Prologue

Ateya était une large contrée. Large, mais trop menue aux yeux de ceux qui y vivaient. C'était une île, comme une sorte de pays, entouré par les eaux. Personne, sur Ateya n'était jamais sorti de cette île. Il y avait, sur Ateya, plusieurs peuples, plusieurs endroits. Trois, exactement.

Il y avait, sur une grande partie du territoire, la Ville, la Ville des Humains. Les Humains, ces êtres tantôt gentils, tantôt méchant à qui on apprenait la politesse. Ceux qui pouvaient aider le monde entier comme tuer tout un quartier pour des raisons minoritaires. La Ville des humains prenait beaucoup de place sur Ateya. Elle était bordée, tantôt par la mer, tantôt par une sorte de désert, de forêt, de plaine.

Au fin fond du désert chaud, qui n'était en fin de compte pas très grand, se trouvait le deuxième peuple, les Démons. Les Démons étaient caractérisés par une peau rouge, des cheveux noirs, des oreilles pointues d'animaux et une longue queue effilée terminée par une petite pointe. Certains avaient même des cornes. C'était le peuple de la discorde, de la méchanceté, de la haine, de la colère et de toute ce qu'on peut ressentir de pire.

De l'autre coté de l'île, se trouvait le troisième et dernier peuple : les Anges. Les Anges ressemblaient en tout point aux Humains. Ils avaient seulement deux ailes dans le dos. Elles étaient généralement blanches, mais leur couleur pouvait varier. Ils avaient généralement les cheveux, les yeux et la peau claires. Ils étaient tout ce qu'il y a de plus gentil, peureux, timide, mais surtout, ils ne laissaient rien passer, se tenaient toujours très bien et ne faisaient jamais aucune bêtise. Ils ne se trompaient pas. Ils ne mentaient pas. Ils ne buvaient pas d'alcool, ne fumaient pas, ne faisaient rien de tout ce qu'on pouvait reprocher aux Humains.

Ces derniers étaient les plus nombreux. La Ville représentait quasiment la moitié de l'île. Les Anges et les Démons prenaient aux alentours d'un huitième de l'île chacun, et le reste n'était peuplé que par quelques animaux et une végétation florissante par endroits et faible par d'autres.

Les Humains connaissaient les Anges et les Démons, mais comme ceux-ci ne s'aventuraient que rarement en ville, ils n'en voyaient que très peu. Les générations passèrent, sur Ateya. Et les parents continuaient à dire à leurs enfants : « Si tu n'es pas sage, les Démons t'emmèneront ! ». Alors, les enfants, qui avaient déjà fait mille bêtises et se l'étaient mille fois fait entendre n'y croyaient rien et continuaient leur activité. Les parents, exaspérés haussaient alors d'un ton. Ils étaient anges quand ils recevaient des invités, quand ils s'aimaient, et, tout comme leurs enfants, devenaient démons lorsque la situation ne les arrangeaient pas. Les Humains étaient en fait le peuple du milieu. Le peuple ni gentil, ni méchant. C'est pourquoi c'est le peuple qui a le mieux prospéré. Car c'est le peuple équilibré.

Georges sait bien ça. Il sait que les Humains ne sont pas des Anges. Il le sait, car il est un Humain. Et il sait aussi qu'il aurait mieux aimé que les Démons, comme à leur habitude, restent chez eux. Georges était restaurateur. Toute la journée, il préparait des plats et des boissons derrière son bar, devant sa minuscule terrasse remplie de tables et de chaises. Georges n'avait pas d'intérieur. Il n'avait qu'une terrasse. Et comme tous les jours, il fermait vite son bar lorsqu'un roulement, ou un fracas, ou encore des cris terrifiés, ou un rire malsain se faisait entendre.


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