- Point de vue d'Ethan -

Je roulais vite, trop vite. Mon être entier était déchiré à cet instant. J'avais agis comme un pauvre con, comme elle me l'avait très bien fait remarquer, mais ça avait été plus fort que moi. Rien que de repenser aux mains de ce connard posées sur elle, j'étais à deux doigts de péter un câble. Putain, elle était conne ou quoi ? Quand j'avais vu sa déception suite à mon refus de l'accompagner, j'avais voulu lui faire une petite surprise en y allant. Je voulais lui montrer qu'elle comptait, et que ce n'était pas parce que je m'étais renfermé que je l'oubliais. Comme ci c'était possible. Malheureusement, je l'avais vu de faire peloter par son ex. Sur le coup, j'avais cru que j'allais tout bonnement le rouer de coups. La rage était montée en moi si rapidement, que j'aurais eu du mal à m'en empêcher. Il était là, à la serrer contre lui, foutant sa face de con à quelques centimètres de son visage. Putain, si il y avait touché, je l'aurais défoncé, c'était certain.

Respire. Je roulais toujours trop vite, sans savoir où j'allais. Je roulais, c'était aussi simple que cela. Il était minuit passé, où pourrais-je bien me rendre de toute façon ? Je soufflai. Il fallait à tout prix que je me calme. Un boule c'était formée dans ma gorge depuis que j'avais quitté la maison. Je jetai un coup d'œil à mon portable pour vérifier si Thaïs n'avait pas essayé de me joindre. 1:30. Rien. Pas un appel, pas un message. Je ris jaune. Elle avait beau avoir une énorme fierté, je la battais à ce jeu là et pourtant, si j'avais été à sa place je serais déjà parti à sa recherche. Peut-être qu'elle ne m'aimait pas tant que ça, tout compte de fait.
Cette fille me tenait, dans tout les sens du terme et je commençai à douter de ses sentiments à mon égard. Ca m'apprendra à tomber amoureux.

Je frappai le volant dans un excès de colère. Putain tu racontes n'importe quoi. Thaïs avait été là durant ses deux longues semaines, dans mes moments de faiblesses. Toujours à mes côtés. Je n'avais pas le droit de douter d'elle, c'était totalement injuste. Ouais mais ce soir, elle a merdé. Ouais mais ce soir, moi aussi j'ai merdé. Quel beau bordel.
Je prêtai attention aux alentours afin de déterminer ma position actuelle. Ne me dites pas que.. Super. Je me trouvais dans le quartier de Charlie. La dernière fois qu'elle m'avait adressé la parole, c'était à l'enterrement et même si elle avait été adorable, j'avais bien senti qu'elle m'en voulait encore. En même temps, elle avait de quoi. Je n'avais pas été le parfait petit-ami avec elle.
Sans savoir exactement pourquoi, je pris l'allée qui remontait devant chez elle. Je me garai devant son portail, attrapai mon portable et l'appelai. Mauvaise idée Ethan. Ça va, c'est bon. Elle décrocha au bout de quelques secondes.

- Ethan ?

Sa voix était endormie, mais j'arrivais à y percevoir un certain étonnement. Tu m'étonnes. Maintenant que je l'avais au bout du fil, je ne savais pas exactement quoi lui dire. J'avais agis impulsivement, pour changer.

- Ouais. Je suis devant chez toi.

Super, ça va vraiment faire avancer les choses. Elle ne répondit pas tout de suite, surement en pleine réflexion, et fini par reprendre la parole

- Tu veux entrer ?

- Ouais.

Je ne savais pas à quoi je jouais exactement, et je crois que je ne voulais pas vraiment le savoir.
J'aurais dû paniquer quand j'eu aperçu la voiture des parents de Charlie dans le garage, mais j'avais l'habitude de me faufiler dans sa chambre par sa fenêtre.

La pièce n'avait pas changé. Toujours cette couleur rose atroce, et cette odeur de lilas permanente.
Charlie était assise sur son grand lit, et m'observait. Elle était vêtue d'une nuisette légère et ses cheveux étaient soigneusement rangés dans un chignon bas. Je ne pus m'empêcher de faire la comparaison avec Thaïs, qui dormait toujours dans les t-shirt larges de son père et plus récemment dans les miens. Ses cheveux étaient toujours dans un état pas possible, et pourtant elle me faisait un effet fou dans cette tenue. Contrairement à Charlie, qui ne déclencha en moi aucunes réactions particulières. Qu'est-ce que je foutais ici ?
Elle m'observait toujours, attendant surement que je prenne la parole. Ce qui était plutôt logique.

- Je ne sais pas trop pourquoi je suis là. Je voulais simplement te dire que je suis désolé. D'avoir agis comme un connard toi, déblatèrent d'un coup. T'avais rien demandé.

Ses petits yeux me scrutaient. Elle hocha finalement la tête.

- Excuses acceptées.

- Cool.

Ma réponse l'amusa apparement car elle émis un petit rire. Tu fais pitié mon pauvre ami.

- Ethan, qu'est-ce qui se passe ? me demanda t-elle une fois calme

- Tout vas très bien.

- Sérieusement ? Alors pourquoi tu es dans ma chambre au lieu d'être dans celle de ta copine, à cette heure ?

Elle avait prononcé cette dernière phrase calmement, sans aucune amertume et de plus elle avait raison.

- On s'est un peu pris la tête, répondis-je vaguement.

Silence. Putain, mais ma présence dans cet endroit n'avait aucun sens. Je n'aurais jamais du venir. Non tu crois ?

- Je pense que je vais y aller Charlie.

- Tu veux rester dormir ?

Quoi ? Était-elle sérieuse ? Cette fille était surprenante. Je le savais déjà, mais je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle me propose ça. Il était vrai que j'étais crevé, et que je voulais pas rentrer et affronter Thaïs. J'avais besoin de break.

- Ouais. Merci.

Elle me sourit légèrement, se leva et sortit de la pièce. Quand elle revient, les bras chargés de draps et d'oreillers, je compris qu'elle allait m'improviser une couchette. Elle sortit un matelas tout fin derrière son placard et le posa à côté de son lit. Elle avait vraiment tout prévu.

Quand je m'allongeai sur mon matelas, je sentis un trop plein d'émotion m'envahir. J'étais encore blessé et en colère d'avoir surpris la fille que j'aimais collée à son ex. Mais au delà de tout ce bordel, ma mère me manquait. Ces dernières années n'avaient pas été faciles, je ne la voyais plus tellement à cause de ses problèmes de drogues. Mais je me souvenais d'une époque où ma maman était tout ce dont on pouvait rêver. Elle n'était pas tout les jours heureuse, mais elle était là. Désormais, je me retrouvais seul. Comme un orphelin, sachant pertinemment que mon géniteur n'en avait rien à battre de moi. Je pensais naïvement que maman allait s'en sortir, un jour ou l'autre. Son addiction était rentrée dans ma vie quotidienne, la rendant presque banale. Au début surtout, quand ce n'était que quelques joints. Je m'étais promis de ne jamais toucher à ses conneries. Parce qu'elles avaient eu raison de maman.

Je sentis le sommeil me submerger et je ne tardai pas à m'endormir, en pensant à Thaïs qui allait probablement me castrer le lendemain.

**

Le soleil me réveilla brutalement. J'avais froid. Bien qu'en réalité la température était plus que convenable, j'avais froid dans mon lit.
J'avais tellement l'habitude de me lever au côté de Thaïs que son absence me perturbait. Will avait bien dit que nous devions rester chacun dans notre chambre, mais depuis le décès de maman, elle me rejoignait souvent avant de s'endormir. J'avais trouvé ça adorable de sa part, et maintenant j'avais froid quand elle n'était pas avec moi.

Je pris mon portable pour regarder l'heure et quand l'écran s'alluma, mon visage se décomposa. Non pas à cause de l'heure, il n'était que 6:20 mais surtout à cause des 23 appels manqués de Thaïs, accompagnés de 10 messages vocaux et de 4 messages. Et merde. Dire qu'il n'était même pas encore 8h, elle n'avait pas dû dormir de la nuit. Je soufflai. Merde.

Je me décidai à découvrir l'ampleur des dégâts.

Thaïs, 2:00 : Ethan je suis désolé.

Thaïs, 2:20 : S'il te plait, rentre. Il faut qu'on parle.

Thaïs, 2:35 : Tu es où ? Je m'inquiète.

Thaïs, 2:43 : ETHAN PUTAIN, tu rentres maintenant !

Ok. Et ce n'était que le début. Elle avait visiblement commencé par les textos et avaient enchaînés sur les appels voyant que je ne répondais pas. Je soupirai, et lança le message vocal.

[ Message de Thaïs, 3:10 ] : Liam ne sait pas où tu es, Mya non plus, Taylor non plus et PERSONNE en fait ! C'est quoi que tu veux exactement ? Te venger ? Bravo t'as réussi. Tu peux rentrer maintenant Ethan, ça va deux secondes.

Elle était vraiment énervée. J'allais prendre cher. J'écoutai tout les autres messages qui se ressemblait tous. Enfin, tous sauf le dernier.

[ Message de Thaïs, 4:30 ] : J'arrive pas à dormir, et tu le sais parfaitement. Ethan, s'il te plaît, reviens. J'ai besoin de toi pour dormir. Je suis fatiguée..

Putain. Sa voix me serra la cœur. Elle était morte d'inquiétude. Je l'avais surement fait pleurer et je me serais donné des claques pour ça. Il fallait que je rentre tout de suite.
Je me levai précipitamment et constatai que Charlie dormait profondément. Tant mieux. Je refis rapidement mon lit improvisé, griffonnai un "merci" sur un post-it et reparti comme j'étais venu, par la fenêtre.
Je démarrai en trombe, plus qu'une idée en tête : rentrer à la maison.

J'arrivais rapidement, il n'était pas encore 7h et je savais qu'elle ne dormait toujours pas. Je pris une grande inspiration et rentrai dans la maison. Elle était là, assise sur le canapé. Les genoux repliés sur la poitrine, les cheveux en bataille. Elle était face à un épisode de Friends mais j'étais persuadé qu'elle ne le regardait pas vraiment. Elle ne m'avait pas entendu arriver apparement. Je m'avançais vers elle, lentement.

- Hey .. , murmurais-je

Je la fis sursauter, et quand elle tourna son visage en direction du mieux, mon coeur se serra encore. Elle avait d'énormes cernes sous les yeux et ces derniers étaient bouffis. Regarde ce que tu as fais abruti. Elle me scrutait, attentivement. J'aurais voulu la prendre dans mes bras, la couvrir de baisers et l'emmener se reposer auprès de moi mais je ne savais pas si elle m'en voulait toujours autant.

- Tu étais où cette nuit ?

Direct. Je supposai que cette question avait dû la hanter. Et je devais dire quoi maintenant ? La vérité. Évidemment. J'allais me faire buter.

- Chez Charlie.

Son visage se décomposa, et la douleur que j'y vis me fis tressaillir. Putain, tu n'en as pas assez de la faire souffrir ?!

- J'ai juste dormi par terre, m'empressai-je de rajouter.

Elle semblait s'en foutre royalement. Elle se leva et commençai à se diriger vers le couloir mais je la retiens par la main. Elle se dégagea rapidement.

- Ne me touches pas !

Pardon ? La colère remontait en moi, en flèche.

- Ce n'est réservé qu'à Andy maintenant ?

Ok, c'était mesquin mais leur mésaventure me restait en travers de la gorge. Son visage avait retrouvé quelques couleurs, ce qui en fait, n'était pas bon signe pour moi.

- Bordel Ethan, je t'ai déjà expliqué ce qui c'est passé !

- Et je dois faire quoi ? Oublier ?

- Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux. Tu as déjà commencé de toute façon, me lança t-elle glaciale.

- Je n'avais pas prévu d'aller la voir Thaïs, ça va. Il ne s'est rien passé putain.

- Encore heureux abruti !

- Alors c'est quoi ton putain de problème ?!

Et là, ce fut le drame. Elle .. implosa.

- C'EST TOI LE PROBLÈME ! J'ai passé la nuit à m'inquiéter, j'ai ratissé le quartier à pied dans l'espoir de te trouver quelque part. Je pensais que t'allais faire une connerie, j'ai pas réussi à dormir une seule seconde. Et toi ? Tu t'es réfugié chez ton ex. Tu aurais dû rentrer. Ethan putain ..

Sa voix se brisa, elle était en larmes. La voir dans cet état à cause de moi me bouffait, et je ne pus m'empêcher de la prendre dans mes bras. Elle se laissa faire, à bout de force.

- Thaïs, je suis désolé. Je n'aurais pas dû allez chez elle, je sais mais je te promets que ce n'était pas prévu. Tu n'aurais pas dû te balader seule en pleine nuit, pourquoi tu as fai..

- Parce que je t'aime, murmura t-elle.

Je m'étais figé. Quoi ? Elle.. Elle l'avait dit ? J'eu l'impression d'avoir rêver. Ça devait être ca. Pourtant, quand elle releva son visage vers le mien et qu'elle planta son regard dans le mien, je sus. Putain.

- Thaïs tu..

- Je t'aime, me coupa t-elle encore. Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie Ethan, peur qu'il t'arrive quelque chose. Je ne le supporterais pas, je ne peux pas y arriver sans toi.

Sans perdre une seconde de plus, je l'embrassai. Tendrement. Je savais bien qu'elle m'aimait, mais l'entendre de sa bouche était si fort. Je me rendis compte à quel point j'en avais besoin. Cette fille c'était.. c'était tout. Absolument tout.

Je l'a portai dans mes bras comme une princesse sans décoller mes lèvres des siennes. Nos langues commençaient déjà à s'emmêler. J'avais envie d'elle. J'avais envie de lui montrer l'étendu de mes sentiments pour elle, et quand je la sentis se contracter dans mes bras, je sus qu'elle le voulait aussi.

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Premier chapitre de l'année 2016, j'espère qu'il sera à la hauteur !

Que pensez-vous du couple Thaïs/Ethan au fait ?

Bisous à vous !