31-10 / écriture


Journal du Writober : le clocher du village (est-ce seulement assez gros pour être appelé village ?) vient de sonner sept heures. Je suis réveillée depuis cinq heures grâce à ma mère qui ronfle. J'avais résolu de me lever tôt dans tous les cas (j'avais mis mon alarme à 6h45) afin d'éviter un temps le reste de ma famille et avoir un peu de paix et de SILENCE. Même si je suis un peu grognon, parce que quel genre de "vacances" est-ce ?, je savoure ce moment de calme. Mais je sais que plus tard dans la journée, j'aurai du mal à gérer (trop fatiguée). J'ai un peu le goût de pleurer.

Mais passons ; aujourd'hui, le trente-et-un octobre, marque la fin du challenge #writober2018. Cependant je me laisse encore deux jours (jeudi 1er, vendredi 2) pour écrire des textes ; après cette date je quitte la Lozère, et mes "vacances" prennent fin.

Non ; je viens d'aller consulter les prompts qu'il me reste et je n'ai vraiment pas envie de travailler là-dessus dans l'immédiat. Peut-être n'est-ce pas la bonne attitude de ma part... Mais je ne m'étais préparée mentalement qu'à écrire durant octobre, et en novembre je suis censée me consacrer pleinement à mon projet 1jour1sourire.

Nous allons donc entamer le bilan du Writober ! (enfin bon, j'avoue : j'ai triché. Je l'ai largement rédigé hier, il ne me reste que quelques détails à compléter)

Commençons avec l'exercice du 31-10 :


SUJET 31 : DIRE CE QUE L'ÉCRITURE REPRÉSENTE POUR NOUS


Que représente l'écriture pour moi ?

Comme évoqué quelques jours plus tôt, il y a dans l'exercice d'introspection une tension constante entre réalité et idéal. Quoique l'idéal reflète déjà une réalité...

Dans le cas de l'écriture, j'ai écrit en août dernier la chose suivante :

Tout ce qui n'est pas écriture me semble inaction.

Puis j'ai rectifié :

Tout ce qui n'est pas création me semble inaction.

L'idée reste sensiblement la même toutefois : créer pour exister. Si je ne produis rien, je ne suis rien. Or cela est faux ; et ces mots sont déjà l'expression de la représentation romantique de l'artiste avec laquelle je suis biberonnée depuis... Toujours.

Je suis plus que ce que j'écris (crée). Bien plus. Il m'a fallu un nombre ridicule d'années pour le réaliser. Jusqu'à plutôt récemment, je croyais dur comme fer que je n'avais d'existence et de valeur que créatrice. Ne pas écrire me minait plus que tout, car je ne m'accordais d'importance qu'en tant que "scribouillarde". Mais je suis une personne aux mille facettes (comme tout un chacun), et l'écrivaine n'en est qu'une. Je suis engagée pour bien des causes. Je suis pleine d'empathie et de bonté. Je suis perdue. Je suis pleine d'idées et d'initiatives et d'ambition. J'aime danser. Je me bats pour m'aimer et m'accepter comme je suis. Je me sens noyée par la vie. Je trouve la vie absurde. J'aime ma maman plus que tout au monde. Je voudrais vivre à la campagne, loin du tumulte et de la pollution de la ville. J'aime l'automne, ses couleurs et sa pluie et sa fraîcheur qui me permet d'enfin retrouver mes pulls-forteresse favoris. J'adore les animaux. Mais les gens m'intimident. Je suis très (très très) gourmande. J'aime la poésie et les séries coréennes et bien d'autres choses en principe contradictoires. Je suis multitude.

Je crois que finalement, l'écriture, c'est le lien entre tout ça.

Rien n'est plus simple pour moi que d'écrire. Parler ? Trop de pression, et je manque de recul pour dire les choses comme je le souhaiterais. Dessiner ? J'ai des capacités limitées, je m'en tiens généralement aux visages, et puis cela demande beaucoup de temps et d'effort. Ecrire ? Je n'ai besoin que d'une feuille et d'un stylo, ou mieux, d'un ordinateur.

L'écriture est mon moyen de communication favori. Il me permet, bien plus facilement et rapidement (ce point-là n'est pas toujours vrai, certes), et avec bien moins de moyens que, par exemple, si je devais faire un film, de m'exprimer. Comme je le souhaite, avec tout le recul et toute la justesse qu'il me plaira. Sans la tension que provoque généralement une conversation réelle chez moi.

Et quand j'écris, je peux parler de tout. Défendre les causes qui m'animent. Matérialiser mes mondes intérieurs. Clamer mon amour pour les animaux. Tout.

Je mets mes mots en avant plutôt que mon enveloppe extérieure de chair et de tissu. Mon intériorité prime. Et elle est bien plus importante.

Ecrire, pour moi, c'est libérateur. Mais c'est aussi mon lien le plus sûr au monde alentour.

Les mots que j'écris sont parfois dirigés vers le monde ; d'autre fois, vers moi-même. Je découvre des bouts de moi en les écrivant. Je démêle mes émotions en les écrivant. Je construis mes réflexions en déroulant sur le papier (ou le document texte) le fil de ma pensée.

Quand je suis en proie à la peine, je me tourne vers l'écriture. Je fais mon deuil à travers les mots.

Et une exploration constante. Et un refuge.

Ecrire, c'est plein de choses en somme.

Je ne suis pas rien sans l'écriture. Mais ce qui est certain, c'est que sans elle, je suis bien moins. Moins apte à communiquer, moins apte à gérer mes émotions et moins apte à me comprendre. Telle l'albatros de Baudelaire, si on m'ôte du ciel des mots pour me clouer au sol, je perdrai le peu de grandeur que j'ai. Je tituberai. Je serai – mais je serai bien moins que je peux l'être grâce au mots.

L'écriture, c'est ma béquille dans la vie.


* * *


Journal du Writober (après avoir travaillé sur le bilan) : il est 9h06. J'ai passé deux heures dans ma petite bulle, avec mes mots (lecture & écriture). Je me sens bien. Je me sens avancer, dans mon rapport à l'écriture. Je reviendrai demain sur le bilan pour "répondre" aux intentions placées le premier octobre. Pour l'heure, je vais aller déjeuner (au moins boire un petit quelque chose). Puisse cette journée rester belle.  

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