Blooming Season _ Woosan

Parce que je n'avais pas d'autre idée de couple sur le coup et que j'aime beaucoup le Woosan. J'ai écrit ceci à l'occasion d'un concours sur Amino (parce que je n'ai rien a faire de ma vie en ce moment) et j'en suis plutôt fière. J'avais un thème à respecter qui était "Printemps" comme vous pourrez le remarquer. Je ne sais pas si vous connaissez le Hanahaki? Sinon j'en fais un bref topo dans l'histoire MAIS ce n'est pas comme dans les autres FF. Enfin, vous zallez voir et je vous souhaite une bonne lecture (prenez des paquets de mouchoirs).



Blooming Season

Printemps, saison des amours et des naissances. Saison des éclosions et des couleurs. Saison des rencontres et des liaisons. Saison où chacun se retrouve soi-même. Saison où les sourires renaissent sur les visages. Saison où le monde semble allé mieux. Saison où tous les problèmes semblent se volatiliser. Saison où tout nous paraît plus clair et lucide. Saison où chacun profite des autres. Saison parfaite. Saison joyeuse. Saison lumineuse. Saison pure. Une saison incarnant l'innocence même de l'enfance. Saison que Wooyoung aimait savourer pleinement. Saison qui lui faisait ressentir des papillons dans le ventre. Saison lui permettant de lui changer les idées. Saison qui aujourd’hui lui semblait amère et vicieuse. Saison où son amour fleurissait sans retenu. Saison lui souriant ironiquement alors qu'il voyait la quantité de pétales augmenter jours après jours. De magnifiques pétales d'un bleu outremer, d'une grâce sans pareille. Il pouvait passer des heures à les observer sans se lasser. Leurs courbes soigneuses, les reflets bleus-ciel comme sur les ailes d'un papillon ; une fine pellicule reluisant à la lumière leurs donnant ces reflets. Leur base ronde s'affinait  et s’effilait pour ne devenir que de fins filaments se recourbant sur eux-mêmes. Chaque ligne, courbe, dessin des feuilles semblaient être le reflet de lui-même. Il pouvait comprendre ce qu'elles signifiaient sans même avoir à mettre de mots dessus. À chaque fois qu'elles apparaissaient, il lui semblait qu'elles le rappelaient à l'ordre, lui demandant d’arrêter de rêver. Mais que pouvait-il faire d'autre si ce n’était de rêver dans la vie. Une vie sans rêve perdrait toutes ses couleurs. Elles lui demandaient d’arrêter de rêver pour laisser place au cauchemar. Un cauchemar aussi sombre qu'elles. Aussi désespérant qu'elles pouvaient être magnifiques. Aussi violent qu'elles pouvaient être douces. Aussi fou que leurs courbes. Aussi irréaliste que leur existence même. Comment ne pas céder face à tant d'irréalisme, de beauté ; c'était comme vous mettre une sucrerie à l'aspect lisse et soyeux pour vous tenter, mais au cœur amer et acide. Il se sentait pris au piège dans un cercle vicieux dans lequel il n'avait jamais voulu entrer. Il se sentait perdu. Il se sentait effrayé. Il se sentait honteux. Honteux d’avoir cette faiblesse et de l’avoir laissée gagner tant de terrain. Honteux de devoir la cacher à toute l'équipe. Il se sentait honteux dès qu'ils posaient un regard sur lui. Il se sentait honteux de réussir à garder un masque parfait et sans fissure ; aussi lisse et fragile qu'un vase de porcelaine dont il prenait grand soin de protéger de toute chute.


Tout avait commencé un peu plus d'un mois au par avant. Le groupe s’ennuyait à mourir durant leur journée de repos et avait décidé de faire un action ou vérité pour passer le temps. Ça semblait être une bonne idée. Quelque chose de simple à faire qui ne demandait aucune installation et qui pouvait se stopper à tout instant. Pour un peu plus d’amusement, ils avaient lancé un live pour que les gages viennent des atinys de temps à autre. Ils s'en donneraient bien évidemment mais lorsqu'ils n'auraient plus d’idées, ils pourraient toujours demander de l'aide à leurs fans. Quelle bonne idée. Oui, il s'était senti excité au début du jeu mais avait vite déchanté lorsque son tour était venu de poser une question – faite par les atinys, ils s'étaient mis d'accord – et que la bouteille c'était lentement arrêtée sur San, lui laissant bien le temps de comprendre ce qui allait arriver. Il connaissait parfaitement le type de question qu'ils allaient lui poser. Leur relation était si ambiguë que tout le monde, même dans le groupe, se demandait toujours où ils en étaient. Lui-même ne savait pas trop comment interpréter leur relation. Étaient-ils meilleurs amis, frères, de simples amis ou plus ? Il n'arrivait pas à mettre un nom sur leur lien et cela le perturbait au plus haut point.

Ses sentiments se battaient pour déterminer lequel s’emparerait du contrôle de lui-même et se fut la panique qui gagna la bataille. Ses mains tremblèrent légèrement alors que Jungho lui passait le cellulaire diffusant le live. Chose qu'il sembla remarquer d’après son froncement de sourcil et son regard inquiet tenter de sonder son âme et de comprendre ce qui n'allait pas. Peut-être le plus jeune était-il trop intelligent pour son propre bien car il sembla à Wooyoung que celui-ci comprit presque immédiatement ce qui le tracassait, bien avant que lui-même l'ait définitivement déterminé. Lorsque ses yeux s’aventurèrent sur le tchat, une grimace entre le rire et la peur s'afficha sur son visage en voyant les questions qu'il redoutait le plus. Il continuait à les voir apparaître sans pour autant en trouver une qui lui convienne. Il ne savait pas pourquoi mais il voulait quelque chose de précis. Quelque chose lui permettant de mettre un nom sur ce qui le gênait. Soudain, il vit un commentaire en coréen passer à toute vitesse et il dut remonter la conversation pour valider ce que ces yeux avaient vu. Il ne savait pas comment, mais cette personne, qui qu'elle soit, avait posé la question qu'il cherchait depuis longtemps.

«Comment décrirais-tu ta relation avec Wooyoung ?»

Il avait mis un certain temps à répondre, réfléchissant très certainement aux mots qu'il devait employer et son visage s'illumina lorsqu'il sembla trouver une réponse les définissant exactement.

«Wooyoung est comme un frère pour moi.»

Il avait souri. Mais il n'avait pas ri. Il n'en avait pas eu la force. Quelque chose venait de se briser en lui sans qu'il n'en sache la raison. Lui aussi considérait San comme un frère. Alors pourquoi avait-il espéré une autre réponse ? Parce qu'il aimait rêver. Wooyoung était un rêveur né et ne cessait de continuellement s'imaginer les scénarios les plus improbables. Et à cet instant, il aurait rêvé que San dise non pas ce qu'il pensait mais ce que LUI pensait. Il aurait voulu que ce soit réciproque. Il aurait voulu qu'il lui dise exactement ce qu'il voulait entendre, ce que les fans voulaient entendre. Il aurait voulu pouvoir le serrer dans ses bras, sauter de joie, pleurer du surplus de sentiments après l'avoir entendu mais tout ce qu'il était à cet instant, était une personne qui venait d'être brisée de l’intérieur et qui tentait tant bien que mal de maintenir le vase en équilibre en l’empêchant de s'écraser au sol. Alors il souriait. Il souriait pour les fans. Il souriait pour l'équipe. Mais il souriait surtout pour lui, pour se convaincre que tout allait bien. C'était à ce moment là que ça avait commencé. En premier, sa gorge et ses poumons s'étaient mis à le déranger alors il avait toussé le plus discrètement possible pour se dégager les voix respiratoire. Quelques regards inquiets s’était tournés vers lui mais il leur avait souri en retour en leur disant que ce n’était rien, qu’il avait juste la gorge un peu sèche. Alors ils avaient haussé les épaules et s'étaient reconcentrés sur le jeu. Les tours continuaient à s’enchaîner et respirer devenait de plus en plus douloureux pour lui. Il avait l'impression que quelque chose tentait de grimper le long de son larynx et gagnait petit à petit du terrain à chaque fois qu'il regardait San effectuer des actions qui lui étaient destinées ou destinées aux autres mais que l’action était collective – un câlin, un check, un bisou sur la joue de Jungho…. Il était tellement concentré à se retenir de tousser qu'il ne se rendit pas compte qu'on lui parlait jusqu'à ce qu'une main ne se pose sur son épaule et qu’il relève les yeux de ses mains avec lesquelles il n’arrêtait pas de jouer dans le but de se calmer. Il planta son regard dans celui-ci de Hongjoong à sa droite qui éclata de rire en voyant son expression d’incompréhension collée sur son visage.

«Le contact Terre-Wooyoung a été rétabli. Action ou vérité ?»

Aucune des deux, avait-il envie de lui répondre. Il ne se sentait pas de parler et encore moins de se lever. Il se sentait de plus en plus mal à chaque seconde qui s'écoulait et avait l'impression que chaque bruit résonnait dans ses oreilles comme le son d'une sirène de bateau. Il se massa les tempes tout en fermant les yeux. La luminosité ne faisait qu'augmenter la douleur qu'il ressentait déjà au crâne. Il avait chaud, beaucoup trop chaud tout en étant congelé. Il avait l'impression que chacun de ses mouvements prenaient des années lumières à être effectués. Il sentait le manque d'air commencer à agresser ses capacités cognitives et son oreille interne alors que le monde semblait tourner autour de lui malgré les yeux fermés. Les forces lui manquait pour continuer à être assis alors il se laissa tomber sur le dos. « Mauvaise idée » . Mais c’était trop tard. Le choque dans sa colonne vertébrale s'était répercuté comme une onde dans toute sa cage thoracique, lui causant de se mettre sur le coté et de se recroqueviller tout en se mettant à tousser violemment. Il avait l'impression que quelque chose empêchait la progression correcte de l'air jusqu'à ses alvéoles pulmonaires. Un bras par-dessus sa tête pour se cacher et l'autre devant sa bouche pour étouffer un maximum le bruit qu'il faisait, il toussait de plus en plus. Ses poumons s'irritaient à chaque toux supplémentaire alors que sa gorge lui brûlait et ne réclamait que pour de l'eau fraîche. Il sentit quelque chose monter et descendre dans la gorge alors qu'il essayait tant bien que mal de s'en débarrasser. À chaque fois qu'il inspirait, la chose redescendait ce qui le forçait à tousser encore plus fort pour la faire remonter. Il avait l’impression de s’étouffer jusqu'à ce qu'il sente quelque chose sortir à toute vitesse et s'écraser contre la paume de sa main après plusieurs minutes de lutte intensive avec lui-même. Aussitôt que sa gorge fut libérée de toute présence parasite, il respira goulûment, oxygénant de nouveau son corps, trop longtemps privé d'air. Après avoir repris une respiration à peu près correcte, sa tête et sa main toujours cachées par son autre bras, il osa enfin voir ce qui avait atterrit dans le creux de sa main. Alors il déplia délicatement ses doigts pour les refermer aussi tôt qu'il eût comprit ce qu'il y avait. Comme tout bon fanboy qu'il était, il avait déjà lu des fanfictions sur des groupes de K-pop qu'il appréciait énormément et une fois, il était tombée sur une où le protagoniste tombait malade d'un amour non réciproque et se mettait à cracher des pétales de fleurs et qu'il n'y avait que deux moyens pour être soigné, l’opération où le protagoniste perdait tout ses sentiments et l'amour devenant réciproque, l'option alternative étant la mort. Sauf que, la maladie était imaginaire. Elle n’était pas sensée exister. C’était scientifiquement impossible. Sinon ils en auraient parlé à la télévision ou aux informations. Mais rien, ce n'était qu'une légende et donc une maladie fictive. Ça n'existait pas et ça n'existerait jamais. Pour se convaincre de la pertinence de sa remarque il rouvrit sa paume pour y revoir le même pétale, couvert de salive et d'un peu de sang. Il raffermit alors brusquement sa poigne avant de rouler sur le dos en se couvrant les yeux de son bras.

« Wooyoung ?! Ça va ?  T'as failli nous faire faire une crise cardiaque. J'ai cru que t'allais mourir en t'étouffant ! Pourquoi bon dieu de bonsoir tu n'as pas dit plutôt que tu te sentais mal ?! »

Trop de questions auxquelles il ne voulait pas répondre. Tout ce qu'il voulait c’était de s'enterrer six pieds sous terre pour ensuite se réveiller le lendemain matin et que tout soit revenu à la normale ; que tout cela ne soit qu’un cauchemar. Mais la substance visqueuse entre ses doigts et la douleur qu'il ressentait dans ses poumons et sa gorge lui rappelaient constamment que ce qu'il vivait n'était pas une simple invention de son cerveau mais bien un cauchemar éveillé. Les questions continuait de fuser alors qu'il se refusait de ne serait-ce que donner un simple regard à ses camarades réunis autour de lui en train de paniquer comme s'il allait mourir. Peut-être était-ce le cas… « Je vais mourir. » Avait-il soudainement pensé.

« Fait chier. »

C'est tout ce qu'il dit avant d’exploser de rire, recevant des regard perdus de la part de tout le groupe.

  C'est comme ça que son calvaire avait commencé.

Depuis, les séances de danse étaient de plus en plus éprouvante pour lui. Ses muscles devenaient plus vite douloureux par le manque d’oxygène. Il était de moins en moins endurant et c'était à peine s'il pouvait faire une chorégraphie sans manquer de s'écraser au sol par essoufflement et épuisement. Aussi n'arrivait-il plus à chanter correctement, sa voix se cassant à chaque fois à cause de ses toux à répétitions. Il faisait de plus en plus de fautes et il savait très bien que le groupe faisait un immense effort pour le supporter ses derniers temps. Il devenait de plus en plus distant avec tout le monde, les ignorait en leurs répondant vaguement qu'il allait bien lorsqu'on le lui demandait, essayait de se faire le plus petit possible. Il ne faisait plus de live, il n'en avait plus la force. Son sourire était parti et il devait faire un effort monstrueux pour ne pas s'effondrer en larme en plein milieu du salon à chaque fois que sa gorge se mettait à lui gratter. Au début, le nombre de ses crises était assez faible, elles n'arrivaient généralement qu’à des moments stratégiques et il pouvait encore les contrôler. Mais depuis qu'il avait pris ses distances avec San et que celui-ci c'était rabattu sur les autres membres pour les câlins et jeux en tout genre, ses crises étaient devenues plus violentes et plus fréquentes. Aussi le nombre de pétales avait drastiquement augmenté. Ils étaient plus long à expulser, le laissant vide de toute énergie juste après. Il sentait bien qu'il allait de plus en plus mal et que la maladie gagnait du terrain aussi vite que la mer balayait le sable de ses vagues. Mais il tentait tant bien que mal de l'ignorer. Ignorer le sentiment d’étouffement continuel qui venait s’ajouter à l’étouffement réel. Ignorer cette douleur qui lui serrait le cœur et la gorge à chaque fois qu'il voyait San s’allonger sur les autres, être proche de ses amis, les réconforter alors qu'eux deux s'ignoraient une fois qu'ils étaient dans leur chambre. La nuit dernière, San avait demandé à changer de chambre, ne supportant plus l’ambiance dans la sienne. Cette nuit là, il se retrouva seul dans sa chambre, personne n'ayant eu le temps de déménager ses affaires. Il avait pleuré. Il avait tellement pleuré qu'il n'avait même pas réussi à s'endormir tellement ses yeux lui faisaient mal. Il avait tousser. Un nombre incalculable de fleurs s'étaient retrouvées étalées sur l’oreiller ayant servi à étouffer ses plaintes. La douleur dans son cœur avait paru le tuer tant elle était intense. Au moment où il avait annoncé ne plus vouloir partager sa chambre, son monde s'était comme écroulé, son masque s'était alors brisé et s'était répandu au sol, laissant apparaître un visage détruit et des yeux vides de toute joie. Il avait bien vu que ça l'avait choqué sur le moment mais il ne lui avait pas laissé le temps de dire quoi que se soit avant de lui refermer la porte au nez, de la fermer à clé et de se précipiter dans la salle de bain pour se mettre à tousser si violemment qu’il s'était effondré au sol et ne c'était relevé qu'une heure après pour aller s'écrouler dans son lit et crier toute sa peine contre son oreiller.

Il s'était levé plutôt que tout le monde ce matin. Il en avait profité pour nettoyer la chambre et la salle de bain de toutes les traces de sang et les pétales qui pouvaient attester de sa maladie. Il se sentait épuisé. Épuisé et vide. Il avait l'impression d'avoir un trou à la place du cœur. Le sentiment de trahison n'était même pas assez fort pour combler ce vide qu’il ressentait. Et lorsqu’il se regarda dans la glace après s’être changé, il ne fut même pas choqué de ne voir qu'une coquille vide se regarder inlassablement dans la même glace. Il ne savait pas quelle serait la réaction des autres en voyant ses yeux vides et rougis soulignés de poches violettes, son absence de sourire et de lumière d’amusement. Il se sentait aussi vide qu'une source d'eau dans le Sahara. Il se sentait tellement vide qu'il ne ressentait aucune faim. La seule chose qui le remplissait était ces fleurs qui poussaient au fond de lui, lui rappelant qu'il ne vivrait pas éternellement. Il avait presque envie de pleurer en y repensant. Mais il se décala du lavabo, une larme solitaire roulant le long de sa joue qu’il balaya d'un revers de la manche avant de se diriger vers la cuisine. Les plantes l'assoiffaient plus que nécessaire et il se retrouvait contraint à boire plusieurs litres d'eau par jour s'il ne voulait pas mourir de déshydratation la nuit. Lorsqu'il pénétra dans la cuisine, il ne fut même pas surpris d’y voir San et Yunho en pleine discussion. San n'avait pas l'air d’avoir eut un sommeil réparateur et Yunho se réveillait souvent à des heures matinales pour faire le petit déjeuné. Les yeux des deux protagonistes se posèrent sur Wooyoung et marquèrent un temps avant d'analyser ce qu'ils voyaient. Un Wooyoung vide de vie, les yeux bouffis et le visage aussi pâle que celui d'un mort. Yunho poussa un cri de peur avant de se précipiter sur lui, laissant de coté tout ce qu’il faisait quelques secondes au par avant. Il ne lui laissa pas le temps de réagir et le serra dans une étreinte chaleureuse auquel il ne répondit pas. Il n’en avait pas la force. Il ne savait même pas ce qu'il devrait ressentir à cet instant. Il savait juste que la chaleur ne se propageait pas normalement, les fleurs la gardaient à distance. Il sentit son souffle chaud sur sa tête, sa main effectuée des cercles dans son dos en tentant de le réconforter.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Tout. »

C'était vrai. Rien n'allait plus. Il se sentait perdu. Il se sentait trahi. Il se sentait vide. Il se sentait mort. Il n’avait plus impression de vivre mais de survivre tout en sachant que c’est inutile. Alors il se dégagea doucement de l'étreinte offerte pour se servir un grand verre d'eau. Il avait soif. Elles avaient soif. Aucun des trois dans la pièce n'osaient dire un mot, deux encore trop choqués par le plus jeune et le dernier en train d'essayer d’assouvir la soif grandissante des plantes en lui en se resservant sans cesse de l'eau. Mais plus il buvait, plus elles grandissaient alors plus elles demandaient pour qu'on les nourrisse. Ses gestes répétitifs en devinrent obsessionnels. Il faisait peur à voir. San suivait sans réagir ses mouvements des yeux jusqu'à ce qu'il réalise que Wooyoung se mettait à tituber et il se précipita pour le soutenir lorsqu'il le vit perdre l'équilibre et lâcher le verre qui s’écrasa au sol, dans un tintement de verrerie brisée. La tête du plus jeune vint se poser contre l'épaule du plus âgé alors qu'un sourire vint d’affiché sur son visage. Un sourire de pure sérénité. Il les savait grandir de plus en plus. Il savait qu'il allait bientôt leurs donner naissance. Il savait qu'il se sentirait enfin complet quand elles s’ouvriront. Il savait qu'il était heureux en se moment même, entouré par des bras qui lui avaient bien trop manqué.

« Merde Wooyoung ! Mais qu'est-ce qu'il se passe ? »

Il voulait lui dire au moins une fois dans sa vie. Il voulait lui dire au moins une fois ce qu'il ressentait. Au moins une fois avant que sa voix ne s’éteigne. Au moins une fois avant que son cœur ne cesse de battre. Au moins une fois tant qu'il est là. Il voulait l'entendre lui dire au moins une fois. Il se sentit être doucement déposé au sol, son visage face au plafond, sa tête reposant contre les genoux de San alors qu'il le voyait se pencher au-dessus de lui pour mieux le voir, les yeux embués de larmes.

« Tu me fais peur Wooyoung. Tu ressembles à un mort. »

Il sentait son cœur se réchauffer à l'entente de sa voix. Elle lui avait tellement manquée. Une voix enfantine mais qui pouvait être sérieuse quand elle le voulait. Elle lui rappelait la douce brise printanière qui sifflotait dans ses oreilles le matin lorsqu'il sortait prendre l'air. Une douce mélodie chantée au crépuscule par la nature. Il se sentait revivre quelques instants en sa compagnie. Il sentait de nouveau son cœur battre, ses joues se réchauffer et un véritable sourire de bonheur s'étendre sur ses lèvres.

« Le printemps est une saison magnifique. Les enfants naissent, les bourgeons fleurissent, la mélodie de la nature emplie l'espace tandis que les sourires reviennent sur les visages. Je t'en supplie. Sourie et ne pleure pas. Dis-toi que je vais renaître dans cette fleur qui grandit en moi. Dis-toi quelle représente tout ce que je suis. Dis-toi que je vivrais toujours en toi. Un adieu n'est jamais qu'un au revoir après tout. Dis-toi que je n'existerais plus que dans ton cœur et ta mémoire. Dis-toi que je t'ai toujours aimé peu importe la manière dont tu me le rendais. »

Il les sentait venir. Il n'arrivait plus à respirer alors qu'il soufflait sa dernière phrase. Il les sentait grimper le long de sa gorge et se hisser le long de sa bouche. Il ferma les yeux et sourit une dernière fois, alors qu'il sentit les pétales s'ouvrir comme un cygne déploierait ses ailes : avec grâce et volupté. Leurs courbent se dessinant au fur et à mesure qu’ils se déployaient, leur couleur contrastant avec la blancheur de sa peau, les reflets miroitant la pureté du malade alors que les gracieux filaments se recourbaient sur eux-mêmes comme un enfant chercherait à se protéger. Il sentit pour la dernière la pluie printanière s’écouler sur son visage alors que la douce brise venait lui chanter une dernière fois dans le creux de l'oreille.

« Moi aussi, Wooyoung. Moi aussi… »


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