Chapitre 3 /
PDV Julia
Avec Vic, nous avons finalement convenu que nous ferons cette fameuse soirée au Millenium comme c'était à la base prévu le lendemain, c'est-à-dire mardi. Entre-temps, le travail avec Austin est juste génial. Il est vraiment un agréable partenaire, qui malgré ses blagues à deux balles, sait se montrer très drôle et distrayant dans le travail quelquefois ennuyeux qu'on nous donne. Steeve de son côté aussi est très gentil et très à l'écoute, que ce soit avec moi ou avec tout le personnel. Et pour finir, je crois bien que je suis en train de me créer une grande amitié avec Vic. Je suis vraiment heureuse que tout le monde ait fini par accepter de venir à la fête qui m'est dédiée, alors qu'en soit, il ne me connaisse pas vraiment... Je peux vous garantir que ça me réchauffe le cœur...
Également, avec Vic, nous avons convenu de nous retrouver devant l'entreprise à la fin de notre journée de travail afin qu'elle vienne chez moi pour qu'on puisse se préparer comme il se doit avant la soirée. Je dois admettre qu'à la base, je n'étais pas très friande pour cette session maquillage et tenue, mais la blondinette sait se montrer très convaincante quand elle le souhaite.
* * *
Nous sommes mardi, il est 13h, et Austin et moi travaillons en silence, ce qui je trouve, est assez rare venant de nous. Heureusement que Steeve est très tolérant avec nous, car je pense que ça ne l'aurait pas fait autrement.
Alors que je tape rapidement sur mon clavier, j'aperçois dans mon camp de vision la petite frimousse brune d'Austin se lever vers moi.
— Alors, prête pour la soirée de ce soir princesse ? me demande-t-il tout en se balançant lourdement sur sa chaise.
Depuis notre rencontre, et notre "blague" sur le fidèle serviteur et sa princesse, Austin m'appelle toujours "princesse". Ça paraît stupide, j'en conviens, mais je dois avouer que ça me plaît, comme ça me fait rire.
— Oui, je pense que je devrais survivre, rigolai-je en levant finalement le nez de mon écran d'ordi. Je suppose que ma tenue passera, donc oui... Et toi ? demandai-je avec un petit sourire en coin amusé.
— Eh bien, moi tu vois, me répond-il en prenant une voix aiguë de fille tout en faisant les manières qui vont avec, je me suis préparé une robe de la haute couture à la Karl Lagerfeld pour mettre en valeur mon joli p'tit cul ! Tu m'en diras des nouvelles, même si je sais pertinemment que tes yeux loucheront trop sur mon postérieur pour que tu puisses aligner le moindre mot !
J'éclate littéralement de rire en me tenant le ventre devant son petit minois. Il rigole lui aussi, en se grattant l'arrière du crâne.
— Non, plus sérieusement, je n'ai pas acheté de robe, mais j'ai juste une tenue normale, finit-il.
— Oooh ! Quel dommage ! me moquai-je entre deux éclats de rire.
* * *
Dans les alentours de dix-sept heures trente, j'aperçois Austin se lever de sa chaise. Contrairement à lui, je reste assise.
— Allez princesse, finit de travailler. Tu peux rentrer chez toi maintenant.
— Non, je vais rester encore un peu, j'ai encore beaucoup de boulot, et puis je vais rentrer avec Vic ce soir pour qu'on se prépare ensemble, et comme elle finit assez tard...
— Quelle heure ? me demande-t-il.
— Dix-neuf heures.
Il fait les gros yeux et je rougis légèrement.
— Il y a beaucoup de clients aujourd'hui, me justifiai-je. Elle doit rester plus tard du coup... Mais bon, de toute façon, ça m'arrange, j'ai beaucoup de choses à rattraper...
— Je vois... Bon bah, à ce soir !
— Salut Austin.
Sur ce, il s'en va et je termine ce que je devais faire. Entre-temps, je me lève pour aller imprimer quelques documents. Cela m'exaspère légèrement de devoir imprimer des choses alors que mon bureau est déjà rempli de centaines de feuilles... Mais bon, c'est ça le travail. Alors que j'appuie rageusement sur les boutons de cette dernière qui ne semble pas vouloir marcher, je m'énerve. Sérieux, cette entreprise est censée être pleines aux as, et ils ne sont pas capables d'acheter des imprimantes de qualité ?...
Finalement, l'imprimante finit par fonctionner, et je décide alors de sortir mon téléphone. le temps de l'impression. Je navigue un peu sur Instagram, puisque je considère qu'il s'agit du meilleur réseau social du monde. Et alors que je me mets à regarder les photos de mon compte personnel, une photo datant d'il y a trois ans fait soudainement monter une fontaine de nostalgie en moi. J'appuie sur la photo en question, un sourire triste sur les lèvres. Il s'agit d'une photo de moi et de mon ancien petit ami, du nom de Jamie (multimédia).
La photo nous présente, dans sa chambre. Nous étions tous les deux installés sur la petite chaise de son piano, et j'y jouais. Il avait même posé ses mains sur les miennes afin de me guider dans la musique, ce qui avait rendu les choses d'autant plus belles et romantiques. Je me souviens des sensations que j'avais éprouvées... Déjà que faire du piano me rendait heureuse, alors faire du piano avec Jamie, c'était comme si des millions de papillons virevoltaient dans mon corps, c'était... Exquis.
Voir cette photo maintenant me rend toute chose, et j'irais même jusqu'à dire que je l'ai oubliée... En description, j'avais noté le texte suivant : "Je ne peux imaginer ma vie sans ta présence auprès de moi, sans la tendresse de tes paroles, et la douceur de tes doigts. Je ne peux imaginer ma vie, sans ton sourire pour illuminer mes jours, sans ton amour pour réchauffer mes nuits. Je ne peux imaginer ma vie sans toi, car mon bonheur, c'est à toi que je le dois. Je t'aime J..."
En le relisant quelques années plus tard, j'ai bien conscience que ça fait un peu kitsch, mais pourtant, cela me rappelle à quel point j'étais éprise de cet homme... Mon premier amour pour être plus précise. J'avais écrit ce petit et court texte avec tout mon cœur. Il fut mon premier amour, comme je l'ai déjà dit, et je l'ai aimé comme jamais. Je me souviens qu'à cette époque, je n'étais pas du tout la même ; j'étais à l'université, sans grandes idées d'avenir, j'avais dix-neuf ans, et j'avais les cheveux blonds -c'était une coloration, et je me sentais tout simplement... Libre. J'étais naïve, jeune et insouciante, en quête du vrai amour... Un amour de conte de fées enfaite. Et même si ce ne fut pas pour l'éternité, c'est bien grâce à lui que je l'ai trouvé.
Oui, c'est grâce à lui Julia.
Malheureusement, mon esprit bien trop naïf a été chamboulé du jour au lendemain. C'est à la suite de la mort de mes parents, et d'autres événements tragiques qui ont suivi, que j'ai disparu du jour au lendemain, sans signes de vie, rien. Je suis partie comme ça.
Je n'en pouvais plus, je ne pouvais plus vivre dans cette ville. J'avais de toute façon fini mes études, et avais toutes mes chances pour une carrière, alors je suis partie. Je l'avais quitté la veille, et suis ensuite partie. Il m'a appelé, mais je n'ai jamais répondu. Depuis, je n'ai plus de nouvelles de lui depuis des années...
J'essuie les quelques larmes qui commencent à couler sur ma joue, et referme mon compte Instagram. Malgré les vives émotions que me font ressentir ce genre de photos, surtout en vue de comment tout a dû se finir, je sais pertinemment que je n'effacerai jamais ces photos, car malgré les séquelles que je garde, je ne voudrais jamais perdre ces souvenirs de ma vie passée qui était magnifique.
Alors que je constate que la lente imprimante a fini par terminer l'impression, j'attrape rapidement les feuilles, et continue de travailler dans mon bureau malheureusement vide. Alors que je commence à lire une multitude de statistiques sur l'entreprise, mon esprit dévie une énième fois sur la photo que j'ai vue il y a quelques secondes.
Depuis Jamie, je n'ai plus jamais eu de relation, je me suis toujours renfermée sur moi-même. Certes, j'ai rencontré des garçons mignons, mais rien n'a jamais excellé ce que j'avais éprouvé pour Jamie. J'avoue que j'aimerais bien rencontrer quelqu'un, maintenant, et me mettre en couple... J'en ai marre d'être célibataire, même si j'ai l'impression que cela risque d'être compliquée vue la carapace qui m'enveloppe...
Soudain, un étrange visage au regard gris passe rapidement dans mon esprit. Je me secoue frénétiquement la tête en me sermonnant intérieurement, les joues rouges.
* * *
Tellement plongée dans ce que je fais, je ne fais pas attention à l'heure. J'entends alors le vibreur de mon téléphone retentir, et l'attrape. J'ai reçu un message :
Je suis devant le bâtiment, je viens de finir, mais je ne te vois pas, t'es où ? 🤨
Vic
J'écarquille les yeux et regarde précipitamment ma montre. Merde ! Je n'avais pas vu passer l'heure ! Je lui écris une rapide réponse tout en rangeant mes affaires.
Oui, je suis désolé, je n'avais pas vu le temps passer ! Je suis en train de ranger mes affaires, j'arrive ! 😭
Julia
Quelle cruche ! 😡
Vic
Je souris et déguerpis aussi rapidement que mes talons me le permettent de mon box. en sortant de l'entreprise, je me fais fouetter par un vent glacial... On adore. C'est alors que j'aperçois une tignasse blonde que je reconnais comme étant celle de Vic devant le bâtiment, son téléphone en main.
— Hé ! Vic ! criai-je en m'approchant d'elle.
Elle se retourne et m'aperçoit à son tour. Ses yeux me fusillent, et je rougis légèrement alors que j'arrive à sa hauteur.
— Ah bah, ce n'est pas trop tôt ! me sermonne-t-elle en posant ses poings sur ses hanches.
Son ton et son visage de "maman sermonnant son enfant" me fait bien rire. Nous finissons par partir ensemble jusque chez moi, et je dois admettre que nous avons plutôt de la chance, car je n'habite pas si loin que ça de l'entreprise... Seulement dix minutes à pied !
Nous arrivons, et entrons dans mon appartement. Ce dernier est assez petit, mais suffisant pour la jeune célibataire que je suis. Et puis, disons que mes maigres économies ne me permettent pas vraiment de grand luxe, surtout dans une ville comme New York. Les voisins sont certes très bruyants, mais je m'y suis faite avec le temps. Néanmoins, je dois avouer que je reste juste amoureuse de mon petit chez moi ! Je l'ai aménagé de sorte qu'il me corresponde à la perfection, et j'en suis drôlement fière.
— Oh c'est tout mignon chez toi ! me complimente-t-elle après avoir passé la porte.
— Mer-
Des aboiements me coupent soudainement dans ma phrase, et Ninja, mon p'tit chien d'amour, fait apparition dans le salon. Il saute subitement sur moi, bavant au passage sur mon joli petit chemisier. Au point où j'en suis...
— Oh ! Tout doux mon gros, maman est là... roucoulai-je.
— Je ne savais pas que tu avais un chien, il s'appelle comment ?
— Ninja. Ne me demande pas pourquoi je l'ai appelé ainsi, j'étais sûrement bourrée à ce moment-là.
Elle éclate de rire et caresse doucement les poils emmêlés de mon chien.
— Mais non c'est chou comme tout, me contredit-elle.
— Merci. Bon, on devrait peut-être commencer à se préparer, finis-je par dire en relâchant mon chien qui gambade dans mon appartement
Elle tape des mains pour me transmettre son accord. Je rigole de son énergie.
— Bon ! s'écrie-t-elle, je veux de la musique qui bouge ! Ce sera bien plus attrayant de se préparer ainsi.
— Je suis d'accord avec toi.
Je cherche alors mon enceinte pour la musique et la branche. En revanche, mon téléphone portable reste introuvable... Je me mets à le chercher partout telle une cinglée, quand soudain je me rends compte de quelque chose ; je l'ai très certainement laissé dans mon box alors que je naviguais sur Instagram. Quelle cruche je fais !
— Bon Julia, c'est pour quand la musique ? me demande Vic depuis la cuisine.
— Euh... Il se pourrait bien que j'aie malencontreusement oublié mon téléphone dans mon box...
— Quoi ? Vraiment ? Mais tu as un petit pois à la place du cerveau ?
Je rigole en rougissant légèrement. Je me dirige vers la cuisine afin que nous puissions discuter de ma stupidité en face. Vic soupire légèrement en souriant, puis sort son téléphone de sa poche avant de me le tendre. Je fronce les sourcils.
— Bon alors, prends le mi-
— Non c'est bon ! la coupai-je en chassant des mains son téléphone. Je vais le chercher à l'entreprise, de toute façon j'en ai besoin pour ce soir, je veux faire plein de photos. C'est la première fois qu'une telle chose m'arrive, surtout en ce moment, donc j'ai vraiment envie de tout immortaliser.
— Quoi ? Mais...
— Ne t'inquiète pas ! dis-je en prenant le ton qu'elle avait à la base employé avec moi alors que j'allais avoir mon entretien. On ne sera pas en retard. L'entreprise n'est pas trop loin de chez moi, et si j'y vais en taxi, ça devrait aller.
Elle fronce les sourcils, sceptique.
— Ok... Bah fait attention à toi alors.
— Oui oui ! Seulement, prépare ta robe. Je te montrerais la mienne une fois rentrée. Prépare également le maquillage, le tien ainsi que le mien qui se trouve dans la commode de ma salle de bain, et si tu veux... Fais-nous du thé !
— À vos ordres chef ! dit-elle en ramenant sa main à son front, pour faire un "garde-à-vous"
Je rigole, attrape rapidement ma veste de tailleur, avant de sortir de mon appartement.
Bon ce n'est pas pratique tout ça, je suis encore en tenue de travail... Une tenue qui n'est ni plus ni moins, une jupe en cuir, un chemisier, ma petite veste de tailleur, et aussi mes ta-lons ! Je vais galérer à courir ! De plus j'ai trop froid ! En sortant à la hâte, j'ai oublié de prendre une veste un peu plus chaude. J'ai seulement pris ma veste de tailleur, qui, malgré le fait qu'elle soit jolie, ne chauffe pas vraiment, donc je gèle !
J'essaye d'attraper tant bien que mal un taxi, et heureusement, il s'arrête : Je n'aurais pas pu tenir une seconde de plus dans ce froid ! Je lui donne ma destination, et nous partons. Après moins de cinq minutes, le taxi s'arrête devant l'entreprise. Je le paye et sors précipitamment du véhicule en le remerciant.
J'arrive devant l'entreprise, et en voulant entrer, un des colosses de l'entrée me barre le chemin.
— Désolé mademoiselle, vous ne pouvez plus entrer à cette heure-ci. Tout le monde sort, mais plus personne ne rentre, m'avertit-il de sa voix grave et rauque.
— Je sais bien, mais j'ai oublié mon téléphone portable dans mon box et-
— Désolé mademoiselle, c'est une bonne excuse, mais vous ne pouvez pas entrer, me coupe-t-il.
Je fronce les sourcils. C'est une blague ! Je suis obligée de prendre mon téléphone avec moi, j'ai plein de choses à faire avec ! De plus Vic est en train de m'attendre seule là. J'essaye donc de trouver quelques mensonges potables, jusqu'à m'imaginer jouer de mon physique pour négocier avec lui, mais un grand et mince homme apparaît soudainement à mes côtés.
— Mademoiselle Jones ? Que faites-vous là ? À cette heure-ci surtout.
Ma tête se tourne vers l'homme qui vient de m'adresser la parole, et je me fais rapidement toute petite. Il s'agit de... Monsieur Lewis, le supérieur de mon manager, donc logiquement, l'un de mes supérieurs. Il a une grande place dans l'entreprise, et il me semble même qu'il connaît plus que bien le patron puisqu'il travaille régulièrement avec lui... C'est limite s'il est devenu son assistant personnel. Je l'ai rencontré un peu plus tôt de la journée, et il est le type d'homme d'affaires toujours scotché à son smartphone dernier cri. En soi, il est plutôt pas mal, même si je n'irais pas jusqu'à dire qu'il surpasse le charme du PDG de la firme... Il a de soyeux cheveux bruns, toujours bien coiffé. Ses lunettes lui donnent un certain charme, et ses yeux verts sont vraiment beaux. Mais bon, en dehors de ça, il est très... trop grand, et assez mince. De plus, c'est une personne qui a peu de choix de discussion, à part le travail... Non, pas mon type du tout.
— Euh, enfaite, je... j'ai laissé mon téléphone dans mon b-box, bégayai-je comme une idiote en rougissant. Mais je n'ai pas le droit d'entrer pour le prendre alors je...
— Oh, eh bien, allez-y. Monsieur Wolf, vous pouvez la laisser entrer.
Monsieur Wolf... Bizarre comme nom...
Eh bien le "Monsieur Wolf" cède sous l'ordre de son supérieur et me laisse entrer. Je remercie rapidement Monsieur Lewis en le saluant alors qu'il s'en va de l'entreprise. J'ai conscience de faire bizarre à aller dans l'entreprise à cette heure-ci, mais c'est une question de vie ou de mort ! Je me rue alors dans le bâtiment sombre. Je trouve que le soir, c'est plutôt bizarre, c'est tellement... vide. Je suis sûr qu'il n'y a que moi...
On dirait presque qu'il pourrait se passer n'importe quoi...
Mais non Julia ! Tu regardes trop de séries !
J'entre dans l'ascenseur avant d'appuyer sur le bouton de mon étage...
2905 mots / Relu et Corrigé
* * *
Hey ! 🙌
J'espère que le chapitre vous a plu ! Que pensez-vous des personnages ? Des préférences pour le moment ?
N'OUBLIEZ PAS DE ME SUIVRE SUR INSTAGRAM JE SUIS PLUS ACTIVE QU'ICI !! (@hamida.swan)
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