Chapitre 1 : Ce qu'apportent les lettres
Manoir de Druella et Cygnus Black, 1971
Si Asteria devait décrire en quelques mots son enfance, elle dirait simplement « sœurs » et ses yeux gris défileraient vers les trois têtes chevelues cachées derrière le paravent.
Alors qu'elle lisait paresseusement un livre, allongée sur le lit douillet de la chambre de Narcissa, elle percevait les gloussements d'Andromeda quand Narcissa essayait de lui enfiler une robe un peu trop étroite, et les soupirs agacés de Bellatrix, qui se prenait des coups de coudes de temps en temps.
« Redresse-toi un peu, râlait la perfectionniste Narcissa, alors que les rires d'Andromeda redoublaient. »
Asteria essaya de ne pas sourire face à ce spectacle d'ombres chinoises, mais c'était peine perdue. Et puis en repensant à la lettre qu'elle avait reçue ce matin, ce sourire s'estompa aussi rapidement qu'il était venu. Dans quelques semaines, elle mettrait les pieds à Poudlard pour la première fois, non pas qu'elle n'en était pas heureuse, c'était un rêve pour chaque sorcier, et puis elle irait certainement à Serpentard avec son cousin Sirius, que demander de mieux ? Mais, une partie d'elle refusait toujours de quitter sa maison, ses odeurs et bruits particuliers, et bien-sûr ses sœurs : bien que Narcissa entrait en sixième année, Andromeda et Bellatrix avaient déjà fini leur cursus.
« Tu restes bien silencieuse Asteria, s'inquiéta doucement Andromeda entre deux fous-rires. »
Asteria vit la tête brune de son aînée, dépasser le haut du paravent pour confirmer ses inquiétudes.
« Quelque chose te tracasse mon ange ? »
La jeune fille secoua la tête. C'était une frayeur ridicule, et elle sentait déjà les moqueries de Bella venir si elle osait ouvrir la bouche à ce sujet. Il fallait qu'elle soit courageuse, elle leur écrirait, et les vacances viendraient vite...
« Aurais-tu peur de ne pas finir à Serpentard ?, s'enquit Narcissa en venant s'asseoir à ses côtés.
― Tous les Black vont à Serpentard, contrecarra Bella avec son dédain caractéristique. »
Asteria retrouva un peu de couleur face à leurs préoccupations.
Dans une famille où les parents étaient de grands absents, Asteria était chanceuse d'avoir eu trois aînées qui se sont plus occupé d'elle, que sa propre mère. Elle se souvint les nombreuses fois où Andromeda, en grande littéraire, lui avait lu des histoires croustillantes quand elle était tombée malade. Et puis toutes les journées où Narcissa avait eu des élands maternels et l'avait consolé. Même Bellatrix demeurait protectrice envers cette petite sœur bien trop jeune, même si cela restait presque imperceptible derrière son masque hautain qu'elle arborait de plus en plus souvent.
« Ne vous en faites pas, je suis juste un peu fatiguée. »
Bellatrix roula des yeux et s'éloigna, peu convaincue.
« Elle a la frousse, affirma-t-elle en jouant avec un peigne alors que Narcissa lui jetait un regard noir.
― Nous avions toutes peur avant notre première rentrée, siffla la blonde. Même toi Bella, tu es juste trop bornée pour l'admettre. »
Andromeda leva les mains en l'air, pour signaler qu'elle n'entrait pas dans leurs querelles habituelles, elle déclarait d'ors et déjà forfais.
« Ne les écoute pas se chamailler, lui murmura-t-elle à l'oreille. J'ai bien compris que tu ne veux juste pas trop t'éloigner de nous. »
Asteria admirerait toujours la capacité d'Andy pour percer les âmes et comprendre chaque personne d'un regard. Leur père avait toujours affirmé qu'elle était la plus perspicace des quatre, et Asteria approuvait grandement. Il n'y avait pas une fois où elle avait tord sur ses sentiments. Elle saisissait depuis toujours que la plus grande faiblesse d'Asteria résidait dans son attachement envers sa famille.
« Dis-toi que tu iras avec Sirius. Tu as toujours adoré notre cousin. Et l'année prochaine Regulus vous rejoindra. »
Asteria était tout aussi proche de ses cousins, avec qui elle avait partagé les jeux, les quêtes, et les rigolades grâce à leur âge commun. Alors que ses sœurs représentaient la figure maternelle manquante, Regulus et Sirius étaient ses amis les plus proches, et ses complices. Elle espérait conserver cela une fois à Poudlard.
Elle fut interrompu pas un coup à la porte, et un hurlement de Narcissa car Bellatrix prise de court, venait de tirer sur ses cheveux.
« Oui ? S'enquit Andy alors que Narcissa se remettait à se disputer avec sa sœur. »
Un elfe de maison passa la tête dans la pièce, et tendit une lettre de sa main fébrile.
« Une lettre pour Mademoiselle Andromeda. »
Si sa sœur était fine observatrice, Asteria l'était tout autant, du moins, ce fut le cas lorsqu'elle sentit Andromeda se raidir à ses côtés, et ses joues se teinter de rose. Elle se leva brusquement et se précipita pour attraper la lettre. Une fois le bout de parchemin dans sa main, Bellatrix fit un bond en avant pour le lui arracher.
« Hum c'est de qui ? l'interrogea-t-elle en plissant les yeux pour déchiffrer les inscriptions. »
Une réaction nouvelle traversa alors les traits de la brunette, qui rougit violemment et se hissa sur la pointe des pieds pour la reprendre. Son ton devint sec, froid, et Asteria enfonça la tête dans ses épaules, quand elle croisa son regard. En une fraction de seconde, elle crut voir tante Walburga et sa colère légendaire.
« Mêle-toi de ce qui te regarde Bella ! rugit Andromeda en serrant les poings. »
Asteria comprit immédiatement que sa sœur était sur la défensive et que le contenu de la lettre contenait des informations très compromettantes. Malheureusement, une telle chose attisait forcément la curiosité malsaine de Bellatrix, qui avait toujours aimé avoir une longueur d'avance.
« Un amoureux secret ? Miaula Bellatrix toujours moqueuse. Allons-donc Andy ? C'est quoi ses cachotteries ? Tu as peur qu'on le dise aux parents ? Et pourquoi cela ? C'est un...
― Faire ton clapet Bella, soupira Narcissa. »
Quiconque assisterait au spectacle penserait que Narcissa essayait de sauver Andromeda, mais un Black demeure curieux, elle irait juste fouiner plus discrètement, quand tout le monde aura le dos tourné.
« Merci Cissy, ironisa Andy. J'essaye juste de maintenir une vie privée, loin de vos yeux de fouineuses ! »
Tout à son ton, criait mensonges. Il y avait plus. Il y avait forcément plus.
« Bien-sûr, susurra Bellatrix. C'est ce qu'ils disent tous, et deux mois plus tard, on apprend leurs plus vilains secrets... »
Quel qu'était ce secret, il mettait visiblement Andromeda dans un état effroyable, ce qui attisait d'autant plus la curiosité de ses sœurs. Seule Asteria resta en retrait, consciente que ce n'était pas ses affaires.
« Tais-toi Bella ! Je te préviens si tu...
― Tu ferais quoi ? Hein ? Tu le dirais à Mère et Père ? Je suis sûre que je ne serai pas celle punie si le contenu de ce parchemin vient jusqu'à leurs oreilles ! »
Le visage d'Andromeda s'enfuma de nouveau.
« Assez vous deux ! Intervint Narcissa en pacificatrice. »
Elle s'interposa entre les deux sœurs, le menton levé et menaçant.
« Descendons, le repas doit bientôt être prêt. Range ce bout de parchemin Andromeda, et toi Bellatrix, arrête de vouloir toujours intervenir... »
**
La maison de campagne de Druella et Cygnus Black était...originale. Du moins, c'était l'impression qu'éprouvait chaque nouvelle personne mettant ses pieds sur la moquette verte sombre du grand escalier. Construite à une époque révolue, ancienne, et mystérieuse, par un ancêtre de la famille, la demeure, dans les moindres détails, reflétait la fierté matérielle de la famille. Il n'y avait pas un mur sans ornements, pas une poignée de porte sans le blason, pas une tapisserie sans la devise éternelle « toujours purs ». Le vert, présent partout, n'était qu'un incessant rappel de l'appartenance des Black à Serpentard.
En fixant, pour la énième fois, le serpent qui ornait la poutre au dessus de la salle à manger, Asteria ne pouvait s'empêcher de craindre pour son avenir. Elle n'avait pas le même caractère que ses sœurs, et il lui venait à se demander certaines fois, si elle était réellement une Black. Car mise à part, le physique caractéristique, elle n'avait rien d'une Black..., et encore moins d'une Serpentard. Que se passerait-il si elle était envoyée ailleurs ? Que dirait sa mère si elle allait à Poufsouffle ? A Serdaigle ?
En entrant dans la grande salle, en voyant que ses parents n'étaient pas encore là, Asteria eut pour réflexe de prendre place au piano. Sa mère détestait la musique, elle n'aimait pas qu'elle en joue, pourtant son père lui en avait fait le cadeau. Un magnifique piano à queue, parfaitement accordé, rien que pour elle. Asteria avait pleuré toute une nuit de bonheur.
Son père était rarement là, mais de ses deux parents, il était le plus tendre.
Elle laissa ses doigts effleurer les touches. La musique couvrit bientôt les cris d'Andromeda quand Bellatrix s'acharna un peu trop sur le sujet de la lettre. Tant mieux, Asteria aimait le calme, la tranquillité. Si elle les rejoignait, elle devrait choisir un camp, hurler pour Andy, ou poursuivre Bella dans sa quête de réponses. Asteria ne savait pas choisir. Elle préférait fermer les yeux, et croiser les doigts pour qu'elles mettent en place une trêve au dîner.
Malheureusement, les hurlements stridents de Bellatrix ne s'arrêtèrent pas quand sa mère traversa le pallier.
Aussitôt, Asteria arrêta de jouer, les yeux baissés.
Druella Black, née Rosier, était une créature impressionnante, avec son chignon relevé, tirant sur son crâne nu. Ses cheveux blonds rappelaient ceux de Narcissa, mais ne lui procuraient qu'une allure stricte, accentuant la finesse de son nez pointu. Andromeda disait souvent qu'elle ne devrait pas revêtir des robes à cols relevés, avec ces derniers, Druella ressemblait plus à une directrice de pensionnat, plutôt qu'à une femme de la haute société. Elle dégageait la même aura destructrice que sa belle-sœur, Walburga, mais alors que l'une demeurait frivole, et diaboliquement élégante, Druella semblait avoir passé toute sa vie dans la monotonie d'un couvent austère.
Un simple pas, et la pièce devint silencieuse.
« A table, disait-elle simplement alors que chacune prenait place. »
Asteria, avec sa petite taille, passait souvent inaperçue pendant le repas, sa place à l'extrémité de la table aidait aussi un peu. Son père entra à son tour, avec son quart d'heure de retard personnel, la gazette toujours dans son main droite, son cigare dans l'autre. Il embrassait chacune de ses filles, et ébouriffait les cheveux de la cadette.
« Alors ? murmurait-il à la tablée. Quelles sont les nouvelles ? »
Petite, quand elle n'avait pas six ans, Asteria pensait que le repas était un rituel. Il fallait dire que dans sa famille, tout était millimétré, ses parents arrivaient séparément, et récitaient comme un poème les mêmes phrases, et par la suite, les discussions s'enchaîneraient, dans la fumée du cigare, avec la même mesure. Ce ne fut que lorsqu'elle commença à sortir, qu'elle comprit que chez les autres, c'était bien plus anarchique.
« J'ai eu ma lettre pour Poudlard, fit-elle timidement pour éviter à Bellatrix de parler pour Andromeda. »
Son père parut surpris, mais parvint à lui sourire faiblement.
« Oh ma chère...Walburga m'a envoyé un hibou, il semblerait que son fils également. Nous en discutions justement avec ta mère et...
― En effet, coupa Druella.»
Ses yeux froids, gris, se posèrent sur la forme menue de la jeune fille.
« Tu n'iras pas à Poudlard, lui dit-elle simplement, comme s'il s'agissait d'une banalité. »
Asteria eut l'impression qu'on lui coupait la respiration. Resterait-elle ici ? Cela lui conviendrait bien, mais s'ils l'envoyaient ailleurs ? A l'étranger ? Loin de ses sœurs ? Elle voulait aller avec Sirius ! Ils auraient été les meilleurs amis du monde à Poudlard...
« Pourquoi ?
― Parce-que je l'ai décidé. »
Narcissa sembla prise de court, tandis qu'Andromeda pâlissait à vue d'œil. Seule Bellatrix restait impassible face à son rôti de bœuf.
« Mais enfin ! Tous les Black ont toujours été à Poudlard, pourquoi en serait-il autrement pour Asteria ?
― Le sujet est clos Narcissa, répliqua Druella. Elle ira à BeauxBatons »
Chercher du réconfort auprès de leur père, aurait été peine perdu, il venait de replonger dans son journal, impuissant.
Ce fut à peine si Asteria eut la force d'avaler ne serait-ce qu'une autre pomme de terre. Elle allait en France. Et sans Sirius. Pouvait-elle imaginer pire cauchemar ? Pourquoi ? Elle n'essaierait pas de faire parler sa mère, elle était pire qu'une tombe lorsqu'elle venait de prendre une décision. Peut-être son père parlerait-il, quand les oreilles indiscrètes de Druella seront loin. Qu'avait-elle fait ? A part naître trop longtemps après les autres ?
Elle passa l'entièreté du repas à ravaler ses larmes. Une Black ne pleure pas. C'était ce que sa mère lui répétait chaque jour depuis sa naissance. Une fois, elle s'était écorchée la peau à vif, la douleur avait fait monter les larmes, et sa mère l'avait giflé pour sa faiblesse. Depuis, elle serrait les poings, jusqu'à ce que ses ongles s'enfoncent dans sa peau douce, et elle restait impassible.
Quand le repas fut fini, elle courut dans sa chambre, non sans avoir embrassé la joue de son père par politesse. Elle claqua la porte et s'enfonça sous son lit, comme pour vouloir y disparaître.
La lettre était sur sa table de chevet.
« Asteria ! L'appela une voix derrière la porte. Ouvre-moi s'il te plaît. »
C'était Narcissa, et son ton chantonnant, qui chavirait un peu sous l'émotion. Elle se hâta de lui ouvrir, la couleur montant en elle, menaçante.
« Pourquoi ? Siffla-t-elle une fois que sa grande sœur fut assise sur son lit.
― Je n'en sais rien ma puce..., chuchota Narcissa dans son oreille quand elle la prit dans ses bras. Mais je crois qu'il y a un moyen de savoir. Me fais-tu confiance ? »
Asteria arqua un sourcil.
« Vraiment ?
― Tu ne le répèteras à personne, surtout à Bella...compris ?
― Très bien... »
Narcissa avait toujours eu un physique d'ange, avec sa chevelure dorée, et ses grands yeux de poupée. Alors qu'on saisissait au premier regard la dangerosité de Bellatrix, qui semblait sauvage, on mettait souvent plus de temps à comprendre que Narcissa pouvait être plus curieuse et plus redoutable à sa manière. Bellatrix n'y allait pas par quatre chemins, disant toujours ce qu'elle pensait, et demeurait démonstrative dans ses manières. Mais Narcissa...Elle se cachait dans l'ombre, et manigançait mieux que quiconque. Elle était maline, et elle le savait.
« On pourrait entendre leur conversation depuis un tuyau usé du grenier... »
Le tuyau en question, était un dispositif qu'elle supposa inventé de toute pièce par Narcissa en personne. Qui donc, sinon, aurait béni la belle maison de campagne d'une monstruosité pareille ? Il était rouillé, dissymétrique, et puait affreusement. Mais il s'avéra d'une utilité sans faille, du moins, ce fut sa première pensée quand elle put percevoir les bribes d'une conversation entre ses parents.
« ...Là-bas elle apprendra enfin les manières, on dit les français raffinés. Elle pourrait nous revenir en femme, au lieu de se pavaner comme une fillette idiote et maladroite, disait la voix aigre de sa mère. »
Asteria se raidit à son ton autoritaire, plus qu'aux mots prononcés. Elle savait que sa mère n'était pas du genre à complimenter un comportement, et surtout moins quand il s'agissait de sa plus jeune fille. Druella, malheureusement, ne la porterait jamais dans son cœur. Andromeda supposait que c'était parce qu'elle était la moins Rosier des trois.
« ...Druella, ma chère, notre fille n'est encore qu'une enfant, rappelez vous Bellatrix à son âge, on disait d'elle, qu'elle serait un garçon manqué. Elle est désormais une femme accomplie. Poudlard pourrait lui correspondre tout aussi bien...
― Si elle met les pieds là-bas, ils mettront le choixpeau sur sa tête ! Cette enfant n'irait pas à Serpentard ! Elle n'a aucun caractère, aucune volonté, elle est faible ! Et c'est vrai que nous avons désespérément besoin d'une stupide Poufsouffle dans la famille !
― C'est une Black...Une Black ira toujours à Serpentard.
― Mais vous les Black, n'êtes pas des descendants de Salazar Serpentard...Alors dites-moi mon cher, cette fameuse règle, elle doit bien comprendre des exceptions de temps en temps non ? Asteria est trop douce, trop gentille...Je me demande bien d'ailleurs d'où elle tient cela, peut-être de votre stupidité quotidienne...Vous l'avez adouci, avec vos cadeaux, vos attentions... »
Ils devaient s'être éloignés, car elle n'entendit pas la suite. Narcissa l'aida à se relever, un demi-sourire compatissant sur ses lèvres.
« Tu le penses vraiment Cissy ? Tu le penses toi aussi que je n'aurais pas été à Serpentard ? »
Sa sœur mit un temps à répondre, un temps qui lui indiqua presque de lui-même la réponse.
« Je ne...je ne sais pas ma puce..., fit-elle en lui caressant doucement les cheveux. Je me dis juste que quelques fois, tu es trop douce pour ce monde...
― Est-ce vraiment une mauvaise chose ?
― Certaines fois oui...quand cela te pousse à trop faire confiance.
― A qui dois-je l'accorder alors ?
―A ta famille...seulement à ta famille. Tous les autres, ils essaieront de tirer profit de toi, un jour ou l'autre. Et si tu fermes les yeux sur cette réalité, c'est à ce moment là, que cela devient dangereux. »
Asteria se mit à jouer doucement avec l'ourlet de sa robe. Elle ne se trouvait pas trop « gentille ». Ce n'était pas vraiment le mot qu'elle utiliserait pour se qualifier. Elle utiliserait plutôt : maladroite, pensive, absente, invisible, timide...Mais elle avait déjà ressenti la colère, l'envie de frapper ses sœurs quand elles l'agaçaient. La différence était peut-être qu'elle n'en serait jamais vraiment capable...Elle connaissait un autre garçon, de son âge, qui aimait se montrer rebelle, mais qui était beaucoup plus doux qu'elle ne le serait jamais avec les gens extérieurs...
« Sirius, je ne pense pas qu'il ira à Serpentard.
― Ah oui ? S'étonna Narcissa. Pourtant je l'y voyais bien...
― Mais il ne se plairait pas à Beauxbatons... »
Narcissa pouffa de rire, s'imaginant probablement Sirius faire preuve de grâce et de délicatesse.
« Non, ça c'est certain.
― Moi non plus, je ne serai pas bien là-bas... »
La blonde s'assit et l'entraîna à ses côtés. Elle plaça une main sur son épaule, affectueusement.
« Beauxbatons est aussi une école réputée pour son éducation en art. Et je sais que s'il y deux choses que tu aimes plus que tout, ce sont le piano et l'histoire, que tu pourras retrouver avec aisance là-bas. Certes tu n'auras pas le vieux croupton Slughorn, ni l'ennuyeux professeur d'histoire, qui, crois-moi, t'aurait dégouté de ta propre passion, ni les balades à Près-au-Lard. Mais d'un autre côté, tu as la chance d'explorer une école que personne dans la famille n'a jamais vue avant ! Tu auras une culture complètement différente de la nôtre, tu seras bilingue, tu auras des amies, qui ne seront pas sans cesse harcelées par Bellatrix...Et puis, on t'écrira toutes les semaines...On alternera. »
Cette dernière promesse, redonna un peu de baume au cœur. Mais au fond d'elle, Asteria douta vraiment de sa durée dans le temps. Comme un sentiment que Bellatrix, Narcissa, et Andromeda quitteraient bien trop tôt le nid familial, et elle, par la même occasion.
Mais pour le moment, cette promesse suffirait. C'était un départ. C'était mieux que rien. Et même si la peur lui rongeait toujours les entrailles, elle trouvait au moins le courage nécessaire pour regarder l'avenir dans les yeux.
**
Voilà un premier chapitre, pas très long, mais qui donne un premier aperçu de ma chère Asteria.
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