- Point de vue de Thaïs -
Je me surprenais toujours à apprécier découvrir des endroits bien plus verdoyant que ceux de mon quartier. A force d'y avoir concentrer toute ma vie, j'oubliais souvent d'en sortir. Les parcs et les larges trottoirs bordés d'arbres immenses qui se trouvaient près de chez Mya me donnaient véritablement une bouffée d'oxygène. Le vent froid qui s'engouffrait dans les feuilles était plus qu'agréable. C'était une belle journée en perspective. Enfin.
Je me trouvais actuellement sur le perron de la famille Li, ma meilleure amie à mes côtés. Cela faisait au moins dix minutes qu'elle essayait de se calmer, face à cette porte close. Tu m'étonnes.
Je lui pris la main et lui adressai un regard rassurant. La vérité, c'était que je commençais moi aussi à stresser. Annoncer à ses parents que l'on attendait un bébé à dix-sept ans, en voilà une bonne idée. J'admirais Mya, vraiment. Elle faisait preuve d'un calme exemplaire, s'en était même parfois inquiétant. Est-ce qu'elle réalisait vraiment ? Un bébé, ce n'était pas comme un nouveau sac à main. À chaque fois que je me mettais à sa place, c'était le flou. Le néant. Tout simplement parce que si je tombais enceinte maintenant, je savais pertinemment que ça foutrait mon avenir en l'air.
Je lui jetai un dernier coup d'œil afin de m'assurer qu'elle n'était pas entrain de tomber dans les pommes, et je tournai la poignée de porte d'entrée. Allons-y.
La maison de Mya ressemblait à une publicité Ikea. Des vases par ci, des tableaux par là et une ribambelles de tapis et de rideaux colorés, ce qui n'avait, à vrai dire, rien d'étonnant. Sa mère était décoratrice d'intérieur et son père banquier. Autant vous dire qu'à côté, ma maison simple et tenue la majeur partie du temps par deux lycéens aux hormones bouillantes était bien ridicule.
Dans le salon, nous tombèrent sur ses parents absorbés par leurs écrans. Et on dit que les jeunes sont excessifs ? Je sentis mon amie se raidir à côté de moi et je lui pressai vivement la main que je tenais toujours. Ça ne serait pas une partie de plaisir, mais ce qui était fait, était fait. Ce bébé n'était plus un sujet de dispute mais bien une réalité qu'il fallait accepter, et le plus tôt serait le mieux. Mya se gratta la gorge avant de parler d'une traite.
- Papa, Maman, j'ai quelque chose à vous dire.
Les deux visages se tournèrent en même temps vers nous, perplexe. Si vous saviez.
Je m'assis alors près de la fenêtre, en essayant de me faire le plus discrète possible. Monsieur et Madame Li devaient probablement se questionner sur ma présence ici mais ils avaient bien trop de courtoisie pour me le dire en face. Je suis le renfort.
Mya se balançait d'un pied à l'autre, gagnée par l'anxiété. Elle fini par expirer un bon coup et se planta en face de ses parents. Je pensais qu'elle avait préparé tout un speech, comme elle en avait l'habitude, mais au lieu de ça, je l'entendais prononcer une phrase. Une seule et unique petite phrase.
- Je suis enceinte de Liam.
**
Il fallait croire que j'avais vraiment décidé de passer ma journée loin de chez moi. Après avoir parlé aux parents de Mya, Ethan et Liam nous avaient proposé de manger au bar à pâtes d'a côté, puis nous avions finalement décidé de nous poser au terrain de basket. Leurs potes y étaient tous. C'est dingue, je suis avec Ethan depuis plusieurs mois et je n'ai jamais rencontré ces potes du terrain. Il fallait dire qu'il n'y était pas allé très souvent non plus.
Mya était en train de finir de raconter aux garçons comment notre confrontation avec ses parents c'était terminé.
- Finalement, après des cris et des pleures, ils sont plutôt content. Du moins, ils acceptent leur futur petit-fils, déclara t-elle
Je gloussai doucement, avant de rajouter.
- Ouais, et ils ne t'ont même pas insulté Liam, lui balançai-je avec un sourire hypocrite.
Il ne me répondit pas mais son regard froid ne passa pas inaperçu. Oups.
Je n'étais pas tendre avec lui depuis qu'il avait avoué sa tromperie, mais je sais que ça ne durerais pas. J'avais beau être en colère contre lui, il fallait bien admettre qu'il faisait lui aussi preuve de courage et de maturité.
Ethan, qui avait un léger sourire sur les lèvres, se leva et me tendit la main pour que je fasse de même. Je lui adressai un regard interrogateur tout en me redressant.
- Viens jouer avec moi.
Moi ? Jouer au basket ? Error 404. Je n'avais jamais été douée dans ce sport et je m'étais fais une raison depuis belle lurette. Mais je ne pu m'empêcher de sourire. A cet instant, l'homme que j'aimais semblait heureux et terriblement beau. Ses prunelles profondes brillaient et ses lèvres rosies m'appelaient littéralement. Il avait l'air d'un gamin avec ses cheveux en batailles et son grand sourire niai. Je voudrais que des instants comme celui-ci ne s'arrêtent jamais. Je voudrais rester sur ce terrain, avec lui, pour toujours.
Je m'approchais de lui et posai doucement mes lèvres chaudes sur les siennes. Il passa rapidement ses mains autours de mon visage et accentua notre doux baiser. Pour une fois, il n'y avait ni violence, ni passion. Juste de l'amour, à l'état pur. Je reculai légèrement afin de pouvoir l'observer et lui souris.
- D'accord, acceptais-je
Catastrophe. Les rares fois où j'arrivais à rattraper les passes d'Ethan, le ballon manquait ensuite de finir dans la rue ou d'atterrir sur des passants. Entre les regards sur le cotécdes gens et le rire moqueur et agaçant de mon copain, cette partie commençait vraiment à me taper sur le système.
Au moment où je m'étais décidé à envoyer ce maudit ballon sur Ethan, Mya et Liam nous rejoignirent. Ils semblaient heureux et détendu, ce qui me fit chaud au coeur.
- Liam me ramène, je suis épuisée, annonça ma meilleure amie.
- On va rentrer aussi, m'empressais-je d'ajouter. Pas vrai Ethan ?
Il éclata de rire. Tsssss. Je n'aimais pas cette façon qu'il avait de se foutre littéralement de moi. Je lui assénai une tape sur l'épaule et après avoir dit au revoir, je lui tournai le dos et me dirigeai vers la voiture.
Cet idiot ne tarda pas à me rejoindre, toujours aussi gai. Il s'installa au volant et se tourna vers moi. Voyant que j'avais décidé de bouder comme une enfant, il prit la parole.
- Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ?
Bien évidemment, je ne pu retenir mon sourire. Il me connaissait bien, même trop. Je réfléchis rapidement, avec une petite idée en tête.
- Japonais, répondis-je. Ce soir on mange japonais.
Si ma vie pouvait ce résumer à ce genre de journée, je crois que je n'avais absolument aucune raison de m'en faire.
**
- Point de vue de Mya -
Ma chambre était vraiment l'endroit que je préférais au monde. C'était mon refuge, mon lieu sur. Et même si il fallait désormais que je traverse une maison où les deux tiers de ses habitants me jetaient des regards accusateurs, tout semblait s'apaiser une fois la porte fermée.
Me voilà dans de beaux draps. Mya, 17 ans, enceinte de deux mois. Enceinte. Ça m'avait fait une choque au début. C'est vrai, ca ne pouvait pas être possible. Nous nous étions toujours protéger, sauf à cette soirée où nous étions vraiment trop bourrés pour réfléchir correctement. Ca avait été la fois de trop.
Mais maintenant que je m'étais faites à cette idée, j'avais trouvé une certaine tranquillité. Ça ne servait plus à rien de s'agiter. Dans un peu plus de six mois, je tiendrais mon enfant dans mes bras. Une petite chose fragile et pure, un petit cadeau du ciel.
Mes parents m'avaient reprochés d'avoir attendu trop longtemps pour leur en parler. Mais il était tout simplement hors de question qu'ils me forcent à avorter ou je ne sais quoi d'autre. Ce bébé, c'était le mien, enfin le notre. Je soupirai en pensant à Liam. Liam.
Il me manquait horriblement, dire le contraire serait mentir mais.. Il m'avait trahi, et ce au pire des moments. Mauvais timing. Je savais qu'il regrettait, et ces derniers temps, il était vraiment le garçon le plus adorable du monde. Je ne me voyais pas vivre sans lui mais maintenant, ça ne dépendait pas de moi seulement. Mon bébé et moi, nous devions être sûr qu'il serait là pour nous. C'était facile de promettre mais je voulais voir les actes, et ce même si je devrais attendre des mois pour les voir.
J'avais beau plutôt bien prendre les choses, au fond j'avais peur. Vraiment peur. Peur des regards et des jugements, une fois que ma grossesse serait visible. Peur pour mon avenir, peur de voir tout mes rêves s'écrouler. Il fallait être réaliste. New-York et un bébé ça ne collait pas. Ca ne collait pas du tout. Je ne pouvais pas encore le dire à Thaïs. Ca lui briserait le cœur, et le mien par la même occasion. Elle avait l'air si épanouie avec Ethan depuis quelques temps. Ces deux-là étaient fait l'un pour l'autre, et personne ne pouvais en douter.
Je bougeai légèrement pour trouver une meilleure position, et je sentis mon téléphone vibrer. Message.
Liam : tu dors ?
J'hésitai une seconde.
Mya : non, je suis là.
Liam : je viens de le dire à mes parents.
Wow. Je ne pensais pas qu'il leur dirait si vite, et surtout qu'il affronterai ca tout seul.
Liam : ils ont criés, mais je crois que ça ira.
Mya : tant mieux, c'est le plus important.
Liam : ouais.
Je m'apprêtais à déposer mon portable quant un dernier message arriva.
Liam : tu me manques.. dors bien.
Je relu le message plus d'une dizaine de fois. J'aurais aimé lui répondre que c'était réciproque mais il fallait que je sois sûre. Sure qu'il ne me ferait plus jamais de mal. Alors je ne répondis pas et éteignais la lumière.
J'étais littéralement exténuée.
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J'ai eu du mal à écrire celui là, mais il est important pour la suite. J'espère que vous avez apprécié :)
Avez-vous des idées pour la suite ?
Mon coup de coeur du moment c'est une fiction qui s'appelle Radicalement Votre ! C'est un petit bijoux, allez jetez un coup d'œil :)
Ah oui, j'ai sorti une nouvelle vidéo sur la chaine ! (TessySwan)
Des bisous,
Tessy.
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