Chapitre VI: Dragonnier de Mahr
Flashback
Berthold déjeunait tranquillement avec ses parents, sur la petite table en bois de leur salon. Le garçon venait tout juste d'avoir 12 ans et il était tellement heureux de grandir. Mais, quand ils croisaient le regard triste de ses parents, il se posait plusieurs questions. Il termina sa soupe et descendit de table pour jouer avec ses nouveaux jouets, une petite épée en bois et un bouclier. Son père sourit en voyant son enfant si heureux, il redressa la tête et aperçut sa femme, triste.
Marchant dans les rues, les soldats de la famille royale de Mahr, se dirigeaient vers les camps, les barrières limitant les territoires de Tybur et du peuple s'ouvrirent sous l'ordre d'un garde.
- Bien, faites le tour de chaque maison, si une famille possède un enfant de 12 ans, vous le prenez.
- Si la mère ou le père se batte pour le défendre ?
- Tuez les, dans la plus grande discrétion.
- A vos ordres !
Les soldats se séparèrent et se dirigèrent vers les premières maisons. Des pleurs pouvaient s'entendre, des hurlements également, des familles s'opposaient contre l'enlèvement de leur enfant, alors que d'autres acceptés pour ne pas mourir. Quelqu'un frappa contre la porte, M.Leonhart caressa les cheveux de sa fille avec un sourire avant d'aller ouvrir.
- Oui c'est pour...?
Son sourire s'effaça directement, il resta paralysé devant la porte, sa femme le rejoignit et elle comprit. Il était là pour sa fille.
- Non s'il vous plait, pas maintenant ! fit le père.
- Je suis désolé, mais votre fille doit rejoindre les rangs dragonniers pour combattre les démons. Vous aurez l'honneur de vous installer sur les terres royales de la famille.
- Je m'en fiche si on aura l'autorisation d'habiter sur les territoires de la famille royale, je ne vous laisserais pas prendre MA fille ! hurla la mère. Vous n'avez pas le droit de nous la retirer pour l'envoyer se faire TUER !
Annie qui jouait dans sa chambre entendit les cris, elle descendit de son lit et aperçut sa mère courir dans sa direction et saisir son bras. Elle l'emmena au fond du couloir pour la cacher. Le soldat frappa M.Leonhart qui s'écroula au sol, sa cheville heurta violement le parquet en bois, un craquement écurant pouvait se faire entendre. Le soldat entra et courra vers la mère qui avait saisi un couteau.
- ENFUIS TOI ANNIE !
La blonde fixa sa mère complément paniquée et en pleure, le soldat évita l'attaque de son opposante, il réussit à la désarçonner avant de la poignardée 5 fois d'affiler. Il se redressa et rencontra le regard de la jeune fille.
- Viens là toi... HEY, REVIENS LA !
Annie s'échappa par la fenêtre et atterrit dehors. Autour d'elle, des soldats tenaient des enfants de force, les emmenant en dehors des camps. Ses yeux se mouillèrent de plus en plus, quand une forte poigne entoura son petite bassin et la souleva.
- Enfin ! gronda le soldat en la tenant de fortement contre lui. T'as pas intérêt à t'enfuir !
- ANNIE ! hurla son père en pleure, qui venait de sortir de sa maison.
Il se trainait au sol, alors qu'un soldat l'empêcha d'avancer plus. Pourquoi il ne pouvait pas se relever ? Annie hurla tout en tendant sa main vers son père.
Un fourgon conduit par les soldats Mahr, pénétra à l'intérieur des habitations. Des enfants grimpaient à l'intérieur avant d'être enfermés, d'autres véhicules firent leur entrer, Reiner hurla à pleins poumons sa mère, tout comme Berthold qui fut monté de force dans le fourgon. Annie se débattait toujours dans les bras de son agresseur avant d'être jetée à son tour à l'arrière de l'engin.
- REPLIEZ VOUS ! hurla un soldat qui ordonna aux véhicules de sortir.
(...)
Assis côte à côte sur des bancs, le regard sans expression, ni émotion ni sentiment, un vide. Chaque enfant attendait leur tour. Reiner entra dans une pièce, le visage triste, il s'assit sur un lit en fixant un point inexistant. L'infermière commença à lui nettoyer le visage et à lui donner un uniforme. Elle possédait un masque sur son nez et sa bouche.
- Numéro 48 !
Annie regarda le petit papier qu'on lui avait donné: 48. Elle leva ses petits yeux fatigués et se dirigea vers la porte qui venait de s'ouvrir. Un infirmier l'accueillit avec un grand sourire. Elle s'installa sur le lit et s'y allongea.
- Bien, je vais juste attacher tes poignets et chevilles, tu vois ça ne fait pas mal rassura l'homme en blouse blanche.
A l'âge de 12 ans, avant d'entrer dans les centres de formations pour dragonnier, il fallait passer tout d'abord par la case "nettoyage" et au "marquage", oui le marquage. Cela consistait à graver une croix au couteau sur le bas du cou à l'avant, côté droit. C'était très douloureux, surtout pour un enfant seulement âgé de 12 ans. Annie ne savait pas ce qu'il s'apprêtait à faire, mais il s'avança vers elle avec une petite lame coupante.
- C'est... C'est quoi ? bégaya l'enfant.
- C'est une petite lame, ça ne fait pas mal, je vais juste dessiner une petite croix pour prouver que tu es bien de Mahr, sur le bas de ton cou, juste ici fit ce dernier en posant sa main sur la partie indiquée.
Un second infirmier s'approcha d'Annie, qui commençait à trembler. Celui qui tenait la lame, la posa sur la peau blanche de la jeune fille. Il lui demanda de prendre une grande inspiration et de penser à autre chose. La lame commença à découper la peau, la douleur était horrible et atroce, Annie se contenta d'hurler tout en serrant sur ses poings. Le second infirmier la maintenait collée contre le lit, le marquage semblait durer de longues minutes, tout simplement insupportable. Les larmes commencèrent à couler le long des joues de la blonde qui hurlait toujours face à la douleur. Le travail terminé, l'homme regarda avec satisfaction la nouvelle croix dessinée sur le bas du cou, le sang coulait le long des habits de la petite blonde.
- Tu es maintenant une pur Mahr, félicitation !
(...)
Après deux jours, les futurs dragonniers de Mahr possédaient un nouvel uniforme, habillés d'une tenue de guerrier assez lourde, de cuir noir. Ils étaient tous alignés face à trois instructeurs. Ils firent le signe en collant leur bras droit, parallèle à leurs épaules.
- Bien ! Futurs dragonniers, vous êtes ici pour une seule chose ! Détruire les démons de l'île du Paradis et prendre leurs terres ! Si vous réussissez votre mission, vous aurez la chance de retourner chez vous avec vos familles ! Tant que vous n'accomplissez pas cette mission, aucun contact avec vos proches sera toléré !
Reiner fixait droit devant lui, toujours le bras collé contre son torse, pour le "salut" de Mahr. Son visage était devenu fermé comme la plupart des nouvelles recrues. Certains étaient près à accomplir leur mission pour revoir leurs parents, alors que d'autres étaient paniqués. Quelque uns pleuraient pendant le discours de l'instructeur.
- PRESENTE TOI !
- Ber... Berthold Hoover ! Je... Je viens de Liberio !
- SUIVANT !
- Reiner Braun, je viens de Liberio !
- Annie Leonhart, je viens de Liberio.
- Marcel Gaillard ! Je viens de Liberio.
- Porco Gaillard, je viens de Liberio !
- Pieck, je viens de Liberio.
(...)
Les années passèrent, les petits dragonniers étaient devenus des adolescents, fortifiés, avec un mental en béton. Ils avaient changé, que se soit physiquement et mentalement, ils étaient devenus des "tueurs". Les entrainements duraient toute la journée, un emploi du temps très chargé: 8 heures à 9 heures, musculations; 9 heures 10 à 10 heures 30, combat corps à corps; 11 heures à 12 heures, entrainement avec des armes; 13 heures à 15 heures, apprentissage avec un dragon; 15 heures à 16 heures, musculation; 16 heures 30 à 17 heures, endurance.
Côte à côte, face à une grande porte en métal, Reiner, Berthold et Annie attendaient leur tour. C'était l'heure, ils devaient tuer un dragon, à trois. 30 % des recrues étaient tuées sur cette épreuve finale, s'ils réussissaient, ils devenaient officiellement des dragonniers et une cérémonie était organisée pour obtenir leur dragon. Le trio était habillé d'un équipement en cuir noir, épée en main et bouclier, foulard recouvrant leur nez et bouche, cachant la moitié de leur visage, ils fixèrent la porte. Elle s'ouvrit enfin.
- Rendez-moi fière fit leur instructeur.
Le trio ne répondit pas et marcha vers l'arène, elle était gigantesque, de forme ronde, des murs s'y trouvaient, pour se cacher derrière, des perchoirs également, toutes sortes de choses pour survire. Tout autour, des spectateurs attendaient le spectacle, ils étaient protégés d'une vitre pouvant résister au feu. Car oui, le dragon qu'ils allaient affronter, était l'un des plus coriaces de Mahr: Drogon. Il se déplaçait à une vitesse incroyable et crachait du feu sur ses adversaires, aucune pitié s'offrait à lui, il tuait, à point c'est tout. Reiner leva les yeux et aperçut sa mère, la famille des futurs dragonniers avait le droit d'assister à cela, cela faisait 6 ans qu'ils n'avaient pas vu leur enfant, et là, ils se retrouvaient, assistant peut-être à leur mort. M.Leonhart était assis sur le bac avec Mme.Hoover et Braun, menottés aux poignets. Ils fixèrent leur enfant, sans défense.
- Que le spectacle, COMMENCE !
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Le visage caché de Mahr... On se retrouve pour le prochain chapitre, consacrer au premier combat entre le trio et un dragon !
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