Chapitre 12 /

PDV Julia

Bip... Bip... Bip...

Oh ferme-la...

Ma main appuie... Euh non, ma main s'écrase plutôt sur mon réveil pour qu'il cesse son incessant et agaçant boucan. J'enfouie mon visage dans mon oreiller en gémissant, ne voulant pas me réveiller...

Pourquoi on doit toujours commencer aussi tôt ?! "Le monde appartient à ce qui se lève tôt"... Mon cul oui !

Comme dans son rôle habituel, Ninja se rue dans ma chambre, grimpe sur le lit, et me léchouille le visage de sa langue râpeuse. J'essaye de le repousser, mais hélas, mes flasques et matinaux bras ne font pas le poids face à son excitation.

— Ah ! Putain Ninja arrête ! je m'exclame en essayant de me défaire de ses léchouilles baveuses.

Ninja est comme mon deuxième réveil. Les jours où j'ai un peu tendance à trop rester dans mon lit après que le réveil ait sonné, Ninja vient me réveiller, à sa manière... J'avoue qu'il me sauve dans certaines situations, car autrement, je pense que je serais sûrement restée dans mon lit à me prélasser alors qu'une multitude de dossiers m'attendent sur mon bureau. J'ai l'habitude de dire qu'il fait ça car il est super méga intelligent, mais en réalité, il ne fait que ça pour que je me lève, et lui donne ses croquettes. Ma vie est nulle...

En soupirant, je me redresse mollement de mon lit. Je me lève, et vais vers ma salle de bain afin de réparer les dégâts de la nuit. Je me place avec nonchalance devant mon miroir, et observe mon faciès... Ça va, c'est passable. Soudain, je remarque qu'un post-it est collé sur la glace. Je le retire et lis son contenu en fronçant les sourcils :

• Vendredi : RDV avec le Big Boss (alias Regard de braise) pour ma fin de semaine d'essai ! À NE SURTOUT PAS OUBLIER ! •

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Mince ! J'ai complètement zappé ! Non mais sérieux, qui est aussi bête pour oublier quelque chose d'aussi important ?! En soi, il n'y a pas de quoi s'inquiéter grandement puisque je ne suis pas en retard, mais quand même ! Il faut que je sois présentable si je veux avoir ce poste !

Je me dépêche alors d'aller prendre ma douche pour me préparer ensuite. Devant mon miroir, je m'applique à sécher mes cheveux mouillés. Je les lisse et les laisse lâchés. Je me maquille ensuite légèrement. Après ça, je me rue dans ma chambre où j'enfile une simple robe noire, plutôt chic, et qui fera très certainement l'affaire. Je prends ensuite des escarpins et un sac avant de me regarder devant le miroir (multimédia). Si tu veux être embochée dans cette putain d'entreprise, tu te dois d'être aussi parfaite que toutes ces inhumaines secrétaires ! Je me dirige dans la cuisine et mange rapidement une barre de céréales avant de constater sur ma montre que je ne suis finalement pas en retard. Je pars alors tranquillement de mon appartement, en caressant mon chien en passant. J'attrape le premier taxi qui pointe le bout de son nez, ce qui est bien l'une des grandes qualités de New-York ! Les taxis longent les rues ! Je lui indique ma destination, et nous partons.

J'avoue que j'angoisse un peu pour ce deuxième entretien... S'il ne m'acceptait pas dans son entreprise à cause de l'attitude puérile dont j'ai fait preuve lors de ma virée au Millennium ? S'il ne m'acceptait pas, juste à cause de cette polémique avec les paparazzis ?... Mais au fond, il n'y a pas que ça qui m'angoisse. Juste le fait de le revoir, ça, c'est stressant...

Oh et puis merde ! Je dois arrêter de stresser comme une cinglée ! Si je veux que l'entretien se passe bien, il faut que je décompresse, et reste naturelle ainsi que professionnelle !

Le taxi s'arrête devant l'entreprise. Je le paye, et sors de celui-ci. Je marche vers le building en verre, et remarque que par rapport à hier, aucun paparazzi n'est présent. C'est vrai que ce qui les intéresse, c'est Alvarez. Et comme ce dernier vient plus tôt que les autres personnes travaillant ici, je ne vois pas pourquoi les paparazzis resteraient ici pour de simples employés de classe moyenne... Comme moi.

J'entre dans l'entreprise et cherche des yeux mon hôtesse d'accueil préférée, que j'aperçois derrière un bureau. Elle est en train de parler avec un couple d'asiatique, et semble complètement ennuyée par cette discussion. Elle essaye néanmoins de rester aimable et souriante devant eux. Le professionalisme avant tout... Son regard croise le mien, et elle m'adresse un petit sourire que je lui rends, bien évidemment. Je lui adresse ensuite un petit pouce en l'air, et m'en vais en direction des ascenseurs. J'arrive à mon étage, et vais vers mon box. Austin n'est pas encore arrivé, comme à son habitude. Je pose alors mes affaires sur mon bureau, et regarde ma montre : dans 10 minutes.

Ok... Je crois que je vais y aller, je ne voudrais pas être en retard. J'ai déjà assez fait mauvaise mine devant lui. Je sors de mon box, et me dirige -encore, vers l'ascenseur. J'appuie sur le bouton du dernier étage, et attends patiemment et très calmement -notez l'ironie. Une fois l'ascenseur stoppé, je sors de ce dernier et vais vers un bureau de secrétaires.

— Euh bonjour... la saluai-je en espérant qu'elle ne soit pas une secrétaire "sans émotions" comme lors de mon premier jour.

— Bonjour ! me répond-t-elle avec enthousiasme.

Doux Jésus ! Une secrétaire aimable et gentille ?! Pincez-moi je rêve !

— Je... j'ai rendez-vous avec Monsieur Alvarez.

— Pour quelle raison ? Votre nom ? me demande-t-elle avec un sourire.

— Je suis Julia Jones, c'est pour la fin de ma semaine d'essai.

Elle scrute l'écran de son ordinateur, un sourire amical toujours planté sur ses lèvres.

— Bien ! Vous êtes à l'avance, donc vous pouvez vous installer en salle d'attente, m'informe-t-elle, un sourire étirant ses lèvres rouges.

Avec un dernier sourire dans sa direction, je me dirige vers la salle d'attente qu'elle a pointée de son doigt. Je m'assieds sur un des canapés luxueux et attends en me rongeant les ongles. Après quelques secondes, je finis par me relever, un peu trop stressée pour rester assise. Je lisse ma robe noire, et essaye de plaquer et lisser mes cheveux lâchés de ma main en attendant encore et toujours ce putain de rendez-vous... Soudain, une blonde qui ne se se trouve malheureusement pas être la gentille secrétaire, s'approche de moi.

— Monsieur Alvarez va vous recevoir.

Je déglutis, et acquiesce avant de la suivre. Elle m'indique la porte de mon -je l'espère, futur patron, qui n'a en aucun cas changé depuis ma dernière venue ici. Elle finit par s'en aller, encore une fois sans une once de "bonne chance". Et me voilà replongée dans mon premier entretien... J'essaye tant bien que mal de canaliser ma respiration qui s'affole, et après quelques secondes, toque toujours aussi faiblement. Sa voix masculine retentie, m'invitant à entrer. Mon coeur bat à mille à l'heure lorsque j'ouvre la porte, et l'aperçois (multimédia).

Toujours aussi sexy, il se tient debout, légèrement appuyé à son bureau, face à moi. Il porte un magnifique costume noir, accompagné d'une cravate tout aussi sombre. Ses cheveux bruns sont coiffés avec élégance. Ses yeux de pyrite sont grands ouverts, et me fixent, me scrutent, me scannent, m'embrasent. Je reste désarmée par sa bouche et ses lèvres roses de mai, qui parlent étrangement sans paroles. Elles s'étirent en un sourire en coin, et je ne peux empêcher mes joues de rosir légèrement.

— Mademoiselle Jones, fit-il en se redressant légèrement. Content de vous revoir. Veuillez-vous assoir.

En constatant qu'il a appuyé ses paroles sur le "re", j'ai comme une soudaine envie de mourir. La honte intersidérale. Je m'exécute sans rechigner, et m'assieds sur un siège en face de lui, qui n'a toujours pas quitté sa place.

— Bon comme vous le savez, nous sommes réunis ici pour parler de votre place dans cette entreprise, m'explique-t-il d'un ton sérieux, dur même. Donc, ce qui s'est passé la dernière fois, est derrière nous.

Je déglutis difficilement devant ses paroles. Alors j'avais raison, il l'a fait par pitié, et pas parce qu'il "m'appréciait" ou quoi que ce soit... Et tu t'attendais à quoi, hein ? Qu'il te demande ta main peut-être ? me demande sèchement ma conscience, toujours aussi durement sincère.

— J'ai seulement une petite question, même si ce n'est pas vraiment en rapport avec le travail... commence-t-il en penchant sa tête sur son épaule, geste qui me rend toute chose.

— Je... je vous écoute ?

— On ne vous a pas reconnu ?

Je le dévisage, et entrouvre la bouche pour lui répondre, même si je ne sais quoi dire. Comment ça ?

— Eh bien, vous savez bien... Avec les paparazzis, m'explique-t-il, comme si c'était évident. Je devine que vous êtes allée voir dans les médias qu'on parlait beaucoup de cette histoire. Désolé de vous avoir impliqué de-

— Non ! C'est moi qui devrais m'excuser ! Maintenant, vous avez de fausses...

Je me coupe lorsque je constate qu'il me fixe bizarrement en fronçant les sourcils. Puis je comprends. Bien évidemment, comme une gourde, je viens de lui couper la parole. Quelle malpolie je fais... Je me tais donc en me mordillant la lèvre inférieure, gênée par mon stupide comportement.

— Donc comme je disais avant que vous ne me coupiez, continue-t-il avec un sourire plein de malice tout en gardant un ton dur, désolé de vous avoir impliquée dedans.

Bon je vais fermer ma bouche cette fois, parce que, dès que je l'ouvre, je dis n'importe quoi.

— Oublions cette histoire à partir de maintenant. Je suis votre patron, et vous l'une de mes employées.

Bizarrement, cette phrase me pince légèrement le cœur. Il se redresse soudainement, et commence à marcher dans le bureau, tournant tel un félin autour de moi, comme si j'étais sa proie. Troublant.

— Enfin... J'ai décidé que vous ne le serez plus, m'informe-t-il subitement en tournant sa tête vers moi.

Quoi ?! Je pâlis soudainement, et mon cœur s'affole tellement que j'ai l'impression qu'il risque d'exploser. Non pitié pas ça ! J'en suis sûre ! Il va me virer ! Il a vu que je n'étais pas une personne sérieuse et digne de son personnel parfait et inhumain ! Il va alors me virer parce qu'il craint que je mette à néant son entreprise ! Non s'il vous plaît ! J'en ai marre de chercher des boulots ! Et puis-

— Car j'ai décidé que vous alliez devenir mon assistante personnelle, conclue-t-il en me lançant un malicieux et sexy regard final, comme s'il avait une idée en tête que je ne connaissais pas, et qui le ravissait.

Je me fige soudainement, pantelante. Attends, moi pas suivre. Mais finalement, lorsque je comprends réellement le sens de ses paroles, je finis par relâcher tout l'air que j'avais comprimé dans mes poumons, et souffle de soulagement. Il ne va pas me virer alors ! C'est génial ! En revanche, "assistante personnelle", je ne m'y attendais pas du tout. Voyant mon mutisme il me demande :

— Cela vous va-t-il ? me demande-t-il de sa douce voix.

Tout me va bébé... C'est seulement maintenant que je constate que cela fait au moins une minute que je dévisage mon futur patron, un sourire béat aux lèvres, sans même avoir répondu à sa question. Quelle conne je fais, c'est phénoménal. Je me reprends alors, en optant pour une position un peu plus... normale. Je prends quelques secondes pour répondre à sa question, en me remémorant sa proposition. Néanmoins, même si son offre d'emploi me ravie énormément, je ne pensais pas vraiment que j'en arriverai à devenir l'assistante personnelle de... Ryan Alvarez.

— Ça ne vous va pas ? dit-il finalement en lisant sur mon visage.

— Non, non au contraire. Je suis même très ravie... C'est juste que je ne pensais pas réellement que vous alliez m'accepter dans votre entreprise. Et maintenant, vous me proposer de devenir votre assistante personnelle-

En levant la tête pour regarder son magnifique visage, je constate avec dépit qu'il fixe sa montre, en ne montrant aucun intérêt pour ma petite personne. Non mais toi aussi, tu lui racontes ta vie en mode le gars c'est ton "best-friend". Redescends ma sœur, le gars a sûrement déjà discuter avec Donald Trump, lâche ma conscience en rajoutant un peu de gloss sur la bouche qui me remet littéralement en place. C'est violent, mais malheureusement vrai. Mais bon, moi je lui ouvrais mon cœur !

— M'enfin, tout ça pour dire que je ne pense pas avoir les capacités pour.

Finalement, il daigne relever la tête vers moi.

— Si je pensais que vous n'aviez pas les capacités pour, je ne vous aurais jamais proposé cet emploi. D'ordinaire, mon instinct ne fait jamais de faute.

Je reste silencieuse, toujours légèrement hésitante.

— Je suis un peu débordé en ce moment, et n'ai pas pris le temps de me prendre une nouvelle assistante, et puisque vous êtes nouvelle, que vous semblez avoir du potentiel, j'ai pensé que vous serez parfaite pour ce poste. C'est tout simple.

— Comment pouvez-vous savoir que j'ai du "potentiel" ?

Il me dévisage un moment, comme s'il se demandait si je ne faisais pas exprès d'être stupide, avant de soupirer en constatant que non.

— J'ai analysé tous les dossiers que vous avez rempli, et me suis renseigné auprès de Monsieur Lux de la façon dont vous travailliez. Néanmoins, je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, et pense que vous agissez très bêtement. Jamais un tel poste ne vous sera proposé autre part, donc le refuser serait à la limite du stupide, Mademoiselle Jones.

Le petit coup de presse qui fait plaisir.

— Oh euh oui bien sûr ! paniquai-je.

— Donc vous acceptez ? me demande-t-il d'une voix à la fois amusée et fatiguée.

— Oh euh oui bien sûr !

Il me dévisage un moment, et sens mon visage tourner au rouge écarlate. Quelle idiote ! Finalement, il lâche un petit rire en haussant les sourcils, apparemment surpris. 

— Bon, je ne vais pas m'attarder sur les détails du métier, puisque tout est marqué sur le contrat, marmonne-t-il en me tendant une feuille que je suppose être le fameux contrat. Assistante dans mon travail, accompagnement professionnel lors de mes déplacements, etc. Niveau salaire, on reste sur du trente-mille dollars par ans, salaire mensuel pour ce métier...

Je fais les gros yeux. Le gars me dit ça en mode le truc est tout à fait normal, alors que... putain ! C'est quoi ce salaire de médecin ?! C'est tellement plus que tous les autres boulots que j'ai pratiqués, bordel ! J'avoue que si j'étais seule, j'aurais déjà fait ma danse de la joie en jetant au ciel les futurs billets que je vais recevoir ! Je mine donc un air sérieux, professionnel et neutre, même si au fond, je bouillone de joie.

— P-parfait... bredouillai-je, complètement surprise et euphorique par la tournure que vient de prendre les événements.

Il m'adresse un petit sourire en coin, et plonge son déroutant regard dans le mien.

— Bon, il vous suffit de signer le contrat, et tout sera bon. Vous devrez également déplacer vos affaires dans le nouveau bureau que vous attribuera une secrétaire lundi. Aujourd'hui, vous pouvez tranquillement finir la semaine que vous avez débutée.

Ça fait beaucoup d'informations d'un coup, mais je ne peux pas être plus heureuse que maintenant !

- En tout cas merci beaucoup Re-... Monsieur Alvarez, le remerciai-je en me levant de mon siège.

Je signe rapidement le contrat en ne prenant pas le temps de le lire, telle la thug life que je suis. Je lui tends ensuite ma main, et avec un sourire espiègle, il me la serre fermement. Je la retire ensuite, légèrement troublée par ce contact. Il attrape un dossier posé sur son bureau qu'il me tend, et je le remercie avant de sortir, sentant encore une fois un regard dans mon dos.

En sortant du bureau, je ne peux m'empêcher de faire ma petite danse de la joie, en enchaînant twerk du dos, techtonik, et dance du ventre. Putain ! Je n'ai pas été virée, et en plus je suis l'AP de Ryan Alvarez ! Who can test me ? Nobody !

Je remarque rapidement qu'une secrétaire me dévisage, et m'arrête instantanément en lissant ma jupe, et ma dignité.

Bah quoi ?! J'suis heureuse !

2762 mots / Relu et Corrigé

* * *

Ouuu ! Alors Julia est la nouvelle AP de Alvarez ? Que va-t-il se passer entre eux maintenant ? 🌶

Que pensez-vous des acteurs les représentant en multimédia ?

Mettez vos avis en commentaires, ça me fait toujours plaisir !

N'OUBLIEZ PAS DE ME SUIVRE SUR INSTAGRAM JE SUIS PLUS ACTIVE QU'ICI !! (@hamida.swan)

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