Chapitre 2
Je parcourais les cents derniers mètres me séparant de l'immeuble et entrai, assez déboussolée. J'entendais la voix du capitaine en boucle dans ma tête, m'annonçant cette nouvelle qui allait changer ma vie. Et Jay? Comment réagira-t-il? Je décidais à cet instant de ne rien lui dire pour le moment. Et pour le voyage au palais, je décidais de ne rien lui dire non plus, étant donné qu'il n'était qu'à deux kilomètres de notre quartier. La capitale était vaste mais se trouvait entre deux montagnes, le palais étant plus proche du ruisseau près de la montagne de pierres, au Nord.
Je montais dans l'appartement et barrais la porte. Pourquoi m'avaient-ils choisie, moi plutôt qu'une autre? Je n'avais pourtant jamais tué quiconque. A part ces quelques hommes qui me suivaient dans les ruelles après mon travail... Mais bon, c'était de la légitime défense, et puis, qui s'y frotte s'y pique, comme on dit!
Après avoir préparé le repas du soir, je commençais à manger et mis le plat de Jay au chaud. Au bout de quelques minutes, j'entendis des bruits de pas dans le couloir. On toqua à la porte. C'était une série précise de coups: un coup, pause, quatre coups, pause, puis deux coups. Toute la tension accumulée sur mes épaules s'évanouit. C'était un signal établit entre nous lorsque nous avions emménagé ensemble il y a trois ans. J'allais donc lui ouvrir la porte et lui sautais dans les bras. Jay était un peu étonné car je ne montrais pas souvent mes émotions. Il referma tout de même ses bras autour de moi et nous guida à l'intérieur en refermant la porte.
Il resserra son étreinte autour de moi, puis déposa un baiser sur mes cheveux. Nous n'étions pas en couple mais nous étions très proches l'un de l'autre. Il s'écarta un peu de moi sans me lâcher, pris mon menton dans sa main gauche, laissant la droite sur ma taille, et m'obligea à le regarder dans les yeux, et il me demanda doucement:
- Que se passe-t-il Jenny? Un homme t'as suivi après le travail?
Il me connaissait trop bien. J'essayais de tourner la tête mais il m'en empêcha, m'obligeant à répondre.
- Oui... mais il n'a pas été insistant et est parti sans problème.
Ce n'était qu'un demi-mensonge.
Il me repris dans ses bras sans ajouter un mot. Après quelques minutes dans cette position, il me dit de sa voix grave et douce:
- Je te promet qu'un jour je trouverais le moyen de te protéger de tout. Et on pourra enfin vivre heureux et en sécurité! Dit-il d'une voix fervente.
- J'espère Jay, de tout mon coeur.
Et lorsqu'on se sépara enfin, nos plats étaient devenus froids.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top