Chapitre 17 /
PDV Julia
Ses lèvres se plaquent brutalement aux miennes. Surprise, je reste paralysée pendant un instant, alors que Ryan colle son corps au mien. Il profite du fait que je ne me rende pas compte de la situation, pour insinuer sa langue entre mes lèvres.
Finalement, je prends conscience du goût mentholé de Ryan,
de cet arôme...
... que je m'étais imaginé tant de fois,
et qui est encore meilleur...
... que dans mes rêves.
Mon corps s'embrase aussitôt.
Comme dictée par un désir des plus passionnés, je réponds ardemment à son baiser, en fusionnant le corps qu'il m'offre au mien. Ma main agrippe fermement la racine de ses cheveux, et je plaque son visage au mien pour le sentir,
fort,
fort,
fort.
Il s'avance, et dès lors où je me retrouve plaquée au mur, nos respirations s'affolent.
Notre baiser est brutal,
ardent,
impatient,
précipité.
Sa langue invite la mienne à suivre une danse enflammée, et vient la titiller d'une telle façon qu'elle anime tous mes sens. Il se détache de moi quelques secondes pour que l'on puisse reprendre notre souffle avant d'y replonger encore plus fort. Ses mains posées sur ma taille caressent légèrement la courbure de mes hanches. Malgré le tissu qui nous sépare, un long frisson parcourt mon corps à chaque touché qu'il m'offre.
À chaque brûlure que laisse sa peau sur la mienne.
C'est si bon que je laisse échapper un gémissement entre ses lèvres, impossible à contrôler. Il y répond en poussant ses hanches contre les miennes, et j'y découvre avec surprise une bosse au niveau de son entre-jambe. Une chaleur naît dans mon bas-ventre, et alors que nos bouches bougent en parfaite harmonie, il se détache un instant de moi pour balayer mon corps du regard. J'en fais de même.
Mon regard tombe sur son smoking, puis sur ma robe de gala...
... gala,
gala,
travail,
patron,
patron !
Mon regard croise ensuite le sien, et je comprends rapidement qu'il pense la même chose que moi. Nous nous rendons alors compte de ce que nous faisons, et avant même que je puisse faire quoi que ce soit, il se sépare brutalement de moi.
Comme si je l'avais brûlé.
C'est assez violent.
— Euh... Désolé...
Il hésite quelques secondes, ses yeux faisant la navette entre mes lèvres boursouflées, et la porte d'entrée. Finalement, il fait volte-face pour sortir de mon appartement à grands pas. Je reste figée sur ce mur, pantelante, et d'un geste que je ne contrôle pas, amène ma main vers mon visage. Mes doigts viennent effleurer de leurs bouts mes lèvres rouges, et je commence petit à petit à comprendre la situation dans laquelle je suis. On vient d'échanger un baiser... Merde, il m'a embrassé, et je me suis laissée faire. Je lui ai même rendu son baiser. Je n'ai pas le temps de me remémorer la chaude sensation qu'était ses lèvres sur les miennes, que je me rends compte de l'inévitable.
Je n'ai pas embrassé n'importe qui.
J'ai embrassé mon patron.
Ryan Alvarez.
Et alors que je sens l'angoisse prendre le contrôle de mon corps, quelques questions passent dans mon esprit. M'a-t-il embrassé parce qu'il en avait... envie ? Ou parce que...
Exaspérée par moi-même, je me laisse tomber par terre. Comment je peux penser à de telles choses alors que je viens de commettre quelque chose pouvant mettre à péril ma carrière professionnelle ? C'est complètement puéril, je n'aurais jamais dû faire ça...
Mais malgré tous ces remords, dès que je me mets au lit, et que je ferme mes yeux, je ressens encore une fois la chaleur que ces chaudes lèvres m'ont procurée, de part ce baiser interdit...
* * *
Le lendemain, je me réveille dans le même état que la veille. Je n'ai pas le temps d'émerger de mon sommeil que je me remémore l'erreur que j'ai fait. Je me prends la tête entre les mains, et des millions de questions volent dans mon esprit.
Pourquoi m'a-t-il embrassé, et pourquoi lui ai-je rendu ce baiser ?...
... s'il ne s'était pas arrêté, que ce serait-il passé ?
Je soupire et, la tête dans les nuages, me prépare pour aller au boulot. Dans le taxi, je me demande ce que je compte faire si je le croise aujourd'hui. La panique commence à monter en moi, et...
Je claque ma main sur mon front.
Et puis merde ! Il faut que je cesse d'y penser. Je vais seulement aller dans son bureau, et lui demander le pourquoi du comment, voilà ! Cette soudaine décision me donne le vertige, mais il faut que je me montre courageuse.
Je
suis
une
adulte.
Le taxi s'arrête devant l'entreprise, et je sors de ce dernier après avoir payée le chauffeur. Il faudrait peut-être que je songe à m'acheter une voiture... Arrivée à mon étage, je vais de suite toquer dans celui de Ryan, le cœur battant. Autant y aller de suite, et éviter toute perte de ce si soudain courage.
Toc Toc Toc...
Je suis surprise de ne recevoir aucune réponse. Je retente, la boule au ventre.
Toc Toc Toc...
Toujours rien... Ce n'est pas dans ses habitudes de ne pas répondre, surtout qu'il vient toujours à l'avance. Je fais demi-tour, et marche dans le couloir, vers mon bureau. En chemin, je croise une secrétaire. J'en profite :
— Euh bonjour. Monsieur Alvarez n'est pas là ? lui demandai-je en enroulant ma mèche de cheveux entre mes doigts.
Elle relève son nez de son calepin, et me toise un instant. Je constate du mépris dans son regard, et ne comprends pas tout de suite pourquoi.
— Non. Il est en déplacement. Vous devriez le savoir.
Je comprends alors la source de ce mépris. Evidemment, il est étrange de voir la propre assistante personnelle du BigBoss poser une telle question. Je devrais le savoir, mais ce n'est pas de ma faute ! Il ne m'a prévenu à aucun moment. Un instant, je me demande si c'est en rapport avec le baiser que nous avons échangé, la veille.
— Ah euh, d'accord... merci.
— Mh.
Elle continue son chemin. Aimable... Je fais de même, et vais jusqu'à mon bureau. Toute trace de courage a disparu en moi, et je ne sais pas comment je vais réussir à lui parler, dès à présent. J'entre dans mon bureau, et allume mon ordinateur après m'être installée. Je remarque que j'ai reçu un mail :
De : Ryan ALVAREZ
À : Julia JONES
Bonjour Julia,
Réserve deux vols aller-retour pour Los Angeles pour lundi, ainsi que deux chambres pour un séjour de deux semaines.
Je te laisse gérer.
R.A.
Avec tous les évènements qui se sont déroulés, j'ai complètement oublié Los Angeles. En revanche, je remarque qu'il est redevenu le patron froid et distant, même avec ce qui a pu se passer la veille...
Je me sens conne.
Tellement conne.
J'ai l'impression d'être la seule entre nous deux à se poser des millions de questions.
Il est complètement indifférent...
et je suis irrévocablement conne.
* * *
La fin de journée se passe normalement. En rentrant chez moi, je me rappelle le déjeuner que j'ai passé avec mes deux amies. Ne pouvant rien leur cacher, je leur ai d'abord raconté la première soirée que j'ai passée avec Ryan...
celle avec les sensations bizarres que j'ai ressenties.
En leur racontant ça, mes deux amies se sont échangées un regard avec plein de sous-entendus que j'ai préféré ignorer. Je leur ai ensuite raconté mes mésaventures de la veille, lors et en dehors du gala, n'omettant pas le baiser. Elles furent bien évidemment choquées, et m'avaient dit que leurs suppositions sur Ryan se confirmaient sûrement. Elles ont affirmé que Ryan ressentait peut-être quelque chose pour moi, puis m'ont demandé si moi, je ressentais quelque chose pour lui. Pff... débile.
Tu as beau dire que c'est débile, il n'empêche que cette question t'a un peu déstabilisé.
Qu'est-ce que je ressens, moi, pour lui ? Je veux dire, ça ne fait que quelques temps que l'on se connaît, et il y a déjà eu tellement de péripéties entre nous. Je secoue ma tête.
Merde c'est mon patron, pourquoi je pense à ça moi ?
* * *
Le week-end se passe bien. Je suis allée faire un tour à la salle pour me changer les idées, ce qui a ravi Austin. Par rapport à la dernière fois, le blond avec qui j'avais fait un combat -et qui s'appelait Nate de ce que je me rappelais, n'était pas là. C'est vrai qu'Austin m'avait dit qu'il ne venait pas souvent...
* * *
Lundi.
Le jour que j'appréhendais durant tout le temps du le week-end. Je vais revoir Ryan, et je ne sais pas quoi faire. Certaines personnes diront que je prends ça trop à cœur, mais franchement, qui ne pourrait pas ?
La dernière fois que je l'ai vu, nos deux lèvres étaient collées l'une à l'autre.
Il m'a envoyé un mail disant que lui et Max allaient venir me chercher devant chez moi à 19h00, et qu'il fallait que je sois prête.
Il est actuellement 18h et je rentre du boulot. Je commence tout de suite à me préparer. Ne voulant pas me casser la tête, je mets une chemise blanche accompagnée d'une jupe en cuir noire. Je lâche mes cheveux, attrape ma valise ainsi que mon sac, et enfile mes escarpins avant de sortir quand il l'heure est venue.
Ce n'est cette fois pas une limousine, mais une grosse voiture noire qui est stationnée devant chez moi. Max est devant cette dernière, et je m'avance vers lui.
— Bonjour Max, le saluai-je en affichant mon sourire le plus radieux.
— Bonjour Julia, vous allez mieux ?
Je le regarde bizarrement, ne comprenant pas où il souhaite en venir. Puis je me rappelle alors que, le soir du gala, j'avais prétexté me sentir mal afin de m'en aller puisque j'étais bien trop dépassée par les événements. Bien sûr, Max n'est pas au courant que ce n'était enfaîte qu'un mensonge. La seule personne au courant est... Ryan.
Dès lors que son nom passe dans mon esprit, des flash-back de notre baiser me reviennent en tête, titillant tout mon système nerveux. Mon regard se dirige sur la voiture, et je me rends compte que Ryan se trouve juste devant, et qu'il me regarde peut-être...
— Allô Julia ? me sort Max de ma rêverie.
Rouge comme une tomate, je redirige mon attention vers notre chauffeur. Il serait temps d'arrêter de rêvasser, Julia !
— Oh, euh oui ?
— Du coup, tu te sens mieux ?
— Oh oui oui ! Ne t'inquiète pas !
Il m'adresse un sourire avec hésitation, mais finit par ne pas plus insister. D'une seule main, il vient attraper ma lourde valise. Je reste un moment surprise devant sa force. Il m'ouvre la porte de son autre main, et mon cœur rate un battement lorsque j'aperçois Ryan, assit, et au téléphone. Il me lance un bref regard avant de reprendre sa discussion.
Voilà toute l'attention qu'il me porte.
Troublée, j'entre dans la voiture et m'assieds silencieusement. Bien que nous soyons très proches, tellement que nos deux cuisses se touchent, je n'y prête pas vraiment attention. Je m'attendais sincèrement à un autre accueil de sa part, autre chose qu'un simple regard sans émotion... Je veux dire, il m'a embrassé quoi !
Max entre après avoir rangé ma valise dans le coffre, et démarre la voiture. Ryan est toujours plongé dans sa discussion téléphonique, et ne me lance aucun regard. Il est vrai qu'il est au téléphone, mais même avant notre baiser, il se montrait déjà plus proche que ça.
Alors quoi ? J'embrasse si mal que ça ? Il fait juste comme si rien ne s'était passé ? Ou bien il essaye juste de me montrer que je ne suis rien du tout ?
Bordel mais Julia ! Arrête de t'exciter, c'est ton putain de patron !
* * *
Après avoir rempli toute la paperasse, nous avons embarqué dans un luxueux jet privé. Je n'avais clairement pas prévu ça, mais bon, je devais m'y attendre. Je pensais réellement que le grand Ryan Alvarez comptait voyager dans un avion normal, dans une classe normale, et en compagnie du bas peuple dont je fais partie ? Non.
Lorsque nous sommes entrés à l'intérieur, et je suis restée ébahie quelques secondes devant tant de grandeur et de luxe. Le reste du staff, dont Ryan et Max, n'y prêtaient pas attention, sûrement habitués. J'ai alors détourné le regard vers autre chose, afin de ne pas me mettre la honte en agissant comme une enfant.
Cela fait maintenant une vingtaine de minutes que nous sommes dans le jet. Des hôtesses nous ont prévenu que nous devrions atterrir à Los Angeles dans à peu près six heures. Ryan a enfin daigné raccrocher, mais s'est de suite dirigé vers son ordinateur pour travailler. Toujours en ne m'adressant pas un mot. De mon côté, je me trouve assise sur l'un des sièges de luxe du jet, ne faisant rien de bien spécial. Le regard divaguant entre le hublot, et le visage concentré de Ryan, je me demande un instant ce qui se trame dans sa tête, la raison expliquant son ignorance depuis ce matin. Peut-être que je suis juste entrain de psychoter pour un rien, mais j'ai en moi ce mauvais pressentiment qui me fait ruminer.
Et qui m'énerve.
— Thé ou café ? me demande une voix de femme.
Je sursaute et me retourne. Une hôtesse est penchée vers moi, un sourire éclatant sur les lèvres.
— Euh... Pardon ?
— Je vous demandai si vous vouliez du thé ou du café ?
— Euh, un café s'il vous plaît.
— Vous aimeriez des croissants en accompagnement ? Ou des pains au chocolats ?
— Euh non merci... Je n'ai pas faim.
En réalité, mon ventre cri famine, mais la boule que j'ai au ventre est tellement forte que je n'ai aucunement envie de manger.
- Bien.
Sur ce, elle tourne les talons, et je sors mon téléphone de ma poche afin de m'occuper un peu.
— Tu as mangé quelque chose ?
Je lève soudainement la tête vers Ryan qui vient de me parler pour la première fois de la journée.
— Non, répondis-je, un peu trop sèchement à mon goût.
Ses yeux se plissent devant mon ton. Apparemment il ne comprends pas la cause de mon énervement. C'est pourtant simple...
— Tu n'as rien mangé ? Mais il faut manger. Pourquoi tu n'as pas pris une viennoiserie ?
— Parce que je n'en avais pas envie.
Mes réponses se trouvent être un poil trop sèches, mais impossible de me retenir. Je lui en veux, pas à cause du baiser, mais du fait qu'il fasse comme si de rien n'était. Qu'il me laisse ainsi dans l'incompréhension. Il est vrai que je pourrai moi-même introduire le sujet, mais si de son côté, il est à ce point indifférent, je n'en vois pas le but.
Cela ne fait que me prouver l'importance qu'il porte pour moi.
Et ça m'énerve,
m'attriste,
m'angoisse.
Alors que ça ne devrait pas.
— Oh... Bien, fais comme bon te semble.
Une fois le sujet clôt, je tourne mon regard vers le hublot, ne voulant plus faire affaire à lui. Étrangement, je sens son regard insister quelques secondes sur moi, avant qu'il ne se remette au travail...
* * *
Nous avons enfin atterri à Los Angeles, et il est 1h30 du matin. Je me fais gare pour ne pas céder à l'excitation, car c'est la deuxième fois de ma vie que je fais un si grand voyage. La première fois a été lorsque j'ai quitté le Montana pour m'installer à New-York. De plus, L.A. est la ville où tout est permis ! J'espère que, étant donné que nous allons passer deux semaines ici, je pourrais avoir un temps libre ce week-end pour visiter la ville. Après avoir récupéré nos valises, nous avons pris une voiture pour aller dans notre hôtel. Pendant le trajet, je sens étrangement que Ryan me lance quelques regards, mais je n'y prête pas attention. C'est vrai que j'ai été assez sèche avec lui, mais je m'en fiche royalement.
Une fois que nous arrivons enfin à l'hôtel, je n'attends pas que Max vienne m'ouvrir la porte, et sors de moi-même. Apparemment, cela semble surprendre Ryan qui me dévisage, mais encore une fois, je l'ignore pour me diriger vers l'hôtel en compagnie de Max.
* * *
Tic-tac... Tic-tac...
Cela fait 20 minutes que la femme d'accueil en face de nous essaye de trouver nos chambres sur son ordinateur, paniquée. Ryan, lui, est assez... énervé. La pauvre femme est toute rouge, faisant tout son possible pour nous trouver ces fichues chambres.
— Même pas capable de trouver une chambre, fulmine Ryan, tel un lion dans une cage. Quel personnel incompétent, je devrais en faire part à la direction.
La brune sursaute en lançant un regard suppliant à Ryan qui rumine dans son coin. Elle bredouille ensuite des excuses tout en tapant sur son clavier. Peinée, je me rapproche d'elle :
— Ne vous inquiétez pas, il est tard, et il est fatigué. C'est pour ça qu'il est aussi méchant. N'avez crainte, il n'est pas comme ça d'habitude. Je suis sûre que vous trouverez cette chambre.
Ryan n'entend pas ce que nous disons, bien trop occupé sur son téléphone. La jeune femme me rend chaleureusement mon sourire, et se concentre ensuite sur son ordinateur. Quelques minutes plus tard, elle finit par trouver les chambres, et Ryan soupire d'exaspération. Il récupère les clés sans la remercier, mais je m'en charge à sa place. Ce maniaque du contrôle est tellement habitué à recevoir ce qu'il souhaite dans la seconde avec ses hôtesses sans émotions, qu'il n'arrive pas à comprendre que l'erreur reste humaine !
Arrivés à notre étage, je remarque rapidement que nos deux chambres sont voisines... Je secoue ma tête afin de repousser mes démons intérieurs, et vais vers ma porte, ma carte en main. J'entre dans ma suite. Elle est grande, moderne, et neutre. Je dépose ma valise sur le sol, et regarde la porte de la salle de bain. Je décide d'aller prendre une douche, ça me requinquera un peu. J'emporte ma serviette ainsi que mes autres affaires, et pars vers la douche qui n'attend que moi. L'eau chaude ruisselant sur ma peau, et relaxant mes muscles me fait un bien fou. Je pourrais même m'endormir ici... je suis vraiment crevée.
Je me lave le corps ainsi que les cheveux, et une fois fini, je sors de la douche. J'enfile des sous-vêtements pour la nuit étant donné qu'il fait extrêmement chaud -mais bon on est à L.A. hein, et me sèche les cheveux. Je prépare ensuite mes affaires pour demain. Lors des rares fois où Ryan m'a adressé la parole, il avait précisé que nous aurions une réunion demain. Puisque qu'elle commence à treize heures, il me laisse avoir une grasse matinée car je tiens à préciser qu'il est deux heures du matin en ce moment.
Je prépare mes habits et affaires pour demain, quand on toque à la porte. Lorsque j'ouvre en baillant la porte, mon cœur rate un battement. Ryan me fait face, les mains dans les poches.
— Euh Ju-
Il s'arrête dans sa phrase et son regard prend soudainement un ton plus... lubrique ? Alors que je suis dans l'incompréhension, ses yeux viennent balayer mon corps d'une douce caresse qui fait frissonner tout mon être. Je regarde alors mon corps à mon tour et rougis instantanément.
MERDE JE SUIS EN SOUS-VÊTEMENTS !
Je relève mon regard vers Ryan qui affiche un sourire en coin, partagé entre l'hilarité et... le désir ? WTF ! Je claque immédiatement ma porte.
Bordel, je suis vraiment fatiguée... Je me dépêche d'aller mettre quelque chose de convenable, et jette mon dévolu sur un jogging et un t-shirt blanc, n'ayant que ça sous la main. Après cinq minutes, je vais ouvrir la porte. J'ai le regard baissé et les joues rouges, comme un enfant ayant fait une bêtise. Ryan n'a pas bougé de place, mais se mord les lèvres en ricanant légèrement devant ma face.
— Hum... Je crois que c'est mieux comme ça, avouai-je en rougissant.
— Effectivement.
Un ange passe entre nous, et je sens la gêne monter de plus en plus en moi.
— Alors, pourquoi tu es là ? lui demandai-je.
— C'était pour savoir la raison pour laquelle tu te montrais aussi froide avec moi tout à l'heure.
Il l'a donc bien remarqué. Je baisse le regard, mais ne lui répond pas. Ce serait bien trop embarrassant à admettre. Il soupire en se passant une main dans les cheveux, et finit par dire :
— ... c'est à cause du baiser ? me demande-t-il de sa voix grave.
Je relève le regard, surprise qu'il m'en parle finalement. Gênée comme je ne l'ai jamais été,je finis par avouer :
— Euh... un peu, oui.
Je marque une petite pause, avant de prendre une bouffée d'air.
— C'est juste que je ne comprends pas Ryan. Tu m'embrasses, et ensuite agis comme s'il ne c'était rien passé ? Comme si tu n'avais rien fait ? Et tu me laisses pantelante, sans rien comprendre ? Comment veux-tu que je me comporte après ça ?
Il se gratte l'arrière de la nuque, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose de délicat. Quelque chose qui me ferait sûrement mal.
— Écoute Julia, j'aimerais que tu oublies ce qu'il s'est passé.
Je le dévisage, et même si je ne le montre pas clairement, j'ai l'impression de me décomposer.
Alors que je ne devrais pas.
— Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... J'ai un peu bu lors du gala, je ne savais pas vraiment ce que je faisais, et j'ai agi sans réfléchir. Alors j'aimerais que tu oublies, et que tu fasses comme s'il ne c'était rien passé. Je suis ton patron, toi mon assistante. Notre relation doit se contenter à du professionnalisme. Je sais que j'ai une réputation pas très flatteuse en ce qui concerne les femme, mais je ne touche pas au travail. Jamais.
J'ai l'impression de m'être pris beaucoup trop de claque.
"Je ne touche pas au travail".
C'est comme s'il ne me considérait que comme du travail. Non, ce n'est pas comme si, il me considère comme du travail. Rien de plus, rien de moins. C'est douloureux, mais réel. Je n'aurai jamais imaginé que la phrase "je suis ton patron" me ferait aussi mal auparavant. J'hoche alors difficilement la tête, mais je me rassure en me disant que c'est ce qui est de mieux, pour nous deux.
— Bon, je crois que c'est tout... Alors à demain, finit-il en faisant demi-tour.
Je referme la porte. Vidée, j'enlève les couches de vêtements que j'ai mis à la va-vite, et m'écroule sur mon lit, en quête du sommeil.
* * *
Le lendemain, je me réveille vers onze heure. Bien que mon sommeil fut mouvementé, j'ai extrêmement bien dormi. J'étais tellement fatiguée, physiquement comme mentalement. Je me lève de mon lit, enfile un gros sweet-shirt, et me dirige vers le balcon de ma chambre. Je pose mes coudes sur la rembarre, et admire la grande ville de Los Angeles qui se réveille... Au loin, je peux même apercevoir les fameuses grandes lettres de HOLLYWOOD. Waouh. C'est vraiment magnifique.
Je m'étire un peu, et décide de rentrer dans la chambre après quelques minutes. Je commande à manger pour midi et me pose sur mon lit, mon ordinateur sur les genoux. N'ayant rien de spécial à faire avant treize heures, je décide de lire une histoire sur ce fameux site. Après quelques minutes de lecture, je reçois un nouveau message, venant de la même personne que la dernière fois :
user562J32A : La séparation est un si doux chagrin.
Les sourcils froncés, je reconnais cette fois-ci un extrait de Roméo et Juliette. Mais qu'est-ce qu'il me veut celui-là ? Une obsession avec moi, ou bien ?
Je referme mon ordinateur en entendant la porte sonner. Je vais ouvrir, et mon cœur se remplit de joie à la vue de mon déjeuner.
* * *
Il est midi et demi, et je suis en train de me préparer pour cette fameuse réunion en compagnie de mon cher et tendre patron -j'exagère. Il m'a informé que plusieurs PDG d'entreprises se trouveraient présents, ainsi que des clients, acheteurs, collaborateurs... Une bonne grosse réunion, avec de bons gros bonhommes quoi. Je m'habille, me maquille, et me coiffe alors de mon mieux en conséquence. Lorsque je finis, il est bientôt l'heure. Je me décide à ranger rapidement ma chambre quand on sonne finalement. Je vais ouvrir, et tombe sur Ryan qui porte un costard bleu marine. J'essaye de ne pas m'attarder plus sur son physique, et détourne le regard en prétextant chercher quelque chose dans mon sac. Il semble le remarquer, et m'adresse un rictus moqueur. Mes joues rosissent.
— Bonjour Julia.
— ... Bonjour Ryan.
* * *
Nous arrivons devant un grand building, toujours de l'entreprise Alvarez Corporation, mais moins imposant que celui de New-York. Plutôt logique étant donné que l'emplacement original de l'entreprise se trouve à NYC. Alors que nous grimpons les marches vers l'entrée, Ryan se tourne vers moi.
— Nous travaillerons ici le temps de notre séjour ici, m'explique Ryan en voyant mon regard s'attarder sur le building. Il me faut gérer toutes les entreprises Alvarez Corporation se trouvant au États-Unis, ce qui implique beaucoup de déplacements.
— Oh d'accord.
Nous entrons dans le building et pénétrons directement dans l'ascenseur, ce qui ne me laisse pas le temps d'admirer le hall. Nous arrivons à notre étage, et nous dirigeons vers les salles de réunions. C'est alors que le téléphone de Ryan sonne. Il le sort et me fait signe de continuer mon chemin sans lui puisqu'il doit répondre à son appel. J'acquiesce et tandis qu'il s'en va, je rentre dans la salle de réunion. Elle est très grande, et une énorme table se tient au milieu avec plusieurs chaises l'entourant. Pour l'instant, il n'y a personne. Je m'installe tranquillement et installe mes affaires sur la table. Je sors ensuite mes fiches et mes notes lorsque quelqu'un entre dans la pièce. Je n'y prête pas tout de suite attention, et reste concentrée sur mes fiches.
— Julia ?! s'exclame une voix d'homme me semblant étrangement familière.
Je me tourne vers la voix qui vient de m'héler et fais face à un jeune blond, portant un costard noir. Plus j'analyse son visage, plus ce dernier me paraît familier... mais oui, attends ! C'est le type que j'ai combattu à la boxe !
— Nate ?!
4407 mots / Relu et Corrigé
* * *
Bonjour à vous mes amours ! ❤️🐙
À votre avis, que fait Nate ici ? Un avis à donner sur ce qu'a dit Ryan à Julia ?
Qu'en pensez-vous ? 🤗
Mettez vos avis et suppositions en commentaires !
N'OUBLIEZ PAS DE ME SUIVRE SUR INSTAGRAM JE SUIS PLUS ACTIVE QU'ICI !! (@hamida.swan)
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