29-10 ² / adieux et fin
Les flammes montent dans la nuit en crépitant. Malgré la fraîcheur d'octobre, Vincent a chaud. Sa main droite empoigne le pull de Freddie ; de la gauche, il protège tant bien que mal ses yeux de la lumière du brasier.
Il inspire profondément, et quoique ses poumons s'emplissent de fumée il lui semble que l'air est plus pur qu'il l'a été ces derniers mois.
Tu sais petit, il faut parfois savoir faire ses adieux à soi-même pour avancer. Vois comme le serpent se débarrasse de sa peau et laisse derrière lui le passé qui l'encombrait. Comme le phœnix se consume puis renaît de ses propres cendres.
Vincent recule d'un pas, et jette le pull dans les flammes. En quelques secondes, le vêtement disparaît.
« C'était simple, finalement. » s'entend-il murmurer.
Un léger vertige le saisit ; probablement car il n'a pas dormi depuis plus de quarante heures, mais avant tout de par l'étourdissant ballet des possibles dont il est soudainement témoin.
« Vingt centimes ! Bouge ton cul ! » crie Elsa depuis le haut de la butte.
Vincent ne prend pas la peine de se retourner, mais il se surprend à sourire.
« Adieu, Freddie. »
Il recule d'un pas. Ses yeux, qui le brûlent pour mille raisons, sont toujours fixés sur les flammes. Danse du phœnix, danse des possibles. Il ferme ses paupières, quelques larmes acides lui tirent une grimace.
« Adieu, Vincent. »
Puis il rejoint Elsa, et en remontant la butte il a l'impression de voler.
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