- Point de vue de Thaïs -
Il serre ses mains autour du volant. Ce qui sortira de ma bouche sera déterminant.
- Alors ? finit-il par s'impatienter.
La réponse à son avenir, et par conséquent au mien est écrite ici. Noir sur blanc. Je suis pétrifiée. Je relis silencieusement ce mot, des dizaines de fois, de peur d'avoir mal lu.
Admis.
Ce minuscule mot, ce putain de soulagement. Il a réussit. Mon dieu, mon cerveau est en ébullition.
- Thaïs, merde !
Oups. Je l'avais complètement oublié. Je me tourne vers lui et mon grand sourire, ainsi que les larmes de joies qui dévalent mes joues doivent en dire long. Nous avons réussi.
- Ça te dirait de partir avec moi ? lui chuchotai-je.
Ethan ferme les yeux et prend une grande inspiration. Il freine si brutalement que je manque de cogner mon front contre le tableau de bord. Il se détache d'un mouvement et m'attrape le vissage d'une main vigoureuse. Ses prunelles brillent. Elles sont si captivantes que j'ai du mal à respirer correctement.
- Je t'aime putain, lâche t-il.
Si fort, si clair. Je ne me lasserais jamais d'entendre ces mots. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes et je ne contrôle plus ma main qui empoigne ses cheveux fraîchement coupés.
Mon corps tout entier est en éveil, mon cœur bat la chamade. Comment un baiser peut-il me faire ressentir autant d'émotions à la fois ?
Je passe au-dessus du levier de vitesse et m'installe à califourchon sur lui. Si fort, si vite. Ses gestes sont si habiles que s'en est étonnant. Je gémis quand sa main passe sur mon short. Bordel. En un mouvement, elle franchit l'élastique de ma culotte. Je ne peux retenir un gémissement.
- Ça te dirait de t'envoyer en l'air avec moi ? me souffle t-il dans le creux de l'oreille.
Je ris doucement et emprisonne de nouveau ses lèvres. Ouais ça me dit bien.
**
Je pars demain matin. Quelle idée de partir si tôt. Merde. Ethan dort, enroulé autour de moi. Il ne veut pas me laisser partir, et il se bat contre lui-même. Je l'aime pour tout ça.
Il n'a pas beaucoup parlé depuis que nous sommes rentrés. A sa décharge, il a engloutit une pizza entière et a filé au lit. Je jette un coup d'œil au réveil. Presque 17h. Ça fait quasiment quatre heures qu'il s'est endormi. Je crois qu'il m'évite. Moi, je n'ai pas réussi à fermer un seul œil. Mon esprit vagabonde et divague à mesure que j'imagine ma vie à New-York.
Les études dont j'ai toujours rêvé, dans une ville de rêve. Je devrais être surexcitée, et dans un sens je le suis mais rien ne saurait combler le vide qu'il laisse. C'est impossible. Chaque jours je m'aperçois que je ne peux pas vivre sans lui. Chaque épreuve n'a fait que renforcer mon amour pour lui, ainsi que ma dépendance. J'ai essayé, mais je n'y arrive pas. S'en est même effrayant, de constater à quel point notre bonheur peut dépendre d'une seule et unique personne. Un seul être capable de vous rendre heureuse aussi bien que de vous anéantir.
- A quoi tu penses ?
Sa voix me parvient de façon lointaine, je reviens à la réalité. Il est couché sur le ventre, la tête sur l'oreiller et tournée vers moi. Ses beaux yeux me fixent, à la recherche d'une réponse.
- A toi, répondis-je tranquillement en tournant mon visage vers le sien.
Il hoche la tête et me plante un rapide baiser sur les lèvres avant de se lever du lit. Il flippe. Il y a quelque chose qui ne va pas. Je me lève à mon tour et le suit vers la cuisine. Il est entrain de se servir un verre d'eau quand je le lui prends des mains avant de le poser énergiquement sur le côté.
- Ça suffit les conneries, c'est quoi ton problème ?
Ethan lève les yeux aux ciels et reprend vivement son verre d'eau.
- Rien.
Sa réponse est glaciale. Mais qu'est-ce que j'ai fais bordel ? Son attitude m'agace fortement. Je suis passée d'un amour inconditionnel à un début de colère bien mesurée. Ce mec est une plaie !
Dans un éclair de génie, je lui arrache son putain de verre des mains et le lui balance à la figure. Voilà qui devrait lui remettre les idées en place.
- THAÏS ! Merde à la fin ! crie t-il avec un mouvement de recul.
J'ignore royalement son air consterné et énervé.
- Parles moi, répliquai-je en détachant chaque syllabe.
Il me toise d'un œil mauvais et empoigne une serviette pour s'essuyer le visage. Il paraît en pleine réflexion, et je sais qu'il ne tardera pas à confesser. Il passe une main nerveuse dans ses cheveux mouillés.
- Habilles toi, on sort, lâche t-il d'un coup.
Je ne m'y attendais pas, de telle sorte que je ne pipe pas un mot et obéis sans discuter. Après tout, cela doit avoir un rapport avec les réponses que j'attend.
Le trajet est silencieux. Ethan a préféré marché, et encore une fois, je n'ai pas protesté. Il est devant moi, les deux mains dans les poches, le regarde fixe. A mesure que nous avançons vers le lieu mystère, je reconnais les alentours. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'y suis pas allée, et pourtant rien n'a changé. Tout est exactement comme avant. La seule différence est la neige qui à fondue depuis quelques mois. EthanLand.
Au fond, je ne suis pas étonnée d'être ici. Cet endroit a vu naître notre lien indéfectible. Je suis rassurée ici. Je souris doucement. Les arbres sont toujours aussi grands et tout est toujours aussi calme. Je dépasse Ethan et part m'assoir sur la petite balançoire. Le vent qui passe entre les branches et les feuilles est doux. C'est apaisant.
- Il faut qu'on parle, me lance Ethan alors que je suis dans la contemplation du notre petit endroit de paradis.
Je relève la tête vers lui, et acquiesces. Oh oui, il le faut.
- Bon.. Je ne peux pas partir avec toi demain Thaïs.
Honnêtement, je ne suis pas étonnée. Mais ça n'empêche pas mon coeur de se serrer. L'entendre de sa bouche c'est autre chose que de l'imaginer le dire.
- Je sais.., murmurais-je.
- Et.. Je ne sais pas si je pourrais le faire cette année.
Je plante mon regard dans le sien. Quoi ?
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandais-je d'une voix distante.
- Absolument pas ce que tu crois, répondit-il en soupirant.
Il s'approche de moi et vient s'installer entre mes cuisses. Sa main attrape mon menton et il plonge dans mes prunelles.
- Si je ne peux pas partir avec toi immédiatement, c'est parce que je n'ai rien qui m'attend là-bas, bébé.
Mon coeur se serre encore plus, il reprend.
- Je n'ai pas d'université, je n'ai pas d'appart, et pour commencer, je n'ai pas un rond. Et, ajoute t-il en me voyant ouvrir la bouche, je refuse de te demander quoique ce soit. J'ai besoin d'y arriver seul Thaïs. Tu m'as hébergé toute l'année, ça ne peut plus durer. Aussi bien pour moi, que pour toi.
Je reste silencieuse. Il n'y a rien à ajouter, il a parfaitement raison. Cette situation est trop bancale pour pouvoir construire quelque chose de solide avec.
- Je pourrais prendre une année pour bosser, me faire de l'argent pour New-York. Postuler pour l'université. Je veux t'offrir la vie dont tu rêves mon ange, pas te suivre comme un petit toutou.. Ne m'en veux pas, ajoute t-il dans un murmure.
Il caresse doucement ma joue du bout du doigt, et je m'en veux d'être si faible. Les larmes coulent sans que je puisses rien y faire. Mauviette.
- Eh, ne pleure pas.. S'il te plait. On s'appellera tout le temps, et on se verra quand tu rentreras pour les vacances. Ne pleure pas bébé.
Il est tout simplement adorable dans sa tentative de me rassurer. Je me lève de la balançoire et vient me blottir contre lui. Il m'enlace et m'embrasse doucement dans les cheveux. Décidément, c'est vraiment mon endroit préféré au monde.
**
La fin du lycée, c'est comme un livre qui se ferme. C'est la fin d'une belle aventure, ponctuée de rires et de larmes, de hauts et de bas.
Aujourd'hui je dis au revoir à mes amis, et à mes parents. À ma ville et à mon enfance. Aujourd'hui, je laisse derrière moi l'homme qui représente tout pour moi.
Ils sont tous là, réunis pour mon départ. Dans cet aéroport, il y a absolument toutes les personnes qui comptent dans ma vie. La voix qui résonne annonce l'embarquement immédiat. Je dois me tirer et vite avant de changer d'avis. Je me précipite dans les bras de mes parents, réuni pour cette grande occasion.
- Sois heureuse ma chérie, et revient quand tu veux, renifle maman.
Je lui souris et la serre plus fort. Papa lui ne dit rien, mais son expression rassurante me réchauffe le coeur. Mon papa. Il me fait un bisou sur le front et me pousse vers mes amis.
Je crois que nous n'avions jamais fait de câlin de groupe aussi énorme. Ils sont vraiment tous là. Taylor, Andy, Sam, Alex, Liam. Mya à mes côtés ne cesse de pleurer. Que ça soit à cause des hormones ou pas, cette idiote à réussi à me faire craquer.
- Tu vas tellement me manquer, tu reviens vite ein !
- Myaaaa !
- Je suis très sérieuse Varez. Il faut bien que tu fasses la connaissance officielle de ton neveux ou de ta nièce, ajoute t-elle en posant des mains sur mes deux joues.
Je la dévisage un instant, puis lui saute au cou. Bon dieu, ils vont tellement me manquer.
"Dernier appel, embarquement immédiat pour le vol TX515"
Je ferme les yeux et respire un bon coup. Il faut que je les laisse, ou je vais rater mon avion. Je me tourne, une dernière fois, vers quelqu'un. Mon quelqu'un. Ethan.
Il me fixe, intensément, les yeux brillants. Pitié faites qu'il ne parle pas. Je ne tiendrais pas le coup. Je décide de prendre les devants et de m'avancer vers lui. Arrivée à sa hauteur, je me dresse sur la pointe des pieds et plaque mes lèvres sur les siennes. Un doux frisson me parcours, et mon coeur se serre à l'idée de ne plus pouvoir ressentir ça avant longtemps.
- A bientôt bébé, lâche t-il avec un petit sourire en coin.
Je souris aussi. Je l'aime.
- Je t'aime Devros.
Il se penche vers moi, passe ses bras autour de moi, me soulève de sol et m'embrasse longuement.
- Je sais. Allez, vas.
Je recule doucement et décide de leur tourner le dos, et de ne plus jamais me retourner. Je suis partie.
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Impardonnable pour cette absence, je sais. Excusez moi !
*J'espère que le chapitre vous a plus 😌
*Il n'en reste qu'un avant l'épilogue et les bonus 😉
*Qu'avez-vous en tête ?
Je vous embrasse fort,
Tessy
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