Les confinés rêvent de verdure et de chants d'oiseaux
Toute la France est confinée. Certains de par leur habitations le sont peut être davantage que d'autres.
Le deal :
Nous sommes Anne-Marie, parisienne exilée en Bretagne pour son confinement qui écrit dans son journal intime.
Et le tout en ne dépassant pas les 2.000 caractères espaces compris !
Et paf !
Jour 27
Le chouchen avalé hier soir m'en fait voir de toutes les couleurs !
Quel avril ! je ne me souviens pas l'avoir déjà vu si beau. Je ne regrette pas d'avoir bravé les interdits pour venir me confiner en Bretagne. Depuis mon arrivée c'est comme si la nature s'était donné le mot. Les fleurs explosent de leur couleur et de leur parfum rien que pour moi.
Depuis ma fenêtre qui surplombe la baie, j'assiste ébahie aux inlassables va-et-vient des vagues, mêlant vert, turquoise et gris... Cet isolement me fait prendre conscience de l'étroitesse de ma vie parisienne.
Et cette chaleur, si forte que j'en ai des frissons. Plus jamais l'alcool local. Les gens d'ici disent bien que c'est une boisson Bretonne pour les Bretons ! Le profane peut en apprécier les vapeurs et se doit d'en supporter le métronome diabolique du lendemain !
Des traînées blanchâtres strient le bleu azur d'un ciel paisible, débarrassé pour un temps d'oiseaux de métal dévoreur d'ozone.
Cette chaleur m'étouffe. Je crains ce soleil de début de saison. Il brouille ma vision et les mots que je couche sur mon cahier deviennent confus. Mes mains mollissent et je me sens fiévreuse.
Enfin monte l'heure bleue, le vent s'apaise et les vagues abandonnent leur roulis fracassant aux chants des oiseaux. Bientôt, la lune va répandre des milliards d'étoiles scintillantes à la surface des vagues lasses et un voile uniforme englobera le ciel et la terre.
Je grelotte tant que je dois refermer ma fenêtre, renvoyant aux abîmes mes rêves fous portés par l'odeur du varech. Ici mes poumons voient leur capacité croître, à Paris, on respire en cachette, comme des voleurs.
Je voudrais tourner le dos à la grande dame de fer et me réinventer un avenir plus sobre dans ce pays de légendes, où réalité et imaginaire se côtoient si bien.
Je vais le faire.
Peut-être, je le ferai.
J'entends un moteur, des voix, des pas...
Les hommes masqués en combinaison blanche prennent maintes précautions pour m'emmener à l'hôpital. J'ai contracté cette merde...
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