Chapitre 3

Atlanta se figea. Ses yeux toujours fixés sur son père. Elle attendait la suite de ce martyr qui lui rongeait peu à peu le peu de patience qu'elle avait. Attendre calmement que l'autre lui informe une chose grave n'est pas son point fort. Alors elle prend sur elle sans toutefois bouger.

Harnold ne s'éternise pas dans le silence. Il repris.

- J'ai prié, chaque soir, pour te mettre en dehors de tout ça. Ta mère et moi, nous avions décidé de laisser passer quelques mois avant de te tenir au courant mais... la situation s'aggrave de semaine en semaine et tu dois te protéger de tout ce qui se passe...

- Papa ne tourne pas autour du pot s'il te plait, le coupa t-elle en un soupir tout en fermant les yeux.

Le regard de ce dernier se faisait implorant comme s'il voulait passer un message à travers ses prunelles. Ne tenant plus en place, il se leva brusquement avant de se retourner vers la seule et grande fenêtre de la pièce entouré de rideaux en soie bleu. La lumière du soleil était encore vive. Assez vive pour transpercer les vitres et dévoiler les nombreuses rides qui marquaient le visage inquiet de son père.

Il observait au loin l'immense forêt en se tenant les mains dans le dos, même s'il donnait plus l'impression de la surveiller que de profiter du beau paysage qui s'étendait à perte de vue.

Atlanta ouvrit les paupières et vit également l'extérieur.

- Je pense que tu sais que seule la forêt sépare notre royaume de celui qui est occupé par mon grand frère, Simon?

L'adolescente hocha une nouvelle foie la tête sans qu'Harnold ne se retourne pour voir si elle a acquiescé.

- Celui avec qui tu t'es disputé il y a des années?

- C'est bien ça, affirma-t-il. Ses troupes s'y aventurent donc depuis un an. Ils viennent capturer les habitants d'Atlantis vivants à la lisière de la forêt. Nous savons qu'ils les emmènent dans leur royaume, à Mégalord, car nous n'avons retrouvé aucun corps de ses malheureux.

Plusieurs questions se bousculèrent dans la tête d'Atlanta mais elle ne réussit qu'à en sortir une seule de sa bouche.

- Que vont-ils faire d'eux?

- On dit que Simon force ses prisonniers à boire un liquide qui permet de leur faire oublier leur passé. Ensuite, ils apprennent à se battre et rejoignent son armée.

Sa fille avait les yeux écarquillés. Elle avait pensé qu'elle allait avoir affaire à un autre type de danger que ça. Les maladies graves étaient ses seules hypothèses.

- Qui sont ses chevaliers? demanda-t-elle bouche bée.

- Nous avions reconnu des ariens du royaume d'Aria décimé il y a neuf ans, des siviens de Sivio et...

Harnold ne finit pas sa phrase mais Atlanta savait ce qu'il allait dire

- Tu...tu veux dire... que..., bégaya-t-elle abasourdie. ... les soldats de Simon... ceux qui viennent kidnapper nos atlantins... étaient eux aussi originaires d'Atlantis?

Son père se retourna l'air grave. Pas besoin de mot pour qu'Atlanta comprenne qu'elle disais vrai.

- Mais c'est horrible!! cria-t-elle rouge de colère.

- Oui, marmona-t-il avec tristesse. Et je ne vois pas comment un liquide puisse faire autant de dégâts sur une personne. Les seuls que l'on connaît ne sont juste que des plantes hallucinogènes. On ne peut pas contrôler quelqu'un avec une potion. C'est impossible. En plus, imagine que tu manges tranquillement chez toi et qu'un membre de ta famille disparu depuis des mois vienne te capturer pour t'emmener dans un endroit totalement inconnu et te fais boire une sorte de potion magique.

Ce dernier se massa le front pour chasser son mal de tête. Puis, s'approcha de son buffet à sa gauche. Des verres et bouteilles déjà consommés y étaient placé. Il prit machinalement un verre et le remplit d'un liquide orange à forte odeur avant de se rassoir sur sa chaise et de boire une gorgé.

- Mon oncle n'a pas vraiment de royaume?

- Non. Mon frère n'a pas de peuple ce qui fait de Mégalord un non-royaume, lui expliqua-t-il en agitant son verre et l'alcool contenu. Il y a juste lui, sa femme et ses troupes. En gros pas grand chose.

Atlanta ne voulu plus rien savoir mais pourtant une seule et unique question se forma dans sa tête. Elle se résolu à la poser quelques minutes plus tard.

"Tant qu'à faire souffrons jusqu'au bout", se dit-elle.

- Pourquoi fait-il tout ça?

- Bonne question, lâcha-t-il. Simon à toujours été jaloux de moi. Lorsqu'il était partit d'Atlantis, il voulait avoir son royaume dirigé sous ses règles. Mais il avait oublié qu'il devait avoir un peuple pour que tout marche dans son sens. Il veut alors prendre ma place sur le trône. Et pense même pouvoir mieux le diriger que moi. Tant que je vivrais ou que je l'aurai décidé, Atlantis sera sous ma responsabilité. Le lui laisser serait une terrible erreur. Malheureusement, s'il y arrive, il provoquera d'autres guerres plus grosses les unes des autres et tout sera anéantit par sa faute. Avant ça il préfère gonfler l'effectif de son armée.

- Ca aboutira à quoi? demanda-t-elle d'une petite voix presque inaudible comme si elle connaissait déjà la réponse.

- A une guerre, déclara-t-il gravement.

Il reporta son verre à sa bouche et en boit une longue gorgé.

Atlanta n'en croyait pas ses oreilles. Participer à une guerre sera bien la dernière chose qu'elle souhaiterai faire dans sa vie. Elle était partagé entre la colère contre Simon et la peur de connaître ceux qu'elle aime en danger. La guerre signifie la mort et la souffrance. Des vies importantes seront perdues juste à cause de la jalousie.

- J'ai envoyé des dizaines de gardes à la frontière pour les repousser mais certains arrivent encore à passer et à repartir sans être vu. Il vienne surtout le soir et la nuit, c'est là qu'il faut être le plus prudent. Le choix ne s'offre pas à nous. La paix? Simon fera en sorte que nous ne la connaissions plus. Il n'acceptera d'ailleurs aucun traité de paix et aucunes vies épargné. Il faut que j'envois un chevalier à Eton pour lui dire de former d'autres soldats.

Atlanta se leva et dit.

- C'est moi qui ira lui dire.

Etonné son père à failli lâcher son verre.

- Non Atlanta tu n'a que seize ans. Le soleil va bientôt se coucher, tu n'ira nulle part.

Sa fille se dirigea vers la porte puis l'ouvrit.

- Je ferai vite. Ne t'inquiète pas papa.

Sur ce, elle ferma la porte devant son père ébahit.


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