Chapitre 21 /
PDV Julia
Les deux hommes se dirigent dans notre direction d'une démarche peut-être anodine pour eux, mais qui fait trembler tous les petits chatons des demoiselles.
... dont moi, je dois l'admettre.
Une fois devant nous, l'homme aux côtés de Ryan me lance un sourire radieux que je ne peux m'empêcher de lui rendre. Ryan de son côté, me fixe intensément. Qu'importe la situation, son regard à mon égard ne change jamais, et ne cesse de me mettre dans des états que je ne peux contrôler. Je me demande bien ce qu'il peut penser pour me regarder d'une telle manière... Je reste bloquée devant lui quelques secondes, mais décide un peu trop brusquement de me mettre debout pour lui faire face, et ainsi reprendre le contrôle de mon esprit. Reprends-toi Julia !
Néanmoins, ce soudain élan de courage pour stopper notre échange visuel n'a fait qu'empirer la situation. Maintenant, je sens le regard d'un gris brûlant de Ryan se promener sur chaque parcelle de mon corps pour...
... le reluquer,
le scanner,
et l'envahir sans retenue particulière.
Bordel, déjà que d'habitude il me fait un effet de dingue avec un simple regard, là...
Avec ce putain de corps.
Ces putains de petites gouttes d'eau perlant sur le bout de ses cheveux.
Ces putains de grains de sables roulant sur sa beau luisante, et plongeant dans son maillot d'une façon me rendant presque jalouse-
— Julia, me salue-t-il formellement.
Je reprends tout de suite mes esprits et essaye de détacher avec précipitation mon regard de son corps. Je le pose sur une mamie derrière Ryan qui essaye de le reluquer discrètement.
— Euh... bonjour Ryan, marmonnai-je en évitant à tout prix son regard.
Je devine que ses yeux se plissent par l'intrigue.
... où qu'ils brillent de cette lueur dangereuse parce qu'il a compris l'effet qu'il te fait, me murmure ma déesse intérieure.
J'essaye encore une fois de chasser de mon esprit cette foutue déesse, et ses pensées plus que déplacées. Je dirige alors mon regard vers l'homme à ses côtés, qui me tend avec énergie sa main.
— Salut ma beauté, je m'appelle Tyler ! se présente l'homme avec enthousiasme. Le meilleur ami de Ryan qui m'a déjà parlé de toi...
Le concerné le foudroie du regard.
— Sois un peu plus formel avec elle, Tyler, vocifère Ryan d'un ton venimeux. C'est mon assistante, pas ma meilleure amie.
Aïe.
— Moue, marmonne Tyler en affichant une moue de bébé.
Ryan soupire d'exaspération, et détourne le regard en serrant la mâchoire. En tout cas, son ami respire la joie de vivre.
— Que fais-tu ici ? demandai-je à mon patron pour essayer de calmer l'atmosphère.
Il semble être sur les nerfs, ce que je n'arrive pas à comprendre.
— C'est le week-end, je profite des vagues, me répond-t-il simplement.
Mon regard se dirige sur la planche de surf qu'il a sous le bras. Je m'imagine alors Ryan surfer, les muscles bandés, et le regard concentré qui reflète l'eau turquoise. Ça doit être quelque chose.
Ryan dirige son regard vers Nate et fronce encore davantage les sourcils. Il va finir par avoir des rides s'il continue ainsi. Ce dernier se lève, et serre fortement la main des deux hommes, le sourire aux lèvres. Il s'entend rapidement avec Tyler puisque ces derniers semblent partager la même joie de vivre. C'est ensuite que Cécilia apparaît, une glace à la fraise en main. Lorsqu'elle remarque les deux hommes, elle nous dévisage puis pâlit en reconnaissant Ryan. C'est sûr que leur première rencontre doit lui laisser un souvenir amer de lui.
— Euh... Ryan, Tyler, je vous présente Cécilia, commençai-je tandis que cette dernière se place à mes côtés. C'est-
— Oui l'hôtesse d'accueil incapable de trouver une chambre, m'interrompt-il en la fusillant du regard. Comment oublier.
Le teint de Cécilia vire au jaune tant elle semble paniquée. C'est assez compréhensible, Ryan aurait pu détruire sa carrière en un claquement de doigt vu l'emprise qu'il a en Amérique.
— Je tiens à m'excuser pour mon comportement, lui dit-il soudainement en lui lançant un regard et un sourire ravageur. Je suis si pointilleux dans mon travail qu'il m'arrive de ne presque plus tolérer les erreurs de conduites. Navré mademoiselle.
Son changement brusque de comportement nous choque toutes les deux, et il en faut peu pour que Cécilia vire au rouge, et se confond en remerciements. Le temps d'un instant, je constate que les yeux de Ryan sont plongés dans le décolleté de mon amie, et qu'il lui adresse ce fameux regard. Je rêve où il vient de dire tout ça juste pour... ça.
Sans pouvoir le contrôler, je sens un sentiment de jalousie envahir mes veines. Je sais pertinemment que je ne devrais pas sentir ce genre de choses à l'égard de mon patron, mais je n'arrive pas à le contrôler. Même si j'essaye de me convaincre le contraire, je n'arrive pas à oublier ce fameux baiser chez moi, et à me sentir spéciale aux yeux de Ryan. Mais il n'en est rien. Lui-même l'a dit, ce n'était qu'un écart de comportement causé par un excès d'alcool, rien de plus.
— Bon, t'as fini Ryan ? le sermonne son ami en rigolant, comme s'il était habitué à ce genre de comportement.
Encore une fois, je sens la jalousie m'envahir. Bordel, il faut que j'arrête de ressentir ça, c'est malsain. Ryan détache son regard de Cécilia, et le pose sur moi. J'essaye alors immédiatement de masquer l'expression que j'affichai, et détourne mes yeux des siens.
— Bref ! finit par dire Tyler. Ça vous dirait qu'on se pose avec vous ? Nos serviettes sont juste à côtés, et on se sent seuls.
Ryan grogne de mécontentement.
Ok.
— Eh bien... Je n'y vois pas d'inconvénients, je veux bien. Et vous ? nous demande Nate.
Cécilia hoche vigoureusement sa tête, ravie, mais je reste silencieuse en foudroyant Ryan du regard. Tout le monde reste silencieux quelques instants.
— Cool ! s'émoustille Tyler en essayant d'ignorer la tension entre mon patron et moi. On va les rapprocher, laissez-nous deux secondes !
Les deux hommes plantent leurs planches dans le sable, et partent vers leurs affaires. Un peu plus loin, j'aperçois Ryan donnant une tape... ou plutôt un coup de poing magistral sur l'épaule de Tyler qui ricane. Il ne semble pas ravi de la proposition de Tyler, et ça m'énerve. Cécilia se tourne ensuite vers moi.
— Comment-
— Non, je n'étais pas au courant de leur présence. Mais bon, je suppose que plus on est nombreux, plus on rit ! m'exclamai-je d'un ton tout à fait sarcastique.
Elle rigole en se couchant sur le ventre, sur sa serviette. C'est à ce moment que Ryan et Tyler arrivent, mais je fais abstraction de leur présence et me couche sur le dos afin de profiter du soleil. Je sens soudainement une présence à ma droite, et constate que Ryan vient de s'assoir à mes côtés lorsque j'ouvre les yeux. Il ne voit pas que j'ai les yeux ouverts grâce à mes lunettes, mais je vois très clairement que lui me... matte ? Je me sens rougir, et referme les yeux afin d'ignorer son regard brûlant... en vain.
Un instant, je me rends compte de la situation. Je suis littéralement à Santa Monica entrain de bronzer avec mon patron multimillionnaire. Comment ma vie a-t-elle pu prendre un pareil tournant ?
— Roooh ! Il fait une chaleur de ouf !
J'ouvre encore les yeux et aperçois Tyler mimant un éventail avec sa main, et faisant semblant de suffoquer. Cet homme a la même mentalité qu'un gosse de six ans, c'en est inquiétant.
— Bah vas te chercher une boisson idiot, s'énerve Ryan en ne daignant même pas le regarder.
Tyler le regarde et lui tire la langue. Ryan ne le regarde toujours pas, mais devine son geste.
— Gamin, marmonne mon patron.
— Toi même, s'offusque Tyler.
Ryan lève les yeux au ciel, exaspéré mais habitué. Bon, il a raison, Tyler est un gamin.
Tyler se décide finalement à aller chercher une boisson, et Nate le suit. Soudain, un détail me vient en tête et je me redresse sur les coudes.
— Euh, Ryan ?
— Oui.
— Je peux te poser une question ?
— Bah c'est ce que tu fais.
Je lève les yeux au ciel, ce qu'il ne semble pas voir avec mes lunettes. Heureusement pour moi, ai-je envie de dire.
— Tyler, est-ce qu'il est-
— Oui, me coupe-t-il. Tyler est le jeune africain que j'ai rencontré lorsque j'étais petit, si c'est ce que tu veux savoir. Je savais pertinemment que tu allais le deviner.
— Et il habite à Los Angeles ?
— Non, il est juste en vacances.
— Oh, je vois.
Je me recouche ensuite, mais mon repos est de courte durée lorsque je sens quelque chose vibrer...
... mes fesses vibrent.
Euh.
Je roule sur le côté et aperçois mon téléphone que j'ai écrasé, tandis que Ryan ricane devant cette situation. Il dit que Tyler est un gamin, mais on en parle de lui ? Je prends mon téléphone entre mes mains, et l'allume. J'ai une notification, toujours sur le même site, et toujours venant de cette mystérieuse personne :
user562J32A : Aimeriez-vous entendre une belle histoire d'amour et de mort ? Écoutez bien comment ils s'aimèrent dans la joie et la souffrance, puis en mourrurent en un même jour, lui par elle, elle par lui.
Putain, mais il me veut quoi avec ses répliques de livres ?! Cette fois-ci, je reconnais le roman "Tristan et Iseult".
— Ça va ? me demande Ryan.
Je me tourne vers lui, déboussolée.
— Quoi ? lançai-je comme une idiote.
— Je ne sais pas. Tu as l'air contrarié.
— Oh. Bah euh... non.
— Mmh...
Il n'a pas l'air très convaincu, mais ne s'attarde pas plus. Alors que j'essaye de nouveau de me relaxer, j'entends Nate et Tyler arriver, mais les ignore. L'ami de mon patron lui ordonne avec excitation d'aller prendre sa planche pour surfer, et il s'exécute rapidement. Nate et Cécilia ne tardent pas à également se manifester, et me proposent d'aller se baigner avec eux, ce que j'accepte avec joie. Si je reste encore allongée, je vais vraiment finir par cuire !
En chemin vers l'eau, je sens Nate s'approcher de moi. Trop rapidement pour mon esprit de mamie fatiguée, il m'attrape et me jette brutalement à l'eau. Je peine à sortir avec élégance, et à remettre mes cheveu en place.
— Nate ! m'écriai-je en le pointant furieusement du doigt. Tu vas me le payer !
Il pouffe de rire et je me mets à nager seule. C'est agréable d'aller dans l'eau fraîche après avoir cramé ma peau sous le soleil chaud. C'est alors que je le remarque, sur sa planche de surf, en position. Il s'engage vers les vagues, et tout en lui m'impressionne. De là où je suis, j'arrive à apercevoir le sourire radieux qu'il affiche, qui prouve facilement qu'il adore les sensations que lui procure le surf. Ses muscles bandés, sa position plus que parfaite...
... je n'arrive plus à détacher mon regard de sa personne.
Soudain, son regard croise le mien et il me lance un sourire malicieux. Je rougis, et plonge entièrement mon corps dans l'eau comme une idiote. Je suis invisible. Je finis par revenir rapidement à la surface, ne pouvant plus tenir en apnée, et remarque qu'il m'observe toujours. Cette fois-ci, je fais mine d'être aveuglée par un rayon de soleil, et me urge à sortir de l'eau pour revenir à ma serviette. Je me suis assez baignée, ciao Alvarez !
Une fois sortie de l'eau, je me dirige vers notre place et m'accroupis vers mon sac pour chercher mes lunettes. Le soleil est en réalité bien aveuglant...
— Julia ?
Je sursaute et me retourne pour apercevoir Ryan. Il est trempé, légèrement essoufflé, et sa planche de surf se tient sous son bras bandé. Craquant.
— Oh, euh... oui ?
— Tu peux me passer mon sac ? Il est à côté du tien.
Je m'exécute sans un mot, et il me remercie doucement. Nous nous installons tous les deux côte à côte, et il prend une longue gorgée de sa bouteille d'eau qui fait danser sa pomme d'Adam mouillée. Craquant. Il sort ensuite une serviette de son sac et se sèche partiellement.
— ... je dois admettre que tu es très doué en surf, lâchai-je pour combler le silence entre nous.
Il se tourne vers moi et me lance un sourire en coin, tout en plissant les yeux. Il paraît sincèrement content que je le complimente, et je n'arrive pas à tenir son regard.
— Merci.
Un silence gênant s'installe encore entre nous. Je sors ma bouteille d'eau, et en prends une gorgée à mon tour.
— Tu aimerais essayer ? me demande-t-il soudainement.
J'avale de travers et m'étouffe. Ryan ricane.
— Quoi ?! Moi, du surf ?!
— Bah oui.
— Je n'arrive même pas à tenir debout sur un skateboard, alors sur une planche de surf ?
— Mais je pourrais t'y exercer. D'abord sur le sable, et ensuite sur l'eau.
Même si sa proposition est on ne peut plus alléchante, je ne peux m'empêcher de me rappeler encore et toujours qu'il est mon patron. Je veux dire, c'est d'ores et déjà étrange que nous soyons ensemble à la plage... alors qu'il me donne des cours de surf.
— Julia, nous ne sommes pas à l'entreprise, me rappelle-t-il, comme s'il lisait dans mes pensées et devinait mes contraintes. Disons qu'aujourd'hui, je t'autorise à te lâcher un peu plus avec moi qu'à l'ordinaire.
Je ne peux réprimer un sourire, et constate que lui aussi sourit. Il ne me faut pas plus de temps pour céder.
— ... bon ok. Mais ne t'étonnes pas si je suis nulle !
Il s'esclaffe fortement, et m'aide à me lever. Il attrape sa planche de surf, et la pose à plat sur le sable, un peu plus loin des serviettes.
— Bon déjà, est-ce que tu sais comment il faut se positionner sur la planche ? me demande-t-il en posant ses poings sur ses hanches.
— Euh... parce qu'il y en a une particulière ?
Il lève les yeux au ciel, et me pousse légèrement afin me montrer la position sur la planche. Ça n'a pas l'air d'être si compliqué que ça n'en a l'air... si ?
Je monte à mon tour sur la planche, et essaye d'en faire de même. Mais j'ai vraiment l'air d'une attardée avec ma position de sumo et avec mes bras tendus comme des piquets à l'horizontal, tel un vulgaire pigeon.
Ryan éclate de rire, et je fais la moue.
— Mais je t'avais dis que je serais nulle !
— Je ne pensais pas que ça serait aussi... extrême.
Et il éclate encore de rire, ce qui me surprend. Certes, il vient lui-même de me dire que je n'avais pas à me comporter comme au travail, mais c'est assez étrange de le voir si décontracté. Je croise mes bras en dessous de ma poitrine, et constate que plusieurs jeunes femmes nous observent. Certaines me lancent des éclairs avec leurs yeux, et d'autres regardent Ryan avec... désir. Je décide d'ignorer leurs regards, et me tourne vers Ryan qui vient de se calmer.
— Bon, il va falloir améliorer tout ça, soupire-t-il en croisant ses bras sur son torse.
Il s'approche de moi, et replace mes bras avec délicatesse. Le contact de sa peau mouillée contre la mienne réveille des milliards de sensations dans mon corps, tellement que j'ai l'impression que mes nerfs sensitifs sont décuplés mille fois. À l'aide de son pied, il resserre légèrement mes jambes, et lorsqu'il pose ses grandes mains sur mes hanches nues, j'embrase. Il se colle encore plus à moi, afin de me guider encore plus dans mes gestes. Son corps est maintenant collé à mon dos, et j'arrive à le sentir... entièrement. Son souffle chaud caresse mon cou, et des millions de frissons parcourent mon corps, telle un décharge électrique.
Je baisse la tête, et regarde mes pieds-
Je blêmis.
Oh. Mon. Dieu.
Et là, c'est le drame.
— AAaaaaahh ! hurlai-je en sautant comme une furie.
Ryan et moi tombons à la renverse. Putain de merde, il y avait une putain de géante de la mort de MÉDUSE ! Une méduse ! Et j'ai la phobie des méduses ! J'ai failli faire un infarctus ! Mon regard se pose ensuite sur Ryan-
Oh !
De un, je constate avec stupéfaction que je suis assise à califourchon sur lui. Cela a le don de me faire violemment rougir. Mais de deux...
PFOUAHAHA !
Ryan a du sable mouillé partout sur le visage et les cheveux. J'ai peut-être l'air d'une gamine à me moquer de lui ainsi, mais c'est hilarant ! Il fait une grimace de mécontentement... on dirait un monstre.
— Putain, il s'est passé quoi Julia ?! jure-t-il en essayant d'enlever un peu de sable de son visage.
Il n'en faut pas plus pour moi pour m'entraîner dans une nouvelle série de rires incontrôlables. Je rigole tellement que je ne pense pas un instant à me retirer de la position un peu trop intime dans laquelle nous sommes.
— Tu vas me le payer, lance Ryan en me fusillant du regard.
Damn.
Je me lève précipitamment, toujours en rigolant, tandis que Ryan en fait de même. Une fois debout, je constate l'ampleur des dégâts avec plus de détails.
— HAHAHAHAA !!
Ryan fronce les sourcils, n'ayant pas l'air d'aimer qu'on se moque de lui. C'est sûr qu'en étant un grand PDG plus respecté qu'un dieu, on n'en a pas vraiment l'habitude. Mais j'arrive néanmoins à déceler un grain d'hilarité dans son regard dont il n'essaye pas de céder.
— Je le répète, tu vas me le payer.
C'est alors que je me mets à courir comme une furie vers l'eau. Je devine facilement qu'il est à ma poursuite, ce qui m'excite et me fait paniquer en même temps.
— Il y avait une méduse ! m'écriai-je en courant dans l'espérance qu'il m'épargne, toujours aussi hilare.
— Et alors ?
— C'est ma phobie putain ! m'écriai-je en éclatant de rire.
Je plonge dans l'eau, et essaye de nager le plus loin possible de lui. Malheureusement, Ryan est beaucoup plus rapide que moi, et m'attrape par derrière. Je panique et n'arrive plus à sortir ma tête de l'eau. C'est la panique.
— AAafkfvnjz ! me noyai-je.
Rapidement, il me sort de l'eau, me soulève, et me porte comme un sac à patate sur son épaule. Putain !
— Ryan ! m'exclamai-je.
Il ricane, et marche vers les profondeurs, là où je n'ai clairement plus pied. Je le sens, il va me jeter dans l'eau, c'est la fin. Comme je m'y attendais, il s'arrête derrière une crique, et me jette brusquement dans l'eau. J'ai juste le temps de pousser un cri et de me boucher le nez que j'émerge dans l'eau. Je reviens à la surface, et l'aperçois devant moi.
— Ryan, le sermonnai-je, c'est vraiment pas-
Sans que je ne sache pourquoi, il éclate de rire. Je prends quelques secondes pour comprendre les raisons de son hilarité, lorsque je remarque une chose gluante et verte pendant sur mon visage, ainsi que mes cheveux. Beurk une algue !
J'essaye de la retirer, mais j'ai plus l'air d'un gollum qu'autre chose. Les rires de Ryan redoublent d'intensité, et lorsque je réussis à retirer cette fichu algue, je me jette sur lui, en espérant qu'à mon tour, je pourrais le noyer.
Malheureusement, j'avais oublié la carrure qu'il avait, et qui ne fait absolument pas le poids face à mon petit corps. Il m'attrape les poignets lorsque j'essaye de me jeter furieusement sur lui, et nous sommes face à face.
Dès lors que mes yeux entrent en contact avec le gris brillant de malice des siens, je sens cette tension plonger entre nous. Elle glisse dans mon âme de la même manière que les vagues de la plage sur la roche de la crique, avec fluidité. Je ne la sens même pas. Elle semble naturelle en moi, comme habituée à ma présence.
Il s'arrête de rire, et dans ses yeux, l'hilarité laisse place à une autre émotion que je ne saurais décrire. Je ne comprends pas ce qui se passe entre nous, j'ai l'impression de n'être qu'un corps brûlant pour le feux embrasant son regard, et mon être tout entier en même temps. Ses mains glissent doucement et lentement le long de mon corps, caressant chaque parcelle de ma peau avec tellement de délicatesse que la façon dont il finit par agripper mes hanches crée un contraste déboussolant.
C'est divin.
Sans que je ne comprenne vraiment, je me laisse faire lorsqu'il me soulève, et mes jambes s'enroulent d'elles-mêmes autour de ses hanches. Comme si c'était une évidence, ma destinée. La connotation de patron/employée n'existe plus dans mon vocabulaire actuel.
Seuls lui...
... et moi.
Ce sont les deux seuls mots qui subsistent en moi.
Mes mains roulent sur ses épaules, et se déposent avec force sur le haut de son dos afin de tenir en équilibre. Ses longs doigts caressent mes cuisses, et malgré l'eau qui sépare leur contact direct, j'ai l'impression de le sentir complètement. Son souffle chaud fouette mes lèvres et j'en perds la tête, jusqu'à en oublier où je suis, ce que je fais, et avec qui je suis.
Et le pire dans tout ça, ce n'est même pas nos corps entremêlés qui se jurent passion et fougue dans leur simple contact. Non.
C'est son regard,
brûlant d'un désir profond,
que je semble enfin accepter.
Peut-être que je me trompe, que je me fais des films, mais là...
... j'ai la réelle sensation d'être désirée par le plus désirable.
Son visage s'approche dangereusement du mien, mais ayant perdue la raison, je ne bouge pas et me laisse faire. Dans tous les cas, j'en ai autant envie que lui. Il ne reste plus que d'infimes millimètres qui séparent nos deux visages brûlants...
- Ryan ! s'écrie Tyler.
Nous nous figeons.
Putain...
3689 mots / Relu et corrigé
* * *
Alors, ce chapitre mes p'tits poulpes? 🐙
Que pensez-vous de Tyler, et de l'attitude de Ryan?
Encore une fois, pour vous, qui est cet inconnu qui envoi les messages à Julia?
Que pensez-vous de cette tensions à la fin du chapitre? Dites-moi tout!
Je tiens à vous informer que le prochain chapitre sera avec un nouveau point de vu... Je ne vous en dis pas plus!
Allez, bisous mes bébés poulpes! 🐙
de HamidaSwan qui vous kiff, Teehee.
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