Chapitre 19 /
PDV Julia
Je prends quelques secondes pour réfléchir à sa proposition. Pourquoi pas ? Je pense que ça me ferait du bien de voir un autre visage que celui de môsieur Ryan Alvarez. Je tape alors une rapide réponse.
D'accord, je veux bien ! Je t'attendrais alors 😊
Julia
La sienne ne se fait pas attendre.
Super, je viendrais vers 12h30 ! À toute !
Nate
Ravie, je pose mon téléphone sur mon bureau et continue mon travail.
* * *
Il est 12h15 lorsque je sors de mon bureau. Avant d'aller rejoindre Nate devant l'entrée, je passe dans le bureau de mon patron pour lui rendre tout le travail qu'il m'avait attribué. J'ai essayé de finir tout en avance afin d'être tranquille lors du déjeuner. Pour la plupart des dossiers à préparer, je n'arrive pas à comprendre leur but final, donc j'ai simplement exécuté les ordres à la lettre sans trop me casser la tête. Je suppose qu'il s'agira-là d'un projet futur préparé par le big boss. Je toque à sa porte, et pénètre après son invitation pour le découvrir installé simplement derrière son énorme bureau. Aussi énorme que celui de New-York.
— Re-bonjour Ryan, j'ai fini tout le travail que tu m'as donné. Le voici.
Je lui tends une pile de documents, et précise que je lui ai déjà envoyé une autre partie du travail par mail. Il hausse les sourcils, et parcourt mon travail du regard.
— Tu as tout fini ? s'étonne-t-il en feuilletant les dossiers.
— Oui, affirmai-je avec un sourire fier.
Il hoche de la tête, satisfait et étrangement intrigué. Après un court moment de silence plutôt gênant, je souris faiblement et tourne les talons pour me retirer. Pas besoin de m'attarder davantage.
— Des choses de prévues ? m'interpelle-t-il soudainement. Tu as déjà mangé ?
Je me retourne et le dévisage. Pourquoi me pose-t-il toutes ces questions ?
— Oh, eh bien oui... j'ai rendez-vous avec un ami pour manger.
Encore une fois, ses sourcils se haussent. Il paraît surpris.
— Tu as des connaissances à Los Angeles ?
— On peut dire ça comme ça. En réalité, je vais manger avec Nate Scott.
Dès lors que le prénom de Nate franchit la barrière de mes lèvres, son visage change du tout au tout. Ses sourcils se froncent davantage, non par l'intrigue dont il semblait traverser, mais pas un certain mécontentement que je ne saurai expliquer.
— Nate ? répète-t-il, comme s'il ne comprenait pas ce que je venais simplement de dire.
— Euh... oui ?
Il reste silencieux pendant quelques secondes, comme s'il méditait mes paroles, et détourne le regard en serrant la mâchoire. Une attitude assez étrange, en effet. D'habitude, c'est moi qui détourne le regard, pas l'inverse.
— ... mh, se contente-il de marmonner. Rentre à l'heure.
Mais que lui prend-t-il ? J'essaye de chasser les innombrables questions qui secouent mon esprit, et finis par acquiescer comme si je n'avais pas remarqué son trouble. Je prends l'ascenseur pour aller dans le hall, et sors devant l'entrée une fois arrivée. Pfiou, il fait une chaleur à Los Angeles ! Je retire ma veste, et décide de rester en chemisier pour éviter la suffocation. Soudain, j'aperçois un jeune blond au loin que je reconnais directement. Nate. Comme moi, il a enlevé sa veste qu'il tient dans sa main, et a desserré sa cravate. Il ne me voit pas car il a les yeux rivés sur son téléphone.
— Nate ! l'hélai-je en me dirigeant vers lui.
Il sursaute et j'éclate de rire. Rangeant rapidement son téléphone dans la poche arrière de son pantalon, il se retourne et rit en voyant ma face hilare.
— Ha-ha très drôle... J'ai failli faire une crise cardiaque.
Je pouffe encore plus de rire face à l'expression sérieuse qu'il prend. Une fois calmée, je sèche les quelques larmes qui perlent dans le coin de mon œil, et lui adresse un sourire radieux.
— Content de te voir Julia, me dit-il en s'approchant de moi pour me faire la bise.
Nous nous faisons la bise. Je ne pense pas qu'il s'en est rendu compte, mais nos lèvres se sont légèrement effleurées. Nous nous écartons, et je sens le rouge me monter aux joues... Pathétique.
— Bon, on y va ! s'exclame-t-il en ignorant mes joues rouges.
* * *
Nous arrivons devant un magnifique restaurant. Trop même, et j'ai comme l'impression que l'addition confirmera avec beaucoup de joie cette impression. Nous nous installons à une table à deux et prenons commande rapidement.
— Tu habites bien à New-York toi ? lui demandai-je une fois le serveur parti.
J'essaye de faire la discussion pour paraître le plus relaxée possible, bien que les prix affichés sur le menu m'ont quelque peu affolés. J'ai fait la maline en prenant un plat beaucoup trop cher pour mes revenus, tout en priant intérieurement pour qu'il se propose pour l'addition. Je sais que ce n'est pas bien de penser ainsi, mais il est très certainement multimillionnaire, non ? Laissez-moi être une michtoneuse le temps d'un repas.
— J'ai mon domicile fixe à New-York effectivement, bien que je bouge beaucoup et n'y suis présent que pour de courtes durées. Je suis venu à Los-Angeles en particulier pour la réunion d'hier, comme elle était assez importante. Enfin, je pense que tu l'as remarqué.
— Effectivement.
Je pose mon menton sur la paume de ma main, et analyse son visage. Au contraire de Ryan, les cheveux dorés de Nate sont tout ébouriffés, comme un nid d'oiseau aux branches brillantes. Ses sourcils sont fins, tellement qu'on dirait qu'il les a épilés, et offrent alors à ses yeux un grand espace pour diffuser leur bleu éclatant de vivacité. C'est tout à fait à l'opposé de ceux généreusement remplis de Ryan qui lui donnent l'impression d'être constamment contrarié. Ses lèvres sont pleines, douces à souhaits, et son menton formant deux petites bosses des plus adorables est fraîchement rasé. Il est juste mignon. En dehors de son visage, son apparence est appliquée, propre et professionnelle. Son torse bombé forme une carrure imposante à travers sa chemise qu'il a légèrement déboutonné. Cela crée un certain contraste. Il a le visage d'un enfant lumineux, plein de vie, et le corps d'un homme viril et... sexy, je dois bien l'admettre.
— J'ai quelque chose sur la joue ? me demande-t-il d'une petite voix en prenant la même position que moi.
Je plonge alors mes yeux dans les siens qui me fixent, et souris légèrement. Un instant, je me dis que si ça avait été Ryan qui m'avait regardé de la sorte, je serais très certainement dans tout mes états. Nate n'a pas un regard brûlant et imposant comme celui argenté de Ryan. Il est... charmeur, mais gentil en même temps. Il n'a pas ce petit grain de piment, d'adrénaline qui traverse mon corps et mes veines comme une décharge électrique. C'est tout à fait déroutant.
Nate se met alors à plisser les yeux face à mon silence, et je reprends mes états. Mais pourquoi est-ce que je le compare de la sorte à mon patron ? Même quand il n'est pas présent, il envahit mes pensées.
Je devrais très certainement consulter.
Et trouver immédiatement quelque chose à dire pour ne pas passer pour une folle à lier.
— Je me disais simplement que je n'arrive pas à me faire à l'idée que tu es le patron de la grande entreprise Scott's House. J'veux dire, après notre petit combat, je ne m'imaginai pas te revoir... comme ça ! C'est assez étrange, en y pensant.
En soit, ça rejoint quand bien même mes pensées. Son apparence mignonne et charmante est complètement controversée d'avec le rôle qu'il joue dans l'économie américaine.
— Eh bien, fais comme si je ne l'étais pas. Fais comme lors de notre rencontre, et dis-toi que je suis juste Nate. Pas le grand et méchant big boss.
Il laisse échapper un rire éclatant, et un magnifique sourire fend ses lèvres. Waw, quel sourire. Je rosis légèrement face à cet excès de beauté.
— On t'as déjà dit que tu es magnifique quand tu rougis ?
Et je m'empourpre davantage. Je ne sais quoi dire, et heureusement pour moi, c'est à ce moment-là que le serveur débarque avec nos commandes...
* * *
Nous sortons du restaurant, et il m'accompagne vers l'entreprise.
Yes ! Il a tout payé ! Je pense certainement que ma carte bleu n'aurai pas survécu à cette addition à trois chiffres. En dehors de ça, le déjeuner était juste incroyable. Nate est d'une compagnie des plus agréables. C'est vraiment un chic type, et j'en ai appris beaucoup plus sur lui. Une fois arrivés devant l'entreprise, il se tourne vers moi.
— C'était vraiment bien, merci beaucoup Nate.
— Il faut qu'on se refasse ça effectivement, me propose-t-il en passant sa main dans sa chevelure blonde.
Je lâche un petit rire, et nous restons face à face un moment. Un très long moment.
Qu'est-ce que je suis supposée faire?!
Un petit bisous sur la joue ? Nous ne sommes pas assez proches pour ça, non.
Je lui serre la main ? Ce n'est pas non plus mon patron-
Sans que je ne puisse réagir, il attrape rapidement ma main, se baisse, et y dépose un doux baiser. Un long frisson parcourt mon corps lorsqu'il plante ses yeux bleus dans les miens. Je suis assez surprise face à l'alternative qu'il a trouvé, et reste sans voix. Il se redresse alors, me souhaite au revoir en souriant, et tourne les talons. Comme une idiote, je me mets à rougir toute seule.
* * *
Ma fin de journée se déroule calmement, même si je suis épuisée. J'ai planifié plusieurs réunions et interviews pour plus tard, et n'ai plus aucun salive tellement j'ai parlé au téléphone. Cette fois-ci, je ne rentre pas avec Ryan qui est encore occupé à l'entreprise. Cet homme pourrait littéralement se marier avec son entreprise, c'est fou. Je rentre alors avec la grosse voiture noire en compagnie de Max, qui a bien rit lorsque je lui ai raconté pourquoi je n'étais pas là ce matin. Il est bien plus rigolo sans la lourde et et pressante présence de Ryan. Nous arrivons à l'hôtel dans les alentours de 17h00.
Je sors de la voiture en faisant un signe d'au revoir à Max, et pars vers l'hôtel. Je prends l'ascenseur, et lorsque j'arrive à mon étage, vais vers ma chambre. Devant ma porte, je cherche dans la poche de ma veste, ma carte pour entrer dans ma chambre. Après quelques tâtonnements, je constate qu'elle n'y est pas. Je cherche alors dans la deuxième poche, mais là encore, rien. Bah... J'étais sur de l'avoir mis dans ma poche en sortant. Je vérifie dans mon sac, et là encore, rien.
Mais où est-ce que je l'ai mise ? En tout cas, je ne l'ai pas sur moi. Désespérée, je descends à l'accueil dans l'espoir qu'ils acceptent de m'en fournir une autre. Je suis sûre de ne pas l'avoir sur moi. Peut-être que dans la précipitation, j'ai dû la laisser dans la chambre.
Pourtant, je suis sûre de l'avoir mis dans ma poche...
Je suis contente de voir Cécilia en arrivant dans la hall, et me dirige rapidement vers elle.
— Salut, dis-je d'une voix à la fois fatiguée et stressée.
— Oh salut Julia ! Un problème ?
— Euh... je ne sais pas si c'est possible, mais j'ai égaré ma carte de chambre. Du coup-
— Tu aimerais en avoir une autre, termine-t-elle, comme si ce genre de situation ne lui est pas nouveau.
— Effectivement...
— Bien sûr, je te fais ça tout de suite.
Elle se baisse pour chercher quelque chose dans une armoire, et me tend une nouvelle carte.
— Merci beaucoup, tu me sauves !
— Mais tu ne sais pas où tu l'as perdue ? me demande-t-elle. En soit, ce n'est qu'une carte, mais ça reste assez étrange. On ne sait pas qui aurait pu tomber dessus, beaucoup d'incidents se font...
Je sens dans sa voix qu'elle se veut rassurante, mais elle est plus entrain de m'angoisser qu'autre chose là.
— Eh bien, je suis sûre de l'avoir mise dans ma poche en partant. Mais non, apparemment elle n'y est pas, et j'ai cherché partout.
Elle me lance subitement un regard amusé.
— Et si c'était l'autre connard de ce matin qui te l'a volée ? rigole-t-elle en souriant.
Oh. Sa blague a l'effet d'une claque en moi. Elle ne le sait pas encore, mais elle est littéralement entrain de dire ça à une personne beaucoup plus stressée et angoissée que la moyenne.
— Euh... Je ne pense pas, dis-je en lâchant un petit rire nerveux, comme si j'essayai de me convaincre moi du contraire. Je pense plutôt l'avoir laissée dans ma chambre, c'est plus plausible.
- Oui sûrement, je disais ça pour rire. Je suis une grande adepte de films d'horreurs, c'est un peu un reflexe pour moi de penser ainsi.
— Ah, euh ok ahah... N'empêche, merci beaucoup Cécilia !
— Il n'y a pas de quoi, à la prochaine !
Je tourne les talons, et grimpe dans l'ascenseur avant qu'il ne se referme. En arrivant à mon étage, je vais vers la porte de ma chambre et fais scanner ma nouvelle carte. J'entre et referme la porte derrière moi, et soupire d'exaspération face à l'état actuel de ma chambre. C'est sûr qu'avec "l'ouragan Julia" qui est passé ce matin, je n'allais pas retrouver ma chambre d'une autre manière.
Je laisse nonchalamment tomber mon sac par terre, et enlève ma veste que je jette sur mon portemanteau. Je vais directement dans la salle de bain pour me doucher, comme je ne l'ai pas fait ce matin. Alors que j'essaye de me relaxer sous le jet puissant et chaud de l'eau, je me remets à penser à ma carte. Je sors alors immédiatement de la douche, et enfile un peignoir avec précipitation. Il faut qu'elle soit ici, que je la retrouve cachée sous un meuble, n'importe où. En soit, j'en ai maintenant une nouvelle, mais dans le cas contraire, je ne pourrais pas me sentir tranquille. Je cherche alors partout, mais ne trouve rien. Je m'assieds sur mon lit, et soupire d'inquiétude. Je ne devrais pas stresser de la sorte, j'ai dû la perdre dehors...
... où quelqu'un a dû te la voler.
Cela faisait longtemps que cette petite voix mesquine n'avait pas chuchoté ce genre de choses à mon oreille. Je la chasse de mon esprit, et essaye de me faire une raison. Il n'y a pas de raison de stresser, tout va bien. Mes yeux balaye mon lit désordonné du regard, quand soudain je me rends compte de quelque chose. Ce matin, je suis sûre d'avoir jeté ma nuisette sur mon lit en partant, pourtant, elle n'y est pas. Je me mets alors encore une fois à chercher, mais je ne trouve rien. Pareil pour mon flacon de parfum à la vanille que j'ai l'habitude de mettre. Même après avoir nettoyé ma chambre de fond en comble, je ne trouve rien. Encore une fois, la voix mesquine de mon esprit me rappelle les mots qu'avait prononcés Cécilia tout à l'heure.
... peut-être que c'est l'autre connard de ce matin qui te l'a volée ?
Imaginons deux secondes qu'elle ait raison, que cet homme m'ait bien volé ma carte en me bousculant, et qu'il se soit introduit dans ma chambre pour me voler les objets que je ne retrouve plus. Non, ça ne tient pas, je suis juste parano. Merde alors, ce n'est qu'une nuisette et un parfum ! Et puis, en y repensant, s'il se serait vraiment introduit dans ma chambre, lui ou quelqu'un d'autre, il n'aurait pas volé... ça. Je veux dire, pourquoi un voleur volerait ça ? Ces objets n'ont pas vraiment de valeur particulière...
Oh mais merde, pourquoi je me casse la tête avec ça ?! On ne m'a pas volé, un point c'est tout ! De plus, pourquoi cet inconnu l'aurait fait ?! J'ai seulement égaré ma carte, et comme je ne trouve plus deux vulgaires objets, je deviens parano !
Je vais prendre l'air !
2700 mots / Relu et corrigé
* * *
Salut mes p'tits poulpes ! 🐙
J'espère que vous allez bien?
Désolée pour mes retard, je suis vraiment débordée !
Alors, revenons à l'histoire !
Avez vous aimé ce chapitre?
Appréciez-vous Nate? Ou
Préférez-vous Ryan ?
Mettez vos avis et suppositions en commentaires !
De HamidaSwan qui vous kiff, Teehee.
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