Chapitre 1 /
PDV Julia
— Taxi ! criai-je en pointant mon pouce en l'air.
Dieu merci... Il s'arrête à ma hauteur, et j'entre en remerciant le chauffeur. Je lui donne précipitamment ma destination : L'entreprise Alvarez Corporation.
Cela fait plusieurs mois que je cherche un boulot, et j'ai alors été attirée par l'entreprise Alvarez Corporation sur Internet. Je ne connais pas énormément de choses sur cette société, à part qu'elle est juste un grand pilier dans ce monde, surtout dans les États-Unis, et qu'elle est dirigée par un multimilliardaire qui se nomme, de ce que je sache, Ryan Alvarez. Puisque ces derniers cherchent des employés pour une multitude de postes dans l'entreprise, je viens ici pour voir ce qu'on me propose. Je suis une touche-à-tout enfaite. Et puis, je suppose que j'ai fait assez d'études pour pouvoir être plus ou moins convenable.
Avant ici, j'ai enchainé les petits boulots, sans jamais réussir à trouver quelque chose qui soit bien pour moi... Après, il faut dire que je suis assez dure.
Enfin bref, autant ne pas s'attarder sur cette partie plus qu'ennuyante de ma vie. Le chauffeur du taxi roule à une vitesse plus qu'inquiétante, et je m'empresse alors d'attacher ma ceinture -ce que je n'avais pas fait avant, telle la vagabonde que je suis. Je me tourne ensuite vers mon sac, afin de vérifier pour la énième fois de la journée si j'avais bien tout ce qu'il me fallait. J'ai bien l'impression de me répéter dans mes gestes, mais je veux être parfaite pour l'entretien que j'aurais aujourd'hui avec le patron de l'entreprise en personne... Hum.
Je passe rapidement les objets plus qu'inutiles se trouvant dans mon sac, tel qu'un bonbon au caramel datant de Dieu sait combien de temps, un rouge à lèvres vide ou une page de livre arraché... Mais qu'est-ce que je fais avec ça réellement ?! Non, je vérifie plutôt si mon CV, mon téléphone, ou autres choses d'important s'y trouvait bien, malgré tout le bordel qu'il contient.
Je sors ensuite mon petit miroir de poche, afin de vérifier rapidement si mon faciès se trouve plus ou moins convenable ; j'ai porté mes cheveux bruns en un chignon que j'ai voulu faire coiffé/décoiffé -mais qui est catastrophique, et niveau maquillage, je suis restée légère, détestant les visages peinturés. Ma tenue, elle, est assez simple. Mais bon, je ne pense pas qu'une tenue plus sophistiquée que celle que je porte doit être obligatoire pour un entretien comme celui qui m'attend.
Je finis par ranger mon miroir dans mon sac que je referme, et cale ensuite ma tête sur le siège. Mes ongles tapotent d'angoisse sur le cuir de mon sac, et au regard agacé que me lance le chauffeur à travers le rétroviseur, je comprends bien que ce son est plus qu'énervant. Je m'arrête donc, et essaye de dompter mon stress autrement. Je serais tentée d'aller vite-fait sur mon téléphone, mais vu qu'il ne lui reste plus que 20% de batterie que je garde précieusement pour la journée, ce n'est même pas la peine.
À là là... Le coup du chargeur mal branché...
J'en profite donc pour lire mon CV plus qu'intéressant -c'est de l'ironie :
"- Nom : Jones
- Prénom : Julia
- Surnom(s) : Marie Hailey
- Sexe : Femme
- Date de Naissance : 12/01/1994
- Lieu de Naissance : Amérique, Montana
- Âge : 24 ans
- Lieu de vie : New York
- Profession : en recherche d'emploi
- Anciens emplois : Serveuse dans un café ; Office Manager ; Caissière ; ..."
Le reste n'est pas très intéressant... Comme ma vie enfaite.
— On est arrivé mademoiselle, me prévient soudainement le chauffeur en m'extirpant de mes pensées.
Bah il parle maintenant ?...
Me rendant soudainement compte du sens de ses paroles, je sens ma bonne vieille amie "la boule au ventre" arriver. Génial... Je souffle rapidement sur la mèche de cheveux ornant mon front, et range dans un geste précipité mon CV dans mon sac. Je sors ensuite de l'argent afin de le payer avant de sortir du véhicule.
Lorsque je pose un pied dehors, la première chose que je vois est mon reflet... Étrange. Puis, alors que je m'extirpe complètement de la voiture, mon regard s'élève afin de voir le bout de l'énorme gratte-ciel complètement en verre qui se tient en face de moi... Alors là, je reste bouche bée. Ce dernier monte jusqu'à je ne sais où, et je dois bien me tordre le cou pour voir sa fin, sans exagérer. Il y a des escaliers pour accéder à l'entrée du bâtiment, et le nom de l'entreprise est marqué en grand dans l'entrée.
Je trouve ça assez bizarre de nommer sa société avec son nom de famille... Mais bon je ne suis pas ici pour commenter le nom de l'entreprise, mais pour y postuler !
C'est donc d'un pas déterminé que je monte les marches. Avant de me diriger à l'intérieur, je me fais fouiller par un grand et impassible colosse, qui, après une bonne minute, me libère enfin. J'entre ensuite à l'intérieur.
Je suis littéralement époustouflée par la beauté, la modernité, et surtout par la grandeur du hall. C'est évident que ce n'est pas très joyeux, mais ça fait très... luxueux. Tout est blanc, luisant de propreté et d'argent ce qui m'intimide légèrement. De chaque côté du hall, se tiennent des bureaux où des hôtesses d'accueil discutent activement et sérieusement avec des employées, voire avec des clients, enfin ça je n'en sais rien. Au milieu, je peux également apercevoir un énorme et sombre ascenseur central. Une foule de personnes habillées avec classe se bousculent, marche vite autour de moi, alors que comme l'attardée mentale que je suis, je reste plantée en plein milieu de l'entrée, à contempler les lieux comme s'il s'agissait d'un château de princesse.
Me rendant donc compte de la stupidité de mon comportement, je fais alors quelques pas afin d'accéder à un bureau d'hôtesse d'accueil. Mes talons claquent contre le sol de marbre blanc, et j'essaye de faire en sorte de paraître la plus professionnelle possible, en marchant rapidement avec le dos droit, alors qu'intérieurement, je bouillonne de stress. Lorsqu'un bureau se libère, je m'y précipite comme d'une bouée de sauvetage, ce qui fait bien rire l'hôtesse devant moi. Je rougis devant cette dernière, et ne me gêne pas pour l'observer un moment, elle et sa tenue afin de voir dans quoi je me lance en voulant postuler dans cette entreprise.
Il s'agit d'une belle jeune femme blonde, aux yeux bleus. Elle porte un chignon, tout comme moi, mais qui est si bien fait, que le mien à côté du sien ressemble à du pipi de chat, littéralement. Elle est maquillée parfaitement, et son tailleur de couleur bordeaux est juste sublime. Seigneur, mon petit chemisier blanc, mes cheveux en pétard et ma face rouge ne font littéralement pas le poids devant sa silhouette droite, et son sourire à la Colgate...
— Je peux vous aider ? me demande-t-elle amicalement, en me lançant un sourire se voulant rassurant devant mon air intimidé et paniqué.
— Hum euh, o-oui. J'ai un entretien d'embauche avec Monsieur Ryan Alvarouz-... Euh non ! Monsieur Alva... Euh...
— Monsieur Alvarez, m'aide-t-elle avec un regard amusé mais rassurant.
— Euh oui... Monsieur Alvarez. Et c'est dans dix minutes, puisqu'il est à 11h30.
— Oh ! Vous devez donc être Mademoiselle Julia Jones ?
— O-oui effectivement.
— Bien, Monsieur Alvarez vous attend à son bureau, 50ème étage, le dernier.
Je fais les gros yeux : 50ème étage ?! C'est une blague ?!
Elle remarque ma tête et rigole doucement.
— Oui je sais, c'est plutôt choquant au début, mais tu vas t'y habituer ! me rassure-t-elle.
— Il faudrait d'abord qu'on m'embauche... marmonnai-je sarcastiquement.
Elle sourit encore, et alors qu'elle écrit je ne sais quoi sur un bout de papier, je me tortille les doit en me balançant d'un pied à l'autre. Une fois qu'elle finit son mot qu'elle me tend, elle me lorgne un moment. Constatant dans quel état je suis, elle pose une main amicale sur mon épaule, et je relève la tête vers elle pour lui sourire.
— Ne t'inquiète pas poulette, me dit-elle avec familiarité, ce qui me surprend. Il ne faut pas stresser. C'est évident que le fait de s'imaginer un entretien seul à seul avec le patron d'une entreprise aussi prestigieuse qu'Alvarez Corporation peut faire peur, mais sache que tu feras meilleure préstance si tu respires profondément, et cesses de stresser. D'accord ?
— À t'entendre parler, j'ai l'impression que l'entreprise est bien trop bien pour moi...
Elle éclate de rire.
— Mais non ! Je peux t'assurer que ça va aller. Si une fille comme moi a réussi à avoir un boulot ici, tu en seras également capable.
Je finis par esquisser un fin sourire, et souffle un bon coup afin de décompresser un peu. Elle a raison, je suis bien trop stressé...
— Merci, lui dis-je en souriant. Vous-
— Oh mais tu peux déjà me tutoyer, je ne suis pas si vieille que ça ! rigole-t-elle.
Nous rigolons ensemble. Bon au moins, rigoler m'aide à décompresser.
— Je pense que nous serons amenées à nous voir régulièrement si tu as le boulot, alors je me présente, je m'appelle Victoire Parker.
— Enchantée alors. Je suis Julia Jones.
— Je le savais.
Nous rigolons une énième fois.
— Ça te dirait de manger avec moi ce midi ? me demande-t-elle subitement. Je te présenterais les locaux tant que j'y suis.
Sa demande soudaine me surprend, mais j'en viens à apprécier son tact.
— Oui il n'y a pas de soucis, merci de faire ça.
— Roh mais c'est natu-
Une voix d'homme interrompt subitement notre échange.
— Eh Victoire ! Ici t'es là pour travailler, pas pour papoter !
Je me tourne vers elle pour voir sa réaction. Elle se mord la lèvre, tel un enfant prit la main dans le sac... Elle n'est pas si studieuse que ça en fin de compte, et ça me rassure de voir que derrière ses airs de femme intouchable et parfaite, se cache enfaite une fille pleine de peps.
— Bon, je pense que je vais continuer de travailler, sinon je risque d'être virée, lâche-t-elle en rigolant discrètement. Rendez-vous ici à midi, je te montrerais un restaurant juste topitop !
— D'accord. Bon eh bien j'y vais... Et merci hein !
— Merde pour toi !
Je rigole, fais volte-face et m'engouffre dans l'ascenseur avant que les portes ne se referment, ce qui serait fort dommage pour moi. Une fois dedans, je sens toute l'aura joyeuse de la blonde me quitter, remplacée par mon amie "la boule au ventre". J'appuie donc sur le bouton du 50ème étage et attends le temps de la montée en me repassant en tête une série de présentations devant mon "futur patron" -je l'espère. Un instant, j'essaye de m'imaginer comment il pourrait être, puisque maline comme je suis, je n'ai pas trouvé intéressant le fait de m'en informer plus. Je suppose qu'en vue de sa richesse et de l'ancienneté de l'entreprise, qu'il s'agit d'un petit vieux, froid, grognon, et avec une poigne de fer. Non je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à ça...
Le "ding" de l'ascenseur me sort brutalement de mes pensées. Je descends alors, et entre dans un nouveau hall juste magnifique, de style moderne, avec comme thème principal le blanc. Tu m'étonnes ! Ce dernier est juste cent fois plus luxueux que le hall principal, ce que je ne pensais pas possible. Mais bon, je suppose que l'étage de "Monsieur j'ai du fric" a l'obligation d'être ainsi...
Je me déplace vers un bureau, et interpelle une nouvelle secrétaire.
— Bonjour, j'ai un entretien d'embauche avec monsieur Alv-
— Julia Jones, c'est cela ? me coupe-t-elle froidement.
Bon, elle est beaucoup moins aimable que Victoire celle-là...
— Euh, oui...
— Monsieur Alvarez vous attend dans son bureau, je vous montre le chemin.
Ok, pas une once d'émotion sur ce visage parfait... Car oui n'oublions pas que toutes les putains de secrétaires autour de moi sont toutes droites, ainsi que coiffées et maquillées à la perfection !
Eh oh ! Y'a quelqu'un dans ce corps ?
Je marche derrière elle, observant un peu les lieux du regard. Tout est silencieux, et ça me gêne. Seigneur, fais des blagues drôles pour ressembler un tant soit peu à Victoire, je veux être rassurée... Elle s'arrête soudainement, et pointe de son doigt manucuré une grande porte en bois, où une plaquette en marbre noir est accrochée. Dessus est gravé en or :
Ryan ALVAREZ, PDG de l'entreprise Alvarez Corporation
Ok je commence à vraiment flipper... Je me retourne et remarque que la secrétaire de tout à l'heure a disparu.
Les "bonne chance" ça n'existe pas ?
Je sors donc mon miroir de poche dans l'espoir d'arranger un peu mon apparence même si c'est désespéré... Mais bon, il faut que je sois la plus présentable possible, même si le gars qui m'attend derrière cette porte peut être vieux et moche.
C'est donc avec une main tremblante et un cœur en plein marathon, que je frappe faiblement trois fois à la porte. Une voix sûre d'elle, et masculine m'invite à entrer. Je fronce légèrement les sourcils, surprise par le timbre de voix de mon "futur patron". Je m'attendais plus à quelque chose de rauque et rouillé, par à... Ça. C'est étrange.
Je souffle un bon coup, et tourne la poignée. J'entre dans un énorme bureau, du même style que tous les endroits que j'ai pu voir ici. Mais je n'y prête guère attention, car celle-ci est étrangement attirée par quelque chose d'autre, quelqu'un d'autre.
Devant moi, assit derrière ce que je présume être son bureau, se tient un jeune homme -au contraire du papi que je m'étais imaginé, habillé d'un costume des plus élégants. Étrangement, je ne m'attarde pas autant que ça dessus, mais plus sur... son regard. Ses yeux sont d'un gris profond, perçant... Mystérieux. C'en devient troublant tant c'est intense. Ses yeux sont rivés dans les miens, et c'est comme instinctivement que je détourne le regard.
Rapidement, je suppose que cet homme n'est ni plus ni moins mon patron, ce qui me surprend. J'aurais peut-être dû me renseigner un peu plus sur l'entreprise et son dirigeant avant de vouloir y postuler. Mes yeux s'attardent ensuite un peu plus sur le reste de son être. Je constate qu'il a des cheveux bruns magnifiquement bien coiffés, un trois-pièces gris, accompagné d'une cravate bleue. Ses mains sont également croisées sur son bureau, et lorsque mes yeux se heurtent aux veines saillantes de ces dernières, je déglutis lentement... Une pensée salace me passe soudainement par la tête, et je rougis comme jamais. Mais qu'ai-je donc à penser à une chose pareille ?!
Figée devant la porte, je me rends rapidement compte du stupide comportement que je suis en train d'avoir. Je suis réellement entrain de le lorgner avec insistance depuis une bonne minute ?... Je fais pitié à voir...
— Mademoiselle Jones, veuillez prendre place, me dit-il en pointant du doigt le siège devant lui.
J'obéis, et m'installe sur le siège qu'il vient de pointer. Il dégage une sorte d'aura. Une aura de puissance que je perçois dans sa voix forte, mais également dans sa carrure. C'est étrange. J'ai l'impression de perdre le contrôle de la situation, comme s'il avait tout aspiré pour en être maître. Il plante son regard dans le mien, ce qui me gêne quelque peu. Après quelques secondes de silence à se regarder dans le blanc des yeux, je décide de prendre la parole. Il faut quand même qu'il ait une bonne première impression de moi ! Je ne vais pas rester à attendre qu'il parle comme une attardée !
D'une voix plus ou moins déterminée, je prends la parole :
— Je... Je suis ici pour avoir un poste-
— Je suis déjà informé, votre CV ? me coupe-t-il en lançant un regard vers mon sac.
La coupure nette qu'il vient de me faire alors que j'étais lancée me déstabilise un moment. Voyant que je ne réagis toujours pas à son "ordre", il serre légèrement des dents avant de tendre la main vers moi pour que je lui donne tel le bon chien-chien que je suis ce qu'il souhaite.
J'ouvre mon sac, afin d'en extirper mon CV, mais en le faisant, un petit sachet se trouvant à la base dans mon sac, vole et atterrit avec une délicatesse inquiétante sur le bureau de Monsieur Alvarez. Un gros blanc s'installe entre nous, alors que je prends quelques secondes à prendre conscience de la nature de l'objet.
Non ! Alerte rouge ! Crotte ! Pas possible ! Rouge Rouge ! NON !
Moi et Monsieur Alvarez restons là à fixer l'objet qui n'était ni plus ni moins une de mes serviette hygiénique.
Non mais sérieux ? Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ça ? Pendant mon entretient d'embauche ?!
Voyant mon expression faciale, et ma "non action", Monsieur Alvarez prend l'objet en question, et me le tend.
— Je pense que cela vous appartient... Ce serait "bizarre" de le laisser ici, me dit-il en me tendant la serviette, un rictus planté sur ses lèvres.
OK, c'est gênant comme pas possible. J'ai la drôle d'impression que me voir dans un tel état l'amuse, ce qui me gêne encore plus... Il n'est pas PDG pour rien celui-là... Je m'empresse donc de reprendre maladroitement l'objet, que j'enfouis très loin dans mon sac... Il tiendra sagement compagnie à mes bonbons au caramel le temps de l'entretien. Je remarque que Monsieur Alvarez a souri devant mes gestes précipités et mon teint rouge. Je lui tends par la suite bel et bien mon CV.
— C'est m-mon CV... marmonnai-je.
Son regard plonge dans le mien, et je détourne rapidement le visage en faisant comme si son stylo noir m'intéressait.
— Je n'étais pas au courant, lâche-t-il avec ironie.
C'est qu'il s'amuse le petit !... Il me sourit encore, comme d'autant plus amusé, et attrape mon CV, qu'il ouvre, et lit. Je reste devant lui à me tortiller les doigts en attendant qu'il finisse la lecture de mon CV des plus intéressants, m'imaginant mille et une situations.
Et s'il ne m'acceptait pas ? Toutes les personnes travaillant dans son entreprise sont toutes plus irréprochables les unes que les autres ! Et moi... Je suis moi quoi. Oh putain je stresse...
Après quelques minutes, il dépose le dossier sur son bureau, et me regarde en croisant ses mains ensemble, geste qui me fait déglutir longuement.
— Bien, vous avez l'air plutôt sérieuse, et motivée... Donc je vais vous prendre pour essai pour une durée d'une semaine. Si je vois que tout se passe bien, je vous prends, et si c'est l'inverse, vous prenez vos affaires et dégagez d'ici.
Woah. Ma respiration se coupe tandis qu'il se lève de sa chaise. Il fait quelques pas et s'assoit légèrement sur son bureau. Ses doigts tapotent le bureau en bois massif, et je n'ose pas lever les yeux pour le regarder.
— Je ne veux que des gens compétents dans mon entreprise, en seriez-vous capable Mademoiselle Jones ?
Encore une fois, je déglutis lorsqu'il prononce lentement, presque avec insistance, mon nom. Je relève alors la tête pour lui répondre, et son regard se plante au mien. Je reste muette un moment. Il m'est impossible de me détacher de ce contact visuel...
— Mademoiselle Jones ? répète-t-il devant mon silence.
Je me secoue soudainement la tête. J'ai l'air d'une idiote à agir ainsi !
— Ou-oui, bégayai-je.
Un petit sourire en coin prend place sur ses lèvres.
— Bien, vous travaillerez dans un box. Pour la suite, vous verrez plus tard.
Je reste muette. Je fronce les sourcils, n'arrivant pas à assimiler tout ce qui se passe. Alors que Monsieur Alvarez fait le tour de son bureau afin de s'installer sur son siège, je visualise d'ores et déjà des minis moi qui font le moonwalk en criant des "oh yeaahh !" de joie dans mon esprit. J'essaye de cacher un peu ma joie, et lui demande d'une voix que j'essaye de faire plus claire qu'auparavant :
— Vous avez l'habitude de faire tous vos entretiens d'embauche en personne ? Cela ne vous fait pas perdre votre temps ? Car je présume qu'être PDG d'une entreprise aussi importante qu'Alvarez Corporation, ne doit pas être chose aisée ?
Il plisse les yeux et son sourire en coin s'agrandit, soudainement un peu plus intéressé. Je suis néanmoins bien plus fière de moi ; j'ai réussi à aligner plusieurs mots sans bégayer !
— Effectivement. Mais je préfère savoir qui je paye, et qui j'autorise à mettre les pieds dans mon entreprise. Pourquoi cette question ? Vous êtes quoi ? Journaliste ? me demande-t-il, un sourire en coin aux lèvres.
— Non, juste curieuse.
Il sourit de plus belle, et prend ensuite une feuille sur son bureau, afin d'y écrire je ne sais quoi. Une fois finit il me tend la feuille que je prends entre mes mains pour en lire le contenu.
— Voici toutes les informations dont vous aurez besoin : l'étage, votre manager, ce que vous ferez, bref, vous verrez bien. Vous commencez aujourd'hui. Donnez ce papier à votre manager, j'ai noté son nom ici, il vous expliquera les choses plus profondément.
Oh mon Dieu, je commence aujourd'hui ! Je me retiens pour ne pas exploser de joie, et à la place je me lève pour lui tendre ma main. Il la serre fermement, et lorsque sa main entre en contact avec la mienne, je tressaille. Son regard croise une nouvelle fois le mien, et je me mordille légèrement la lèvre inférieure. Ses lèvres à lui s'entrouvrent, laissant échapper de ces dernières un souffle chaud qui se percutent aux miennes.
Puis soudainement, c'est la douche froide. Il retire sa main de la mienne, resserre sa cravate et annonce :
— Vous pouvez disposer.
J'ai l'impression que tout ce que je me suis imaginé dans ma tête disparaît... C'était étrange... Non, je suis étrange pour penser à de telles choses.
Ok, ce mec est super beau, a un regard super intense qui lui vaudra le nom de "regard de braise", mais c'est mon patron, donc calme tes hormones Julia !
— M-merci... Au revoir.
Il me sourit légèrement -plus craquant tu meurs, et je tourne les talons, sentant un lourd regard dans mon dos...
3722 mots / Relu et Corrigé
* * *
Hey les p'tits poulpes ! 🐙 Je sais, laissez-moi dans mes délires mais j'adore les poulpes alors je vais vous appeler comme ça ! Hehe.
J'espère en tout cas que le chapitre 1 de mon histoire vous a plu ! C'est ma première histoire sur Wattpad, donc merci de me donner votre avis en commentaire ! ❤️
N'OUBLIEZ PAS DE ME SUIVRE SUR INSTAGRAM JE SUIS PLUS ACTIVE QU'ICI !! (@hamida.swan)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top