme pour en rajouter une couche, je meurs dans mon jeu, ratant mon occasion de battre le record du monde. Putain. J'essaye de mettre la lampe torche afin d'éclairer l'ascenseur -et aussi de voir l'inconnu à mes côtés tant que j'y suis, mais celui-ci indique qu'il n'a plus de batterie et tel un traître, s'éteint. Putain !

— Et merde alors ! grognai-je.

Maintenant, je me retrouve dans un ascenseur en panne, dans le noir, avec un inconnu, et dans un bâtiment où il ne devrait rester plus que nous ! Je n'entends rien, il n'y a bientôt plus que cette proximité avec cet inconnu... Mon corps se couvre de frisson, et je me tortille dans tous les sens. Je ne sais pas où il est, je l'entends à peine respirer. Il ne reste plus que cette tension pesante entre nous...

Il faut que je dise quelque chose putain ! Je ne peux rester comme ça!

— Vous...

Avant que je ne puisse poursuivre ma phrase, j'entends un froissement de tissu et sens soudainement une large main se poser sur ma taille. Une décharge me parcourt l'échine, et de délicieux frissons courent sur ma peau. J'ai les yeux écarquillés, et je ne sais pas quoi faire.

— Chhh mademoiselle... fait-il de sa voix grave et sensuelle, ce qui me surprend. Il faut dire "bonsoir" lorsqu'une personne entre dans un ascenseur... Non ?

Ma bouche s'ouvre en grand d'étonnement. J'ai envie de riposter, de l'injurer et de lui hurler de me lâcher, mais impossible. Je ressens une sorte d'attraction me faisant perdre la raison. C'est stupide comme excuse, j'en ai conscience, mais étrangement, c'est comme si tout le contrôle de mon corps se trouvait absorbé par lui. C'est étrange. Je sens qu'il est resté très près de moi, puisque je sens son souffle chaud fouetter ma joue qui s'hérisse à son contact. Il reste ainsi quelques secondes... Comme s'il jugeait la situation. Lorsqu'il caresse ma joue du dos de la main, mes lèvres s'entrouvrent et mon souffle se saccade presque instinctivement. Je voudrais tout à coup que sa bouche se pose partout sur moi...

Mais ça ne va pas ?! Je ne sais même qui il est ?! Mais qu'est-ce qu'il m'arrive aujourd'hui ?!

Deux parties de mon cerveau semblent se faire la guerre ; la tentation, qui souhaite se laisser aller pour une fois, se laisser aller à l'étreinte de cet inconnu, et ma raison qui elle, ne cesse de m'injurer moi pour paraître aussi faible. Mais malheureusement pour elle, son parfum masculin et poivré envahit mes narines et achève de m'ôter toute volonté. Sa main effleure sensuellement la courbure de mes reins, pendant que son torse ferme se colle contre ma poitrine pour me plaquer contre la paroi. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, je ne sais pas pourquoi je le laisse faire, mais étrangement, j'ai la drôle d'impression qu'au fond, nous voulons exactement la même chose. Je n'arrive plus à rassembler mes esprits...

Mes jambes commencent à flageoler, pendant que je sens sa main parcourir lentement le bas de mon dos, jusqu'à la naissance de mes fesses... Son touché et léger, délicat, et j'ai l'impression qu'il ne me touche même pas. Je frissonne comme jamais auparavant, et rejette légèrement ma tête, jusqu'à ce qu'elle se pose sur la paroi froide de l'ascenseur. Comme s'il répondait à mes gestes alors qu'il ne me voit même pas, il dépose ses lèvres avec une lenteur diabolique sur la peau délicate de mon cou. Le contact est tellement enivrant... Je pourrais totalement basculer, me laisser aller au désir qui me tord le bas-ventre... Mes mains se serrent, et je lâche un très léger gémissement lorsque je sens ses lèvres parcourir ma peau, se déposant sour le lobe de mon oreille... Se rapprochant de plus en plus du point de non-retour.

Il prend soudainement mes lèvres à pleine bouche, comme s'il allait me dévorer. Je retiens mon souffle et mes lèvres s'entrouvrent pour accueillir sa langue avec dévotion, qui se mêle frénétiquement à la mienne. Je ne contrôle plus rien, mes gestes se font seuls, comme dictés par un instinct nouveau. Mon corps répond avec frénésie à ses caresses, voilà bien trop longtemps que j'ai été privé de ces sensations.

Mes mains entourent son cou, pour l'embrasser plus profondément encore, mais il enroule les siennes autour de mes poignets pour venir les bloquer au-dessus de ma tête. Je lâche un énième petit gémissement lorsque son corps se presse lourdement contre le mien, et accueille une nouvelle fois sa langue et son souffle chaud entre mes lèvres. Je sens ma raison s'envoler, comme désespérée par mon comportement. Car oui, j'ai bien l'air désespérante. Je ne sais même plus où je suis, je ne suis plus qu'un corps brûlant, impatient, suppliant...

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je vais vraiment faire ce que je suis en train de faire ?

Doucement, il relâche la pression sur mes poignets. Mes mains friponnes se posent sur sa taille sculptée, puis remontent le long de sa veste pour y défaire le bouton. J'entends le froissement du tissu qui glisse et tombe au sol. Lorsque mes mains touchent ses pectoraux et tirent sur sa chemise, je l'entends étouffer un petit soupir totalement troublant et excitant. À son tour, il palpe ma peau sous le tissu de ma jupe. Je ne le vois pas, mais pourtant, cela ne m'empêche pas d'être plus qu'excitée. On n'entend plus qu'un mélange de gémissements impatients et de souffles étouffés.

Ma conscience me dit de stopper tout ça maintenant, car je ne suis pas ce genre de fille qui saute sur le premier venu, mais on dirait que mon cerveau est tombé en panne en même temps que cet ascenseur. Oh oui, il est bien tombé en panne-

Tout à coup, le moteur se remet en marche, et la lumière revient en un flash aveuglant. Mes yeux se ferment subitement, sous l'intense et soudaine lumière. Je cligne plusieurs fois des yeux pour les habituer à la luminosité, et me rappelle soudainement que mon inconnu se trouve toujours avec moi, et que maintenant que la lumière est revenue, je peux le voir. Mais étrangement, impossible de discerner les traits de mon mystérieux partenaire, car il me maintient fermement, de sorte que je ne puisse voir son visage. Il faut que je le voie, mais impossible...

— Mais-

Complètement troublée, je me laisse enivrer par son parfum et par le contact de sa peau. Ma paume encore posée sur son torse, je sens les muscles fermes de ses pectoraux. Je halète, titube, et alors que je reprends mon équilibre, je sens sa voix chaude caresser mon oreille pendant qu'il me maintient fermement.

— Vous allez descendre à cet étage. Gardons ce moment secret...

Je voudrais répliquer, dire quelque chose, me défaire de sa domination. Mais rien, je n'arrive pas à articuler un mot. Il m'a enveloppé, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Je sens au son de sa voix qu'il sourit.

— Vous ne saurez pas qui je suis...

Je le sens, il joue avec moi comme un chat le ferait avec la souris qu'il tient entre ses griffes. Mais cette dernière phrase, au lieu de me perturber, secoue tout mon système nerveux. Nous entendons le son des portes qui s'ouvrent à mon étage, et il me laisse finalement sortir de l'ascenseur sans me laisser l'occasion de voir son visage. Les portes finissent donc par se refermer derrière moi, et je reste figé quelques secondes. Je ne comprends plus rien... Je ne comprends pas ce qui vient de se passer...

Est-ce que je viens VRAIMENT d'échanger un baiser torride dans un ascenseur en panne, avec un inconnu ?!

Je me rends maintenant compte que j'étais à la base, venue récupérer mon téléphone, et que Vic m'attend toujours à la maison. J'entre toujours aussi troublée dans mon box sombre et vide, et récupère ma coque qui est effectivement posée près de l'imprimante. Je jette un coup d'œil à ma montre : ça fait maintenant une demi-heure que je suis sortie, et je suis sûre que Vic m'attend très patiemment -notez l'ironie, à la maison. Je presse le pas, et sors de mon box. Je reprends ensuite l'ascenseur, un peu angoissée... J'ai peur de recroiser ce mystérieux inconnu. Idiot n'est-ce pas, puisque je lui ai carrément roulé la pelle de ma vie ? Mais une question ne cesse de me torturer l'esprit... Comment tout cela a-t-il pu se passer aussi rapidement ?

Lorsque j'arrive au rez-de-chaussée, je souffle un bon coup. Au moins, je ne l'ai pas recroisée... Je sors du bâtiment et attrape un taxi. J'arrive devant chez moi, et cours afin de ne pas arriver plus en retard. J'attrape mes clés, et ouvre la porte d'entrée. Je suis surprise de voir Vic jouer avec Ninja, qui paraît ravi d'avoir trouvé une nouvelle amie. En m'entendant, la blonde lâche Ninja et me rejoint.

— Eh bien ! Tu en as pris du temps ! De plus, tu es toute rouge, et tu as les cheveux en bazar ! Tu as fait des choses pas nettes dans l'ascenseur ou quoi ? rigole-t-elle.

Je rougis et pose en me tortillant mes clés et mon veston. Elle n'a pas vraiment tort...

— Euh... Non, pas que je sache, menti-je. Bon maintenant que j'ai mon téléphone, on met de la musique et on se prépare.

— Tout à fait d'accord !

Je marche vers mon salon, et branche mon téléphone à l'enceinte avant de mettre de la musique. J'ai choisi "Work" de Rihanna (multimédia).

2188 mots / Relu et Corrigé

* * *

Ouhhh ! Torride non ?!

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- Le mystérieux inconnu ? Identité ?

Bye 👋

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