Chapitre 42 - My love
N.D.A : Le chapitre a mal été publié, cette fois-ci c'est la bonne !
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- Point de vue de Mya -
C'est enfin fini. Affalée sur mon lit, une assiette de fraises à ma droite, je suis pensive. Ça fait une semaine que nous avons passé nos dernières épreuves, et nous voilà dans le suspense le plus complet. J'ai parfois du mal à me dire que nous sommes en juillet et que nous avons terminé le lycée. La rentrée semblait être hier encore. Je me souviens parfaitement de la boule d'énergie agaçante que j'étais à l'époque. Tout à tellement changé. J'ai changé.
Pour commencer, je suis enceinte. J'en suis même à la moitié ! Qui aurait pu prédire un tel événement ? Je souris légèrement tout en caressant mon ventre arrondi. J'aime ce ventre. Et le petit être à l'intérieur. J'aime la sérénité qu'il me procure. Je me sens plus forte, et plus sûre de moi. Mieux, tout simplement. Je jette un coup d'œil aux quatre murs qui m'entourent. L'espace d'un instant, je me vois quitter cette pièce et ne jamais y revenir, mais je sais que c'est impossible. Ce bébé a tout de même compromis certaines choses, comme mes études à New-York. Je pourrais partir, évidemment, mais la vie là-bas serait impossible. Liam n'aurait rien à y faire, et Thaïs avait déjà assez de soucis comme cela. Quand à Ethan..
Il était tout simplement dévasté. Je ne l'avais jamais vu dans cet état, même après leur autres disputes. Il ne souriait plus, ne parlait plus. Les rares fois où Liam le forçait à sortir, il avait l'air d'une statue de cire, froide et pâle. Je n'en étais pas sûre, mais il me semblait même qu'il avait maigri. Penser à lui me fit un pincement au cœur. Il avait déconné, c'était un fait. Mais il ne méritait pas ce qu'elle lui infligeait. Je ne comprenais pas à quoi elle jouait. D'autant plus qu'elle était tout aussi malheureuse. Sous ses sourires et sa soit-disant relation parfaite avec Paul, elle était dévastée. Ce type était louche. Il avait bien plus de la vingtaine, pourquoi s'intéressait-il à une fille à peine sortie du lycée ? De toute évidence, il ne la comblerait jamais parfaitement. Il n'y avait qu'une personne qui le pouvait. Thaïs était ma meilleure amie, je la connaissais mieux que quiconque. Ah une exception près.
Ethan et elle ne s'étaient pas revus depuis un mois, et je mettrais ma main à couper qu'ils leur suffiraient d'un regard pour arrêter leur idioties. Je soupire. Liam et moi avions pourtant essayé de les avoir dans la même pièce plus de cinq minutes, mais à chaque fois ça échouait. La situation était désespérée. Thaïs n'écoutait personne, mes mots ricochaient littéralement sur elle. Elle me sortait toutes les excuses qu'elle devait se répéter à elle-même, histoire de se convaincre d'avoir fait le meilleur choix. Je ne suis pas dupe. "Il ne peut pas me suivre à New-York" ; "Je ne veux plus souffrir" ; "Paul est très gentil". Gentil ? Quand on qualifie un mec de gentil, cela veut tout dire. Elle se voile la face et elle le sait.
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- Point de vue de Thaïs -
Je me voile la face et je le sais parfaitement. Extérieurement, j'ai probablement l'air d'une fille légère, heureuse d'être en vacances et aux côtés d'un garçon absolument adorable. Mais intérieurement, je ne suis qu'un champ de ruine, dévasté. J'ai agis bêtement, parce que j'avais peur de l'influence qu'il avait sur moi. J'ai peur. Le mois de juin s'est écoulé douloureusement, au ralenti. J'ai senti chaque minute passée loin de lui s'écouler amèrement. Tu es une belle idiote, Thaïs Varez.
Il fallait absolument que je le vois. Il me fallait de ses nouvelles, ou j'allais perdre la raison. Juste quelques minutes. Alors que mon cerveau s'active à la recherche d'une idée lumineuse, Paul revient dans ma chambre, un verre d'eau à la main. Qu'est-ce que j'avais dis, gentil. Une vague de culpabilité me submerge. Il n'a rien demandé à personne et je n'ai fais que l'utiliser pour oublier Ethan.. ou du moins essayer de l'oublier, étant donner que l'impératif me paraît impossible. Je soupire.
- Merci, murmurais-je distraitement.
Je sens son regard perçant sur moi, mais je ne relève pas. Je n'ai aucune envie d'affronter ce que je pourrais y trouver, j'opte pour la lâcheté. Nous restons ainsi, dans le silence le plus complet, lui debout et moi assise en tailleur. La sonnerie de son téléphone brise la quiétude. Il s'excuse et sort de la pièce pour répondre. Si Ethan avait agit de la sorte, je l'aurais très certainement suivis. J'aurais piqué une crise de jalousie et il m'aurait embrassé jusqu'à en oublier mon prénom. Mais voilà, je me fichais éperdument de ce que Paul pouvait bien fabriquer. Connasse.
Il revient cinq minutes plus tard et affiche une expression gênée, celle qu'il utilise pour m'annoncer qu'il doit me laisser parce qu'il a du boulot. Il m'est déjà arrivé de m'en plaindre, ne voulant pas rester seule mais à ce moment, je me retiens de remercier les cieux. Paul s'approche de moi, peu sûr de lui, et me plante un bisou sur le bout du nez. C'est adorable.
J'entends à peine la porte d'entrée claquer que je me lève, attrape mon sac et mes clés de voiture, prête à arrêter cette torture. Mais à peine ai-je atteins le salon que je me fige. Je ne peux pas débarquer chez lui. Pas après un mois de silence radio. Pas après la façon dont je l'ai quitté. Mes membres se mettent à trembler et je chancelle. Qu'est-ce que j'ai foutu ? Ruisselante de larmes, je sors finalement de la maison, démarre ma voiture et part en dehors du quartier. A cet instant, je voudrais être avec Ethan mais ce n'est pas possible. Alors je m'en vais chez ma meilleure amie.
Nous avions passé l'après-midi à parler, entourer de toute la mal-bouffe que nous avions pu trouver. Mya n'avait pas été surprise de me voir débarquer en pleurs et au final, je ne l'étais pas plus que ça non plus.
- Thaïs, vous devez parler. Tu pars dans une semaine. Il a le droit de le savoir, ça, ronchonne t-elle.
Je sais que mon amie n'est pas ravie à l'idée que je ne passe pas mes dernières vacances ici avec elle et la bande, mais c'est impossible. J'ai besoin de prendre un nouveau départ, le plus rapidement possible. New-York, c'est mon rêve.
- Je sais, murmurais-je.
Elle passe sa main dans mes cheveux bruns et soupire. Puis, l'instant d'après, elle se relève d'un bond, manquant de me faire tomber à la renverse.
- Ca y est, j'ai trouvé ! s'exclame t-elle.
Mya ne laisse même pas le temps de répliquer et enchaîne, surexcitée.
- Il faut le piéger ! Liam nous aidera.
Le piéger ? Il me déteste à ce point ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, mais je me tais. J'ai besoin de lui parler, à tout prix. Je me recouche pensive, pendant que Mya orchestre son plan "absolument génial" comme elle le répète sans arrêt.
**
C'est l'heure. Liam et Mya sont complètement atteint, c'est officiel. Je n'ai pas tout compris à leur histoire mais mon rôle à moi est de rester cacher dans l'armoire de mon amie jusqu'à entendre le mot d'alerte. C'est quoi déjà ? Fraises ? Pommes ? Putain, je n'en sais rien.
Quand j'entre dans le placard, il est plus de 20h et je commence vraiment à me dire que tout ceci est une très mauvaise idée. Je connais assez bien Ethan pour savoir qu'il n'aime pas se faire couper l'herbe sous le pied. Et si il ne veux pas me parler ? S'il est passé à autre chose ? Je crois bien que je ne m'en remettrai pas, même si je l'aurais bien mériter. Je me suis comportée comme une sale égoïste et je me rend bien compte. Trop tard ma grande.
Mes pensées s'interrompent et je tends l'oreille en entendant des bruits de pas dans l'escalier. Mya est sagement couchée sur son lit, et feint de lire un magazine. Les pas se rapprochent, et quand j'entends la voix de Liam, mon souffle est court.
- C'est vraiment sympa mec, elle va finir par me rendre folle avec ses lubies alimentaires ! se plaint-il.
Ethan rit. Et j'arrête de respirer. Je tremble et je dois porter la main à la bouche pour étouffer un cri. Je n'y arriverais pas. A peine le son de sa voix que je menace de m'écrouler. Merde merde merde.
- Eh oh toi, je te ne permet pas, réplique alors Mya à son petit-ami avant de s'adresser au mien. Merci Ethan, tu es mon sauveur.
J'arrive à apercevoir Liam quitter la chambre à pas de loups. Bordel. C'est bientôt à moi. Je vais m'évanouir.
- C'est rien, y'en ai plein à la maison.
Je ferme les yeux et prends une grande inspiration pour éviter de fondre littéralement en larmes. Thaïs, merde !
- Ce n'est pas tout le monde qui se serait déplacé pour apporter un sachet de myrtille à une amie enceinte et chiante, rigole Mya nerveusement.
Myrtille. C'est mon moment. Les yeux toujours fermés, j'ouvre doucement la porte de placard d'une main tremblante. L'atmosphère change en un éclair. C'est le silence, personne ne bouge. J'ai l'impression que ça à durer des heures. Quand je décide d'ouvrir les yeux, je plonge directement dans son regard, et ce que j'y vois me brise définitivement le coeur. Qu'est ce que j'ai fais ? Mya s'éclipse sans un mot et ferme la porte à clé derrière elle. Ça fait parti du plan ca ? Je n'en suis pas sure.
Ethan a changé. Il est plus sec, il n'a plus cet éclat dans les yeux. Il est pâle et triste. À cause de moi. Mon état ne doit pas être bien éloigné du sien, cependant. Nos cernes témoignent de nos mauvaises nuits l'un sans l'autre. Il me fixe, complètement fermé. Pas moyen de savoir ce qu'il peut bien penser. Je devrais parler, je devrais ouvrir la bouche. Après tout, c'était moi qui avait besoin de ça. Mais maintenant, je suis muette. Sa patience à lui s'affaiblit de secondes en secondes.
- C'est quoi ce bordel ? lâches t-il d'une voix blanche.
Rien avoir avec il y a peine cinq minutes. Il m'en veut. Non sans blague ? Je persiste dans le silence, la gorge nouée. Il soupire face à mon mutisme et se dirige vers la porte. Quoi ? Non.
- Attends Ethan..
Il m'ignore et pose la main sur la poignée mais elle est verrouillée. Il respire bruyamment et passe une main dans ses cheveux étrangement court. Il perd patience.
- Sérieusement ?
Je retrouve un peu de contenance et prends la clé qui se trouve dans la table de nuit. Je me dirige vers la porte en prenant soin de l'éviter et déverrouille cette fichue porte.
- Si tu veux partir, pars. Mais j'ai besoin de te parler, lâchais-je fébrilement avant d'aller m'assoir au bout du lit.
Il me suit du regard et, aussi étonnant soit-il, me rejoint sur le lit. Nous sommes deux idiots silencieux, assis sur un même lit à quatre km chacun l'un de l'autre. Ethan attend que je commence, et après plusieurs inspirations, je me lance.
- Je pars à New-York la semaine prochaine.
Bam. Il fallait qu'il le sache, alors je le lui ai dis.
- D'accord.
Je hoche la tête. Je ne le regarde pas mais je sais que ça lui fait du mal d'entendre ça. Ca m'en fait rien qu'à le dire.
- Ethan, je suis désolée. Je te dois des excuses, pour avoir agis en égoïste de première. Tu ne méritais pas ça.
Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. Je ne sais pas quel est le but de tout ceci. Son pardon ? La fin de la culpabilité ? Peut-être.
Il s'agite à côté de moi. Il se lève et fait les cent pas.
- Je m'en fous de tes excuses, Thaïs. Ca ne changera rien. Tu te casses.
Je déglutis, secouée par ses propos. Je devrais lui dire que je l'aime, et qu'il me manque. Je devrais lui dire qu'il n'y a pas de futur sans lui et que c'est écrit.
Mais nous avons tout détruit. Il a entamé la démolition et je l'ai achevé en beauté. Comment pourrait-il vouloir de moi ? Comment pourrait-je lui faire confiance ?
- Je ne sais pas quoi te dire.
C'est lâche, parce que c'est faux. Et il le sait parfaitement.
- Bien-sûr. Ecoute Thaïs, je vais y aller. Merci pour tes excuses.
Il me tourne déjà le dos. Pourquoi il ne m'aide pas ? Pourquoi ? Je voudrais qu'il me dise qu'il m'aime. Que je lui ai manqué, que je suis son amour.
Putain. Un éclair me traverse et mon cerveau vrille. Il me l'a déjà dit. Et deux fois même. Ce n'est pas à lui de tout recoller, c'est à moi.
- Tu es mon amour.
Ma voix le transperce et il se fige. Il fait volte-face et me regarde intensément. Je continues.
- Tu m'as manqué.
J'avance doucement vers lui, mes yeux dans les siens. Je sens les larmes dévaler sur mes joues mais je m'en fiche. A ce moment je me fiche de tout.
- Je t'aime.
Ces mots, aussi simple et tellement vrais. Ces mots qui nous auront sauvés. Je m'arrête à quelques centimètres de lui. Voilà. Je lui ai tout donné. C'est à lui de décider.
Un ange passe.
Il comble la distance qui nous sépare et presse son corps contre le mien. Tout mon corps réagit, j'en ai la chair de poule. Il essuie mes joues avec ses pouces et encercle tendrement mon visage. Je profite de cet instant de douceur. Lorsque ses lèvres se posent enfin sur les miennes, j'ai l'impression de revivre. Je ne veux plus jamais être priver de ces sensations. Seigneur, je l'aime plus que tout.
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I'm back, I get the BAC !
Bon je ne l'ai pas encore tout à fait mais, j'en ai FINI. *.*
Je suis tellement heureuse d'être enfin en vacances ! Je vais me rattraper de ce mois d'absence :)
- Que pensez-vous du chapitre ?
Montrez moi que vous êtes encore là dans les commentaires ein !
Des bisous,
Tessy
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