Under pressure _ honghwa _ Part1

J'ai le droit de pleurer comme une madeleine à cause de la vidéo?

Bon heuuuu... C'est BEAUCOUP plus long que ce que je ce que comptais faire mais j'étais tellement inspirée par ma vie de merde et celles de ma familles et de mes amis que baahhhh j'ai fais 11 000 mots. Je ne pense pas faire ça à chaque oneshots et j'espère sincèrement que la taille de celui-ci ne vous découragera pas. Ce chapitre est corrigé, normalement... Bon j'attire votre œil sur quelques avertissements: CE CHAPITRE EST DÉPRESSIF. Voilà. Sur ceux, bonne lecture. Gros bisous je vous aime.


Bon... Il se peut que j'ai décidé de le faire en deux parties pour la santé de mes chères lecteurs.



  Cela faisait plusieurs jours que le sommeil ne lui venait pas. Il se tournait et se retournait dans son lit sans pour autant réussir à sombrer dans un sommeil profond. Et lorsqu'il réussissait à définitivement fermer ses yeux, ce n'était que pour quelques petites heures de sommeil léger et dépourvu de repos, bercé de rêves que certains appellent cauchemars. Bien évidemment, chaque bruit dans les dortoirs, chaque grincement de planche, chaque courant d'air, chaque petit claquement du vent contre la construction, chaque froissement de couvertures, tout ces bruits ambiants que l'on entend pas en pleine journée mais qui se laissent distinctement entendre en plein milieu de la nuit. Tout ces bruits qui provoquent, lorsque que l'on a une imagination foisonnante, de sombres scénarios dans nos têtes, nous empêchant de fermer les yeux de peur de ne pas les rouvrir. Tout ces bruits aussi petits soient-ils provoquaient une tension dans son corps, sa respiration se faisait plus erratique, son cœur battait plus fort alors qu'il tentait de se concentrer sur de bons souvenirs qu'il avait avec son groupe, sa famille (enfin, s'ils considéraient qu'il pouvait en faire partie), pour tenter de vider son esprit de ses démons et scénarios tous plus stupides les uns que les autres. Mais malgré tous ses efforts, il les sentait – les voix – lui murmurer les mêmes choses encore et encore dans les méandres de son esprit. Elles s'encraient dans sa conscience comme on tatouerait à l'encre des mots, comme si on gravait ses quelques lettres sur soi. Il sentait comme si tout le monde pouvait les entendre à la moindre faiblesse, au moindre indice qu'il laisserait comme quoi elles étaient bien là. Donc il les ignorait. Du moins, c'est ce qu'il essayait de faire mais à chaque fois qu'il avait un moment où son moral déclinait, où ses barrières s'entre-ouvraient, elles étaient là, se déchaînant et affluant comme l'eau d'une source accourant entre les rochers, s'immisçant dans les moindres parcelles de son esprit, s'emparant du peu de contrôle qu'il avait sur elles, les laissant lui murmurer ses doux mots qu'il savait vrais mais ne voulait admettre. Alors il se bouchait les oreilles, priant pour qu'elles partent d'elles-mêmes. Mais en faisant cela, elles ne devenaient qu'encore plus fortes et convaincantes. Ces moments arrivaient généralement durant la nuit, quand tout le dortoir est silencieux et que seule se fait entendre la nuit. Alors il se réfugiait sous les couvertures pour tenter de les calmer et de se constituer un cocon protecteur pour se conforter. Il arrivait parfois qu'elles soient si fortes qu'elles le poussent à se réfugier dans la salle de bain, la tête au dessus de la cuvette des toilettes, régurgitant son repas le plus silencieusement qu'il le puisse. Quelques rares personnes sont capables, avec l'habitude, de vomir en faisant le moins de bruits possible. Hongjoong en faisait partie. Les voix étaient si fortes qu'elles provoquaient une douleur lancinante dans sa boîte crânienne, le forçant à prendre deux cachets de paracétamol. Il savait que ce n'était pas bien mais il ne pouvait plus supporter toute cette douleur et, n'étant pas autorisé à se bourrer la gueule, celle-ci demandait un léger anesthésiant. Mais les voix arrivaient parfois à se frayer un chemin en plein jour, le forçant à trouver une excuse pour se retirer sous le regard circonspect de ses camarades. Il s'évadait alors jusque dans la salle de bain reliée à sa chambre, chambre qu'il partageait avec Seonghwa - il se demandait d'ailleurs comment il avait jamais fait pour ne pas le réveiller, peut-être un talent de ninja secret -, et alors il s'écroulait au sol, la respiration saccadée, les larmes perlant du coin de ses yeux. Dans ses moments là, plus rien autour de lui n'avait de sens, les sons ne parvenaient plus correctement jusqu'à ses oreilles, enfin... Disons qu'il percevaient les sons sans pour autant les entendre. Sa vision se brouillait et tout autour de lui n'était plus qu'un mélange de formes sans nom, sans représentation concrète, tout devenait abstrait, désorganisé tout en étant carré, brouillon tout en étant parfait, insensé tout en étant clair comme de l'eau de roche, aussi violent qu'un ouragan tout en étant aussi lisse qu'une mer d'huile. Il a froid tout en ayant trop chaud. Il se sent vide tout en ressentant une tornade de sentiments tourbillonnant au fond de lui. Ses mains tremblaient frénétiquement et il se retrouvait incapable de faire un seul mouvement. Dans ces moments là, il restait assis au sol, incapable de formé des pensées un tant soit peu rationnelle. Toutes pensées qu'il arrivait à formuler n'étaient que les échos des voix profitant de sa faiblesse pour s'enraciner encore plus profondément dans son esprit.
« Incapable » ; « incompétent » ; « gêne » ; « poids » ; « indigne de confiance » ; « gamin » ; « pleurnichard » ; « geignard » ; « gros » ; « pédale » ; « égoïste » ; « sans-cœur » ; « vantard » ; « immondice »; « timbré »; « anormal »; « M.O.N.S.T.R.E »
  Il n'avait pas la force de lutter. Il les laissait donc faire, s'emparer de lui, le convaincre de ces mots. Ses pleurs silencieux semblaient résonner comme le tintinnabulement d'une cloche d'église dans sa tête. Un son qui semble à la fois si faible et silencieux tout en étant puissant et violent. Il mettait donc la main devant sa bouche dans le but de couvrir un maximum le son qu'elle produisait. Dans ces moments là, il devait prendre au moins entre cinq et dix bonnes minutes pour réussir à se calmer. Il se relevait ensuite, les jambes flageolantes tout en s'appuyant contre la paroi du mur et le rebord de l'évier. Il se rinçait ensuite le visage avec de l'eau glaciale dans le but de revenir définitivement sur terre et de finir de se calmer.

  Il n'avait pas le droit de craquer. Pas alors qu'il était le leader. Pas quand tout le monde comptait sur lui. Pas quand il se devait de consoler les autres membres du groupes quand leur moral était au plus bas. Pas quand il se devait de les guider, d'être le meneur, de savoir quoi faire et quand le faire, d'être le diplomate face au manager, d'être celui qui résout les conflits, d'être celui qui est là pour vous écouter quand vous avez besoin d'une oreille sur laquelle vous pouvez compter pour garder les secrets. Il savait pratiquement tout de ses coéquipiers. Il savait déchiffrer leurs humeurs, savait quels mots utiliser et quand en fonction de la situation. Il était là pour concrétiser certaines idées de chansons, les aider à mettre des mots sur leurs pensées. Il était là pour les aider à apprendre leur texte, comment placer leur voix même s'il n'était pas le mieux placer pour ça, il trouvait sa voix horrible malgré tout ce que les fans pouvaient en dire. Il avait l'impression que sa voix ne sortait pas comme il le voulait, comme s'il était incapable de ne faire qu'une seule note juste, et pourtant, qu'est-ce qu'il aimait voir le visage de ses amis, illuminées par un sourire de satisfaction face a la réussite d'un passage compliqué de leur chanson. Il était là quand ils avaient besoin d'aide pour réviser leur chorégraphie. Chacun souhaitait atteindre la perfection et était prêt à réviser des heures pour ça et Hongjoong était là pour leur faciliter le travail. Leur dire quels pas n'étaient pas "parfait" même s'il trouvait que tout ce qu'ils faisaient serait toujours plus parfait que ce qu'il faisait lui. Mais il était là, il était là pour leur dire d'aller se coucher quand il voyait que la fatigue commençait à prendre le dessus sur eux. Il était là pour les empêcher de franchir les limites du corps humain. Il les forçait à manger quelques choses après, à s'étirer correctement puis à se coucher à des heures raisonnables pour ne pas souffrir du réveil matinal le lendemain. Il venait les border, leur souhaiter de faire de beaux rêves, parfois Mingi prenait le relais, attendant toujours que tout le monde soit bien rentré et couché avant d'aller se couche, une vrai mère poule. Mais quand il n'aidait pas les autres à s'améliorer, il s'entraînait dans son coin, dans le but d'atteindre la perfection même, sans jamais pour autant réussir à ne serait-ce que la frôler. Il se trouvait toujours trop lent dans ses mouvements, pas assez précis, pas assez fluide. Alors il travaillait jusqu'à l'épuisement, il ignorait l'avertissement que ses muscles lui lançaient en refusant parfois de coopérer, il ignorait le sang battant trop rapidement dans ses tempes, sa respirations saccadée qui quémandait pour une pause, à sa gorge sèche et déshydratée lui causant des difficultés à avaler sa salive, son cœur battant trop vite lui causant des nausées qu'il ignorait en déglutissant comme il le pouvait. Il n'y avait personne pour lui dire de ne pas dépasser les limites de son corps alors il se poussait jusqu'au bout, jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout. La seule personne qui ait déjà réussi à le faire stopper ses entraînements n'est autre que Seonghwa. Son inquiétude envers le leader était visible sur son visage alors qu'il passait sa tête dans l'entrebâillement de la porte. Ne le voyant pas revenir dans les dortoirs malgré l'heure tardive, il était allé le chercher pour le forcer à aller se coucher après avoir manger un bout. Il avait montré une certaine résistance au début, se sentant coupable de devoir s'arrêter alors même qu'il était loin d'avoir atteint la perfection. Il avait insisté pour refaire une dernière fois la chorégraphie mais en voyant les poches violettes sous les yeux de son meilleurs amis, il s'était senti coupable en sachant pertinemment que c'était de sa faute s'il veillait si tard. Il l'attendait chaque nuit pour s'assurer qu'il était bien allé se coucher et pour pouvoir lui souhaiter bonne nuit. Cela avait quelque chose de réconfortant. Seonghwa était toujours là pour veiller sur les autres quand le leader n'était pas dans les parages. C'était lui qui se chargeait de la nourriture, d'aider les autres dans leurs différentes tâches ménagères, de les divertir quand Hongjoong travaillait sur la maquette du prochain titre dans le studio. Il essayait toujours d'alléger le poids qui reposait sur ses épaules en réalisant certaines tâches qui lui étaientt destinées ou juste en lui faisant savoir qu'il était là pour lui. Il s'était alors mordu la lèvre inférieure de honte en repensant à comment Seonghwa se démenait pour lui faciliter la vie et avait commencé à ranger ses affaires avant de murmurer entre deux respirations un « Je suis désolé ». Il pensait qu'il n'avait rien entendu mais s'était lourdement se tromper que de ne serait-ce que penser ainsi. Il lui avait alors demandé pourquoi il était désolé. Les mots avaient glissés de sa bouche avant même qu'il ne puisse ne serait-ce qu'essayer de les contenir. "Désolé d'être un poids pour l'équipe". Il avait dit cela en fixant intensément le sol comme si celui-ci allait s'ouvrir sous ses pieds pour ensuite l'engloutir jusqu'au néant. Il priait intérieurement pour que ces mots n'ait jamais franchi la barrière de ses lèvres. Il n'avait pas le droit de flanché. Pas quand il se devait de tous les supporter, même Seonghwa, et surtout Seonghwa. Il espérait vraiment que tout cela n'était qu'un mauvais rêve, qu'il allait ce réveiller dans son lit, son pyjamas lui collant au corps à cause de la transpiration, qu'il allait jeter un rapide coup d'œil sur l'autre lit de la pièce pour finalement souffler de soulagement en constatant qu'il ne l'avait pas réveillé. Mais rien de cela ne se produit, à la place, des bras chaud l'entourèrent pour le serrer contre un buste plus grand que le sien. « Tu n'es un poids pour personne. » Il n'a rien dit de plus et il n'en voyait pas la nécessité. C'était tout ce dont il avait besoin sur le moment. Hongjoong voulait y croire. Il voulait croire qu'il n'était pas ce fardeau qu'il était envers l'équipe et c'est ce qu'il fît, même s'il savait pertinemment que les voix seront là pour le lui rappeler dans peu temps. Alors il s'était laissé aller à l'embrassade. Il n'avait pas pleuré. Il n'en avait pas envie. Il s'était juste lové contre Seonghwa tandis que celui-ci lui caressait le dos et lui baisait le dessus de sa tête comme le ferait une mère et c'était tout ce dont il avait besoin sur le moment. Il avait besoin d'être materné a son tour comme le grand enfant qu'il était avec de trop grandes responsabilités sur ses épaules. Le sentiment d'étouffement qui l'étreignait jour et nuit désormais s'atténuait un peu quand Seonghwa était là. Il se sentait bien avec lui. Il se sentait mieux. Mieux que tout seul à ruminer sur la raison de son existence.




  Déjà trois jours qu'il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Trois jours que les voix devenaient de plus en plus fortes. Trois jours qu'il quittait son lit en plein milieu de la nuit, plus fatigué d'attendre que le sommeil vienne le cueillir plutôt que physiquement. Trois jours qu'il allait soit dans le studio pour composer, soit dans la salle de danse pour s'entraîner. Trois jours qu'il tentait de suivre le rythme de vie quotidienne de l'équipe, de l'emploi du temps et déjà hier il avait eu du mal à finir son entraînement. Cette nuit n'échappait pas à la règle. Lorsqu'il alluma son téléphone, la lumière l'éblouit si fort qu'il grogna de mécontentement avant de vérifier furtivement s'il n'avait pas réveiller Seonghwa mais aucun mouvement de couvertures ni de variation de respiration ne se firent entendre. Ses muscles se détendirent donc et il regarda donc de nouveau à l'écran lumineux. Il plissa des yeux le temps de s'habituer à la forte luminosité irradiant de l'objet. Il soupira de nouveau en voyant qu'il était quatre heure du matin, qu'ils devaient tous se lever dans trois heures et qu'il n'y avait aucune chance qu'il puisse s'endormir dans ce court délai. Il s'extirpa donc des couvertures et balança ses jambes à l'extérieur du lit. Le froid mordant lui causa des frissons dans tout le corps alors qu'il se saisissait de son sac sous son lit. Il contenait des affaires de sports au cas où il se lèverait plutôt que prévu ; ce qui arrivait souvent. Il l'ouvrit et enfila son pull par dessus son t-shirt, un jogging par dessus son sous-vêtement et des chaussettes histoires de ne pas mourir congelé avant de s'aventurer dans la fraîcheur automnale de la maison et d'atteindre la salle de sport. Mais lorsqu'il se leva ce matin, son corps semblait peser dix kilos de plus. Pourtant il n'avait rien mangé de trop calorique. Peut-être était-ce simplement le fait de manger. Les voix ne cessaient de le lui répéter. Peut-être devrait-il les écouter pour une fois. Ils avaient un shooting photo ce matin et une séance d'enregistrement cet après-midi. Les stylistes allaient de nouveau lui râler dessus qu'il avait abusé avec la nourriture et qu'il devait faire plus attention à ce qu'il mangeait. Mais que pourrait-il lui reprocher s'il ne mangeait rien ? Peut-être était-il temps de prendre des mesures adaptées à la situation. De toute manière, qui serait là pour le lui reprocher ? Ses mains tremblaient alors qu'il tenait son téléphone devant lui pour s'en servir en tant que lampe torche ; il préférerait éviter de s'étaler lamentablement sur le sol en réveillant tout le dortoir au passage. Les voix commençaient à prendre le dessus alors qu'il refermait le plus silencieusement possible la porte de sa chambre. Ses pas lui semblait lourds, bruyants, lents. Ses mouvement amorphes marquaient toute la fatigue qu'il ressentait mais qu'il était incapable de soigner. Il avait toujours eu des problèmes pour s'endormir mais jamais il n'avait fait autant de nuits blanches involontaires. Il y avait toujours quelqu'un pour venir le border, même tard le soir, quand il était encore chez ses parents. Il s'était toujours donné à fond dans tout ce qu'il faisait. Il était tant impliqué dans la musique, il aimait et aime tellement ça, la satisfaction ressentie lorsque la maquette est acceptée et va devenir une musique pour le publique, qu'il passait pratiquement la totalité de sa vie dans un studio à composer à des fins professionnelles ou parfois juste pour le plaisir. Mais le problème est que cela demandait un investissement total sans rien faire d'autre à coté. Mais Hongjoong avait toujours quelque chose à faire à coté. Alors il cumulait les tâches et encaissait. D'autant plus que leur groupe s'est fait très vite connaître et continuait son ascension et beaucoup plus vite que ce à quoi il s'attendait. Généralement, un groupe mettait beaucoup d'années à percer à l'étranger tandis que dans leur cas, ils avaient déjà des tournées mondiales de prévues alors que cela faisait à peine trois ans qu'ils avaient fait leur début officiel. Tout se passait beaucoup trop vite pour le leader de vingt ans. Mais chaque humain a ses limites et il n'était pas loin d'atteindre les siennes sans le savoir. Les voix étaient pourtant là, à le rappeler à l'ordre dès qu'elles en avaient l'occasion. Le ramener sur terre si on peut appeler ça comme ça. Les seuls moments où elles sont aux abonnées absentes sont quand il danse, chante et compose. Il est tellement plongé dans ce qu'il fait qu'elles ne sont pas assez puissantes pour briser le mur qu'il a bâti dans ces moments là. C'est pour ça qu'il s'entraîne la nuit aussi ces derniers jours. Les voix sont devenues si fortes que c'est le seul moyen pour les faire taire. Mais sa respiration saccadée, son mal de tête lancinant, les tremblements incessant dans ses mains et le poids qu'il ressentait sur lui qui lui courbait le dos ne lui mentaient pas ; la séance de danse prévue ne calmerait pas les voix. Mais il fallait qu'il soit parfait pour les chorégraphies. Les concerts n'étaient certes que dans plusieurs mois mais le temps file toujours beaucoup plus vite que ce que l'on pourrait penser et Hongjoong voyait la quantité de travail à fournir augmenter alors que sa capacité à en fournir ne faisait, elle, que de diminuer.




  Il ne savait depuis quand il s'entraînait mais tout ce qu'il savait c'est qu'il ne pouvait pas s'arrêter, il ne voulait pas s'arrêter. Les voix étaient enfin parties et malgré ses muscles de cuisses si contractés, tremblants et fatigués qu'ils en refusaient presque de bouger, ses bras qui n 'effectuaient pas les mouvements comme il le souhaitait, lourds et aussi lents que ses jambes, il continuait à danser. Au final, il était assez synchronisé avec ses différents mouvements mais ceux-ci étaient tellement lents qu'ils n'étaient en aucun cas synchronisés avec la musique. Alors il forçait encore plus. Sa tête lui lançait mais il savait que s'il s'arrêtait ce serait pire. Il savait qu'il se sentirait coupable. Il savait que les voix reviendraient. Qu'il ne leur résisterait pas. Qu'il avait ENVIE de les entendre confirmer ce qu'il se disait depuis le début. Qu'elles ne le contrediraient jamais. Elles ne pouvaient pas le contredire. Mais malgré tout, ça faisait comme même mal de les entendre acquiescer. Parfois, il avait envie qu'elles le contredise plutôt que de confirmer tout ce qu'il se disait. Il avait envie que quelqu'un lui dise que tout ce qu'elles lui disent et insinuent soit faux. Que rien de ce qu'il pense ne soit vrai. Qu'il val réellement quelque chose. Quand ses coéquipiers lui demande si tout va bien, s'il ne voudrait pas de l'aide, il mourait d'envie de leur répondre que non, rien ne va bien et que oui, il a besoin d'aide. Mais à la place, il décide de répondre que tout va pour le mieux et qu'il n'a pas besoin d'aide, ne voulant pas leur donner trop de travail surtout pas le sien. Il ne devait pas se décharger de ses tâches en les donnant à d'autres personnes. Il n'a pas le droit de leurs faire ça. Pas en tant que leader. Sa respiration déjà erratique à cause de l'effort le devint de plus en plus alors que les voix revenaient sournoisement lui murmurer dans son esprit qu'il ne méritait pas d'être le leader. Il le savait très bien. C'est pour ça qu'il faisait tout pour se montrer le plus à même à accomplir la tâche qu'on lui avait confiée, quelques années au par avant. « Encore raté » Voilà bien dix fois qu'il répétait le même mouvement et qu'il était incapable de l'effectuer correctement. Peut-être que la fatigue ne facilitait pas l'exécution des mouvements. Peut-être qu'elle lui faisait subir ces échecs pour le forcer à prendre une pause. Une pause qu'il ne voulait pas prendre mais que son corps, lui, réclamait. Il se sentait faiblir. Il savait qu'il fallait qu'il fasse une pause avant que tout ne dégénère. Il savait qu'il allait trop loin et que son corps ne suivait plus la cadence. Il savait que les vertiges qui le prenaient n'étaient pas normales.

  Il savait que cela allait arriver mais il ne savait ni comment ni quand c'était arrivé mais tout ce qu'il pouvait dire c'était que si personne ne se précipitait dans la salle d'entraînement dans les quelques secondes à venir, il pourrait aller se jeter du haut d'un toit après s'être relevé. Le bruit que sa chute avait provoquée alors que la musique arrivait sur sa fin avait bien dû alerter toutes les personnes se trouvant dans les pièces alentours c'est-à dire : le couloir relié à la cuisine ouverte sur la salle à manger, relié au salon et aux chambres. Bref, quasiment tout le dortoir avait dû être alerté par le bruit sourd de son corps sur le parquet de la salle d'entraînement.
Ce qu'il avait prédit ne tarda pas à arriver. Un Seonghwa ouvrant la porte de la salle et criant en voyant Hongjoong au sol, se retournant pour se mettre sur le dos. Il courut jusqu'à lui et tomba sur ses genoux, juste à coté de lui alors qu'il couvrait ses yeux avec son bras dans le but de calmer son mal de tête et les vertiges qui c'étaient emparés de lui : une des raisons pour lesquelles il ne s'était pas relevé. Il savait que la personne qui était près de lui n'était autre que son camarade de chambre à l'entente du cri qu'il avait poussé.

« Mon dieu, Hongjoong ! Qu'est-ce qu'il c'est passé ? »

  Il avait envie de rire. Une envie qui lui tordait le ventre. Une envie qui vous prenait quand tout ce qui vous arrivait vous dépassait. Quand le trop de pression voulait s'échapper, comme de l'air voulant s'échapper d'un ballon gonflé au maximum, prêt à exploser. Il en avait tellement envie que même ses pensées moroses ne pourraient pas l'en empêcher. Les voix ne pourraient pas faire barrière contre ce rire. Il commençait déjà à glousser, ses épaules prises de spasmes alors qu'il essayait de s'empêcher d'exploser. Seule sa propre volonté pouvait encore le contenir et celle-ci se brisa à l'instant même où Seonghwa lui posa une question.

« Tu pleures ?! Est-ce qu- »

  Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Hongjoong avait déjà explosé de rire, roulant sur le coté pour mieux pouvoir se plier en deux pour rire. Son ventre le faisait souffrir alors que tout ce qu'il pouvait faire était de supplier entre deux rires pour que de l'air atteigne ses poumons sans être directement expulser sans avoir pu être utiliser. Il fut très vite rejoint par Seonghwa, prit dans l'euphorie du moment. Cela lui faisait du bien. Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas ri ainsi. Ri sans pouvoir s'arrêter. Ri à en avoir mal. Un vrai rire. Il riait tant qu'il en pleurait. Tout le surplus de sentiments se faisait laver, évacuer par un vague de joie qu'il quémandait depuis plusieurs semaines désormais. Lui et noiraud était plié en deux au sol, tentant vainement de se calmer alors que les autres membres de l'équipe pénétraient en trombe dans la pièce. L'inquiétude, l'incompréhension et l'amusement défilèrent sur leur visage en arrivant puis voyant la scène. Les deux plus âgés de la bande, pliés en deux au sol, l'un sur le coté et l'autre à genoux, la tête contre le sol, un bras autour de son ventre. Ils s'étaient attendus à voir un Hongjoong blessé voir pire en entendant le cri peu masculin que Seonghwa avait poussé mais il n'était rien de tout ça et il leur avait fallu un temps d'analyse puis de réaction avant de comprendre ce qu'il se passait et de se mettre à glousser voir même rire pour certain. Cet instant était un instant rare dont chacun profitait à sa manière, certains riaient, d'autres regardaient tandis que les derniers prenaient des photos souvenirs. Il était si rare de voir leur leader rire à gorge ouverte ses derniers temps. Généralement il se contentait de gloussements ou de sourires en coin mais ce n'était pas comme avant. Au début de leur carrière, il riait presque tout le temps, faisait des blagues à tout va et faisait des têtes plus ridicules les unes que les autres. Maintenant il semblait comme... comme mort. Comme si le Hongjoong qu'ils avaient connu n'était plus. Alors le voir comme ça leur mettait du baume au cœur et ils sentaient une douce chaleur s'emparer d'eux alors qu'il le voyait pour la première fois depuis longtemps rire à en pleurer de joie. Il leurs avaient bien fallu six à sept minutes de fou rire avant d'enfin se calmer et réussir à respirer correctement et à former des phrases cohérentes. Anticipant toutes les questions qui allaient fuser en même temps - il le sentait - il ouvrit la bouche pour parler, faisant faire les autres avant même qu'il n'ai pu prononcer un son.

« OUI! Je vais bien. Je me suis juste emmêlé les pinceaux dans la chorégraphie et j'ai trébuché. Et avant que vous ne disiez quoi que ce soit, allez vous préparer pour le shooting, on va être en retard sinon. Et que je n'ai pas à aller vous chercher par la peau des fesses. »

  Ils se précipitèrent tous hors de la salle, lui jetant tout de même des regards soucieux. Enfin, tous, c'était faux. Seonghwa était resté là, ne croyant pas une seconde à ses excuses. Des excuses, c'était bien ce que c'était. Il voulait les forcer à partir. Maintenant que toute l'euphorie était redescendue, son mal de tête reprenait le dessus et les voix revenaient au grand galop pour lui rappeler qu'il les avait fait s'inquiéter. Il ne devait pas faillir à son rôle et inquiéter les autres. Il devait subir et se taire. C'était ce que faisait les leader, non ? Les mères de familles, quand elles ont un problème, elles le gardent pour elles pour ne pas inquiéter leurs enfants? Pour Hongjoong c'était la même chose. Il ne voulait pas inquiéter sa famille avec ses petits problèmes alors il les pressait de partir avant qu'un indice ne se fasse percevoir à travers son masque. Être un Idol c'est savoir danser et chanter, certes, mais il faut aussi être bon acteur. Devoir montrer le visage de quelqu'un que l'on est pas réellement pour plaire au fan, faire le bad boy alors que ce n'est pas du tout notre nature primaire, devoir jouer des rôles et ne pas faillir lors des interviews, lors des lives. Hongjoong jouait même à cacher ses émotions aux autres membres du groupe même s'il voyait bien que quelque chose avait changer. Il se sentait constamment surveiller. Constamment il se sentait obligé de faire son travail de peur que quelqu'un ne le surprenne en train de faire un break. Il savait que la lueur de confiance qu'ils avaient dans leur regard s'était transformée en inquiétude en vers lui. Le problème est qu'il n'arrivait pas à savoir s'il souhaitait ou non que cette lueur existe. Il aimerait que ses coéquipiers sachent lire entre les lignes. Il aimerait qu'ils puissent venir lui dire de faire une pause. Il aimerait qu'on lui dise qu'il en a assez fait. Il aimerait qu'on lui dise que ce qu'il a fait est extraordinaire, qu'il est extraordinaire. Mais en même temps il ne souhaitait pas qu'ils soient au courant. Il ne voulait pas qu'ils se fassent du mouron pour lui. Ils ne voulaient pas leurs causer du stress supplémentaire. Il ne voulait pas qu'ils découvrent a quel point il allait MAL. Il ne voulait pas se sentir comme un poids. Il ne voulait avoir honte. Il ne voulait rien de tout ça. C'est pour cela qu'il se taisait et enfouissait ses sentiments. Alors qu'il venait tout juste de se débarrasser d'une partie du poids qui lui pesait, celle-ci ne tarda pas à revenir prendre sa place et se lover contre lui, lui rappelant qu'elle était toujours là et qu'il ne s'en sortira pas aussi facilement. Mais alors qu'il regardait la main tendue de son ami, il repensa à l'étreinte chaleureuse que celle-ci pouvait lui offrir. Il repensa à comment ses mains pouvaient être grandes comparées aux siennes, à comment elles pouvaient venir vous réconforter lorsque vous n'alliez pas bien, à comment elles se déployaient avec grâce dans les chorégraphies, à comment elles se tendaient pour apporter leur soutient, leur aide, leur amour, comment elles pouvaient se crisper de colère, de détermination. Il avait besoin de tout ça et c'est pourquoi il accepta l'aide apportée pour se mettre debout. Mais peut-être aurait-il du prendre plus de temps pour se relever. En effet, il fut si vite sur ses deux pieds qu'un violent vertige le prit et il manqua de peu de s'écraser de nouveau au sol si Seonghwa n'avait pas été là. La poigne ferme autour de sa taille lui garantissait une certaine stabilité tandis que lui s'accrochait comme un naufragé à sa bouée à son autre bras pour s'assurer définitivement de ne pas retomber le temps que les vertiges cessent. Il lui semblait que la pièce tournait tel une toupie folle et son estomac semblait l'accompagner dans ses mouvements. Une remontée acide lui brûla l'œsophage et il déglutit difficilement tout en s 'empêchant de vomir le peu que contenait son estomac. Il se colla un peu plus à sa bouée et ferma les yeux alors qu'il sentait les vertiges et les voix devenir plus forts. Il réalisa soudain la position dans laquelle il était, la tête contre le torse de Seonghwa qui avait son bras enroulé solidement autour de sa taille, et ses joues se tintèrent de rouge alors que les battements de son cœur s'accélérèrent. Mais il ne se retira pas de son étreinte, au contraire, il se lova un peu plus contre lui, humant sa douce et reposante odeur qui lui rappelait les parfums de son enfance, profitant de sa chaleur réconfortante qui lui faisait se sentir en sécurité comme dans les bras de sa mère avec un quelque chose de différent. Son oreille contre le torse de son ami, il s'amusait à écouter les battements de son cœur pour réussir à calmer les siens. Cela prit une ou deux bonnes minutes avant qu'il ne se soit totalement calmé et sûr de ne pas s'étaler lamentablement au sol. Quand le plus âgé réalisa qu'il pouvait le lâcher sans qu'il risque de s'écrouler, il desserra son emprise autour de son buste sans pour autant le laisser aller, le confrontant les yeux dans les yeux. Hongjoong aimait ces yeux. Il aimait comment ils réussissaient à voir à travers tous les masques. Comment ils transperçaient l'âme de quiconque les croisait. Comment leur couleur lui rappelait les profondeurs calmes et sourdes des océans ; il pourrait s'y noyer sans une once d'hésitation.

« Tu es sûr que ce n'était qu'une simple chute?

_Je l'ai déjà dit, j'ai trébuché. »

  Il avait répondu vite, trop vite pour que ce soit naturel, comme s'il cachait quelque chose, comme s'il ne voulait pas que quelqu'un découvre ce quelque chose. Son ton était était sec, beaucoup plus que ce qu'il pensait. Mais Seonghwa n'en tint pas rigueur. Il était doué pour deviner quand les autres semblaient lui mentir. Et il savait qu'Hongjoong lui mentait. Seulement, il décida de ne pas chercher plus loin, sachant que rien de bon n'en découlerait pour le reste de la journée. Il préférait prendre soin de lui sur le moment et reparler de sa santé mental plus tard, quand ils seraient au calme et qu'aucun rendez-vous n'était prévu.

« Est-ce qu'au moins tu as pris le temps de manger quelque chose ce matin ? »

  Sa voix était douce et réconfortante et son sourire ne faisait que réchauffer le cœur du plus jeune. Seonghwa avait un don en ce qui était de le calmer. Il ne savait pas pourquoi mais il y avait quelque chose d'apaisant chez lui. Quelque chose de familier. Quelque chose qui incitait les autres à lui faire confiance et Hongjoong avait pleinement confiance en lui. Il serait prêt à lui donner la lune s'il le fallait pour le lui prouver. C'est cela qui l'incita à lui dire la vérité malgré les voix qui lui disaient qu'il ne fallait pas lui faire confiance, qu'il allait en souffrir. Mais il n'avait pas envie de les croire. Quand il était en compagnie de Seonghwa, c'était lui qu'il avait envie de croire. Sa voix était plus forte que les autres. Il avait le pouvoir de les faire taire ou du moins les recouvrir.

« Non. »

  Il regardait le sol alors que son protecteur se mordait la lèvre d'inquiétude en voyant dans quel état de minceur il était. On pouvait senti les os et muscles très distinctement. Le manque de graisse utiles au bon fonctionnement de l'être humain ne faisait qu'accroître son inquiétude. Et si son état était bien pire que ce à quoi il s'attendait ? Il avait déjà quelques doutes sur l'état de santé mentale de celui qu'il estimait être comme un frère, mais si ces problèmes en questions n'étaientt pas que mental, les risques d'atteintes à sa vie devenaient de plus en plus grand.

« Rejoins moi dans la cuisine après t'être lavé, je suis persuadé que les stylistes ne seraient pas très heureux d'avoir un homme sentant la sueur à des kilomètres à la ronde à préparer. Je vais te faire un petit en cas. »

  Tout ce qu'il fit fut d'acquiescer sans broncher malgré le fait que l'idée de manger le rendait malade à cause de son mal de tête et des voix qui revenaient encore et toujours à la charge comme des vagues s'échouant contre la roche et la brisant petit a petit avec l'érosion. Il en avait mare. Il voulait que les voix se taisent. Ce n'était que le début de la journée et pourtant elles ne cessaient de revenir dès qu'il n'y pensait plus. Seonghwa l'avait lâché et avait commencé à se diriger vers la sortie et il devait se faire force pour ne l'appeler et se jeter dans ses bras.




A suivre...

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