2ème partie aujourd'hui
Un nouveau silence s'installa après leur départ. Il ne restait plus qu'Ike, Milo, Alyssa, Klayz et moi.
- C'était pas cool, Alyssa, soupira Milo en secouant la tête. Pas cool du tout.
Alyssa pinça des lèvres, l'air coupable. Elle n'osa pas lever les yeux vers moi, regardant fixement le sable sur ses pieds nus. Ses cheveux voletaient avec légèreté dans le vent salé de la mer, son visage était livide. Elle se mordit la lèvre, les poings serrés sur ses cuisses.
- Alyssa, dis-je avec douceur, en me penchant vers elle.
Elle leva ses pupilles blanches vers moi, puis au-dessus ma tête en fronçant les sourcils et se figea soudain. Je suivis son regard mais ne vis rien d'anormal. Quelques atlazasiens et hommes-poissons se promenaient sur le bord de la plage, d'autres volaient au-dessus de la surface de l'eau scintillante avant d'y faire des plongeants surprenants. Le groupe le plus proche de nous, était une famille qui avait aussi allumé un feu.
- On va devoir y aller, déclara Klayz en se levant vivement et tendant la main vers Alyssa.
Silencieux depuis un moment, Ike le fixa longuement d'un air méfiant.
- Dis à Chell que je suis vraiment désolée, me dit Alyssa avant de s'en aller.
Milo les regarda partir avec un air étrange.
- C'est moi ou il était vraiment bizarre Klayz ?
- Il était bizarre, dit Ike en buvant une gorgée de sa bière, ses yeux suivant les silhouettes de plus en plus éloignées d'Alyssa et Klayz dans le ciel.
- Tu as fait un petit tour dans son esprit ? s'enquit Milo.
Ike hocha la tête en signe d'affirmation.
- Je te trouvais bien silencieux, dis-je dans un soupir.
Un sourire apparut sur ses lèvres.
- Alors ? Tu as trouvé quelque chose de suspect ? demanda Milo en jetant son bâton dans le feu.
- Rien.
Ike contempla le feu comme hypnotiser par les flammes, le regard perdu dans le vague. Ce qui était généralement signe que quelque chose le tracassait. Au bout d'un an passée à ses côtés, j'avais appris à interpréter ses signaux, lire son regard. Je connaissais ses humeurs et ses mimiques.
- Ah, bon ben c'est qu'il est juste bizarre, dit Milo en riant.
La soirée autour du feu de camp sur la plage prit fin sur cette note moins joyeuse.
Le cœur battant comme un tambour contre ma poitrine, mes jambes foulaient à une vitesse constante la terre gelée du jardin. Mes cheveux coiffés en une longue cheveux de cheval me fouettaient par moment le visage, le vent les faisant voler un peu partout. Mes cuisses et mes mollets me brûlaient, mais je maintenais mon rythme. L'air froid me brûlait les poumons. Le ciel était encore sombre, l'aube pointait lentement son nez. Une petite alarme aigüe retentit depuis mon téléphone, accroché à mon leggins dans une petite pochette. Doucement, je ralentis le rythme et m'arrêtai en prenant appui, penchée, sur mes genoux, essoufflée. Je débouchai ma petite bouteille et bus plusieurs gorgées d'eau quand brusquement, j'eus l'impression d'être observée. Une sensation que j'avais déjà eu ces derniers temps. Faisant lentement un tour sur moi-même, je scrutai chaque coin du jardin des yeux, sans rien voir de suspect.
- Est-ce normal pour un cœur humain de battre à si vive allure ?
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je fis volte-face, une main sur la poitrine en renversant la moitié du contenu de ma bouteille. Je croisai les saphirs bleus aux contours net et précis de Giono, qui m'observait les bras croisés sur sa poitrine.
- Désolé, je ne voulais pas vous faire peur, s'excusa-t-il.
Je résistai à l'envie de faire un pas en arrière tant sa carrure était imposante.
- Je ne suis pas humaine, répliquai-je avec un temps de retard.
En souriant, des pattes d'oie se creusèrent dans le coin de ses yeux.
- Certessa Kaya, vous avez de la visite...Monsieur Faz ? Vous n'êtes pas inscrit sur le registre.
Olympe Berry s'approcha de nous à grands pas vifs. Ses pieds s'enfonçaient dans l'épaisse couche de neige blanche et ses cheveux étaient couverts de gros flocons de neige. Elle lui lança un regard sévère et ses doigts se resserrèrent sur sa lance dont la pointe aiguisée étincela quand elle arriva à notre niveau. Giono lissa le buste de sa tunique en s'éclaircissant la gorge puis déclara de sa voix rauque :
- Je vous prie de m'excuser, ma venue n'était pas prévue. Orphyll est-il présent ?
- Dans son bureau, comme toujours, répondit un peu sèchement Berry. Monsieur Faz, j'apprécierais que vous respectiez les règles en...
- Signant le registre, acheva Giono en inclinant la tête. Une de ses boucles brunes lui retomba sur le front.
- Et en vous présentant à l'entrée principale du manoir, dit Berry en grinçant des dents.
Giono regarda autour de lui et acquiesça silencieusement, avec un sourire désolé. Nous nous trouvions à l'arrière du manoir et près d'une des piscines qui s'échelonnaient en flottant par, je ne savais quel miracle, dans les airs autour du manoir. Une eau scintillante s'écoulait de piscines en piscines et quelques gouttes glacées éclaboussaient par moment. C'était une des raisons pour laquelle j'aimais courir dans ce coin du jardin en des temps plus chaud, enfin cette nouvelle passion pour la course m'avait un peu été imposé par Orphyll qui trouvait mon endurance faible. Rechignant au début à courir, je m'étais découverte une passion pour la course à pied.
- Monsieur Mykhola, qui a par ailleurs retenu la leçon et a signé le registre en arrivant – elle lança un regard lourd de reproche à Giono – vous attend dans le salon en compagnie de...Certessa Kaya, attendez je vais vous escorter si vous..., m'informa Berry.
Mais je filais déjà vers la porte d'entrée du manoir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top